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Actualités : Document MALI : INGÉRENCE HUMANITAIRE OU NOUVEAU SAHELISTAN ? Des plans asphyxiants du FMI aux hordes barbares (1re partie)
Par Ali El Hadj Tahar elhadjtaharali@gmail.com La crise malienne est-elle en train d’être réglée ou bien va-t-elle perdurer ? Quelles sont ses origines ? Quels sont les acteurs de l’ombre et à qui obéissent les prétendus groupes «islamistes » et «séparatistes» qui s’apparentent beaucoup plus à des mercenaires qu’à des rebelles de conviction et de principes, aussi faux et archaïques soient-ils ? Pourquoi l’Azawad est un mensonge, une mystification et surtout une construction coloniale ? Comment a fonctionné le scénario qui a permis à ces mercenaires de s’installer au Mali ? Avec quels moyens et soutiens ? Pourquoi le Mali ne pouvait pas se défendre ? Comment il en a été empêché avant et après un mystérieux coup d’Etat ? Dans ce conflit, l’Algérie a-t-elle été à la hauteur pour défendre ses intérêts et sa profondeur stratégique ? Un Sahelistan est-il possible et quels ingrédients lui faut-il ? Lorsque le terrorisme est utilisé comme outil de politique étrangère par des Etats, cela s’appelle guerre par procuration. Cette guerre a aussi été livrée à l’Algérie, sur le sol algérien, à In Aménas... Des réponses et des tentatives d’approche sur une crise face à laquelle l’Algérie ne peut se contenter de fermer ses frontières pour se croire à l’abri. Personne ne s’intéresse au Mali, mais lorsqu’on y découvre du pétrole tout le monde arrive… Les «Printemps arabes» sont le déclencheur d’une stratégie globale de restructuration de la planète, et ces pseudo-révolutions concoctées entre Washington et la base d’El Oudeïd, au Qatar, en coordination avec des services arabes, s’inscrivent dans un plan dont la crise malienne fait partie. Il s’agit d’un même programme, ce fameux Grand Moyen-Orient (GMO) révélé par George Bush après «l’attentat» du 11 septembre 2011, et qui vise à chambouler les frontières héritées du partage de Sykes-Picot pour des considérations économiques et géostratégiques au profit de l’Occident. Lorsqu’on parle de stratégie impérialiste de cette envergure, on prête parfois à rire et ceux qui en rient ignorent que la Nasa, qui dépend de la Maison-Blanche, planifie des programmes spatiaux qui n’auront lieu que dans 20 ans mais sur lesquels des dizaines d’entreprises et de savants travaillent déjà. Ce sont les politiques qui permettent à ces programmes de se faire, et ils sont aussi capables de réfléchir sur le long terme aux ressources nécessaires à leur exécution et au maintien du niveau de vie des Américains, ce paramètre fondamental de la politique extérieure américaine. Le think tank qui a imposé les projets militaires de George Bush (guerres d’Afghanistan et d’Irak) s’appelle «Projet pour un nouveau siècle américain» et comprend de nombreux décideurs, chercheurs, théoriciens et chefs d’entreprise dont Donald Rumsfeld, Paul Wolfowitz, Richard Armitage et Dick Cheney… Le remodelage du monde musulman est une idée ancienne qui a pris forme juste après la fin du bloc communiste, l’Amérique voulant immédiatement rentabiliser à son avantage la conjoncture favorable de l’ordre unipolaire à peine naissant. En effet, le 11 septembre 1990, à la veille de l’attaque contre l’Irak, le président George H. W. Bush a révélé les grandes lignes du nouveau projet impérialiste américain : «Nous nous trouvons aujourd’hui à un moment exceptionnel et extraordinaire. La crise dans le Golfe persique, malgré sa gravité, offre une occasion rare pour s’orienter vers une période historique de coopération. De cette période difficile, notre cinquième objectif, un nouvel ordre mondial, peut voir le jour : une nouvelle ère, moins menacée par la terreur, plus forte dans la recherche de la justice et plus sûre dans la quête de la paix.» Quelques mois après, il envahira l’Irak, rendant effectif ce qu’on appellera le Nouvel ordre mondial (NOM). Son fils, George W. Bush, celui qui présidait aux destinées des USA lors de «l’attentat» du 11 septembre 2001, a dit : «La lutte contre le terrorisme a commencé et elle va durer longtemps. (…) C’est la première guerre du XXIe siècle.» Il n’a d’ailleurs pas dit la guerre, mais la «première guerre», laissant entendre qu’il y en aurait d’autres. Cela montre que l’invasion de l’Afghanistan (novembre 2001) et celle de l’Irak (20 mars 2003) étaient déjà planifiées, sous de faux prétextes : l’une pour «l’élimination» ou «l’arrestation» de Ben Laden, et l’autre pour détruire les «armes de destruction massive» de Saddam Hussein. Bush junior affine donc le concept du NOM, qui deviendra le Grand Moyen- Orient (GMO), dont la stratégie et les desseins sont identiques et visent la colonisation permanente ou momentanée de certains pays musulmans et arabes, et/ou la refondation de leurs frontières pour piller leurs richesses et les empêcher d’avancer sur tous les plans. D’ailleurs, douze ans après l’invasion de l’Irak et de l’Afghanistan, au lieu d’éliminer Al-Qaïda, l’intervention étatsunienne en a fait un fléau international et mis ces pays sur les genoux. Obama sera le continuateur de cette politique militaire dépensière imposée par le complexe militaro-industriel aux républicains comme aux démocrates. Les desseins impérialistes de l’Occident C’est Obama – pas George Bush – qui dira en juin 2010, à quelques mois des «Printemps arabes» : «Dans ce monde incertain, le temps est venu pour un nouveau commencement, une nouvelle aube de leadership américain.» Et d’ajouter : «Notre puissance économique doit soutenir notre force militaire, notre influence diplomatique et notre leadership mondial. Voilà pourquoi je construirai une armée du XXIe siècle et un partenariat aussi puissant que l’alliance anticommuniste qui a remporté la guerre froide, afin que nous demeurions partout à l’offensive, de Djibouti à Kandahar.» Cette «armée du XXIe siècle » vise donc clairement le monde musulman, car il cite deux villes musulmanes, ce qui inscrit donc son programme belliqueux dans le GMO. Par «partenariat aussi puissant que l’alliance anticommuniste», il entend une alliance stratégique et fondamentale avec des Etats-valets comme le Qatar, l’Arabie Saoudite et les nouveaux gouvernements issus des «Printemps arabes» qui s’acharnent déjà à détruire d’autres peuples arabes et à écraser le dernier des raïs digne de ce nom. Ce partenariat est en action, de manière foudroyante : plusieurs présidents déchus en l’espace d’une année, plusieurs crises nouvelles dans le monde arabe et, pour finir, un Sahelistan qui prend forme dans plusieurs régions, à nos frontières. Jamais le monde musulman n’a vécu des crises aussi graves et destructrices, autant de divisions et de partitions. L’invasion du Nord-Mali et l’attentat d’In Amenas s’inscrivent dans cette logique bien ficelée jusqu’au dernier détail. Notre propos vise à prouver qu’au Mali il ne s’agit pas de terrorisme mais de terrorisme d’Etat, les mercenaires employés pour ce dessein ne sont que des tentacules d’une même pieuvre, qu’ils prétendent agir au nom de l’Islam ou au nom de l’Azawad. La crise malienne s’inscrit dans une vision géostratégique impérialiste avec une aire géographique précise qui cadre avec la théorie huntingtonienne du «Clash des civilisations» et dont le but est la mainmise sur des ressources, l’extension et la domination mais aussi l’octroi de budgets faramineux aux entreprises du complexe militaro- industriel, entre autres. Cet impérialisme et ce bellicisme américains – en contradiction avec la Constitution du pays – est induit par un budget immense consacré à la défense, un budget par essence belliciste, qui ne s’explique que par une volonté de guerre permanente. Lorsqu’on sait que 70% de ce budget va aux entreprises privées, on comprend qui commande en Amérique et qui commandite les guerres menées par l’Amérique, «au nom de la justice» et même «au nom du Christ» comme l’a prétendu George Bush junior. Notre étude sur le Mali n’apparente pas le terrorisme et l’islamisme qui le soustend à une idéologie mais à un mercenariat de groupes qui travaillent pour des forces étrangères. Dès lors qu’il tue et terrorise et viserait à instaurer une dictature fasciste, «l’islamisme» n’est donc pas une idéologie mais un crime, pour paraphraser Bertolt Brecht qui disait que «le nazisme n’est pas une idéologie mais un crime». Elle s’articule sur des faits, mais aussi sur les données avancées dans de nombreux livres et études sur le terrorisme, essentiellement d’auteurs progressistes américains. C’est en partant du point de vue – démontré par plusieurs auteurs et que nous alimenterons par notre analyse – que le terrorisme dit «islamiste» est, premièrement, une fabrication américaine qui ne sert que les intérêts occidentaux, avec le soutien et la bénédiction de supplétifs et, deuxièmement, que l’alliance qui a permis de faire sortir les Russes d’Afghanistan et de détruire le bloc communiste est non seulement en vigueur mais plus solide et puissante que jamais. Aujourd’hui, cette stratégie ne vise plus un seul pays mais plusieurs à la fois, depuis que les «Printemps arabes» ont enclenché le passage de ce plan impérialiste à une vitesse supérieure. La misère de la zone franc
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Actualités : LE BONJOUR DU «SOIR» La prémonition de Boussad Abdiche
Par Maâmar Farah Feu Boussad Abdiche, le talentueux billettiste d' El Moudjahid, ne limitait pas son art au seul encadré qui faisait sa réputation auprès des lecteurs ; il en usait avec subtilité dans les discussions de tous les jours. Au boulot, au café, dans les longues promenades, ou tout simplement chez lui, à Bab-El- Oued, autour d'un repas chaud, il brillait souvent par ses sorties subtiles et étonnantes. Son humour corrosif nous aidait à mieux supporter les mille et une privations d'une époque où l'argent n'allait pas aussi facilement dans les poches des importateurs. Un jour, et alors que nous étions en train de siroter un café au «Palma», il pesta contre les pénuries ! Tu sais, me dit-il, «s'ils le pouvaient, ils nous priveraient d'air et alors on sera obligé de faire la chaîne pour acheter de l'oxygène au Souk-El- Fellah !» Boussad, tu rigolais certes mais ta prémonition vient de se réaliser en Chine : un milliardaire y vend de l'air pur en cannettes ! maamarfarah20@yahoo.fr «J'en prendrai bien de ces cannettes dans les réunions des tatas du village : leur Ploum-Ploum à deux sous est suffocant ! Par contre, les Sihem Lavabo, lorsqu'elles se réunissent, n'en ont pas besoin ! Because les Chanel 5 et les Dune de Dior offerts par nos tontons !» (Tata Aldjia)
Actualités : La CNAS précise
Suite à la publication de l’article intitulé : «Généralisation de la carte Chifa à partir du 3 février. Entre les effets d’annonce et l’application sur le terrain» paru dans notre édition du 29 janvier 2013, la CNAS nous a fait parvenir les précisions suivantes : «Le bilan de 2012 du système révèle en effet que la carte Chifa est utilisée dans les 48 wilayas du pays et que près de 8 200 000 cartes ont été établies pour les assurés sociaux, ce qui correspond à près de 27 millions de bénéficiaires, et plus de 92 millions de factures électroniques traitées par ce système. Par ailleurs, l’extension de l’utilisation de la carte Chifa de la wilaya d’affiliation à tout le territoire national nécessite la centralisation des bases de données qui est une opération nécessaire pour le traitement automatisé des dossiers à partir de n’importe quel centre du territoire national. Enfin, afin de garantir le fonctionnement continu des services Chifa en cas d’aléas touchant le site principal de Ben Aknoun, un centre de secours «Back up» situé à Laghouat a été créé afin de sécuriser les bases de données nationales, le réseau national et le système de production de cartes Chifa.» Le directeur général de la Cnas
maamarfarah20@yahoo.fr
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Sports : APRÈS L’ALGÉRIE ET LA TUNISIE, LE TOGO ET LA CÔTE-D’IVOIRE ÉLIMINÉS Le «groupe de la mort» décimé
Le groupe de la mort, celui que les Verts de Coach Vahid n’ont pu déjouer, est mort de sa plus belle mort. Après l’Algérie et la Tunisie, la Côted’Ivoire et le Togo trinquent et font la joie de leurs bourreaux d’une soirée pas comme les autres. Fabuleuse. Au lendemain du tirage de ce tournoi, beaucoup d’observateurs notaient la difficulté de la tâche des équipes formant le groupe D. Composé de la Côte-d’Ivoire, de l’Algérie, de la Tunisie et du Togo, celui-ci était pompeusement qualifié de groupe de la mort. Le statut des sélections dont le palmarès n’est pourtant pas éloquent depuis la création de cette manifestation panafricaine (4 trophées dont 2 pour la Tunisie, alors que le Togo a atteint pour la première fois de son histoire le second tour) renseignait pourtant sur les forces de chacune d’elles. La Côte-d’Ivoire, malgré son armada de vedettes, est un ensemble qui promet sans jamais tenir ses engagements et confirmer les ambitions de ses dirigeants et de ses fans. Le Togo est, lui, un groupe de joueurs très moyens conduits par un Adebayor caractériel et dont l’influence sur le jeu de l’équipe, contrairement à son imposante présence dans les médias, est infime. La Tunisie, elle, vaut par ses clubs qui continuent de canoniser les compétitions interclubs de la CAF, à l’instar de l’ES Tunis qui, à chaque édition de la C1 d’Afrique, réussit à se présenter au moins parmi les équipes du dernier carré. L’Algérie dans tout cela est une «grande inconnue». Les clubs algériens font de la figuration dans les deux épreuves organisées par l’instance de Hayatou et ses internationaux évoluant à l’étranger jouent, dans leur quasi-majorité, dans des équipes au rang mineur. Qu’est-ce qui a fait alors que les troupes de Vahid Halilhodzic soient concernées par une lutte qui, logiquement, ne les concerne point ? L’arrivée du Bosnien a certes donné un léger mieux par rapport à une période de flottement enregistrée par l’ensemble drivé par Cheikh Saâdane au lendemain du Mondial-2010, lequel passage à vide a provoqué la mise à la porte de celui qui a pris part à toutes les grandes conquêtes des Verts et à l’élimination de ces derniers du rendez-vous de 2012, au Gabon et en Guinée-équatoriale. Il faut juste relativiser ce léger connu par l’EN version Halilhodzic, prolifique sur le plan offensif certes, mais qui n’a pas rencontré, excepté peut-être le Mali et durant cette CAN la Côte-d’Ivoire, le Togo et la Tunisie (avec toutes ses vedettes contrairement au match amical disputé en novembre 2011 à Blida), de gros calibres à l’instar de ce qu’ont connus les Ziani, Belhadj, Saïfi et autre Bougherra qui ont sorti la Zambie, l’Egypte, la Côted’Ivoire et affronté des sélections mondialement réputées, l’Argentine, l’Uruguay et le Brésil pour ne citer que celles-là. Classement Fifa : une supercherie ! S’il est vrai que les coéquipiers de Feghouli sont en période de gestation, de reconstruction, il n’en demeure pas moins que leur progression souffre de la comparaison que lui impose le… classement Fifa. Est-il normal qu’une équipe qui commençait à peine à montrer ses dents puisse faire mieux que la 29e position réalisée par l’EN de Saâdane au lendemain de sa qualification au Mondial- 2010 avec à la clé une demifinale à la CAN d’Angola ? La 19e place occupée par les Verts en novembre dernier ne reflète aucunement les réelles potentialités de l’équipe drivée par Halilhodzic. Au lieu de les booster, ce classement démesurément illogique a eu l’effet contraire sur le moral et le rendement de la sélection, mais a également «bluffé » médias, supporters et responsables de la fédération et du sport national, lesquels, réunis, commençaient à caresser le rêve de voir cette jeune et talentueuse équipe revenir à Alger avec le trophée perdu depuis les nuits hivernales de 1990. M. B.
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Culture : Le coup de bill’art du Soir Mister 3000
Par Kader Bakou Quand tu vois un film de Hollywood sur le football américain, le cricket ou le base-ball, tu vas automatiquement aimer un de ces sports, pas très populaires en dehors des Etats-Unis. Dernièrement, nous avons vu Mr 3000, un long métrage de Charles Stone. Il raconte l’histoire de Stan Ross, un joueur de base-ball, qui prend une retraite méritée après avoir atteint sa 3 000e balle frappée. Dix ans plus tard, on lui dit qu’il y avait eu erreur dans les décomptes et qu’il n’a eu, en fait, que 2 997 balles frappées (points). Il décide de reprendre la compétition afin de reconquérir son titre et sa place au panthéon. Son ancien club accepte de lui donner une chance de redevenir «Mister 3000». Mais ce n’est pas du tout facile de reprendre les entraînements et la compétition après une si longue période d’inacrivité. «Le vieux» doit également être accepté par ses jeunes coéquipiers qui n’ont pas la même mentalité que lui. Stan Ross, tant bien que mal, marque deux points au cours de la saison. Mais à un moment décisif, il avait privilégié l’intérêt du club à son intérêt personnel. Lors d’une discussion au club, il avait raconté à ses jeunes coéquipiers, que quand il était enfant et jouait au base-ball avec ses copains du quartier, il y avait à côté un kiosque qui mettait une belle chanson. Joignant le geste à la parole, Ross se met à chanter cette «belle chanson». Un autre joueur se lève et lui répond que lui aussi quand il était petit et jouait au base-ball dans son quartier, il entendait la musique du kiosque du coin. Après lui aussi s’est mis à chanter cette «belle chanson» (différente, bien sûr de celle qu’entendait Ross). Le dernière scène du film se passe sur un terrain de base-ball, quelque part en Amérique. Un enfant se retourne en entendant une chanson. C’est Stan Ross debout derrière le comptoir du kiosque à côté, qui a mis un disque. Au dessus de lui, on peut lire «Mr 2999». C’est la continuité des générations par le sport et la musique. K. B. bakoukader@yahoo.fr
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L’Empastillé et la sagesse de décamper à temps ! |
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Par Hakim Laâlam Email : hlaalam@gmail.com |
Coach Vahid a enfin pris une décision. Il va changer quelques joueurs, mais va garder…
… Raouraoua !
Moi, je l’aime bien le ministre de l’Intérieur ! Oui ! Oui ! Je sais, vous vous dites «voilà que Hakim se met du côté des appareils répressifs de l’Etat». Vous n’y êtes pas ! J’aime bien ce ministre de l’Intérieur, parce qu’il me faut bien lui reconnaître un sens de l’humour inimitable. Qui aurait pu prononcer cette extraordinaire sentence : «le conflit au FLN a été réglé par la voie de la sagesse» ? Hein, qui ? Nounou ? Oui, certes, Nounou ! Nounou, du temps de sa splendeur tellement décrite ici et devenue culte. Mais Nounou n’est plus là, et je dois dire que mon Daho se défend plutôt bien dans un pays où, décidément, les ministres de l’Intérieur ont un sens de l’humour très Buster-Keatonien. Venir ainsi nous jurer, un petit sourire en coin et en prime que la guerre au FLN a été évitée grâce à la sagesse, c’est du grand art, ça demande même une standing-ovation et de multiples rappels. Parce que moi, la sagesse, je sais encore ce que c’est, quelle est son apparence, comment elle se matérialise. Et lorsque j’ai vu la vitesse à laquelle Belkhadem s’est débiné, lorsque j’ai vu le teint de son visage virer du gris-souris au vert-terreur, j’y ai vu tout, sauf l’œuvre de la sagesse. Mais va savoir ! Peut-être que la sagesse chez nous a changé de traits, d’apparence et de voie de manifestation. Là, telle qu’elle est intervenue au FLN, et surtout à l’oreille de l’Empastillé, je la voyais avec de grosses moustaches, la sagesse. De gros poings aussi. Des dents comme une scie à bois de bûcheron canadien. Un pied flirtant allégrement avec le 47 mignon. Et une voix de charretier qui n’aurait pas, mais alors pas du tout apprécié le café préparé le matin par Momone et qui serait d’une humeur massacrante pour le restant de la journée. La sagesse dont mon Daho parle, elle ne doit pas avoir pour habitude de répéter deux fois le même ordre. Elle doit être chaussée d’un regard qui ne supporte pas d’en croiser un autre contrariant, ou juste un brin récalcitrant. Je dois dire qu’en bout de compte, je suis plutôt content. Ma culture générale s’en trouve enrichie. Jusque-là, je n’avais qu’une perception classique, étroite et stéréotypée de la sagesse. Avant, la sagesse, dans mon imaginaire fleur bleue et bon enfant, avait les traits du Mahatma Gandhi. Et depuis, grâce à mon Daho, la sagesse, chez moi, a pris un certain relief. Du volume. Je dirais même plus, du biceps, du biscoteau et des pectoraux. Merci mon Daho de m’avoir ainsi ouvert les yeux. Vois plutôt ! Depuis que je sais que la sagesse a des traits changeants, même mon thé, je le fume plus sagement pour rester gentiment éveillé à ce doux cauchemar qui continue. H. L.
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