ACTUALITES du Jeudi 21 Novembre 2019
Jeudi 21 Novembre 2019
|
|
+
L'avenir nous tourmente, le passé nous retient, c'est pour ça que leprésent nous échappe" (Gustave Flaubert
|
FRANCE 24 – EN DIRECT – Info et actualités internationales en continu 24h/2
|
|
Actualité
La photo, montrant un jeune défilant tout sourire, avec un drapeau sur les épaules, fait le tour des réseaux sociaux.
C’est celle de Ali Houari, activiste de Tipasa et administrateur de plusieurs pages Facebook prônant le hirak, qui a été arrêté mardi dernier par des éléments du service de sécurité ayant effectué une perquisition à son domicile.
La liste des détentions arbitraires visant des personnes actives dans le cadre des manifestations pacifiques qui ébranlent le pays s’allonge ainsi inexorablement à mesure que la date de l’élection présidentielle du 12 décembre approche. Les personnes qui montrent leur rejet de ce qu’elles considèrent comme une «mascarade électorale» sont ainsi lourdement condamnées, sans doute pour refroidir les ardeur des hirakistes.
C’est le cas, notamment, de quatre manifestants ayant chahuté le meeting que devait animer le candidat Ali Benflis à Tlemcen, qui ont été condamnés à 18 mois de prison ferme pour «incitation à attroupement» et «entrave de la mission de l’Autorité nationale indépendante des élections».
Dans le triste album photos des détenus politiques défilant sur les réseaux sociaux, s’est ainsi ajoutée celle d’Amin Ghemari, posant avec une fine barbe et un doux regard. Le doctorant en géophysique à l’université de Tlemcen, qui a été arrêté dans un café de la ville, écope de 18 mois ferme.
La main lourde de Dame justice s’est également abattue sur cinq autres activistes de Chlef : Ali Chachou, Youcef Bouzina, Djilali Samet Benyoucef, Fayçal Halimi et Mokrane, qui ont été placés sous mandat de dépôt dimanche par le juge du tribunal de Chlef après leur arrestation, jeudi 14 novembre, car accusés d’«entrave au déroulement de la campagne électorale».
Et puis, le 11 novembre, lors d’un sit-in devant le tribunal de Sidi M’hamed, la police a procédé à l’arrestation du jeune «poète du hirak», Mohamed Tadjadit, connu pour ses déclamations fustigeant le système. Au total, et si l’on s’en tient aux noms répertoriés par le Comité national de libération des détenus (CNLD), plus de 120 personnes ont été emprisonnées depuis le 21 juin dernier.
Plusieurs vagues d’arrestations se sont ainsi succédé. Cela a commencé par les manifestants brandissant le drapeau amazigh, sous prétexte que par ce geste ils auraient porté atteinte à «l’unité nationale» (c’est le cas de Samira Messouci, Messaoud Leftissi…), ensuite les personnalités politiques qui auraient, par leurs discours, porté atteinte au «moral des troupes» (Bouregaâ, Karim Tabbou, Fodil Boumala…), puis les militants qui, dans leurs statuts Facebook ou sur les pancartes brandies, porteraient «atteinte à l’intérêt» et à «la sûreté de l’Etat» (c’est le cas des militants Hakim Addad, Abdelouahab Fersaoui, Djalal Mokrani, Ahcene El Kadi…).
Pour certains de ces détenus, ces arrestations, par des agents en civil, dans des cafétérias, relevaient du «kidnapping», les agents ne s’embarrassant plus des formes. Le recours à la répression est désormais la carte maîtresse des tenants du pouvoir pour faire taire une population qui conspue, à chaque grande marche, l’élection présidentielle du 12 décembre, perçue comme une bouée de sauvetage destinée à sauver le régime algérien.
De
En visite à Ouargla : Gaïd Salah salue les marches pro-élection
Devant un parterre de nombreux gradés de la 4e Région militaire, Gaïd Salah exprime sa «grande admiration et fierté» à «cet élan populaire».
Prononcé hier à Ouargla, le discours du vice-ministre de la Défense et chef de l’état-major de l’Anp, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, laisse pantois dans la mesure où il évoque «un élan populaire exprimant la volonté d’aller vers les élections du 12 décembre prochain».
En effet, devant un parterre de nombreux gradés de la 4e Région militaire, Gaïd Salah exprime sa «grande admiration et fierté» à «cet élan populaire» qui, selon lui, «s’est propagé à travers tout le pays lorsque toutes les franges de notre peuple, toutes catégories confondues, hommes, femmes, jeunes, étudiants et vieux, sont sorties dans une des plus belles images de la cohésion, la solidarité et l’adhésion du peuple autour de son armée, scandant, d’une seule et même voix, des slogans patriotiques exprimant dans leur ensemble la volonté de se diriger massivement aux urnes le 12 décembre prochain, afin de faire réussir la présidentielle et contribuer par conséquent à édifier un avenir prometteur».
Poursuivant son discours, Gaïd Salah affirme : «Notre attitude envers notre peuple est toujours basée sur l’action et le travail et non pas uniquement par les paroles. Nous estimons, au sein de l’Armée nationale populaire, que les paroles sincères sont celles qui se concrétisent réellement sur le terrain, celles dont les citoyens perçoivent leur sincérité et ressentent leur fidélité et dévouement.»
Le vice-ministre de la Défense rappelle qu’il n’a «aucune ambition politique» et que ses objectifs «ne sont autres que nationalistes» et «pour le bien de l’Algérie et de son peuple (…) auquel nous sommes fiers d’appartenir, de connaître de manière approfondie et globale ses orientations de principes, envers lesquels nous avons de tout temps et continuons à avoir des positions constantes et œuvrons en même temps à être une source de sécurité et de protection pour les Algériens».
Pour le chef d’état-major de l’Anp, «grâce à sa prise de conscience, son accoutumée ingéniosité et son sens patriotique illustre, à travers les marches populaires fidèles à leur patrie et appuyant son armée et son commandement nationaliste moudjahid».
Revenant sur ce qu’il qualifie de «îssaba» (la bande), il déclare : «Les ennemis ont compris que l’authentique ligne de conduite fidèle à la glorieuse Révolution de Novembre est la ligne de conduite qui récolte victoire après victoire. La vérité s’élève au-dessus de tous et rien ne peut s’élever au-dessus d’elle, et le dernier mot reviendra toujours aux hommes libres et dévoués qui ont su préserver le serment des vaillants chouhada et qui se tiennent en rempart face à ceux qui ont causé cette crise, parmi la bande et ses inféodés qui ont perdu tout lien avec le peuple algérien et toute relation avec son histoire et ses principes patriotiques authentiques.»
Il ajoute par ailleurs que «ceux-là mêmes qui ont eu la réponse adéquate et appropriée de la part du peuple algérien à travers tous les recoins du pays, ce peuple qui a démontré, qui démontre encore et démontrera à l’avenir, que c’est un peuple fidèle, de par sa nature et sa spontanéité, envers ceux qui le protègent et qui sont proches de lui, à chaque fois que les épreuves deviennent plus rudes».
Gaïd Salah se dit «fier» de «cette adhésion et de cette cohésion sincères (…) de ce peuple dévoué, jaloux pour son pays, que nous avons si bien connu durant la glorieuse Révolution de libération et durant la lutte contre le terrorisme».
«Je dis que tout ceci s’est concrétisé sur terrain à travers ces marches populaires spontanées soutenant l’Armée nationale populaire et la tenue de la présidentielle.» Pour le vice-ministre, «l’intérêt de la patrie signifie que le peuple algérien veille, avec intégrité et liberté, en s’acquittant de son devoir électoral, à faire preuve de raison, à recourir à la conscience et privilégier l’intérêt suprême de l’Algérie et de l’avenir de ses enfants».
Gaïd Salah exhorte «toutes les franges du peuple algérien, à travers tout le pays, à se tenir la main pour mettre l’Algérie et son intérêt suprême au-dessus de toute considération et de participer à ce rendez-vous qui sera, avec l’aide d’Allah, une véritable fête nationale par excellence et une porte ouverte sur le bonheur et la prospérité pour l’Algérie et son peuple, ouvrant grand la voie face au parachèvement de l’édification de l’Etat national algérien moderne».
Carte maîtresse pour contenir le hirak : Les arrestations se multiplient
--