communiquer avec les parents d'élèves

http://www.prepaclasse.net/fichiers/parents2.html

communiquer avec les parents d'élèves

problème posé:
comment bien communiquer avec les parents d'élèves ?

On a déjà évoqué les relations avec les parents d'élèves et les aspects relatifs par exemple aux réunions avec les parents.
Nous voudrions ici compléter les éléments proposés à partir d'un constat simple. Une mauvaise construction des relations peut engendrer des dysfonctionnements ou parasiter l'action des maîtres auprès des élèves.


Si les maîtres ne sont pas responsables de tout, ce sont eux qui par leur attitude professionnelle peuvent faciliter la communication. Nous devons parfois dépasser nos propres résistances, mais avec un minimum d'évolution, nous pouvons très vite voir des progrès tangibles.

Professionnels, les maîtres inscrivent leur action dans le cadre d'une action concertée entre eux mais aussi avec avec les familles . Le rapport Thélot évoquait déjà cette orientation, la nouvelle loi d'orientation sur l'école en donne exemple avec la mise en place du programme personnalisé de réussite éducative où les parents devraient être associés au suivi du programme.

quelques idées clés :

Les grandes propositions ou décisions concernant la scolarité et le parcours de l'élève dans l'école doivent être l'expression d'un choix collectif. Pour être crédible auprès des familles, cette décision doit être effectivement collective et la cohésion de l'équipe est un atout. Le directeur est le garant de la continuité et de cette solidarité de l'équipe. Mais il ne s'agit pas de constituer un bloc "contre" mais un bloc "pour" le suivi de l'élève.



Par exemple: ce n'est pas la maîtresse seule qui fait "redoubler" un élève mais l'ensemble du conseil des maîtres de cycle qui s'engage. Cela impose un véritable travail du conseil des maîtres de cycle où l'on parle non pas sur l'élève mais de son travail, de ses compétences et du projet défini pour lui. Lorsqu'un élève rencontre des difficultés, c'est l'équipe qui réfléchit aux solutions.
C'est pourquoi tout redoublement devra faire l'objet d'un programme personnalisé pour l'enfant.

Nous savons:
qu'un parent d'élève insatisfait cherchera une réponse soit auprès du directeur, soit de l'inspecteur... ou plus "haut" encore !
Ce dernier joue un rôle hiérarchique. Il peut disposer d'outils pour désamorcer un conflit mais il faut hiérarchiser des priorités et anticiper pour éviter de déplacer la discussion en dehors des personnes concernées.

L'idée c'est de se donner les moyens de devancer les éventuelles réactions négatives en proposant de communiquer y compris sur les choix d'équipe: comment sont constituées les classes, quel est le projet de l'école...
Cela implique un stricte respect de l'équité, une lisibilité des règles, ce qui ne veut pas dire sortir du devoir de réserve.

Pour construire une bonne "hygiène relationnelle" (comme le propose par exemple Jacques Salomé), j'évite de "parler sur":

- parler "sur" les collègues ou "sur" les parents mais aussi de parler "sur" les enfants.


Je n'ai pas à interpréter une attitude. Je m'en tiens aux faits. Le travail de l'élève, les évaluations sont des outils de dialogue.
J'évite les jugements de valeur.
Les jugements de valeur deviennent vite une "croyance" enfermante sur la personne.
Je ne compare pas entre eux les enfants d'une même famille. Je ne diffuse pas d'informations sur une famille, sa vie privée... Je demande aux personnes qui évoquent ces sujets de revenir à des considérations professionnelles. C'est aussi une manière de m'affirmer dans mon éthique professionnelle.

J'écoute les ressentiments en particulier des familles , mais je demande des explicitations fondées sur des faits, je vérifie avec la famille en montrant quels sont mes outils professionnels.

"Vous dites que votre enfant a régressé dans la classe. Nous allons voir ce qui vous donne ce sentiment. En observant les évaluations, nous voyons une progression très nette. En comparant celles-ci aux camarades de la classe, nous voyons que les indicateurs sont bons. Que pensez-vous ? Voulez-vous dire que vous pensez que votre enfant pourrait aller plus loin ? Je vais vous montrer des compétences qu'il doit encore développer. S'il lui manque certains acquis, nous risquons d'avoir des difficultés pour ce que vous demandez. Voulez - vous que nous construisions un projet pour une période donnée, avec des objectifs précis ? Nous le ferons mais en nous basant sur les programmes. Nous nous verrons pour en reparler à une date précise, vous nous direz ce que vous percevez.Mais il faut que nous en parlions ensemble à votre enfant."

S'il existe une situation que j'évaluais mal, je propose à la famille de creuser la question, de concevoir un programme spécifique pour l'enfant pour une période donnée et d'observer ensuite les évolutions.

Ne pas se tromper de niveau de relation :

-
les parents me font des reproches qui peuvent m'atteindre personnellement, à moi de situer cette relation sur le plan professionnel pour me protéger et dans l'intérêt de l'élève.

je ne dois pas être naïf, j'aime que l'on apprécie mon travail, mais je ne travaille pas pour être aimé des parents d'élèves. Je dois aussi veiller à enrichir ma vie affective personnelle tout comme ma vie culturelle de façon à ne pas tout miser sur le professionnel et me trouver sujet à des déperditions d'énergie.

je ne dois pas chercher à me défendre mais faire expliciter les ressentiments en demandant du concret et confirmer en reprenant les mots du parent:

"vous dites que je n'enseigne pas bien l'orthographe, c'est mon inspecteur qui juge ma façon d'enseigner, mais dites moi ce qui vous fait dire ça" " je peux maintenant vous montrer ce qui est demandé dans les programmes et vous dire en quelques mots comment nous avançons avec les élèves..."

 

Il faut essayer de revenir "aux faits", passer de sentiments ou du ressenti .

 

J'écoute les ressentiments de l'autre, j'essaie d'écouter les miens...
Dans le ressentiment de l'autre, il y a quelque chose qu'il a mal compris, peut-être un réajustement de mes pratiques que je dois envisager (rendre plus visible ou lisible une action, améliorer une pratique) mais je ne dois pas fluctuer au gré des demandes extérieures. Je fonde mon travail sur les exigences des programmes, les démarches pédagogiques que je maîtrise grâce à ma formation ou mon expérience professionnelle, l'appui de mes collègues.

Je ne cède pas au sentiment de culpabilité mais je reste en veille. C'est l'action professionnelle qui est mon moteur.

Pas de langue de bois mais de l'action !

J'évite de me parasiter l'esprit mais je dois être vigilant sur ce qui me heurte ou me bloque chez une personne.
Je sais que je ne "supporte" pas tel collègue ou telle famille, je suis donc encore plus vigilant à parler en professionnel avec ces personnes et ne pas parler "sur eux".


C'est une équipe qui travaille auprès de l'élève, le maître de la classe est l'intervenant principal pour l'année.

Certains parents sont silencieux, ne disent rien, ne communiquent pas: je dois veiller à aller vers eux, comme je dois veiller à m'intéresser au cas de chaque élève sans me laisser accaparer par les "cas difficiles".

La relation, je la crée, je peux la susciter, y compris en m'appuyant sur l'élève :
- j'associe l'élève aux entretiens individuels et je le fais s'exprimer sur le travail
- nous invitons les parents à découvrir nos activités, notre travail ou pour des explicitations du livret dans la classe

 

Certains parents sont en demande "en urgence" mais parfois, ce n'est pas le moment... Je leur propose tout de suite un rendez-vous pour bien entendre leur demande et s'ils sont très pressés dès le matin avant la classe... Recevoir une famille le matin tôt dans l'école calme est souvent un bon moment. On peut même offrir une tasse de café !

Lors d'un rendez-vous je peux prendre des notes ou même avec la famille et l'élève contractualiser un engagement. Je peux m'appuyer sur les travaux de l'élève, avoir préparé les cahiers, les évaluations, m'appuyer sur une production d'un autre élève sans dévoiler son nom...


" Pendant deux semaines vous allez surveiller de près l'apprentissage des leçons et j'interrogerai chaque jour votre enfant , nous nous reverrons à telle date pour observer les progrès." (Chacun des trois partenaires s'engage et signe). Si ça marche, nous poursuivrons et peu à peu votre enfant apprendra comment apprendre ses leçons seul...

Un parent a été agressif avec moi devant l'enfant. Je rassure l'élève en disant qu'on explicitera les choses et que c'est le travail qui compte. Je peux dire à l'élève qu'il ne sera pas pénalisé des relations qu'entretiennent les adultes entre eux. Je peux parler avec l'élève d'un rendez-vous avec ses parents... lui demander ce qu'il en pense.

Je me méfie aussi des trop grandes connivences entre adultes qui peuvent parler "sur l'enfant" y compris devant lui. Je laisse à l'enfant la possibilité de garder son jardin secret.

J'intègre la communication vers les parents à mes pratiques quotidiennes :

- je permets aux parents de comprendre ce que les élèves font dans les cahiers et comment ils sont évalués
- je n'écris pas de propos personnels "sur l'élève" dans les cahiers
- je ne convoque pas les familles je leur "propose une rencontre"
- je propose des rencontres même "quand ça va bien"
- avec la classe nous produisons des écrits qui explicitent nos activités, nos démarches, nos objectifs...

Je fais connaître les programmes et les compétences à travailler.
Les contrats, les projets, les aides individualisées ou les programmes personnalisés sont rédigés de manière simple, lisible...
Je m'appuie sur les évaluations nationales, les indicateurs...


Je responsabilise les élèves dans la communication autour des activités de la classe, des programmes individuels et des projets de classe. Je leur donne la parole (en préparant les choses) au sein des réunions, je prévois des temps où la classe accueillera des parents (semaine de la poésie, présentation des évaluations, débats...).

J'évoque en conseil des maîtres la manière dont nous communiquons avec les familles dans l'école. Ce peut-être un point du projet d'école.

De temps en temps, je fais le point et je réfléchis à la manière dont nous communiquons avec les parents de la classe. je peux même faire le schéma des relations avec les parents en construisant par exemple une représentation heuristique des relations : "ceux que je ne vois jamais", "ceux que je vois tout le temps" "pour protester" " qui sont inquiets" "pour apporter leur aide""pour parler de la santé de leur enfant.." etc. Je peux indiquer aussi pour moi même "ceux qui me font peur" "ceux que j'aime voir venir" "ceux qui me collent"..chacun trouvera ses mots, ce qui le frappe et pourra se donner un objectif pour avancer.

Si j'étais parent d'un élève de ma classe, qu'aimerais-je savoir ? Que pourrais-je penser des éléments visibles qu'offrent la classe, les travaux de l'élève etc.

Je dois accepter de ne pas avoir prise sur tout, mais mon action peut permettre un bon climat. Je peux par mon attitude constructive, mon action professionnelle et ma communication active intégrée au projet de classe trouver un moteur efficace pour la classe.

 



14/06/2006
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