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Les forces marocaines démontent les tentes de protestataires, près de Laayoune, dans le Sahara occidental, le 8 novembre 2010 (Photo /AFP) |
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Les forces marocaines ont dispersé lundi des milliers de protestataires sahraouis installés dans un camp de toile au Sahara occidental, dans une opération qui a fait cinq morts, selon Rabat.
Le Polisario, organisation qui lutte pour l'indépendance de cette région, a assuré pour sa part qu'un Sahraoui avait été tué et des "centaines" d'autres blessés dans l'assaut, près de Lâayoune, chef lieu du Sahara occidental sous contrôle marocain.
Lundi 08 novembre 2010, 22h13
Une source officielle marocaine a indiqué lundi soir à l'AFP qu'un "gendarme et un membre des forces auxiliaires ont succombé à l'hôpital militaire de Lâayoune suite à leurs blessures, portant à cinq le nombre de victimes". Un précédent bilan officiel faisait état de trois morts.
Dans le même temps, prés de New York, le Polisario et le Maroc ont entamé sous l'égide de l'Onu une nouvelle session de négociations sur le statut de cette région disputée, aux confins du Maroc, de l'Algérie et de la Mauritanie.
Un porte-parole de l'Onu a regretté dans un communiqué que cette "opération" ait affecté "l'atmopshère dans laquelle ces discussions se tiennent". Il a appelé "les parties impliquées à exercer la plus grande retenue".
S'exprimant devant le parlement, le ministre de l'Intérieur marocain Taieb Cherkaoui assuré que l'intervention contre le camp de toile, qui abritait des milliers de contestataires, avait été "pacifique".
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Capture d'écran de la télévision marocaine, le 8 novembre 2010, montrant les affrontements entre jeunes Sahraouis et forces militaires marocaineprès de la ville de Lâayoune, au Sahara occidental (Photo /AFP/2M TV) |
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Il a ajouté que l'assaut près de Lâayoune, à 1200 km au sud-ouest de Rabat, avait fait plus de 60 blessée parmi les forces de l'ordre et il a assuré que seuls quatre "civils" avaient été atteints.
Le Front Polisario, joint par l'AFP à partir d'Alger, a fait état de la mort d'un jeune Sahraoui Babi Mahmoud El Guerguar, agé de 26 ans. Il a accusé les militaires marocains d'avoir tiré "à balles réelles" et d'avoir fait "des centaines de blessés" .
Selon le ministre des Affaires étrangères sahraoui Mohamed Salem Ould Salek, interrogé par l'AFP à Alger, ce camp, baptisé Gdim Izik, abritait 28.000 personnes.
"Vers 06h15 (GMT) des hélicoptères ont survolé le campement", a assuré un témoin joint par l'AFP. "Ils ont appelé les femmes et les enfants à quitter le campement en précisant que des autocars sont mis à leur disposition".
Les forces de l'ordre ont ensuite donné l'assaut en utilisant des canons à eau et de violents incidents se sont produits dans la ville même, selon une source officielle à Lâayoune.
Le campement de tentes a été dressé le 19 octobre par des habitants de cette région pour protester contre "la détérioration" de leurs conditions de vie. Selon des ONG sur place, il abritait au moins 12.000 habitants.
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La préfecture de Lâayoune a assuré lundi que le "campement a été entièrement démantelé et il n'existe plus aucune tente" sur le site. (Photo /AFP/2M TV) |
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La préfecture de Lâayoune a assuré lundi que le "campement a été entièrement démantelé et il n'existe plus aucune tente" sur le site.
Le représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boujari, a estimé peu avant le début des discussions de lundi que les heurts étaient un acte "délibéré du Maroc" visant à saborder les négociations. " J'espère que le Conseil de sécurité de l'ONU se saisira de cette affaire", a ajouté M. Boujari.
La ministre des Affaires étrangères espagnole Trinidad Jimenez a appelé "à la retenue et au calme", depuis la Bolivie où elle est en visite. Elle a souligné la nécessité de reprendre le dialogue "pour éviter que le conflit ne dégénère".
Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc. Le Polisario, soutenu notamment par l'Algérie, réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU, qui donnerait aux Sahraouis le choix entre trois options: indépendance, autonomie sous souveraineté marocaine ou rattachement au Maroc.
Le Maroc soutient l'option d'une autonomie sous sa souveraineté, refusant toute idée d'indépendance