Après les tornades, des villes qui ressemblent à des "zones de guerre"
Après les tornades, des villes qui ressemblent à des "zones de guerre"
LEMONDE.FR | 29.04.11 | 21h00 • Mis à jour le 29.04.11 | 21h23
"Pincez-moi pour que je me réveille. Tout cela ne peut pas être réel." Comme des centaines de personnes dans la ville de Tuscaloosa, en Alabama, dans le sud des Etats-Unis, Brenda a tout perdu. La tornade a causé la mort de 36 habitants dans cette ville de 90 000 habitants – où s'est rendu Barack Obama. "Les morts et les blessés ne sont pas concentrés dans un lieu en particulier. Ils sont éparpillés le long du chemin de 4 miles de large [6,4 kilomètres] de la tornade, du sud-ouest au nord-est de la ville", rapporte le journal local, le Tuscaloosa News.
"On croyait que c'était juste le tonnerre, mais c'est devenu bien pire… J'ai réalisé que ce n'était pas le tonnere au bout de quinze secondes. […] J'ai tiré un matelas au-dessus de nos têtes. Heureusement nous nous en sommes tirés", raconte un habitant. Outre les 36 personnes qui ont péri, près de 800 habitants de la ville ont été blessés et des milliers de personnes sont désormais sans abri. "Des quartiers entiers ont été littéralement rayés de la carte", déplore le maire de la ville.
Sur les réseaux sociaux, le ton des commentaires est à l'avenant. On y parle du manque de sommeil et de nourriture, des proches que l'on recherche encore. "Si vous êtes au village universitaire, donnez de vos nouvelles. Des rumeurs inquiétantes circulent ici", écrivait dans la nuit de jeudi à vendredi un journal universitaire sur son fil Twitter.
Et ils sont nombreux, les étudiants de cette ville universitaire, à s'épancher sur les réseaux sociaux. "Je n'arrive pas à croire que mon année universitaire se termine et que je quitte Tuscaloosa en ruines", écrit par exemple Jourdann sur Facebook. Certains, comme Ellys, n'osent se réjouir d'avoir quitté la ville quelques jours plus tôt, en cette fin d'année universitaire : "J'aurais préféré revenir passer mes examens et dire au revoir à mes amis. […] C'est fou de penser que les lieux les plus touchés sont ceux où j'étudiais, où j'habitais. C'est comme si une bombe avait été larguée sur la ville. Heureusement, j'ai eu la chance d'être en sécurité à la maison avec ma famille."
PILLAGES
D'autres s'inquiètent du problème qui revient inévitablement dans ce type de catastrophe : les pillages. Ainsi, Singrid, qui remercie le ciel d'être toujours en vie est "si triste" de voir des "imbéciles ignorants" qui "pillent et volent" leur propre communauté.