-*- Ultimatum
13 DĂ©cembre 2008 - Page : 3
Editorial (Samedi 13 DĂ©cembre 2008)
Ultimatum
Par :Salim Tamani
Ni le dĂ©placement privĂ© du chef de la diplomatie Ă Paris, ni sa visite officielle et encore moins les initiatives prises par lâambassade dâAlgĂ©rie Ă Paris nâont permis de rĂ©gler ce dossier montĂ© de toutes piĂšces.
Les relations algĂ©ro-françaises risquent encore une fois de traverser une nouvelle zone de turbulences si le dernier ultimatum lancĂ© par Alger nâest pas sĂ©rieusement pris en considĂ©ration par lâĂlysĂ©e. âC'est une situation qui risque de nuire aux relations entre les deux pays, si elle n'est pas rĂ©glĂ©e dans les plus brefs dĂ©laisâ, ont affirmĂ© des sources diplomatiques Ă Paris qui Ă©voquent, en mĂȘme temps, les dĂ©marches entreprises depuis lâinterpellation du directeur du protocole chargĂ© du cĂ©rĂ©monial au ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres le 14 aoĂ»t dernier, Ă lâaĂ©roport de Marseille. Des dĂ©marches qui nâont pas abouti et qui ont suscitĂ©, au-delĂ de la colĂšre, lâexaspĂ©ration des AlgĂ©riens qui voient dans lâaffaire Hasseni une nouvelle cabale politico-diplomatique contre lâAlgĂ©rie.
Ni le dĂ©placement privĂ© du chef de la diplomatie Ă Paris, ni sa visite officielle et encore moins les initiatives prises par lâambassade dâAlgĂ©rie Ă Paris nâont permis de rĂ©gler ce dossier montĂ© de toutes piĂšces. Aujourdâhui, quatre mois aprĂšs son âkidnappingâ et sa mise sous contrĂŽle judiciaire, Mohamed-Ziane Hasseni, qui a tout acceptĂ© y compris les tests ADN et les analyses graphologiques, est toujours traitĂ© comme un vulgaire bandit en violation des rĂšgles diplomatiques en usage.
Le prĂ©sident de la commission des droits de lâHomme, Farouk Ksentini, nâa pas hĂ©sitĂ© Ă qualifier cette affaire de tentative de âretour Ă la justice colonialeâ. Si lâallusion est claire car sâadressant aux partisans de âlâAlgĂ©rie françaiseâ et aux concepteurs de la loi du 23 fĂ©vrier 2005 glorifiant la prĂ©sence coloniale, câest quâil ne faudrait jamais perdre de vue quâau-delĂ de la bataille autour des intĂ©rĂȘts Ă©conomiques, le poids de lâhistoire pĂšsera Ă jamais dans les relations algĂ©ro-françaises.
Et lâaffaire Hasseni nâest quâune consĂ©quence de la complexitĂ© de cette relation qui Ă©volue en dents de scie depuis lâindĂ©pendance nationale en 1962.
Maintenant, il sâagit de savoir quelle sera la rĂ©action des autoritĂ©s françaises. Le Quai dâOrsay exclut dâores et dĂ©jĂ quâAlger ait recours Ă des rĂ©torsions Ă©conomiques comme moyen de pression. Mais lorsquâil y a dĂ©jĂ tension diplomatique et que lâon Ă©voque dĂ©jĂ la remise en cause de la visite dâĂtat du prĂ©sident Bouteflika prĂ©vue pour 2009 en France, câest que lâon est peut-ĂȘtre aux portes dâune crise.
S. T
http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=104990
AFFAIRE HASSENI
Des diplomates dénoncent le «deux poids deux mesures» |
MalgrĂ© la protestation « Ă©nergique » du gouvernement algĂ©rien par la voix du ministre des Affaires Ă©trangĂšres, Mourad Medelci, ou encore lâinterpellation « ferme » du Gouvernement français par Djamel Ould AbbĂšs qui a rappelĂ© que « lâAlgĂ©rie nâest pas une RĂ©publique bananiĂšre », et se rĂ©fĂ©rant Ă la bonne volontĂ© du diplomate qui nâa pas hĂ©sitĂ© Ă se conformer aux dĂ©cisions de la justice française et par-dessus tout, Ă prouver son innocence, lâaffaire Hasseni, puisque câest dâelle quâil sâagit, nâest, semble-t-il, pas prĂȘte de connaĂźtre son Ă©pilogue au regard du « deux poids, deux mesures », adoptĂ© par la justice de lâHexagone. Regrettant quâ « aucune Ă©volution perceptible nâeut Ă©tĂ© enregistrĂ©e» depuis un mois et demi dans lâaffaire du diplomate algĂ©rien Mohamed Ziane Hasseni, placĂ© sous contrĂŽle judiciaire, depuis le 14 aoĂ»t dernier aprĂšs son interpellation Ă lâaĂ©roport de Marseille, des sources diplomatiques Ă Paris dĂ©plorent lâattitude de « deux poids deux mesures » adoptĂ©e par la justice française et affirment que lâargument de la sĂ©paration des pouvoirs et de lâindĂ©pendance de la justice, invoquĂ© par les autoritĂ©s françaises pour sâen laver les mains, « ne tient pas la route». Pour Ă©tayer leurs propos, les mĂȘmes sources diplomatiques rappellent dans ce contexte dâautres affaires semblables traitĂ©es avec une cĂ©lĂ©ritĂ© dĂ©concertante par la justice française notamment lâaffaire des membres de lâassociation « Arche de ZoĂ© », jugĂ©s au Tchad pour enlĂšvement dâenfants, ou encore lâaffaire de la Rwandaise Rose Kabuye, extradĂ©e dâAllemagne vers la France, aprĂšs lâĂ©mission par la justice française de mandats dâarrĂȘts internationaux contre des proches du prĂ©sident rwandais. Pour cette derniĂšre affaire, Bernard Kouchner, avait rappelons-le dĂ©clarĂ© que « lâaccusĂ©e pourra avoir accĂšs au dossier et, grĂące Ă ses avocats, dissiper ces Ă©normes malentendus», chose qui est Ă©trangement « dĂ©niĂ©e» au diplomate algĂ©rien pourtant innocent dont la « campagne mĂ©diatico-politique dĂ©clenchĂ©e sciemment autour de cette affaire », dĂ©noncent les mĂȘmes sources, veut ternir lâimage. «Câest une machine judiciaire qui a Ă©tĂ© mise en branle et qui veut obligatoirement un coupable, alors que Hasseni est innocent » affirment les mĂȘmes sources qui, tout en rappelant que le diplomate sâest conformĂ© Ă la justice française en se soumettant aux tests dâADN et de la graphologie, regrettent que « toutes les piĂšces fournies prouvant son innocence ont Ă©tĂ© rejetĂ©es par le juge Baudoin Thouvenot, chargĂ© du dossier.» Dans ce mĂȘme ordre dâidĂ©e, prĂ©cisent encore les sources diplomatiques, les « deux notes verbales de notre ambassade, adressĂ©es au ministĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres, les 14 et 19 aoĂ»t dernier, ainsi que la dĂ©marche officielle entreprise le 11 septembre dernier par lâambassadeur dâAlgĂ©rie Ă Paris auprĂšs du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Quai dâOrsay, nâont eu aucune rĂ©ponse » ce qui risquerait, vu « la tournure quâa prise cette affaire » dâenvenimer « les bonnes relations entre les deux pays ». Pour rappel, Mourad Medelci a exprimĂ© Ă son homologue français au lendemain de la confirmation du verdict, « la grande prĂ©occupation du Gouvernement algĂ©rien devant cette affaire qui a pris une tournure inquiĂ©tante » Lui emboĂźtant le pas, Djamel Ould AbbĂšs a prĂ©venu quâ « il n yâaura pas de procĂšs car Hasseni est innocent », rappelant aux autoritĂ©s françaises que lâAlgĂ©rie nâest pas une «RĂ©publique bananiĂšre» mais un «Ătat souverain et jaloux de sa souverainetĂ© ». |
SaĂŻd Mekla |