16 ANS APRÈS L’ASSASSINAT DE BOUDIAF

Recueillement au cimetière El Alia

À la mémoire de mohamed boudiaf

Recueillement au cimetière El Alia

Une cérémonie de recueillement à la mémoire de Mohamed Boudiaf, président du Haut comité d'Etat assassiné il y a 16 ans, a été organisée hier au cimetière El Alia en présence de sa famille et de rares compagnons du défunt.



 

Une gerbe de fleurs a été déposée devant le sépulcre au carré des martyrs au nom de la fondation qui porte son nom en signe de reconnaissance au combat de l'homme et son dévouement à la lutte de libération nationale puis à la reconstruction du pays. Ce moment fort en émotions se veut aussi une manière de ne pas oublier celui qui a accepté de revenir en Algérie un certain 14 janvier 1992 après la démission du président Chadli Bendjedid et au moment où le FIS soufflait sur les braises voulant s'emparer du pouvoir. A cette époque et face à la perte de repères, l'Algérie semblait comme égarée. Répondant spontanément à ce qu'il considérait comme « un appel du pays Â», il est revenu après son exil marocain pour que l'Algérie retrouve le chemin qu'elle venait de perdre, la lumière qui allait la guider pour éviter l'obscurantisme qui voulait l'envelopper de ses ténèbres.

Dès son arrivée, il a tendu la main à tous ceux qui voulaient la prendre. Il apparaissait en effet paradoxalement comme un homme neuf susceptible de sortir le pays de l'impasse. Souhaitant une Algérie démocratique tournée vers la modernité, il disait vouloir mettre fin à la corruption qui gangrenait l'Etat. Mohamed Boudiaf est né le 23 juin 1919 à Ouled Madi, dans l'actuelle wilaya de M'sila. Il a adhéré au Parti du peuple algérien (PPA) de Messali Hadj, puis participe à la création de l'Organisation spéciale (OS). Il a fait partie comme coordonnateur général du « groupe des 22 Â» qui organise la préparation de la lutte armée. Le 22 octobre 1956, il est arrêté avec d'autres chefs du FLN par l'armée française suite au détournement de l'avion civil marocain qui le menait vers la Tunisie.

Avant son assassinat, le 29 juin 1992, lors d'une conférence des cadres qu'il tenait à Annaba, il a prononcé ses dernières phrases : « L'être humain a une vie courte. Nous mourrons tous demain. Pourquoi courir derrière les responsabilités ? Observons les nations développées comment elles nous ont dépassés ? Grâce à la connaissance... Â» C'était fini pour l'espoir qu'il avait suscité pour le peuple algérien et la jeunesse qui avait cru au changement. En 166 jours, Mohamed Boudiaf avait su redonner confiance au peuple algérien, et pour lui rendre un dernier hommage, la population force tous les barrages et pour la première fois occupe la présidence de la République. Un million d'Algérois vont l'accompagner jusqu'à sa dernière demeure.

 

15 ANS APRÈS L'ASSASSINAT DE BOUDIAF
L'ombre de Si Tayeb El Watani refait surface
28 Juin 2007 - Page : 8
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Quinze ans après, les circonstances émaillant son meurtre demeurent encore floues.

Il est rentré dans l'Histoire par deux fois: la première en étant l'un des concepteurs de la guerre de Libération nationale, la seconde quand il a été rappelé, pour sauver la République, un 12 janvier 1992, avant de mourir assassiné, le 29 juin 1992. Tel est le sort réservé à Mohamed Boudiaf. Il a pris les rênes du pouvoir le 14 janvier 1992, alors que la République prenait le tournant le plus décisif de son existence. Son sort sera scellé six mois plus tard, à Annaba. Il fut lâchement assassiné, et en direct à la télévision, par un officier du Groupement d'intervention spéciale (GIS), Boumarafi Lembarek.
Quinze ans après cette terrible journée, les interrogations entourant les circonstances de son assassinat demeurent encore floues. Cela en dépit de l'arrestation de l'auteur du crime, jugé et condamné, qui croupit aujourd'hui, à la prison militaire de Blida.
L'une des questions qui taraudent encore les esprits, est qu'est-ce qui a poussé le jeune Lembarek, âgé alors de 25 ans, à commettre son crime? Pourtant, le portrait que le père dresse du fils, n'est que celui d'un garçon sans problème, ne souffrant d'aucun déséquilibre mental.
Dans un entretien accordé au journal arabophone Echourouk, Ahmed Boumarafi, le père de Lembarek, semble plaider l'innocence de son fils. D'autant plus qu'il est le seul à subvenir aux besoins d'une famille, aujourd'hui vouée au dénuement et à l'extrême misère. Le vieux Boumarafi est plus que jamais convaincu que ceux qui ont assassiné Boudiaf «disposent de dossiers noirs, sur lesquels Boudiaf avait promis de lever le voile. Ils ont senti venir le danger, et c'est pour cette raison qu'ils l'ont assassiné», tranche-t-il dans l'entretien accordé à Echourouk.
Les proches de Mohamed Boudiaf, eux, attendent que toute la lumière soit faite sur cet assassinat qui a fait couler beaucoup d'encre. «Et l'enquête qui devait nous révéler la vérité, toute la vérité, plus personne n'y songe!» s'exclame le beau-frère de Boudiaf, Amine Abderrahmane.
Dans un communiqué adressé à la rédaction de L'Expression, M.Abderrahmane ne manque pas de s'interroger: «Dans quel fond de tiroir poussiéreux est enfoui le dossier Boudiaf? Pourquoi le crime reste-il impuni? Pourquoi ne voit-on rien venir? Et les fameuses promesses faites (et jamais tenues) par tous nos hauts dirigeants qui se sont succédé aux plus hautes fonctions de l'Etat depuis 15 ans?» Bien des zones d'ombre émaillant l'assassinat de Mohamed Boudiaf restent à découvrir et à mettre sous les feux de la rampe.
Avec à l'esprit ces interrogations, pour lesquelles la réponse est certainement loin d'être donnée, la famille du défunt président a commémoré, hier, le 15e anniversaire de son assassinat. Une conférence animée par Rédha Malek, retraçant le parcours de Boudiaf, accompagnée d'une exposition de photographies a eu lieu, hier, au Palais de la culture Moufdi-Zakaria, à Alger. Par ailleurs, l'Histoire, témoin implacable, rend justice au rôle primordial joué par Mohamed Boudiaf dans la guerre d'Algérie. Il est l'un des premiers militants du Mtld à avoir appelé à la lutte armée. Les fameuses rencontres auxquelles il prit part à Paros et réunissant quelques-uns des chefs de ce que sera la Révolution de Novembre, sont perçues comme étant l'une des premières assises de la lutte armée. Il est aussi l'un des membres fondateurs du Crua (Comité Révolutionnaire pour l'Unité et Action), et membre du groupe historique, dit des 22.
C'est Mohamed Boudiaf qui s'est opposé à l'idée de mettre la Révolution sous la bannière de l'Egypte, comme cela lui aurait été signifié par Gamel Abdel Nasser. Cette décision a été prise alors que l'Algérie cherchait cet appui international précieux, pour entamer sa lutte armée. Le 22 octobre 1956, Mohamed Boudiaf est capturé avec ses compagnons suite à l'arraisonnement par l'aviation française (ce qui est considéré comme le premier piratage de l'air dans le monde) de l'avion qui les menait du Maroc vers la Tunisie.
Le 20 septembre 1962, il fonde le Parti de la Révolution Socialiste (P.R.S.). En juin 1963, il est arrêté et exilé dans le Sud algérien où il reste détenu pendant trois mois puis il part en exil au Maroc où il y restera jusqu'à son retour au pays. L'Algérie avait déjà entamé sa descente aux enfers. C'est en tentant de sortir le pays de la crise aiguë dans laquelle il a été plongé que le président Boudiaf a rencontré son destin. Mais, aujourd'hui, le défunt Boudiaf se trouve au Panthéon de l'Histoire nationale.

Hakim KATEB

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Mohamed Boudiaf
envoyé par dictys
Mohamed Boudiaf (1919 - 1992) (محمد بوضياف) était un homme d'État algérien. Membre fondateur du Front de libération nationale (FLN) et un des chefs de la « révolution algérienne », il entre en opposition contre les premiers régimes mis en place à l'indépendance de son pays, et s'exile durant près de 28 ans. Rappelé en Algérie, en 1992 en pleine crise politique, à la tête de l'État, il est assassiné quelques mois après ses prises de fonction.

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01/07/2008
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