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Edition du Dimanche 21 Novembre 2010
Basta !
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On ne laisse pas Ă la Kabylie dâautre choix que celui de se prendre en charge. Se prendre en charge a, ici, une seule signification possible : prendre les armes. Tout indique quâelle le fera. Peut-ĂȘtre plus tĂŽt quâon le croirait.
Une soixantaine dâenlĂšvements en moins de quatre ans. Tel est le lot de la Kabylie. De la Kabylie seule. Une soixantaine dâenlĂšvements, et au bout, un mort, Hend Slimana, pĂšre de famille sans histoire, entrepreneur dynamique, gĂ©nĂ©reux, affable et amoureux de la JSK, quâune foule nombreuse, en colĂšre mais digne, a accompagnĂ© hier Ă sa derniĂšre demeure. Une soixantaine dâenlĂšvements, un mortâŠMais ce nâest pas tout : une personne, le cousin de lâentrepreneur assassinĂ©, est encore aux mains de ses ravisseurs, alors quâune autre, Ă Tazmalt, toujours en Kabylie, vient dâĂ©chapper de justesse Ă une opĂ©ration de mĂȘme type. Trop, câest trop ! Cet Ă©niĂšme coup de poignard dans le dos de la Kabylie semble marquer un tournant. La population de la rĂ©gion, plus que jamais excĂ©dĂ©e, ne se pose plus la question de savoir pourquoi on lui impose cette prĂ©caritĂ© sĂ©curitaire. Elle sait quâon tente ainsi de lui faire payer son refus de se plier aux diktats, tous les diktats, âdâoĂč quâils viennentâ, pour reprendre lâexpression en vogue des annĂ©es 90. Elle ne se pose mĂȘme plus la question de savoir quand cessera lâenfer. Elle sait que lâenfer ne tombe pas du ciel. Elle sait donc que le salut viendra dâelle-mĂȘme⊠ou ne viendra pas. Comme il y a quelques annĂ©es, on ne laisse pas Ă la Kabylie dâautre choix que celui de se prendre en charge. Se prendre en charge a, ici, une seule signification possible : prendre les armes. Tout indique quâelle le fera. Peut-ĂȘtre plus tĂŽt quâon le croirait. Car, quâon ne sây trompe pas, la Kabylie ne veut plus continuer Ă compter les rapts qui ciblent ses enfants. Encore moins Ă compter ses morts. Elle ne se contentera plus de se mobiliser cycliquement pour obtenir leur libĂ©ration. On ne sait pas si le scĂ©nario est au programme de quelque laboratoire occulte mais lâon sait quâune Kabylie qui crie aux armes, cela nâirait pas sans provoquer des grincements de dents. Mais pas seulement : bien des dĂ©sordres risqueraient dâĂȘtre au rendez-vous et des âdommages collatĂ©rauxâ ne seraient pas Ă Ă©carter. Qui oserait alors reprocher Ă une rĂ©gion dâorganiser la riposte pour sa survie? SĂ»rement pas ceux qui, depuis quelque temps, trouvent politiquement payant de jouer avec le feu en abandonnant, voire mĂȘme en livrant la rĂ©gion au terrorisme, au banditisme et Ă la dĂ©linquance et qui, ce faisant, poussent les investisseurs potentiels Ă regarder ailleurs et des opĂ©rateurs Ă©conomiques Ă dĂ©localiser leurs activitĂ©s vers dâautres contrĂ©es. Car si la Kabylie est dĂ©cidĂ©e Ă en finir avec lâinsĂ©curitĂ© sous toutes ses formes, câest aussi Ă ceux-lĂ quâelle dit aujourdâhui : âBasta !â |
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Dilem du Dimanche 21 Novembre 2010 | Vu 3533 fois
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Edition du Dimanche 21 Novembre 2010
LâOTAN durcit sa stratĂ©gie de lutte contre le terrorisme
LâAlliance considĂšre quâil constitue une menace pour les citoyens des pays membres
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La nouvelle doctrine militaire de lâOTAN prend dĂ©sormais en compte les nouvelles menaces qui ont surgi depuis la fin de la guerre froide en premier lieu le terrorisme.
En adoptant hier Ă Lisbonne son nouveau concept stratĂ©gique de dĂ©fense, lâOrganisation du traitĂ© de lâAtlantique Nord (OTAN) a affirmĂ© dans la dĂ©claration finale paraphĂ©e par ses 28 membres Ă lâissue de son 22e sommet que âle terrorisme est une menace directe pour la sĂ©curitĂ© des citoyens des pays de lâOTAN et, plus largement, pour la stabilitĂ© et la prospĂ©ritĂ© internationalesâ. Sâil est vrai que les attentats du 11 septembre 2001 ont complĂštement modifiĂ© la vision des pays membres de lâalliance sur ce phĂ©nomĂšne qui nâĂ©pargne aucun pays dans le monde, la persistance de la menace aux portes de lâEurope, plus prĂ©cisĂ©ment du sud, notamment depuis la guerre US contre les rĂ©seaux dâAl-QaĂŻda en Afghanistan et lâoccupation de lâIrak et ses consĂ©quences sur la stabilitĂ© du Sahel placent lâOTAN devant une Ă©quation difficile. Le choix est vite fait, car la sĂ©curitĂ© et la paix dans le vieux Continent en dĂ©pendent. Câest la raison pour laquelle les 28 membres de cette organisation ont dĂ©cidĂ© de mettre lâaccent sur la question afin de prĂ©venir toute attaque ou attentat sur leurs territoires respectifs. âUne instabilitĂ© ou un conflit au-delĂ des frontiĂšres de lâOTAN peut menacer directement la sĂ©curitĂ© de lâAlliance, notamment en nourrissant lâextrĂ©misme, le terrorisme ou des activitĂ©s transnationales illicites, comme les trafics dâarmes, de drogue et dâĂȘtres humainsâ, lit-on dans la dĂ©claration finale, qui ajoute que des âgroupes extrĂ©mistes continuent de se propager, ou de se dĂ©velopper, dans des rĂ©gions dâimportance stratĂ©gique pour lâAlliance, et la technologie moderne accroĂźt la menace et lâimpact potentiel dâune attaque terroriste, notamment si ces groupes devaient acquĂ©rir des capacitĂ©s nuclĂ©aires, chimiques, biologiques ou radiologiquesâ. Ainsi et pour mieux lutter contre le terrorisme, les membres de lâOTAN se dĂ©clarent âouverts Ă la consultation avec tout pays partenaire sur des questions de sĂ©curitĂ© d'intĂ©rĂȘt communâ. Plus loin, les pays membres de lâalliance annoncent leur dĂ©cision de ârenforcer notre capacitĂ© Ă dĂ©tecter le terrorisme international et Ă nous en dĂ©fendre, y compris grĂące Ă une analyse plus poussĂ©e de la menace, Ă davantage de consultations avec nos partenaires et au dĂ©veloppement de capacitĂ©s militaires appropriĂ©es, notamment pour aider des forces locales Ă sâentraĂźner Ă lutter elles-mĂȘmes contre le terrorismeâ. LâAlliance sâinterdit, bien entendu, toute ingĂ©rence dans une situation conflictuelle pouvant survenir dans le monde, mais elle est dĂ©sormais disposĂ©e Ă fournir la coopĂ©ration nĂ©cessaire pour aider des pays tiers Ă lutter contre le terrorisme en dĂ©mantelant les rĂ©seaux de soutien et en offrant les moyens technologiques indispensables pour ce faire. Cette prise de conscience, qui sâappuie dâabord sur lâintĂ©rĂȘt suprĂȘme de sauvegarde de la sĂ©curitĂ© des pays membres de lâOTAN, peut dĂ©boucher, dans les annĂ©es Ă venir, sur un renforcement de la coopĂ©ration avec des pays de la rive dans leur lutte contre la violence islamiste. Mais lâalliance, qui considĂšre dĂ©sormais que la force militaire ne peut Ă elle seule rien rĂ©gler, juge primordial que les efforts sĂ©curitaires soient accompagnĂ©s par une âapproche politique et civileâ. Il reste Ă savoir dans quelles conditions sâĂ©tablira la coopĂ©ration surtout quâen termes dâapproche politique du phĂ©nomĂšne du terrorisme, des pays occidentaux continuent dâalimenter lâidĂ©ologie islamiste. La sĂ©curitĂ© des alliĂ©s, le nuclĂ©aire et le dĂ©rapage de Sarkozy Par ailleurs, le sommet a maintenu la dissuasion nuclĂ©aire en tant quâĂ©lĂ©ment central du nouveau concept stratĂ©gique qui guidera lâalliance durant les 10 prochaines annĂ©es dans ses relations avec le monde. Dans le document final, il est clairement affirmĂ© que âla garantie suprĂȘme de la sĂ©curitĂ© des AlliĂ©s est apportĂ©e par les forces nuclĂ©aires stratĂ©giques de lâAlliance, en particulier celles des Ătats-Unis ; les forces nuclĂ©aires stratĂ©giques indĂ©pendantes du Royaume-Uni et de la France, qui ont un rĂŽle de dissuasion propre, contribuent Ă la dissuasion globale et Ă la sĂ©curitĂ© des AlliĂ©sâ. Et de poursuivre : âNous veillerons Ă ce que lâOTAN dispose de tout lâĂ©ventail des capacitĂ©s nĂ©cessaires pour assurer la dissuasion et la dĂ©fense contre toute menace pesant sur la sĂ©curitĂ© et la sĂ»retĂ© de nos populations. En consĂ©quence : nous maintiendrons une combinaison appropriĂ©e de forces nuclĂ©aires et conventionnelles et nous conserverons notre capacitĂ© Ă soutenir simultanĂ©ment des opĂ©rations interarmĂ©es de grande envergure et plusieurs opĂ©rations de moindre envergure pour la dĂ©fense collective et la rĂ©ponse aux crises, y compris Ă distance stratĂ©giqueâ. Ce que le porte-parole de lâOTAN avait qualifiĂ©, la veille, de dilemme, a Ă©tĂ© finalement tranchĂ©. Il nây aura pas encore de monde sans armes de destruction massive. LâOTAN, qui vient de rĂ©unir le consensus nĂ©cessaire pour exister encore dans la prochaine dĂ©cennie, sâest fixĂ© de nouveaux objectifs sĂ©curitaires. En gardant la mĂȘme philosophie qui a prĂ©valu depuis sa crĂ©ation en 1949, lâalliance a donnĂ© son accord pour le bouclier antimissile cher au complexe militaro-industriel amĂ©ricain. Cependant, le prĂ©sident français, Nicolas Sarkozy, a brisĂ© hier le deal atlantiste en ciblant lâIran. âAucun nom ne figure dans les documents publics de l'Otan, mais la France appelle un chat un chatâ, a-t-il dĂ©clarĂ©, au cours d'une confĂ©rence de presse en marge du sommet, affirmant la menace Ă laquelle la future dĂ©fense antimissile de lâOtan rĂ©pond est iranienne. âDonc, si un jour l'Iran tire un missile vers l'Europe, il est certainement souhaitable qu'on puisse l'intercepterâ, a-t-il ajoutĂ©.
LâAfghanistan, les cyberattaques et le dialogue politique Sur un autre registre, lâalliance a lancĂ© le processus de transition pour quitter lâAfghanistan, tout en demeurant prudente sur les Ă©chĂ©ances. Ici Ă Lisbonne, lâobjectif de 2014 et la fin de la mission de combat de l'OTAN en Afghanistan ne sont pas âune seule mĂȘme choseâ. Nombre de pays de lâAlliance ont dit quâils comptaient retirer toutes leurs troupes avant 2014, alors que les Britanniques comptent se retirer dĂ©finitivement en 2015. la dĂ©cision de retrait est prise mĂȘme si les Russes ont refusĂ© de sâimpliquer davantage dans ce bourbier quâils ont crĂ©Ă© Ă la fin des annĂ©es 1970. Les 28 membres de lâOTAN ont Ă©galement dĂ©cidĂ© de lutter contre les cyberattaques qui âaugmentent en frĂ©quenceâ et qui âcausent des dommages plus coĂ»teux aux administrations, aux entreprises, aux Ă©conomies, voire aux rĂ©seaux de transport et dâapprovisionnement ou autres infrastructures critiquesâ, soulignant quâelles ârisquent dâatteindre un seuil pouvant menacer la prospĂ©ritĂ©, la sĂ©curitĂ© et la stabilitĂ© des Ătats et de la zone euro-atlantiqueâ. Lâalliance considĂšre que des âforces armĂ©es et services de renseignement Ă©trangers, la criminalitĂ© organisĂ©e, des groupes terroristes et/ou extrĂ©mistes sont autant de sources dâattaque possiblesâ. Dans le cadre de la gestion des conflits, les 28 ont soulignĂ© que les âenseignements tirĂ©s des opĂ©rations de lâOTAN, en particulier en Afghanistan et dans les Balkans occidentaux, montrent Ă lâĂ©vidence quâune approche globaleâ tout en affirmant plus loin que âla meilleure façon de gĂ©rer un conflit, câest dâĂ©viter quâil ne survienneâ. LâOTAN suivra et analysera constamment lâenvironnement international pour anticiper les crises et, lorsquâil y a lieu, prendre des mesures actives visant Ă les empĂȘcher de se muer en vĂ©ritables conflits. Les 28 membres ont, enfin, exprimĂ© leur dĂ©termination Ă âapprofondir la coopĂ©ration avec les pays qui participent actuellement au dialogue mĂ©diterranĂ©en et Ă rester ouverts Ă lâinclusion dâautres pays de la rĂ©gion dans ce dialogueâ et Ă âdĂ©velopper un partenariat de sĂ©curitĂ© avec les partenaires du Golfe et Ă demeurer disposĂ©s Ă accueillir de nouveaux partenaires au sein de lâinitiative de coopĂ©ration dâIstanbulâ.
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Edition du Dimanche 21 Novembre 2010
Basta !
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On ne laisse pas Ă la Kabylie dâautre choix que celui de se prendre en charge. Se prendre en charge a, ici, une seule signification possible : prendre les armes. Tout indique quâelle le fera. Peut-ĂȘtre plus tĂŽt quâon le croirait.
Une soixantaine dâenlĂšvements en moins de quatre ans. Tel est le lot de la Kabylie. De la Kabylie seule. Une soixantaine dâenlĂšvements, et au bout, un mort, Hend Slimana, pĂšre de famille sans histoire, entrepreneur dynamique, gĂ©nĂ©reux, affable et amoureux de la JSK, quâune foule nombreuse, en colĂšre mais digne, a accompagnĂ© hier Ă sa derniĂšre demeure. Une soixantaine dâenlĂšvements, un mortâŠMais ce nâest pas tout : une personne, le cousin de lâentrepreneur assassinĂ©, est encore aux mains de ses ravisseurs, alors quâune autre, Ă Tazmalt, toujours en Kabylie, vient dâĂ©chapper de justesse Ă une opĂ©ration de mĂȘme type. Trop, câest trop ! Cet Ă©niĂšme coup de poignard dans le dos de la Kabylie semble marquer un tournant. La population de la rĂ©gion, plus que jamais excĂ©dĂ©e, ne se pose plus la question de savoir pourquoi on lui impose cette prĂ©caritĂ© sĂ©curitaire. Elle sait quâon tente ainsi de lui faire payer son refus de se plier aux diktats, tous les diktats, âdâoĂč quâils viennentâ, pour reprendre lâexpression en vogue des annĂ©es 90. Elle ne se pose mĂȘme plus la question de savoir quand cessera lâenfer. Elle sait que lâenfer ne tombe pas du ciel. Elle sait donc que le salut viendra dâelle-mĂȘme⊠ou ne viendra pas. Comme il y a quelques annĂ©es, on ne laisse pas Ă la Kabylie dâautre choix que celui de se prendre en charge. Se prendre en charge a, ici, une seule signification possible : prendre les armes. Tout indique quâelle le fera. Peut-ĂȘtre plus tĂŽt quâon le croirait. Car, quâon ne sây trompe pas, la Kabylie ne veut plus continuer Ă compter les rapts qui ciblent ses enfants. Encore moins Ă compter ses morts. Elle ne se contentera plus de se mobiliser cycliquement pour obtenir leur libĂ©ration. On ne sait pas si le scĂ©nario est au programme de quelque laboratoire occulte mais lâon sait quâune Kabylie qui crie aux armes, cela nâirait pas sans provoquer des grincements de dents. Mais pas seulement : bien des dĂ©sordres risqueraient dâĂȘtre au rendez-vous et des âdommages collatĂ©rauxâ ne seraient pas Ă Ă©carter. Qui oserait alors reprocher Ă une rĂ©gion dâorganiser la riposte pour sa survie? SĂ»rement pas ceux qui, depuis quelque temps, trouvent politiquement payant de jouer avec le feu en abandonnant, voire mĂȘme en livrant la rĂ©gion au terrorisme, au banditisme et Ă la dĂ©linquance et qui, ce faisant, poussent les investisseurs potentiels Ă regarder ailleurs et des opĂ©rateurs Ă©conomiques Ă dĂ©localiser leurs activitĂ©s vers dâautres contrĂ©es. Car si la Kabylie est dĂ©cidĂ©e Ă en finir avec lâinsĂ©curitĂ© sous toutes ses formes, câest aussi Ă ceux-lĂ quâelle dit aujourdâhui : âBasta !â |
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