prix Nobel

 

 


 


   

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  ET bien c'est pas le CREDIT LYONNAIS, ni un de ses dirigeants qui auront le PRIX NOBEL, et encore moins une des Banques Française.Et encore moins un MINISTRE des FINANCES de gauche ou droite.   
  bernard - 14.10.2006 - 17h11     

   

 

Le prix Nobel de la paix a été attribué vendredi au Bangladais Muhammad Yunus , le "prêteur d'espoir", et à son établissement de micro-crédit, la Grameen Bank, qui ont permis à des millions de démunis de s'extirper de la misère.

Le choix du comité Nobel, qui a déjoué tous les pronostics, a été salué aux quatre coins de la planète, du palais de l'Elysée au siège de l'ONU en passant par les villages du Rwanda.

"Une paix durable ne peut pas être obtenue sans qu'une partie importante de la population trouve les moyens de sortir de la pauvreté", a expliqué Ole Danbolt Mjoes, le président du comité, lors de l'attribution du prix.

"Le micro-crédit est un de ces moyens", a-t-il ajouté.

Surnommé le "banquier des pauvres" mais préférant le titre de "prêteur d'espoir", Muhammad Yunus est le père de la Grameen Bank, première banque au monde à pratiquer le micro-crédit en faveur de personnes totalement insolvables.

L'initiative, qui a essaimé dans de nombreux pays, permet aux déshérités d'acheter des outils, des poulets ou un téléphone portable.

"Tout individu sur Terre a à la fois le potentiel et le droit de vivre une vie décente", a précisé M. Mjoes. "Par-delà les cultures et les civilisations, M. Yunus et la Grameen Bank ont démontré que même les plus démunis peuvent oeuvrer en faveur de leur propre développement", a-t-il ajouté.

"Vous soutenez un rêve pour former un monde débarrassé de la pauvreté", a réagi le co-lauréat sur les ondes de la radio NRK. "Cela va donner une bonne dose d'énergie au mouvement entier, je peux vous le garantir", a-t-il ajouté.

Fondée il y a 30 ans dans l'un des pays les plus pauvres au monde, la Grameen Bank ("banque de village") est venue en aide à plus de 6,5 millions de personnes, presque en totalité des femmes.

Forte d'un capital de 27 dollars à sa création, la banque a distribué à ce jour quelque 5,7 milliards de dollars de micro-crédit. Ses activités représentent plus de 1% du Produit intérieur brut du Bangladesh.

"Peu importe le nombre de prix que vous obtenez, c'est celui-ci qui compte", a affirmé Muhammad Yunus, déjà titulaire d'une soixantaine de récompenses, en apprenant qu'il avait reçu le Nobel.

Cet économiste de 66 ans a indiqué qu'il verserait la part du Nobel qui lui revenait --la moitié du chèque de 1,1 million d'euros-- à de bonnes causes.

A New York, le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan s'est dit "ravi" par la récompense donnée à Muhammad Yunus et à la Grameen Bank, "alliés de longue date des Nations unies pour la cause du développement et de l'autonomisation des femmes".

Le président français Jacques Chirac a pour sa part salué une "oeuvre exceptionnelle au service de la solidarité, du développement et de la paix".

Patrice Kayibanda, un Rwandais qui a recouru au micro-crédit pour acheter un "téléphone collectif", a affirmé que l'initiative du "banquier des pauvres" était "une vraie bénédiction".

"J'ai maintenant remboursé mon emprunt (et) j'ai réussi en même temps à payer une place d'école à mes enfants en vendant des appels téléphoniques", a-t-il expliqué.

Le chef historique du syndicat polonais Solidarité et prix Nobel de la paix en 1983 Lech Walesa s'est en revanche déclaré "surpris". "Il aurait été mieux (d'accorder à Muhammad Yunus un prix) pour l'économie, pour une idée économique originale", a-t-il dit.

En décernant le Nobel à un artisan de la lutte contre la pauvreté, les cinq Sages norvégiens ont une nouvelle fois étendu le champ couvert par le prix de la paix.

Celui-ci a déjà considérablement élargi ses horizons ces dernières décennies, en s'intéressant aux droits de l'Homme, à l'humanitaire ou encore à la défense de l'environnement avec l'écologiste kényane Wangari Maathai, distinguée en 2004.

Le Nobel de la paix sera remis à Oslo le 10 décembre, date-anniversaire de la mort de son fondateur, le savant et philanthrope suédois Alfred Nobel, inventeur de la dynamite.

Le Bangladais Muhammad Yunus a annoncé vendredi qu'il ferait don à des bonnes causes de sa part de la récompense totale de 1,4 million de dollars.

La somme de 1,4 million de dollars (1,1 million d'euros) versée pour le Prix Nobel de la Paix se divise en deux parts égales entre M. Yunus et la banque qu'il a fondée.

Noureddine Ayouche, le président de la fondation marocaine de micro-crédit Zakoura, une des plus importantes au Maghreb, s'est réjoui de l'attribution vendredi du prix Nobel de la paix 2006 au Bangladais Muhammad Yunus et à sa banque, la Grameen Bank.

"Je suis ravi, je trouve que c'est largement mérité et j'attendais depuis trois ans cette distinction pour Muhammad Yunus. Il mérite même le prix Nobel de l'économie", a déclaré à l'AFP Noureddine Ayouche.


Grameen Bank
La fondation Nobel

 

© 2006 AFP 

Yunus, grandeur de la nature

 

Ahmed Saïfi Benziane

 

Muhammad Yunus ne mesure que 1,65 m et la tête pleine de rêves. Il n’est ni chef d’Etat, ni prétend vouloir le devenir un jour. C’est un modeste garçon d’une famille de 9 enfants,

né dans le Bengale Occidental en 1940, alors, encore en territoire indien.

Brillant étudiant, il part aux Etats-Unis passer son doctorat avec comme thème «l’économie et le développement». Il n’a alors que 20 ans. Sept années plus tard, il devient professeur d’économie à l’Université du Colorado. Lors de la naissance du Bangladesh en 1971, il décide de rentrer chez lui et obtient un poste de responsable du département d’économie à l’Université de Chittagong, la 2ème ville du pays. Un peu comme Oran pour l’Algérie.

En 1974, une terrible famine tue 1,5 million de personnes. Au lieu de fuir son pays, comme l’auraient fait certains professeurs algériens à sa place, il se sent interpellé par cet évènement, ce qui lui fait dire alors, «les gens étaient en train de mourir de faim dans la rue et moi je continuais à enseigner d’élégantes théories économiques sans aucune prise avec la réalité. J’ai commencé à comprendre qu’il était très arrogant de prétendre avoir des réponses en restant dans une salle de classe et j’ai commencé à étudier sur le terrain». Un exemple qui devrait être suivi par les économistes d’Oran, d’Alger, de Constantine ou d’ailleurs, qui ne veulent devenir ni ministres, ni conseillers, ni prisonniers de leurs délires des grandeurs, ni même juges autoproclamés des consciences. Mais de modestes universitaires à la recherche de la vérité des théories qu’ils enseignent d’abord. Pour comprendre ce que développement veut dire, ce que pauvreté implique dans la réalité d’un quotidien qu’il faut apprendre à décrire simplement. Et agir ensuite sur la base de nouveaux concepts adaptés aux réalités nationales.

Après avoir pris conscience de l’utilité du terrain pour l’action, Muhammad Yunus se rend dans le village de Jobra, non loin de son Université, pour discuter avec les villageois et remarque que les portes des banques traditionnelles, celles où les riches puisent les richesses d’une nation, sont fermées aux pauvres qui s’adressent plutôt aux usuriers pour subvenir à leurs besoins. Ces banques qui assurent la discrétion des scandales jusqu’à leur éclatement au grand jour et qui appauvrissent le capital national. Un peu comme en Algérie. Jusqu’à présent, on considère que la pauvreté touche une forte proportion de femmes dans le monde. Yunus remarque ainsi que les usuriers pratiquent un coût prohibitif du capital, ce qui ne permet aux femmes pauvres aucun investissement durable. Il décide alors, de prêter l’équivalent de 24 euros à 42 femmes parmi les plus pauvres de Jobra. De sa poche et sans intérêt. Il déclare à cette occasion que «l’objectif était de les faire rentrer dans un cycle économique et d’amorcer un changement de mentalité». C’était là sa première expérience, et le premier «guichet» de ce qu’allait devenir la «Grameen Bank» ou banque villageoise, surnommée «banque des pauvres», venait de naître grâce à un concept et une volonté. Grâce à une vision sereine de la vie.

En 1978, et après avoir vainement proposé son modèle aux banques locales, il crée sa propre banque qui s’appuie sur un réseau de 100 villages. Aujourd’hui, 43.000 villages du Bangladesh sont touchés par les prêts dont le montant global se chiffre à 4 milliards d’euros avec plus de 2 millions de clients, dont 94% de femmes. Les femmes pauvres sont considérées plus sûres et plus responsables que les hommes. Elles volent moins et c’est ce qui explique peut-être pourquoi elles sont pauvres. Les taux de remboursements sont supérieurs à ceux des banques traditionnelles, soit 97%, de quoi faire rêver tous les banquiers du monde. Grâce à une organisation en groupes de 5, chacune des débitrices est responsable des engagements du groupe vis-à-vis de la Grameen Bank. Le modèle est appliqué actuellement dans plus de 45 pays à travers le monde et touche 60 millions des personnes, dont 27 millions parmi ceux qui ne disposent que d’un revenu de moins d’un dollar par jour. Grâce au micro-crédit, 3 emprunteurs sur 4 échappent définitivement à la pauvreté. Définitivement. Fort de cette expérience, Muhammad Yunus encourage aujourd’hui les jeunes à «ne jamais chercher un travail, mais à le créer».

Prenant acte des succès enregistrés par Yunus, la Banco Sol est devenue la deuxième banque de Bolivie avec 60.000 clients. De même, la Banque Contigo, créée en 1989 au Chili, ainsi que la Sidi fondée en 1983.

Comment une idée aussi simple en apparence a-t-elle pu sauver des millions de personnes de la faim et de l’analphabétisme, deux conséquences essentielles de la pauvreté, alors que des programmes coûteux n’arrivent pas à recréer des dynamiques de développement ? Comment cette idée a-t-elle amené les «banques solidaires» à s’adresser d’abord aux femmes pauvres, citoyennes de troisième catégorie dans les sociétés en développement ? Et ça marche, puisque les défaillances dans les remboursements sont rares. Le crédit, quant à lui, est fondé sur des relations emprunteur/prêteur radicalement différentes de celles traditionnellement connues. Une révolution silencieuse du développement, importée même par les pays développés, pour combattre l’exclusion par la grâce d’un homme qui a fait le choix de se mettre à la disposition de son peuple, tout en faisant du commerce.

Son destin était en fait plus grand. Quelle leçon d’humilité et de courage ! La reconnaissance est venue après. Jacques Chirac a reçu Muhammad Yunus, comme l’»inventeur» du micro-crédit en 2004. De nombreux admirateurs du modèle Grameen, dont l’ancien président des USA, Bill Clinton, considéraient que Muhammad Yunus méritait un prix Nobel d’économie. Il est, depuis 2002, ambassadeur du Programme commun de l’ONU sur le sida (ONUSIDA). Il a pu démontrer que le maintien de la subordination et de l’analphabétisme n’est pas une conséquence du sous-développement, mais que le sous-développement résulte et se nourrit parmi d’autres causes du maintien des femmes dans un état de subordination et d’analphabétisme. Les libérer, c’est les rendre indépendantes sur le plan économique et les soutenir par une formation. Lorsqu’on pense qu’en Algérie et malgré l’argent injecté dans des projets d’envergure notamment par ce qu’il est convenu d’appeler «l’emploi des jeunes» ou autre plan de développement, il subsiste encore un ministère de la Solidarité distributeur de chorbas et de fauteuils roulants, il y a de quoi faire réveiller les morts pour juger une nation qui n’a pas su quoi faire de son argent, de son indépendance.

Yunus est aujourd’hui nobélisé pour son oeuvre grandiose au profit de l’humanité et de la paix et non parce qu’il s’est autoproclamé candidat avant l’heure à une distinction quelconque avec l’appui de quelques «brosseurs» professionnels impudiques et gênants. Il a travaillé dur en avalant la poussière villageoise sans attendre de remerciements de quiconque. Il a offert son prix, 1,4 million de dollars, aux pauvres et ne mesure pourtant que 1,65 mètre lui aussi, mais ses rêves sont réels. En dix ans, il a pu imposer la vision des «banquiers aux pieds nus» surnommés les «banquiers des pauvres», auprès des organisations internationales y compris la Banque mondiale. Qui dit mieux pour un prix Nobel de la paix ?

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  Je suis particulièrement fier et tellement heureux de cette nomination. Monsieur Bangladais Yunus est un homme simple qui a mis en place une idée simplement génial par amour pour son peuple. Merci Monsieur, je me souviens de vous, il y a déjà quelques années, L'idée de miro-crédit naissante en France, c'est avec une tendre et nostalgique pensée que je me souviens d'une importante rencontre entre Monsieur Bangladais Yunus et Madame Maria Novak. J'étais qu'un p'tit informaticien à l'époque qui passait dans des couloirs. Je me suis pourtant arrêté, parce qu'un pauv'gars : Monsieur Bangladais Yunus avait du mal à s'orienter dans les couloirs et parce qu'il semblait tellement essoufflé, gentil, doux et souriant, je lui ai proposé un verre d'eau avant de lui indiquer le bureau de Madame Maria Novak. Il m'a juste sourit parce qu'il ne parle pas un mot de français, si ce n'est "Merci" et "bonjour Monsieur" et que je ne parle pas un mot d'anglais si ce n'est "Thank you Mister" et "Follow me".  
  Zekri - 14.10.2006 - 00h38     

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  Puisqu'on parle d'eau, cher louis18, pour vider un navire, il faut à un moment évacuer des gouttes d'eau... par milliards, c'est tout ! Je pense que les gens qui ont survécu grâce à cela sont d'accord avec moi ! Simplement, c'est une bonne chose de faire connaitre le micro-crédit au grand public... D'autant plus qu'il commence aussi à percer même en France !  Monsieur Yunus, merci au nom des centaines de gens que vous avez sauvé de la mort grâce à cela !

                                                                                               

 
 
 
 

 
 
 
 



15/10/2006
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