Affiche "Non à l'islamisme": Le Pen relaxé

 Affiche "Non à l'islamisme": Le Pen relaxé
 
Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé jeudi Jean-Marie Le Pen, poursuivi pour avoir incité à la haine envers les musulmans et les personnes d'origine algérienne, sans mettre un terme à la controverse autour des affiches "Non à l'islamisme" diffusées par le Front national.

En effet les magistrats de la 17e chambre n'ont pas abordé le fond du dossier mais ont débouté la Licra et SOS Racisme pour de pures questions de forme.L'affiche litigieuse avait été diffusée en février 2010 lors de la campagne des élections régionales par le mouvement "jeunesse" du FN en région PACA puis sur plusieurs sites internet.

Titrée "Non à l'islamisme", elle représentait une femme intégralement voilée à côté d'une carte de France, recouverte du drapeau algérien, sur laquelle se dressaient sept minarets en forme de missiles.

La Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) avait saisi le juge des référés du tribunal de Marseille, qui avait condamné le FN à retirer les affiches.Dans un second temps, la Licra, soutenue par SOS Racisme, avait porté l'affaire devant la justice parisienne pour provocation à la haine envers une religion.

A l'audience du 28 octobre, le procureur Claire Donnizeaux avait requis contre l'eurodéputé et conseiller régional de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur un an d'inéligibilité, deux mois de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende.

Le tribunal a jugé que Jean-Marie Le Pen n'était "ni l'auteur de l'affiche en cause, ni le responsable des sites sur lesquels elle avait été diffusée".Par ailleurs, concernant non plus les sites internet, mais l'affichage sur les panneaux électoraux de la région PACA, il s'est déclaré incompétent territorialement.

"Sa responsabilité était évidente!", s'est indigné l'un des avocats de SOS Racisme, Me Patrick Klugman, tout en reprochant à M. Le Pen "sa couardise, car il n'assume pas ses responsabilités".Marine Le Pen, quant à elle, a regretté que le tribunal ne se soit "pas penché sur le fond" du dossier.

"Je trouve hallucinant que l'on envoie nos jeunes soldats combattre avec armes les talibans en Afghanistan et qu'on interdise aux responsables politiques que nous sommes de combattre les talibans et les islamistes par les mots en France", s'est insurgée la vice-présidente du FN, qui s'était déplacée au tribunal.

"J'assume cette affiche", a-t-elle martelé, car "elle soulève le vrai débat de l'islamisme, qui est la volonté de certains groupes politico-religieux d'imposer la charia dans notre société française. La volonté de lutter contre l'islamisme me paraît être une oeuvre de salubrité publique."Le parquet a dix jours pour faire appel. SOS Racisme attend de connaître la décision du parquet avant d'interjeter ou non appel.

Lors de l'audience, le défenseur du FN, Me Wallerand de Saint-Just, n'avait cessé de rappeler que l'affiche litigieuse disait "Non à l'islamisme" et pas à l'islam. "C'est un procès d'intention à M. Le Pen!" avait-il argumenté.

"C'est trop facile de dire qu'on ne vise pas les musulmans parce qu'on y a inscrit islamisme", avait répliqué l'un des avocats de SOS Racisme, Me Antonin Lévy. Sur cette affiche, "est-ce qu'on voit le terrorisme, est-ce qu'on voit Al-Qaïda, est-ce qu'on voit Ben Laden? Non!"Stigmatisant "la violence" de l'affiche, dont le seul but est de "susciter un sentiment de peur et de rejet dans l'électorat français", le procureur avait également dénoncé "l'assimilation trompeuse entre islamisme et islam".



03/12/2010
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