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CH/Swissmedic: mise en garde contre la toxine botulique

Berne (AWP/ats) - Swissmedic lance une mise en garde contre la toxine botulique utilisée comme anti-rides. En cas d'injection mal dosée au niveau du cou, la substance peut entraîner des troubles de la déglutition et de la respiration. Au pire, la personne traitée risque l'étouffement.

Dans un communiqué diffusé jeudi, l'Institut suisse des produits thérapeutiques (Swissmedic) rappelle que la toxine botulique entraîne une paralysie musculaire. Souvent présentée comme une solution cosmétique simple et sans risque, cette neurotoxine est pourtant loin d'être anodine, puisqu'elle est utilisée à des fins médicales dans le traitement de maladies du système nerveux.

Swissmedic met en particulier en garde contre l'utilisation de ces préparations par des personnes non autorisées. Il rappelle que la toxine botulique ne peut être administrée que par des médecins spécialistes possédant l'expérience requise et maîtrisant la technique pour l'injecter.

C'est principalement l'usage "off label" (hors étiquette), c'est-à-dire en dehors des indications autorisées et mentionnées dans l'information sur le médicament, qui pose un problème grandissant. Cette utilisation, souvent pertinente dans le cas de médicaments, relève de la liberté thérapeutique du médecin traitant, qui en assume seul la responsabilité.

Son devoir de diligence l'oblige cependant à tenir compte des règles reconnues et de l'état actuel des sciences médicales. En revanche, Swissmedic s'interroge sur le respect du devoir de diligence des médecins dans le cas d'utilisation "off label" à des fins cosmétiques.

Et cela "surtout lorsque l'on sait que les risques liés à de tels traitements sont souvent minimisés et que ces derniers sont même recommandés à titre préventif chez les femmes à partir de 30 ans", souligne l'institut.

En Suisse, trois médicaments ayant pour principe actif la toxine botulique sont classés dans la catégorie A, et donc soumis à ordonnance non renouvelable. Seul un des trois a une indication cosmétique, en l'occurrence le traitement des rides glabellaires ("rides du lion"), graves chez les adultes.

Les autres usages cosmétiques ne sont donc pas autorisés, conclut Swissmedic. Ils peuvent même être dangereux: si de grandes quantités du produit pénètrent dans la circulation sanguine, des paralysies peuvent survenir et conduire dans le pire des cas à l'étouffement.

ats/rq