ACTUALITES  du Dimanche  0 8   Décembre 2019
ACTUALITES du Dimanche 0 8 Décembre 2019....
Journal d'information du 19H: 07-12-2019 Canal Algérie
Dimanche 08 Décembre 2019
Algérie : Le peuple accentue la pression sur le pouvoir
Journal d'information du 19H: 07-12-2019 Canal Algérie
Vingt années à la présidence algérienne en annihilant toute tentative d’opposition : Abdelaziz Bouteflika aura vécu un règne sans ombrage, capitalisant sur son image de faiseur de paix après la « décennie noire ». Dès son arrivée au pouvoir, en 1999, le président a fait de la fin de la guerre civile une priorité, imposant les conditions de la paix aux Algériens, sans parvenir à instaurer la réconciliation.
Très vite, Abdelaziz Bouteflika a profité de l’envolée des prix du pétrole. Pendant que le pays s’embourbait dans l’économie de rente, la présidence s’enfonçait dans la corruption et l’autoritarisme. Charlotte Bozonnet, rédactrice en chef adjointe du Monde Afrique et spécialiste du Maghreb, analyse ces vingt années de règne et les défis à venir.
Manifestation pour protester contre l’élection présidentielle à venir,
à Alger, le 6 décembre. TOUFIK DOUDOU / AP
Deux Algérie se sont à nouveau fait face vendredi 6 décembre. La première, contestataire, a déferlé dans les rues pour exprimer son refus de l’élection présidentielle à venir ; la seconde a occupé les écrans des télévisions lors du débat qui a opposé les cinq candidats en lice pour le premier tour, prévu jeudi 12 décembre.
Côté rue, les Algérois ont marqué le 41e et dernier vendredi de manifestations avant le scrutin en emplissant les artères de la capitale. Impossible à évaluer, la foule, immense, semblait comparable à celle du 1er novembre – lorsque la marche avait coïncidé avec le 65e anniversaire du début de la guerre d’indépendance – et à celles des plus grands rassemblements de mars, avril et mai.
BENFLIS AFFIRME : "L’Algérie s'achemine vers une sortie de crise"
Le candidat à la présidentielle du 12 décembre, Ali Benflis a affirmé, samedi à Batna, que "l'Algérie s'achemine vers une sortie de crise", estimant que ses positions "dérangent des parties étrangères connues" qui le "ciblent".
Pourquoi je ne voterai pas à l’élection présidentielle du 12 décembre
Monsieur le chef d’état-major, monsieur le chef de l’État de fait, monsieur le Premier ministre de fait,
Il y a quelques années, j’avais écrit une lettre ouverte au chef de l’Etat de l’époque, Chadli Bendjedid, expliquant pourquoi je n’avais pas voté lors de l’élection présidentielle du 3 novembre 1988. Dans ce texte publié dans la presse algérienne, je développais l’argument que vivre en République imposait un contrat minimal de confiance entre le pouvoir et le citoyen et que l’application effective de ce contrat se mesurait au degré de contrainte que la Constitution exerçait sur toutes les activités de l’Etat, en particulier dans le domaine extrêmement sensible du face-à-face entre le simple individu et l’appareil judiciaire et répressif du pays.
A l’époque, la raison essentielle de mon geste était la constatation, insupportable, que les appareils de répression tant militaires que policiers avaient pu, lors des événements d’Octobre 1988, tuer et torturer des citoyens, sans qu’aucun des coupables nommément mis en cause ne soit le moins du monde inquiété ni par les autorités politiques ni, encore moins, par les juges, pourtant défenseurs en dernier recours du droit et de la justice.
Quelque trente ans après, les choses donnent l’impression d’avoir empiré : les autorités de fait, illégitimes du point de vue constitutionnel, emprisonnent à tour de bras des manifestants simplement coupables d’avoir clamé haut et fort leur soif de dignité, invoquant contre eux des accusations surréalistes d’atteinte à l’unité du pays, au moral des forces armées, d’appels à attroupement et autres fariboles. Il s’est trouvé malheureusement de trop nombreux juges dont la main et la conscience n’ont pas tremblé de honte à l’instant de ratifier ces atteintes scandaleuses au droit des gens par des peines fermes !
Jamais le mépris pour l’intelligence des Algériens n’est allé aussi loin : il suffit, par exemple, d’allumer la télévision officielle algérienne pour voir s’afficher sans la moindre vergogne le mensonge d’Etat dans sa hideur la plus détestable : toute l’effervescence admirable du peuple algérien qui, depuis le mois de février dernier, entend recouvrer pacifiquement son indépendance politique est purement et simplement niée. Le culte de la personnalité qui s’y installe envers le patron de fait des centres de décision atteint des sommets caricaturaux de larbinisme et de lâcheté, faisant naître en chaque Algérien un profond sentiment de dégoût devant une telle déchéance du métier d’informer dans notre pays !
En ce qui me concerne personnellement, je ne saurais me résoudre à aller voter le 12 décembre dans ces conditions absolument contradictoires avec le principe même de déposer librement un bulletin pour un candidat librement choisi : ce serait accepter l’argument insultant pour les descendants de ceux qui se sont battus pour l’indépendance de l’Algérie que la liberté de penser et de manifester, pourtant inscrite dans la Constitution, ne serait qu’une mascarade pour un pays comme le nôtre, qu’une «décoration» textuelle destinée uniquement à la propagande extérieure, que les Algériens ne seraient que des «indigènes» encore colonisés, incapables par nature de bénéficier des droits et des devoirs politiques des citoyens des pays dits «civilisés» !
Voilà pourquoi je ne participerai pas à l’élection présidentielle du 12 décembre : voter dans ces conditions serait trahir ceux qui croupissent injustement en prison et un acquiescement résigné à l’humiliation.
Il est encore temps, peut-être, pour le pouvoir de fait – «les puissants du moment»… – de revenir à la raison et de respecter enfin la volonté souveraine de son propre peuple. Je l’espère de tout cœur : trop de temps, en effet, a été perdu, douloureusement le plus souvent, depuis le 5 juillet 1962.
Par Anouar Benmalek
Ecrivain
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Pourquoi je ne voterai pas à l’élection présidentielle du 12 décembre
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