L'Algérie par la petite porte
Publié le 23/06/2010 18:28
Halliche et les Fennecs n'auront jamais pu entrouvrir les portes des 8e de finale. (Reuters)
Incapables d'inscrire le moindre but dans cette Coupe du monde, l'Algérie a quitté la compétition ce mardi, à Pretoria, où l'équipe de Saadane a subi un second revers logique (0-1) dans les arrêts de jeu d'un match que les Etats-Unis méritaient de remporter autant que de se qualifier. 24 ans après leur dernière participation, les Fennecs n'ont pas survécu au premier tour.
Qu'on se le dise, Bill Clinton n'est pas le chat noir du sport américain. Si la présence de l'ancien président américain fut, dit la légende, en son temps fatale à André Agassi lors d'un match épique à Roland-Garros face à Sébastien Grosjean, Clinton, spectateur ce mercredi, dans les tribunes du Loftus Versfeld de Pretoria, a cette fois pu assister à l'authentique performance de l'équipe nationale de soccer, qui seize ans après le Mondial américain, qui avait vu Alexis Lalas et sa bande s'incliner avec les honneurs en huitième de finale face au Brésil, futur champion du monde, est de retour au deuxième tour de la Coupe du monde.
Et ce n'est que justice pour les « Boys » de Bob Bradley récompensés de leurs efforts au cours d'un match qu'ils auraient du conclure bien avant cet incroyable dénouement des arrêts de jeu lorsque Landon Donovan, le héros national, a fini par tromper un Rais M'Bohli en état de grâce. Les Etats-Unis, sans doute friables derrière, ont mérité ce billet par leurs intentions offensives jamais démenties au cours de ce premier tour et encore illustrées par ce match jusque dans un coaching ambitieux et courageux, marqué par les entrées en seconde période des deux attaquants, Beasley et Buddle. Tout ce que l'Algérie, frileuse et incapable de se libérer, n'aura pas su faire dans ce tournoi. Il y a 24 ans, Madjer et le siens quittaient le Mondial espagnol, si mal récompensés de leurs ambitions dans le jeu et inconsolables après le petit arrangement entre amis autrichien et allemand. Leurs héritiers n'ont pas de frustration ou d'amertume à nourrir, eux qui n'auront jamais su surmonter la frilosité d'un attaque en panne (un seul but lors des sept derniers matches, aucun en Afrique du Sud...).
Les Etats-Unis encore victimes de l'arbitrage
L'Algérie n'a pourtant d'autre choix que de faire enfin trembler les filets au coup d'envoi de ce match à la vie à la mort et elle croit bien d'entrée arriver à ses fins quand sur une longue ouverture de Madjid Bougherra, Jay DeMerit se rate totalement et laisse Rafik Djebbour contrôler de la poitrine et se coucher pour adresser une reprise, qui vient s'écraser sur la transversale de Tim Howard (6e). Si la réaction américaine intervient de suite avec cette frappe en débordement d'Herculez Gomez sur laquelle M'Bohli, qui avait anticipé le centre, intervient à bon escient (7e), la défense des Etats-Unis connaît encore ses habituels soucis pour rentrer dans la rencontre. Comme face à l'Angleterre et à la Slovénie, la défense de coach Bradley donne de la bande, à l'image d'une charnière centrale toujours loin d'être rassurante.
Des Américains qui laissent passer l'orage et retrouvent leurs esprits pour faire valoir leur qualité technique aux avant-postes. Les premières tentatives de Landon Donovan, puis de Gomez (17e, 18e) ne sont pas cadrées, mais la première percussion de Jozy Altidore met sur orbite le fiston du sélectionneur, Michael Bradley. Au terme d'une partie de billard dans la surface, le ballon revient dans les pieds de Gomez qui bute sur M'Bohli, sa seconde tentative de volée, encore ralentie par le gardien algérien, revient dans les pieds de Dempsey, qui marque dans le but vide (20e). Une ouverture du score invalidée par l'arbitre belge de la rencontre, M. De Bleeckere, qui juge d'une position de hors jeu imaginaire. Déjà privés du but de la victoire face à la Slovénie, les Américains perdent encore gros...
Mais les joueurs à la bannière étoilée ne s'en laissent pas compter et sur ce bon ballon de Donovan à destination de Dempsey, gêné par Bougherra, il faut l'arrêt à bout portant de M'Bohli pour sauver l'Algérie de plus en plus menacée (35e). Altidore rate même l'immanquable, ou presque, lorsqu'après ce superbe une-deux entre Bradley et Donovan, le sculptural attaquant US trouve le moyen aux six mètres de propulser sa frappe en demi-volée au-dessus de la barre (37e). Les seules réactions des Fennecs n'interviennent que sur ces frappes lointaines aux 30 mètres de Karim Matmour, que Howard boxe en corner sans prendre de risques (38e), puis de Karim Ziani, non cadrée (43e).
Donovan, le sauveur
Combiné au but d'avance qu'a su prendre dans l'autre match du groupe l'Angleterre sur la Slovénie, ce résultat condamne à la pause Algériens et Américains. L'occasion non cadrée de Matmour dès la reprise, bien que signalé en position de hors jeu, est là pour rappeler la fragilité de l'arrière-garde US (47e). Le salut des hommes de Bradley est en attaque et Altidore s'arrache, auteur d'un grand pont côté gauche et d'un centre que Dempsey récupère à l'entrée de la surface. Sa frappe enroulée en rupture n'est que presque parfaite puisqu'elle trouve le poteau d'un M'Bohli battu. Le ballon revient à l'attaquant de Fulham, qui ne peut cadrer (55e). Quel terrible manque de réalisme !
Qui ne fait que se vérifier avec ce coup de tête, suite à un excellent centre de Cherundolo, d'Edson Buddle, attaquant lancé par Bradley à la place d'Edu, milieu de terrain, sur lequel M'Bohli brille encore d'un arrêt en deux temps (68e). Sur un nouveau centre d'Altidore devant le but algérien, c'est Bougherra qui d'une déviation est tout près de tromper son propre gardien (70e). Un coup-franc puissant de Bradley aux 25 mètres ne connaît pas plus de réussite, stoppé par l'inévitable M'Bohli (79e). C'est au moment où les deux équipes paraissent condamnées qu'un contre américain mené par Altidore fait mouche. Le centre en retrait trouve Dempsey, dont la reprise du plat du pied droit est repoussée par M'Bolhi, mais lancé en deuxième lame, Donovan, déjà auteur de l'égalisation face à la Slovénie et moins tranchant ce mercredi, trompe enfin du plat du pied droit le dernier rempart algérien (1-0, 90e+1). Seize ans après, au bout du suspense et avec Clinton pour porte-bonheur, les Etats-Unis sont de retour au deuxième tour d'un Mondial !
L'Australie enfonce la Serbie
Publié le 23/06/2010 22:44
Tim Cahill a fait des misères aux Serbes. (Reuters)
La Serbie avait une chance de disputer les huitièmes de finale de cette Coupe du monde 2010. A condition de s'imposer face à l'Australie, ce mercredi soir à Nelspruit. Mission ratée. Car les Socceroos, grâce à Cahill et Holman, se sont imposés (2-1) et ont plombé les ambitions des Serbes, auteurs d'une bien triste sortie.
Par ici la sortie. La Serbie, troisième du groupe D avant le début de la rencontre, n'avait pas vraiment le choix. Si elle voulait se qualifier pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde 2010, elle devait à tout prix s'imposer contre l'Australie pour coiffer soit le Ghana soit l'Allemagne, qui s'affrontaient dans l'autre match du soir. Mais au lieu de montrer leur détermination à avancer dans la compétition, les Serbes ont préféré se contenter d'une prestation plutôt terne. La sanction n'a pas tardé avec une défaite logique (1-2).
Si solides lors des éliminatoires, les joueurs de Radomir Antic ont manqué leur Mondial alors que certains spécialistes, dont Alex Ferguson himself, les voyaient jouer les trouble-fête. Leur seule réussite aura été de battre une Allemagne réduite à dix et affreusement maladroite devant le but (1-0). Même contre des Socceroos sans grande imagination, ce mercredi soir à Nelspruit, les Serbes ont déjoué, en se créant certes quelques occasions chaudes, mais en n'imprimant pas suffisamment de rythme aux débats.
Pantelic bien trop tard...
Avec un point et une différence de buts très négative (-4), l'Australie n'avait elle pas grand-chose à gagner puisqu'elle était quasi certaine de prendre la porte. Au moins quittera-t-elle le tournoi la tête haute, avec un succès presque inespéré quand Krasic, par deux fois (5e, 12e), a bien failli ouvrir le score pour la Serbie puis lorsque Ivanovic (23e) et Zigic (34e) ont cruellement manqué d'adresse dans la finition. Mais les hommes de Pim Verbeek, même s'ils n'ont pas été géniaux balle au pied surtout sans Kewell, suspendu, ont eu un mérite: celui de ne pas lâcher. Leur persévérance a fini par payer en deuxième période, sur deux coups d'éclats.
Sur le premier, Cahill est venu couper un centre devant Vidic et placer une tête qui a laissé Stojkovic sans réaction (1-0, 69e). Sur le second, c'est Holman qui, d'une frappe rasante des vingt mètres, a trompé le pauvre gardien adverse (2-0, 73e). En l'espace de cinq minutes, la Serbie a laissé échapper ses chances d'aller plus loin dans cette Coupe du monde. Et ce n'est pas le but tardif de Pantelic, opportuniste sur une frappe de Tosic repoussée dans ses pieds par le portier australien (1-2, 84e), qui a changé quoique ce soit. Les Serbes ne méritaient pas mieux dans ce groupe D. Et, malgré leur succès, les Socceroos non plus. |
A la Une
Allemagne et Ghana ont leur visa
Publié le 23/06/2010 22:19
Allemands et Ghanéens verront les huitièmes de finale. (Reuters) Face à face ce mercredi soir à Johannesburg, l'Allemagne et le Ghana ont composté leur billet pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde 2010. Malgré la victoire de la Mannschaft (1-0), les Black Stars verront le deuxième tour car, dans le même temps, l'Australie a battu la Serbie (2-1). En tête de ce groupe D, les hommes de Joachim Löw affronteront l'Angleterre...C'est une Allemagne laborieuse qui a dominé le Ghana (1-0) ce mercredi à Johannesburg. Mais au-delà de la manière, c'est le résultat qui importe puisque cette victoire, grâce à un but d'Özil en seconde période, envoie la Mannschaft en huitièmes de finale. Les hommes de Joachim Löw terminent de plus la phase de poules à la première place du groupe D, devant le Ghana. Un cadeau empoisonné puisque c'est un choc face à l'Angleterre qui les attend dans quatre jours à Bloemfontein. Après le carton réalisé face à l'Australie (4-0), le revers concédé contre la Serbie (0-1) a quelque peu douché les ambitions allemandes. Assez en tout cas pour que le sélectionneur procède à quelques changements dans le onze de départ. La suspension de Klose a permis à Cacau d'être titulaire à la pointe de l'attaque tandis que Boateng a récupéré le couloir gauche, Lahm glissant à droite. Sur le terrain, la mayonnaise mettait du temps à prendre, même si Cacau (10e), Özil (24e) et Mertesacker (41e) chauffaient les gants de Kingson. Les Ghanéens avaient en tout cas décidé de contrer les Allemands dès qu'une ouverture se présentait. Gyan manquait son un contre un devant Neuer (23e), même finalité pour Asamoah au retour des vestiaires (51e). Allemagne-Angleterre en huitièmesParfois vacillante en défense, la Mannschaft réunissait toutefois l'énergie nécessaire pour trouver enfin la faille. Grâce à la révélation allemande de ce début de Mondial, le milieu du Werder Brême Mesut Özil, les hommes de Joachim Löw prenaient l'avantage un peu contre le cours du jeu à ce moment de la partie. A 25 mètres du but ghanéen, le meneur allemand plaçait une frappe limpide du gauche qui laissait Kingson sans réaction (1-0, 60e). La dernière demi-heure se jouait sur un rythme peu élevé, seulement ponctué par des occasions ghanéennes sans grande conviction à l'image d'une tête de Tagoe (61e). Le tir sans contrôle de Gyan, sauvé in extremis par Lahm, faisait passer le dernier frisson dans les rangs allemands (67e). Défaite finalement sans conséquence pour les Black Stars qui accèdent aux huitièmes de finale avec l'Allemagne. La défaite serbe face à l'Australie (1-2) leur a facilité la tâche. Deux autres affiches sont désormais connues: le Ghana, peut-être seule équipe africaine à ce stade de la compétition, affrontera les Etats-Unis pour une place en quarts de finale. Les Allemands, eux, ont rendez-vous avec l'Angleterre, pour une revanche de la finale du Mondial anglais 1966.
|