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YENEYER 2966 |
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mardi 12 janvier à 10:00 |
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Rouïba...Bibliothéque Communale
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A l'ocasion de la féte de fin d'année YENEYER 2966 l'association les Amis du jardin de ROUIBA organise une exposition de tenues berber,exposition d'objet traditionels,projection du Film berber ADHRAR...


YENEYER 2966
Actualités : CÉLÉBRATION DE YENNAYER
Sortir du ghetto folkloriste et aller vers la reconnaissance institutionnelle
Malgré son confinement dans le ghetto des rituels festifs et folkloristes, la célébration de Yennayer, coïncidant avec le 1er jour de l’an berbère, a toujours été accompagnée par la revendication de son institutionnalisation par son inscription dans le calendrier officiel des fêtes nationales chômée et payée.
Et avec l’annonce de l’officialisation de tamazight dans le projet de révision constitutionnelle qui sera soumis à l’aval des parlementaires, Yennayer entame une nouvelle séquence historique visant sa réhabilitation comme l’un des marqueurs de l’identité nationale revendiquée depuis de longues années par les associations et les acteurs de la défense de l’identité amazighe. En Kabylie, à Tizi-Ouzou et Béjaïa, particulièrement, et à la suite des événements de Kabylie de 2001, le premier jour de l’an amazigh, correspondant au 12 janvier de chaque année a été consacré journée chômée et payée de fait, par l’ensemble de la population. De nombreux services de l’Etat, l’administration publique et les écoles sont concernées par la cessation de l’activité. L’inscription de Yennayer dans le calendrier des fêtes nationales chômées et payées et inscrite dans le programme des partis politiques comme le RCD et le FFS au même titre que de nombreuses associations et activistes politiques et de la cause identitaire.
S. A. M.
L’avis de Mouloud Lounaouci, spécialiste en linguistique berbère et militant identitaire
«Il faut d’abord relever que l’alinéa relatif à la définition de l’identité de l’Algérie figurant comme un préambule de la Constitution qui est une partie intégrante de ce texte fait l’impasse sur la dimension amazighe de l’Algérie qui est définie comme un pays appartenant à l’espace arabe et méditerranéen. Le préambule de la Constitution algérienne efface la dimension amazighe de l’Algérie. Ceci d’une part, d’autre part, même avec un statut de langue nationale et officielle, elle ne revêt pas un caractère constitutionnel irréversible. Ce qui fait qu’elle n’est pas à l’abri d’une possible suppression en cas de révision constitutionnelle. Ajoutons à cela que le statut de langue officielle octroyé à tamazight demeure, somme toute, symbolique du fait que l’arabe est considérée langue officielle exclusive de l’Etat. On peut déduire donc que tamazight n’est pas la langue officielle de l’Etat. J’ai fait tout ce préambule pour dire que tout ce qui est lié à la langue est lié aux questions civilisationnelles, et Yennayer précisément est un fait de société comme la langue. Il peut subir le même traitement qui a été réservé à l’officialité de la langue amazighe dans la Constitution. Comme la langue amazighe qui va devenir officielle, la date de Yennayer, si elle vient à être reconnue comme fête nationale et officielle, elle sera apatride car l’espace dans lequel elle sera reconnue n’existe pas dans la définition que donne la Constitution de l’Algérie. Il faut donc commencer par définir l’Algérie en y ajoutant la dimension amazighe. Si la fête de Yennayer sera officialisée dans les termes et avec le traitement constitutionnel réservé au caractère officiel de tamazight, elle risque d’avoir un effet soporifique pour tuer toute revendication.
Nous n’avons pas cessé de revendiquer l’officialisation de Yennayer comme fête nationale, dès lors que tamazight est passée au statut de langue nationale et deviendra, certainement, incessamment, officielle. Mais, jusque-là, il n’y a pas eu de réponse. Il faut toujours rappeler que Yennayer n’est pas une question de couscous et de poulet ; c’est un mythe fondateur qui cristallise la civilisation, la culture, les us et coutumes du peuple amazighe, il est le miroir de la société amazighe qui, elle-même, porte toute l’histoire du peuple amazigh. Yennayer ne peut pas ne pas être une fête nationale parce qu’elle est aussi symbolique que le 1er janvier et que Awal Mouharram.»
Propos recueillis par
S. A. M.
Béjaïa
Sous le signe festif et revendicatif
La célébration de la fête de Yennayer, 1er jour de l'an berbère, est placé, cette année, sous le signe à la fois festif et revendicatif dans la wilaya de Béjaïa. Intervenant dans une conjoncture assez particulière marquée par une profonde déception suscitée par ce qui est qualifié par les militants de la cause amazighe de «statut de sous langue» réservé à tamazight dans l’avant-projet de révision de la Constitution, la population de cette région de la Basse-Kabylie entend saisir cette journée de célébration de Yennayer, aujourd’hui mardi, pour réitérer l’exigence de la satisfaction de sa revendication en faveur de la consécration du jour de l’an berbère comme fête nationale.
Réclamer que Yennayer, le jour de l’an berbère, soit érigé en fête nationale et jour férié et se mobiliser pour exercer des pressions sur le pouvoir algérien pour accorder à la langue amazighe le statut qui devait être le sien dans son pays «langue officielle et nationale de l’Etat au même titre que la langue arabe», constitue un mot d’ordre largement partagé par les différentes tendances du MCB à Béjaïa.«On vient de restaurer et constitutionnaliser le 1er et 2e collège de triste mémoire du temps de la colonisation avec le statut de citoyen et de sous-citoyen. La grande décision de l’Algérie plurielle est en train de la singulariser dans sa politique la plus rétrograde», s’insurge Yahia Hammouche, militant et défenseur de la langue amazighe à Béjaïa.
Le ton est donné par l’APC de Tinebdar, a travers son premier responsable, lequel, dans un communiqué en réponse au telex du wali adressé aux maires de toutes les communes de la wilaya leur demandant de célébrer Yennayer, le premier jour de l’an amazigh, avec des festivités «à la hauteur de l’événement», a fait savoir qu’au programme de cette journée, une célébration en mode «protestation et combat» avec «une grève générale du personnel de l’APC et des autres institutions de sa commune pour que cette journée soit institutionnalisée comme fête nationale».
Le forum socialiste qui a rejoint ces derniers mois le parti Front el Moustakbal compte aussi faire de ce premier jour de l’an berbère une «journée de protestation en appelant à un rassemblement aujourd’hui à partir de 10h30 à la place Saïd-Mekbel pour réclamer «la promulgation d’un décret présidentiel consacrant la journée du nouvel an amazigh comme fête nationale et fériée».
Pour aboutir à la consécration de Yennayer, comme fête nationale au même titre que l’Achoura, Awal Moharram etc. la mobilisation est aussi observée sur les réseaux sociaux où des activistes lancent des appels en faveur de «la reconnaissance de Yennayer par les lois de la République». «Yennayer, une fête consensuelle célébrée à travers le territoire algérien mais qui demeure toujours ignorée dans les lois du pays. Son officialisation consolidera tout au contraire notre algérianité. L’institutionnalisation de Yennayer comme journée de fête nationale consolidera davantage la cohésion nationale et l’unité des Algériens», note un ancien militant du Mouvement citoyen de la vallée de la Soummam, Sofiane A.
A. Kersani
Bouira
Entre satisfaction et appréhensions
Une fois n’est pas coutume ; la fête de Yennayer 2966 de cette année ne ressemble pas aux précédentes où l’aspect revendicatif primait sur le folklore, surtout chez les jeunes militants qui sont toujours sur le qui-vive quand il s’agit de la question, avec l'éternel leitmotiv de «Tamazight, langue nationale et officielle» et «Ma Ulac Tamazight, Ulac, Ulac, Ulac «chère à Matoub Lounès qui rappelle dans cette chanson que «sans tamazight, il n’y aura rien, rien, rien» ; ainsi que les fameux slogans de «pas d’Algérie sans tamazight».
Aussi, au vu de tous ces slogans longtemps entonnés à gorges déployées par des milliers de voix, au vu de ce que tamazight vient enfin d’arracher – c’est le mot – dans la nouvelle Constitution appelée à être adoptée dans quelques jours, avec un article consacré à elle seule comme langue nationale et officielle, une Académie et des instruments pour son épanouissement et son développement, au vu de tous ces acquis, l’on ne pourra que penser que le Yennayer de cette année 2016, le Yennayer 2966 ne pouvait être fêté que dans la joie tant la consécration est effective après plusieurs décennies de lutte, de privations, d’intimidations et de déni.
Même si les spécialistes, et il y en avait beaucoup, ne cessent de rappeler bien avant aujourd'hui que tamazight devait être officielle dans son pays, sa concrétisation ne pourrait se faire dans l’immédiat tant elle a besoin de temps pour se standardiser, s’épanouir et se développer pour être introduite graduellement dans les institutions.
Cela étant, et pour ce qui est des fêtes de Yennayer au niveau de la wilaya, disons que partout dans les communes berbérophones, des associations culturelles sont à l’œuvre depuis plusieurs jours, en organisant des conférences, des expositions, des activités artistiques, des soirées poétiques, des galas, des expositions de plats traditionnels, de gâteaux et du matériel traditionnel utilisé dans les métiers à tisser, mais également dans l’agriculture, etc.
Outre ces activités dont les plus en vue sont organisées à Raffour dans la commune de M’chédallah, Takerboust dans la commune d’Aghbalou, Ighil Zougaghen à Haizer, Tassala à Taghzout, il y a le traditionnel couscous au poulet de Yennayer que toutes les familles préparent à pareille occasion, mais aussi la grève, très visible dans les établissements scolaires surtout dans la région berbérophone où les trois paliers de l’éducation désertent les bancs de l’école le jour de Yennayer.
Y. Y.
NAÂMA
Assougasse, amegasse
La Maison de la culture de la wilaya de Naâma abrite du 10 au 12 janvier courant les festivités marquant le nouvel an berbère. A l’occasion, des expositions diversifiées fondées sur les traditions et les coutumes sont au programme. Plusieurs associations culturelles des différents coins de la région, notamment de la vaste région des monts des Ksour, ont pris part à cet événement culturel annuel, en particulier l’association Igharmaouène de Asla, Agharm-Akdim de Tiout, ainsi que d’autres associations de Boussemghoun, Sfissifa, Moghrar, Naama, Mécheria et Aïn-Séfra. Des expositions allant des différents ustenciles de cuisine fabriqués localement en alfa (tbag qui veut dire plat) ; (kèskas : couscoussier ) ; (guénina : bol de lait) et autres objets d’utilité de cuisine d’antan (lemnasseb : trépied de la marmite ; hamara (trépied de l’outre (guerba) … aux mets traditionnels de couscous et des différentes sortes de crêpes : (merdhoud, couscous fin, galette, r’fisse, beghrir, sfendj, meloui, seffa et autres…). Plusieurs activités ont marqué donc ces journées où plusieurs troupes amazighes (folkloriques, artistiques et poétiques) ont animé des après-midis et des soirées dans l’enceinte de la Maison de la culture. Revenons à la célébration chez nous de Yennayer, qui est lié au calendrier agraire. Depuis la nuit des temps, la vaste région des monts des Ksour qui tient ses racines de Sfissifa à Arbaout en passant par Aïn-Séfra, Tiout, Moghrar, Asla, Boussemghnoun, Chellala, célèbre le nouvel an amazigh (Yennayer) relatif au calendrier agraire le 12 janvier de chaque année. Si dans le passé, cette fête était célébrée uniquement par les fellahs (Ksouriens d'origine amazighe), aujourd'hui, cette tradition s'est répandue dans presque tous les foyers. Pourquoi spécialement les fellahs ? Car tout simplement tous les légumes et les fruits secs récoltés durant l'année et qui peuvent être conservés en stock sont utilisés pour les préparatifs de cette veillée traditionnelle qui se distingue par deux plats principaux : merdhoud et kachkcha.
Le merdhoud : couscous à gros calibre, d’une particularité singulière et spéciale à la fois, il reste le plat le plus apprécié pour cette nuit unique dans l’année. Le bouillon est préparé avec la viande d’agneau ou de veau, dans une marmite spéciale à feu (guedra), contenant toutes sortes de graines de légumes secs (fève, haricot, lentilles, pois chiche, blé) et de légumes frais coupés en petites tranches (carotte, citrouille, navet, patate), et autres klila, dattes…
Le couscous est enduit du beurre de la brebis de préférence, ou à défaut du beurre de la vache, mélangé et présenté dans un plat spécial géant (gasaâ ou tajra (en tamazight), grand plat en bois. Certaines pratiques demeurent encore de tradition de nos jours. Par exemple : on met sept dattes dans la marmite et celui qui découvre la première datte dans le couscous est la personne bénie de la famille.
B. Henine
