Actualités : PREMIER JOUR DE GREVE DES ENSEIGNANTS Les établissements scolaires paralysés
Ils avaient promis de paralyser les établissements scolaires pour une durée indéterminée. Et au premier jour de la grève, la mobilisation a été quasi générale. Aucun cours n’ayant été assuré hier dans plusieurs établissements, les élèves durent rebrousser chemin. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Malgré l’instruction de Benbouzid aux directeurs des établissements scolaires, les instruisant de la nécessité de garder les élèves dans les écoles, ces derniers ont bel et bien été renvoyés chez eux. Les établissements étaient dans l'impossibilité de garder les élèves puisque les adjoints de l’éducation chargés d’assurer la surveillance avaient eux aussi répondu au mot d’ordre de grève lancé par le Cnapest, l’Unpef et le Snapest, qui seront rejoints dès aujourd’hui par le CLA. Au regard des déclarations des syndicats selon lesquelles leur mouvement de protestation se poursuivra au-delà d’une semaine, les parents d’élèves se disent inquiets de l’issue de cette protesta qui, selon eux, pénalisera leurs enfants. A 11h 00, hier matin, à la place du 1er-Mai, les élèves étaient déjà dans la rue. Aux abords des établissements, à défaut de rencontrer des élèves en tablier attendant de renter en classe, l’on pouvait observer, ici et là , de petits groupes épars, discutant de tout et de rien, comme de l’aubaine de pouvoir profiter d’une bonne semaine de «vacances». Et le mauvais temps n’a fait qu’augmenter le bonheur de certains, qui disaient ne voir aucun inconvénient à échanger leur classe contre leur chambre chaude. Néanmoins, deux jeunes lycéennes, main dans la main, n’ont pas caché leur désarroi. «On nous a demandé de revenir la semaine prochaine. On veut bien se reposer en raison du rythme de travail auquel nous sommes soumises. Mais nous sommes tout de même inquiètes pour la suite», ont-elles déclaré. Selon elles, le rythme ne sera que plus dur à la reprise. «Les enseignants vont essayer de rattraper le retard en accélérant la cadence de travail. Et ainsi, nous aurons du mal à assimiler les cours», ont-elles tenu à souligner. «Je veux bien rester quelques jours à la maison pour d’éventuelles révisions, puisque nous ne terminons les cours qu’a 17h30. Mais si la grève devait durer, cela nous mettrait dans une situation des plus inconfortables» dira une élève du lycée El-Idrissi, sis à la place du 1er-Mai. Une mère qui est venue chercher sa fille, inscrite en première année primaire, estime, pour sa part, qu’une semaine d’arrêt de cours, c’est beaucoup. «Je comprends les revendications des enseignants mais je désapprouve leur décision d’arrêter les cours pour une semaine ou plus», nous a-t-elle confié. Les enfants du primaire ne semblent pas comprendre ce qui se passe autour d’eux. Pour eux, l’heure est à la détente puisque, à l’école, on leur a dit de ne revenir que dans trois jours. Et malgré la pluie, certains chérubins ont continué à jouer un peu partout. Les syndicats grévistes ont annoncé une forte adhésion au mouvement de grève des enseignants. Le mouvement n’est qu’à son premier jour et les syndicats promettent une lutte continue jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. La rue sera encore pour quelques jours le refuge de plusieurs enfants, en attendant les inévitables heures supplémentaires. S. A.
|