Les Émeutes Ont Repris Dans Certains Quartiers d'Alger

Les Émeutes Ont Repris Dans Certains Quartiers d'Alger

pour la deuxième journée consécutive, des jeunes ont laissé éclater leur colère jeudi dans plusieurs quartiers d'alger, mettant le feu à des pneus, attaquant des bureaux de poste, des commissariats et des magasins, pour protester contre la récente hausse de prix de produits alimentaires de base et contre le chômage chronique qui les touche.

Les heurts ont éclaté mercredi dans le quartier populaire de bab el-oued.

D'après des témoins, une bataille rangée a opposé des émeutiers qui tentaient d'incendier le commissariat du ve arrondissement aux forces de l'ordre qui les repoussaient avec des gaz lacrymogènes.

Un concessionnaire renault a subi des dégâts: Le rideau métallique a été enfoncé et une dizaine de voitures calcinées.

Jeudi, un important dispositif sécuritaire a été déployé. Des hélicoptères survolaient alger et la police était présente à tous les carrefours de bab el-oued.

Pourtant, les violences ont repris dans l'après-midi dans plusieurs quartiers de la périphérie d'alger.

A rouïba, dans la banlieue de la capitale, des jeunes ont allumé des pneus puis ils ont dansé autour du feu en scandant "apportez-nous du sucre!" ces derniers jours, les prix du sucre, du lait et de la farine ont flambé.

Ailleurs dans cette même bourgade, des élèves d'un centre de formation ont détruit des panneaux de signalisation routière à coups de barres de fer. "c'est notre réponse au pouvoir de voleurs et de haggarines" (décideurs arbitraires), lancent-ils à l'endroit des adultes qui leur reprochent leur geste.

Devant ce climat d'émeute, les commerçants ont baissé leur rideau, de peur de voir leurs boutiques vandalisées.

A bordj el-bahri, à une vingtaine de kilomètres d'alger, le bureau de poste a été incendié par les manifestants.

Non loin de là, à dergana, c'est le même scénario: De jeunes chômeurs ont mis le feu aux locaux de la poste mais aussi de la mairie.

A belcourt, dans l'est d'alger, des centaines de jeunes sont rassemblés devant le commissariat afin de le brûler. Les policiers en faction ripostent avec des gaz lacrymogènes, rapporte un journaliste du quotidien "liberté", joint sur place au téléphone.

Ces émeutes ont pour effet de bloquer la circulation routière, empêchant ainsi travailleurs et écoliers de rentrer chez eux. Portable collé à l'oreille, les parents inquiets recommandent à leurs enfants de rester sur place ou d'aller chez un parent ou un ami pour éviter d'éventuelles agressions.

Oran, la capitale de l'ouest algérien, a également été secouée mercredi par des émeutes liées à l'inflation
alger (ap)

Algérie: Émeutes à Oran à cause des flambée des prix

*Y aurait-il un effet “boule de neige” suite aux émeutes qui se sont produites ce

mardi à Tipasa et Alger, provoquées par des jeunes qui, dans la rue, ont ainsi exprimé le malaise social des Algériens ?

Tout porte à le croire car, hier après-midi, des protestations identiques ont également éclaté dans maints quartiers d’Oran, avant de s’étendre par la suite au centre-ville. Il était un peu plus de 14h au quartier populaire dit Petit-lac, lorsque des groupes de jeunes adolescents, dont certains, nous dit-on, étaient venus du quartier limitrophe d’El-Hamri, ont bloqué la principale avenue menant au complexe du manège municipal. Rapidement, la chaussée sera recouverte de pneus qui seront incendiés, de blocs de pierre et autres objets hétéroclites empêchant tous les véhicules de passer. À coups de pierres, les jeunes manifestants s’en prirent à certains automobilistes et au mobilier urbain.

Des fenêtres des immeubles de la cité “les retraités”, les habitants du quartier suivaient la scène alors que d’autres sortaient de chez eux. Très rapidement, les forces de police sont arrivées sur les lieux et, avec les brigades anti-émeutes, ont tôt fait de disperser les manifestants qui se réfugiaient dans le dédale des rues de Petit-lac.

Pour les habitants, tout comme ces manifestants dont l’âge de nombre d’entre eux ne dépasse pas les 20 ans, cette explosion de violence est le fruit du profond malaise social qui touche la population oranaise.

Les dernières augmentations des prix des produits de large consommation, l’annonce d’autres augmentations à venir, le chômage, la hogra, le logement… tout cela a provoqué aujourd’hui un ras-le-bol. “Trop, c’est trop ! tout est encore plus cher, on n’a pas de travail, ont vit à 15 dans des taudis délabrés et, à côté, vous avez une minorité qui jongle avec des milliards”, lâche un jeune. “Que dire du père de famille qui n’a qu’un salaire de misère ? Ou de la veuve d’un moudjahid qui vit dans un haouch qui tombe en ruines, et qui est infesté par les rats ?”, s’interroge Mohamed. Alors que les choses semblaient se calmer dans ce quartier, des informations faisaient état de manifestations identiques touchant plusieurs autres quartiers comme St-Pierre, le Plateau où des slogans hostiles sont lancés aux gouvernants.

En milieu d’après-midi, c’est le centre-ville d’Oran qui, à son tour, est touché par des manifestations provoquant un mouvement de panique chez les passants et les commerçants. Ces derniers se pressent et baissent leur rideau. En un laps de temps, les gens se mettent à courir de partout pour se mettre à l’abri ou rentrer chez eux. Les rues Larbi-Ben-M’hidi et Khemisti sont barricadées de pneus et de pierres.

Les véhicules, pris pour cibles, font demi-tour quand ils le peuvent. Par groupes de 10 ou 20, des jeunes vont ainsi s’emparer des rues et du centre-ville, certains vont se rendre au front-de-Mer et caillasser le siège de la daïra au moment même où le chef de daïra d’Oran se trouvait au quartier Petit-lac en compagnie du P/APC. En ville, des renforts de police importants sont mobilisés pour dévier la circulation, dans un premier temps, avant de faire face aux manifestants et aux barricades. À la rue Larbi-Ben-M’hidi, des bandes de contestataires se sont armés de barres de fer, de couteaux et de sabres et les agitent en direction des policiers. Discrètement, les emplacements stratégiques de la ville sont placés sous la protection renforcée des forces de l’ordre.

À l’heure où nous mettons sous presse, la sûreté de wilaya se refusait à nous donner le moindre bilan des arrestations et des blessés qui, nous dit-on de façon informelle, sont à dénombrer des deux côtés. En ville, le face-à-face entre des jeunes et les brigades anti-émeutes s’est poursuivi jusqu’à une heure tardive de la journée. Telle une traînée de poudre, l’annonce de ces manifestations aux quatre coins d’Oran a fait naître une tension extrême et provoquer même des mouvements de panique. Des parents affolés voulant récupérer leurs enfants de l’école quittaient leur lieu de travail précipitamment. Cela faisait plusieurs semaines qu’un climat tendu était perceptible dans les quartiers d’Oran, un climat qui touche, du reste, toute la société.

Y aurait-il un effet “boule de neige” suite aux émeutes qui se sont produites ce mardi à Tipasa et Alger, provoquées par des jeunes qui, dans la rue, ont ainsi exprimé le malaise social des Algériens ?Tout porte à le croire car, hier après-midi, des protestations identiques ont également éclaté dans maints quartiers d’Oran, avant de s’étendre par la suite au centre-ville. Il était un peu plus de 14h au quartier populaire dit Petit-lac, lorsque des groupes de jeunes adolescents, dont certains, nous dit-on, étaient venus du quartier limitrophe d’El-Hamri, ont bloqué la principale avenue menant au complexe du manège municipal. Rapidement, la chaussée sera recouverte de pneus qui seront incendiés, de blocs de pierre et autres objets hétéroclites empêchant tous les véhicules de passer. À coups de pierres, les jeunes manifestants s’en prirent à certains automobilistes et au mobilier urbain.Des fenêtres des immeubles de la cité “les retraités”, les habitants du quartier suivaient la scène alors que d’autres sortaient de chez eux.

Très rapidement, les forces de police sont arrivées sur les lieux et, avec les brigades anti-émeutes, ont tôt fait de disperser les manifestants qui se réfugiaient dans le dédale des rues de Petit-lac.Pour les habitants, tout comme ces manifestants dont l’âge de nombre d’entre eux ne dépasse pas les 20 ans, cette explosion de violence est le fruit du profond malaise social qui touche la population oranaise.Les dernières augmentations des prix des produits de large consommation, l’annonce d’autres augmentations à venir, le chômage, la hogra, le logement… tout cela a provoqué aujourd’hui un ras-le-bol. “Trop, c’est trop ! tout est encore plus cher, on n’a pas de travail, ont vit à 15 dans des taudis délabrés et, à côté, vous avez une minorité qui jongle avec des milliards”, lâche un jeune. “Que dire du père de famille qui n’a qu’un salaire de misère ? Ou de la veuve d’un moudjahid qui vit dans un haouch qui tombe en ruines, et qui est infesté par les rats ?”, s’interroge Mohamed.

Alors que les choses semblaient se calmer dans ce quartier, des informations faisaient état de manifestations identiques touchant plusieurs autres quartiers comme St-Pierre, le Plateau où des slogans hostiles sont lancés aux gouvernants.En milieu d’après-midi, c’est le centre-ville d’Oran qui, à son tour, est touché par des manifestations provoquant un mouvement de panique chez les passants et les commerçants. Ces derniers se pressent et baissent leur rideau. En un laps de temps, les gens se mettent à courir de partout pour se mettre à l’abri ou rentrer chez eux. Les rues Larbi-Ben-M’hidi et Khemisti sont barricadées de pneus et de pierres.Les véhicules, pris pour cibles, font demi-tour quand ils le peuvent. Par groupes de 10 ou 20, des jeunes vont ainsi s’emparer des rues et du centre-ville, certains vont se rendre au front-de-Mer et caillasser le siège de la daïra au moment même où le chef de daïra d’Oran se trouvait au quartier Petit-lac en compagnie du P/APC.

En ville, des renforts de police importants sont mobilisés pour dévier la circulation, dans un premier temps, avant de faire face aux manifestants et aux barricades. À la rue Larbi-Ben-M’hidi, des bandes de contestataires se sont armés de barres de fer, de couteaux et de sabres et les agitent en direction des policiers. Discrètement, les emplacements stratégiques de la ville sont placés sous la protection renforcée des forces de l’ordre.À l’heure où nous mettons sous presse, la sûreté de wilaya se refusait à nous donner le moindre bilan des arrestations et des blessés qui, nous dit-on de façon informelle, sont à dénombrer des deux côtés.

En ville, le face-à-face entre des jeunes et les brigades anti-émeutes s’est poursuivi jusqu’à une heure tardive de la journée. Telle une traînée de poudre, l’annonce de ces manifestations aux quatre coins d’Oran a fait naître une tension extrême et provoquer même des mouvements de panique. Des parents affolés voulant récupérer leurs enfants de l’école quittaient leur lieu de travail précipitamment. Cela faisait plusieurs semaines qu’un climat tendu était perceptible dans les quartiers d’Oran, un climat qui touche, du reste, toute la société.

source: Liberte (DJAMILA L.)

Emeutes et désespoir : L’Algérie de Bouteflika, douze années au pouvoir pour en arriver là…

Alger, Ouargla, Djelfa, Bejaïa, Boumerdes, Oran, Sétif…Il ne se passe pas un jour, mais pas un jour, sans que l’on signale des émeutes qui éclatent aux quatre coins d’Algérie. Crise de logement, mal-vie, hausse des produits de consommations, chômage, routes défectueuses, gouvernants démissionnaires, injustice, les raisons de ces poussées de colères violentes sont tellement nombreuses qu’il serait fastidieux de les énumérer. Si ces émeutes sont l’expression d’une large frustration et d’un ras-le-bol, elles ne sont pas moins l’échec cuisant du pouvoir incarné par le président Bouteflika depuis 12 ans.

Au moment ou l’Etat étale les chiffres d’une santé financière insolente, presque grossière, des Algériens sortent dans les rues pour crier leur ras-le-bol. Au moment les réserves de changes du pays ont atteint la somme de 155 milliards de dollars, oui 155 milliards, des Algériens défient l’Etat pour le rappeler à ses devoirs, pour signifier à ses représentants qu’ils ont failli à leurs promesses.

Ils le défient parce qu’ils manquent de logements, qu’ils souffrent du chômage, qu’ils n’ont pas accès aux soins adéquats dans les hôpitaux, que leurs salaires ne sont pas suffisants pour garantir leur subsistance, que leurs enfants se rendent à l’école à pied faute de moyens de transport, que leurs gosse fuient l’Algérie à bord de bateaux-cercueil, qu’ils ne peuvent pas supporter de voir une minorité s’enrichir quand eux trainent le diable par la queue, parce qu’ils n’ont plus confiance en leurs maires, leurs chefs de daïras, leurs juges, leurs walis, leurs députés, leurs ministres, leurs président…

Dans cette Algérie qui possède 155 milliards de dollars de réserves de changes, dans cette Algérie qui a engrangé plus de 600 milliards de dollars depuis 2000, dans cette Algérie qui a dépensé plus de 200 milliards de dollars depuis 1999 et qui compte encore dépenser 285 autres milliards à l’horizon 2014, il existe manifestement une ligne distincte qui sépare deux communautés : celle des privilégiés et celle des démunis. L’Algérie d’en haut et celle d’en bas.

D’un côté, ceux qui profitent de la rente pétrolière, de l’autre ceux qui n’en ont pas droit. On a beau retourner la question d’un sens comme dans un autre, on ne peut pas comprendre que des villes s’embrasent, que des Algériens réclament violemment des conditions de vie décentes alors même que leurs pays est immensément riche. Plus riche qu’il n’a jamais été depuis son accession à l’indépendance en juillet 1962. Plus riche que la Tunisie et le Maroc réunis.

Songez qu’en 2011, une femme de la cité des Palmiers, un quartier d’Alger situé à un battement d’aile d’oiseau du siège de la présidence de la république, affirme que « l’indépendance n’est pas encore arrivée » dans son quartier parce qu’elle vit avec son mari et ses 7 enfants dans un réduit de 15 mètres carrés et que sa cuisine donne directement sur des égouts et un tas d’immondices !

Songez que dans l’Algérie d’aujourd’hui, des centaines d’Algériens s’aventurent sur des rafiots, au péril de leurs vies, pour rejoindre la méditerranée simplement parce qu’ils ont désespéré de vivre chez eux et qu’ils cherchent un pays de rechange !

Songez que dans l’Algérie d’aujourd’hui des gosses à peine sortis de la puberté roulent dans des voitures qui coûtent 6 millions de dinars (80 000 euros), s’achètent des villas à 400 millions de dinars (5 millions de dollars) alors d’autres quittent l’école à l’âge de 12 ans pour aller vendre des galettes de pain sur la route, pour garder des troupeaux de chèvres et de moutons ou pour ramasser des tas de ferrailles pour la revente parce que leurs parents n’ont pas assez d’argent pour nourrir cinq, six, sept bouches.

Si ces émeutes sont la manifestation d’un ras-le-bol général, elles ne constituent pas moins un aveu d’échec du système de gouvernance mis en place par le président Bouteflika depuis son accession au pouvoir voila bientôt 12 ans. C’est un échec cuisan
t parce que Bouteflika a promis à ces concitoyens « une Algérie fière, forte et sereine » et c’est tout le contraire qui s’offre aujourd’hui à ces citoyens.

Douze ans à la tête de l’Etat, des milliards de dollars dans les caisses, une situation sécuritaire largement maitrisée pour enfin en arrivée là ? Que l’actualité qui domine l’Algérie en janvier 2011 est l’émeute et la violence ? Que l’image qu’on retient de l’Algérie est celle d’un pays corrompu, d’un pays où sa caste dirigeante est rejetée par son peuple ? Douze années pour en arriver là ?

Un président absent, aphone et vieillissant qui s’accroche au pouvoir à 73 ans alors qu’il aurait pu sortir par la grande porte en organisant une transition démocratique qui assure la stabilité à son pays et l’avenir de ses enfants. Une classe politique discréditée parce que le pouvoir ne lui a laissé aucune chance d’exister en lui fermant les portes de l’audiovisuel, en lui interdisant les espaces d’expression publique. Une économie qui repose sur la seule rente pétrolière.

On n’ose pas imaginer ce qui aurait pu se passer si le pays n’avait pas eu ce don du ciel qui est le pétrole et si le prix de celui-ci était restait à 10, 15 dollars, prix auquel il était cédé durant les années 1990, les années de feu et de terreur en Algérie. On n’ose pas imaginer comment Bouteflika, ses gouvernements, ses ministres auraient géré l’Algérie au cours des 12 dernières années s’ils n’avaient pas bénéficié de cette providence pétrolière qui s’est déversée sur le pays.

Mais voilà, même avec cette providence, même avec ces milliards de dollars, on en a fait de l’Algérie un pays de l’émeute et du désespo
ir. Source


06/01/2011
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