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MALGRÉ LE «DÉCRET RECTIFICATIF» DE BOUTEFLIKA Lamamra-Messahel : le flou persiste
L’Algérie aura vécu, pendant quatre jours, depuis jeudi dernier, une situation des plus cocasses : avec deux ministres aux Affaires étrangères. Un intermède vite clos, certes, mais l’image du pays à l’étranger en aura pris un sacré coup. Comment l’Etat algérien peut-il se tromper aussi lourdement, et à son plus haut niveau de la hiérarchie, sur des questions aussi lourdes ? Suite...
L’Algérie aura vécu, pendant quatre jours, depuis jeudi dernier, une situation des plus cocasses : avec deux ministres aux Affaires étrangères. Un intermède vite clos, certes, mais l’image du pays à l’étranger en aura pris un sacré coup. Comment l’Etat algérien peut-il se tromper aussi lourdement, et à son plus haut niveau de la hiérarchie, sur des questions aussi lourdes ? Kamel Amarni - Alger (Le Soir) Voilà ce qui restera, en effet, de ce remaniement ministériel en deux temps et qui fleure bon l’improvisation, la précipitation et une lutte flagrante des clans au sommet. Jeudi dernier, donc, un communiqué de la présidence de la République annonce la nomination de Abdelkader Messahel, jusqu’alors ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, au poste de ministre des Affaires maghrébines et africaines et de la Coopération internationale. En résumé, ministre des Affaires étrangères, tout court. Rien d’anormal jusque-là, au vu, du reste, du parcours de l’homme et de son expérience incontestable en la matière. Sauf que, en même temps, le détenteur du même portefeuille de souveraineté, en l’occurrence le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra est … reconduit ! Ce cas de figure vouait naturellement la diplomatie algérienne à une inertie certaine et est de nature à provoquer une permanente guerre des prérogatives entre les deux hommes en même temps qu’il déboussolera et nos représentations diplomatiques à l’étranger et nos partenaires dans le monde. Heureusement que, hier, dans l’après-midi, un autre mini-remaniement, un décret présidentiel «rectificatif» en fait, est venu remettre un peu d’ordre. Ainsi, Ramtane Lamamra est promu au rang de ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale tandis que change la dénomination du portefeuille de Abdelkader Messahel, désormais ministre des Affaires maghrébines, africaines et de la Ligue arabe. Si l’on y ajoute l’autre décret présidentiel «rectificatif», pris dans la même journée d’hier et destiné, celui-là, à «repêcher» le désormais ancien ministre de l’Energie, Youcef Yousfi, et en vertu duquel il est nommé comme ministre conseiller auprès du président de la République, chargé des Affaires énergétiques, la boucle est vraiment bouclée : oui, effectivement, le dernier remaniement, nullement prévu en ce moment, n’aura été qu’une synthèse de «conjoncture» entre clans.Deux clans. Chacun des deux «antagonistes» ayant placé les siens ou les ayant réhabilités dans la perspective d’échéances cruciales à venir. Bien entendu, tout cela est dû, s’explique et est intimement lié à la maladie de Abdelaziz Bouteflika… K. A.
Le Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) s’est doté d’un appareil de haute technologie : une plateforme de biologie moléculaire permettant l’administration d’une thérapie ciblée. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) Le cancer colorectal métastasé sera désormais traité par thérapie ciblée. Le laboratoire américain de recherche en biotechnologie AMGEN a mis au profit du service d’anatomie et cytologie pathologique du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) une plateforme de biologie moléculaire. Cette machine permettra de personnaliser le traitement du cancer colorectal, a expliqué Dalale Ouhib, directrice médicale du laboratoire AMGEN nord Afrique. «La plateforme qui va analyser l’ADN de la molécule cancéreuse, à travers un séquençage, va nous permettre de savoir si celle-ci est sauvage ou mutante et c’est sur cette base que le médecin prescrit le traitement adéquat» a expliqué la directrice médicale. Cette plateforme, poursuit-elle, une première en Afrique, a pour objectif de développer en Algérie l’expertise et le savoir-faire nécessaire pour procéder au séquençage génétique des différentes tumeurs, poumon, colorectal, mélanomes, ovaires et estomac. «Cette étape critique permet d’affiner le diagnostic déjà établi et par la même garantir au patient algérien la thérapeutique la plus adaptée et les résultats sont mis à la disposition des cliniciens dans un délai de 5 jours, ce qui constitue un gain de temps permettant aux patients de bénéficier du traitement optimal dans les meilleurs délais, en comparaison avec les pratiques actuelles», a-t-elle indiqué. Ces tests sont auparavant, souligne-t-elle, effectués à l’étranger (en Grèce et en Angleterre) et les résultats ne sont obtenus qu’après 2 à 3 semaines. Le laboratoire compte équiper également d’autres structures hospitalières de l’est et l’ouest du pays. Le cancer colorectal occupe la deuxième position après le cancer du sein. Il représente 4 000 nouveaux cas avec un taux de mortalité qui avoisine les 50%. Le diagnostic de la maladie se fait généralement à un stade tardif, alertent les spécialistes qui recommandent un dépistage régulier, dès l’âge de 50 ans, et plus tôt pour les personnes à risque. Les causes du cancer colorectal sont liées aux habitudes alimentaires et à l’hygiène de vie. Certaines personnes peuvent le contracter en raison d’une prédisposition héréditaire. Mais dans 75% des cas, l’hérédité n’est pas en cause. Parmi les symptômes d’alerte, explique-t-on, la présence de sang dans les selles, des malaises abdominaux, sensation d’une grande fatigue et une perte de poids inexpliquée. S. A.
Les médecins résidents renouent avec la protestation. Ils ont tenu un sit-in hier, au CHU Mustapha-Pacha, à Alger, pour revendiquer la refonte du système pédagogique et l’annulation de l’arrêté 709.
Rym Nasri - Alger (Le Soir) A l’appel de leur syndicat, des dizaines de médecins résidents issus de différentes spécialités, étaient hier au rendez-vous. Insatisfaits de la progression et de la qualité de leur formation, ils appellent à la refonte du système pédagogique. Réclamée à maintes reprises, cette revendication constitue pour eux une «priorité urgente». «Nous n’avons aucun référentiel à suivre. Nous sommes livrés à nous-mêmes à faire de l’autoformation et à la fin, nous subissons une évaluation qui est très loin des normes pédagogiques», explique le secrétaire général du Syndicat national des médecins résidents, Dr Mazit Amin. Selon lui, la refonte du système pédagogique au cours du résidanat et même celle du programme d’enseignement s’imposent. «Aujourd’hui, la formation médicale en Algérie est incomplète, non actualisée et pas du tout à jour», dit-il. Notant les «insuffisances» de formations des différents services, le syndicat exige une qualité de formation «irréprochable» et plaide aussi pour la réactualisation du carnet de résident. Autre revendication : la suppression de l’arrêté 709. Elaboré en fin 2010, cet arrêté concerne l’organisation du cycle de formation spécialisée et les méthodes d’évaluation. Un arrêté que les résidents qualifient d’ailleurs, de «dépassé». «Cet arrêté ne répond pas à l’évaluation pédagogique et prône la sanction. Certes, nous ne sommes pas contre l’examen d’évaluation, mais nous sommes contre la sanction», précise le syndicaliste. Le syndicat appelle ainsi au boycott des examens intercalaires pour «dénoncer la méthode actuelle qui n’a que trop perduré». Afin de concrétiser ses revendications, le Syndicat national des médecins résidents lance par ailleurs, un préavis de grève pour les 26 et 27 mai prochains ainsi que des sit-in à travers le territoire national. Ry. N.
Par Kader Bakou Mama Africa était reine samedi soir à l’émission TV «Studio Live», animée par Zahra Harkat. Les invités étaient Mory Kanté, Linda Blues et Hkikou Grooz. Il y avait aussi des membres du groupe panafricain Les Pigeons Voyageurs d’Afrique, né en 2011 à Alger. Mory Kanté, l’auteur du tube planétaire Yéké Yéké (1988), a parlé de sagesse et de l’Afrique des Africains, notre Afrique unie dans la paix et la fraternité, chantée notamment par Bob Marley (Africa Unite) et Peter Tosh (Mama Africa). Mory Kanté, qui est né le 29 mars 1950 à Albadariya, avant l’indépendance de la Guinée en 1958, a rappelé qu’il a fait l’école africaine traditionelle (orale), l’école française et l’école coranique, une expérience enrichissante. La vie n’était pas facile en ces temps de colonialisme. Mais il n’éprouve pas de regrets, car toute expérience bonne ou mauvaise forme l’homme. Il fait remarquer, en outre, que celui qui a connu une enfance et une jeunesse aisées souffrira quand il sera âgé (il n’a pas appris la vraie vie et ses épreuves). «le griot» a aussi parlé de l’extraordinaire aventure du Rail Band, créé en 1970 dans la gare de Bamako et qui avait à l’époque comme membre Tidiani Koni, Salif Keita, Mory Kanté ou Djelimadi Tounkara. Concernant l’avenir de la musique africaine, Mory Kanté fait remarquer que les Occidentaux ont donné différents noms à la musique africaine la classant tantôt dans la pop, tantôt dans la world music. «Mais nous somme toujours là !» leur répond notre grand artiste. En effet, et dans tous les domaines, nous sommes et serons toujours là unis et réunis autour de notre mère l’Afrique. K. B. bakoukader@yahoo.fr
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Le président Bouteflika a procédé, hier, à quelques changements dans les attributions ministérielles liés aux questions internationales quatre jours après un remaniement partiel du gouvernement. Ce revirement inattendu a étonné l’opinion publique. Ramtane Lamamra se réapproprie les pleines prérogatives du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Abdelkader Messahel est en charge, quant à lui, du ministère de Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe.
Spectaculaire retournement de situation à la tête du ministère des Affaires étrangères. Quatre jours seulement après le remaniement gouvernemental qui a donné lieu à une réorganisation aussi curieuse qu’étrange de ce département en consacrant une bicéphalité, Abdelaziz Bouteflika fait machine arrière. Il se déjuge. Une première. Ainsi, la présidence de la République a décidé hier, à la surprise générale, de mettre un terme à cette aberration et d’apporter de nouveaux réaménagements sensibles dans les attributions des deux ministres.
Ramtane Lamamra, qui a vu son champ d’action réduit à la faveur du remaniement de jeudi dernier, est remis en selle en reprenant la main sur son département avec, en prime, le rang de ministre d’Etat. Il est désormais ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Il ressort victorieux d’un bras de fer larvé. Quant à Abdelkader Messahel, qui était nommé ministre des Affaires étrangères bis, il se voit rétrogradé et devient ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, s’occupant ainsi des organisations régionales.
Que s’est-il passé entre-temps ? Pourquoi avoir commis un tel remaniement en sachant d’avance qu’il s’agissait d’un mouvement qui fait fi des règles et usages en vigueur et, surtout, qu’il allait nuire sérieusement à l’action diplomatique ? La «décapitation» de ce ministère stratégique a provoqué incompréhension et désarroi chez les fonctionnaires et les diplomates.
La Présidence a-t-elle fait preuve d’improvisation ou a-t-elle manœuvré dans l’objectif de mettre en coupe réglée un ministère qui a pourtant retrouvé toute sa vigueur depuis la nomination de Ramtane Lamamra ? Dans les milieux diplomatiques l’on penche surtout pour la seconde hypothèse. L’envergure prise par ce dernier, doublée d’une popularité, a visiblement «déplu» et commence à «gêner» certains cercles du pouvoir, alors que Messahel, soutenu par le clan présidentiel, convoitait le ministère.
Ramtane Lamamra aurait exprimé sa désapprobation du changement opéré lors du remaniement ministériel, à en croire des sources au ministère. D’autant qu’il n’a été ni associé ni informé au préalable de cette réorganisation. D’évidence, cette tentative d’isolement d’un homme qui commence à faire de l’ombre a fait long feu.
Des cadres de ce département évoquent régulièrement le «climat tendu» qui y règne. Derrière les performances de Lamamra se tramaient des manœuvres visant à saper le travail effectué. Visiblement, dans certains milieux, l’on cherchait «à faire partir l’actuel ministre qui a pourtant redonné à notre diplomatie toute sa vigueur», témoigne un fonctionnaire. Les observateurs locaux et extérieurs n’ont pas manqué d’expliquer la bicéphalité du ministère par une volonté d’affaiblir l’actuel ministre.
Des ambassadeurs en poste à l’étranger ont été inondés de demandes d’éclaircissement sur ce changement injustifié qui a semé la confusion et le flou dans certaines capitales. Une manœuvre qui obéit à des calculs politiciens internes et de repositionnement des fidèles du clan présidentiel. En filigrane apparaît une opposition entre les pôles du pouvoir sur l’approche et la marche à suivre en matière de politique étrangère. En coulisses, certains «adversaires» de Lamamra sont allés jusqu’à exprimer leur désaccord sur la conduite d’une certain nombre de dossiers, notamment celui du Mali.
«Il est dangereux d’agir de la sorte à ce niveau de responsabilité. En affaiblissant la position d’un ministre qui effectue un travail remarquable, on affaiblit la position de l’Algérie vis-à-vis de ses partenaires étrangers. C’est faire preuve d’irresponsabilité», commente avec colère un ancien ministre des Affaires étrangères. «La Présidence s’est rendu compte de l’incohérence et de l’aberration d’un tel changement.
Elle corrige dans la précipitation sans tenir compte des usages», estime un ancien haut fonctionnaire des Affaires étrangères. Plusieurs responsables du palais de Kouba étaient soulagés, hier, en apprenant la «remise en ordre de la maison». En tout état de cause, ce quiproquo peu diplomatique aura révélé le peu de sérieux qui préside à la conduite des affaires publiques.
Hacen Ouali
28e journée du championnat professionnel ligue 1 : La pression s’accentue sur les relégables
CRB 0 – ESS 0 : L’Entente prend option
le 17.05.15 | 10h00
Le Chabab a raté une belle occasion de réduire...
La partie a débuté sur des chapeaux de roues pour les Belouizdadis. Les locaux ont dominé les débats, surtout au cours du premier half, mais ne sont pas arrivés à concrétiser les occasions de buts qui se sont offertes à Bencherifa et Bougueroua. Avant la pause, le Chabab a réclamé, en vain, un penalty après une faute de Khedaïria sur Derrag. De retour des vestiaires, les locaux ont tenté par tous les moyens d’ouvrir le score, mais les Sétifiens bien regroupés en défense ont annihilé toutes les tentatives et ont ainsi pu terminer le match sur ce score de parité qui permet à l’équipe des Hauts-Plateaux de prendre une sérieuse option pour le titre qu’elle pourrait décrocher dès samedi prochain.
A deux journées de la fin du championnat de Ligue 1 : Bousculade en bas du tableau
le 18.05.15 | 10h00
Excepté le leader, l’ES Sétif, aucune équipe...
Les choses ne se sont pas décantées à l’issue de la 28e journée du championnat de Ligue 1.
En dehors du fait que l’ESS s’est encore rapprochée du titre et que le NAHD, grâce à sa victoire arrachée à El Harrach, souffle un peu en s’éloignant de la zone de relégation, c’est toujours la bousculade au niveau du podium et du bas du tableau. Les deux prochaines journées vont sûrement être très disputées.
D’autant plus qu’il y a une dizaine d’équipes qui sont concernées par la relégation. Il faut savoir que 6 points seulement séparent le 14e (3e relégable) du podium. C’est dire que la lutte pour le maintien sera acharnée. Le Nasria a donc réalisé une bonne affaire, durant cette 28e journée, en allant s’imposer à El Harrach (2-1). Le NAHD est désormais 10e avec 36 points, mais à un point seulement de la zone de relégation. Il fait partie d’un groupe de cinq clubs qui comptabilisent le même nombre de points, à savoir le MCA, le NAHD, la JSK, la JSS et le RCA.
L’USMA et l’ASMO, avec 38 points chacun, sont également concernés par la relégation, puisqu’ils ne sont qu’à 3 points de la zone rouge, occupée, rappelons-le, par le MCEE (14e) et l’ASO (15e), avec 35 points chacun ainsi que l’USMBA (16e) dernier au classement avec 33 points. Ainsi, la 29e journée offrira aux amoureux du ballon rond quelques chocs entre relégables. On peut citer ASO-NAHD ; JSS-USMBA ou même ASMO-USMA. D’autres empoignades, comme MCA-MCO, MOB -MCEE, CRB-RCA ou JSK-USMH sont également intéressantes puisqu’elles mettront aux prises des relégables avec des équipes jouant pour le podium ou même le titre si jamais l’ESS enchaîne deux faux pas.
A propos justement du haut du tableau, l’Entente est bien partie pour terminer championne. A quatre points de leurs trois poursuivants, MOB, MCO et CRB, les Sétifiens n’ont besoin que de trois points sur les deux matchs restants. Mais le champion d’Afrique devra faire attention. Il affrontera chez lui le CSC avant de se déplacer à Oran pour jouer contre le MCO. Ce dernier, ainsi que les deux autres «dauphins» sont aux aguets.
En somme, à deux journées de la fin du championnat, les choses semblent indécises, tant en haut qu’en bas du tableau. Aucune concession ne sera faite lors de ces deux prochaines et dernières journées. Abdelghani Aïchoun
Grève du 19 Mai 1956 : Les étudiants algériens au rendez-vous de l’histoire
le 19.05.15 | 10h00
59 ans après la grève des étudiants du 19 mai 1956, du mythe révolutionnaire à la démission collective de la communauté universitaire d’aujourd’hui.
19 mai 1956-19 mai 2015. L’Algérie, notamment la communauté universitaire, fêtera, aujourd’hui, une date historique : le 59e anniversaire de la grève illimitée lancée par l’Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugéma) en réponse à un appel du Front de libération nationale (FLN) pour lutter contre l’ordre colonial. Des étudiants et des lycéens, engagés politiquement, ont répondu massivement à l’appel de l’Ugéma à déserter les bancs des universités et à rejoindre les rangs de l’ALN et sa structure politique, le FLN.
Conscients de la justesse de la guerre de Libération nationale et refusant d’être «complices des accusations ignobles dont était l’objet l’ALN», les jeunes étudiants de l’époque ont démontré qu’ils avaient un degré élevé de conscience politique et d’engagement nationaliste. Ils savaient que les diplômes ne valent rien sans la liberté. Ils étaient conscients aussi qu’abandonner les leurs en se soumettant à l’ordre colonial serait une lâcheté. Une prise de conscience bien résumée dans l’appel à la grève lancé par l’Ugéma : «Effectivement, avec un diplôme en plus, nous ne ferons pas de meilleurs cadavres !
A quoi donc serviraient-ils ces diplômes qu’on continue à nous offrir, pendant que notre peuple lutte héroïquement... Pour le monde qui nous observe, pour la nation qui nous appelle, pour le destin historique de notre pays, serions-nous des renégats ?» Ils ont choisi la bravoure aux diplômes que l’administration coloniale distribuait au compte-gouttes aux «indigènes». Avec ce geste, les étudiants de l’époque ont donné l’exemple à la génération post-indépendance.
Cet héritage a longtemps été entretenu par la communauté universitaire algérienne. Au temps du parti unique, l’université a été un vivier du savoir et un lieu où s’affrontaient les idées et les projets de société. Les universitaires étaient, de longues années après l’indépendance, des guides et des meneurs de la société.
Hier berceau des idées progressistes
Engagés dans l’édification du pays, les étudiants étaient toujours à l’avant-garde pour mener «les différentes révolutions» lancées durant les années 1960 et 1970 par le pouvoir. Mais pas seulement. L’université a été aussi le berceau des idées progressistes, gauchistes et même islamistes. Malgré la répression et la censure imposée par le parti unique, les étudiants imposaient, à partir des franchises universitaires, des revendications de liberté, de droits de l’homme et d’identité.
C’est d’ailleurs depuis l’université qu’a commencé, en avril 1980, le premier «printemps algérien» : le printemps berbère en l’occurrence, qui a été violemment réprimé. Mais il fut le premier sillon de la lutte démocratique tracé par l’université. D’autres mouvements ont également éclaté durant les années 1980. L’université formait aussi des élites politiques et des intellectuels qui encadraient la société et ont contribué aux changements du système après les événements d’Octobre 1988. Mais la décennie noire est passée par là. Et le déclin de l’université commence à partir des années 1990.
Plusieurs facteurs, dont la mauvaise qualité des réformes engagées, ont accompagné cette chute libre qui se termine, aujourd’hui, par sa dévitalisation totale. Le constat est amer. Actuellement, l’étudiant, à quelques exceptions près, n’est plus engagé politiquement et ne reconnaît même plus l’héritage que lui ont légué ses aînés. Occupé par autre chose, dont le souci du chômage qui le guette à la sortie de l’université, l’étudiant n’occupe plus aucun rôle dans son environnement immédiat. Et l’université n’influence guère la société, mais subit ses mutations…
Madjid Makedhi
Dans un climat de violence extrême...
le 19.05.15 | 10h00
C’est dans un climat de violence extrême et de répression sauvage que la grève illimitée des cours et des examens est déclenchée le 19 mai 1956. En Algérie même, en cette année 1956, toutes les forces politiques du pays, y compris celles des «pseudo-élus» administratifs, se rallièrent au combat du FLN-ALN et du peuple. Rappelons qu’au lendemain de l’insurrection du Constantinois du 20 août 1955, les masses populaires ont totalement basculé du côté des révolutionnaires, à l’exception des messalistes.
Et c’est tout naturellement qu’en mai 1956 une décision d’une extrême importance a été prise par la section d’Alger de l’Ugéma : la «grève illimitée» des cours et des examens par les étudiants à partir du 19 mai, qui sera rapidement suivie par celle des lycéens. Ainsi était signifié le refus de la politique de répression outrancière. «Effectivement, avec un diplôme en plus, nous ne ferons pas de meilleurs cadavres», pouvait-on lire dans le tract annonçant la grève qui enjoignait également le ralliement massif aux forces combattantes que dirigeait le FLN.
Dans son livre très fortement documenté, Les Blouses blanches de la Révolution, Mustapha Khiati rapporte le témoignage d’un personnage-clé de cette période, l’étudiant en médecine d’Alger, Lamine Khène : «Pratiquement un mois et demi après le congrès (le deuxième de l’Ugéma), il y a eu des événements à Alger. Des heurts ont opposé au niveau de la section des étudiants musulmans à leurs collègues européens. De graves menaces ont été proférées et des armes à feu exhibées.
De plus, nous venions d’apprendre qu’un de nos camarades, pion à Ben Aknoun, venait d’être tué. Nous n’avions pas vérifié l’information et nous n’avions écouté que notre émotion. Nous décidons de nous réunir au foyer estudiantin de la Robertsau (Télemly), où se trouvait le bureau de la section d’Alger de l’Ugéma, où il n’y avait pratiquement que des étudiants musulmans, pour examiner la situation. Il y avait peu d’étudiants et nous n’avons pas conclu. Aussi avons-nous décidé de nous revoir le lendemain, après avoir pris soin d’avertir le plus grand nombre possible de nos camarades.
Nous avons eu vent que des étudiants européens projetaient de perturber notre rencontre. Nous avons décidé de transférer notre lieu de rendez-vous et la réunion eut lieu au cercle des oulémas (Nadi Ettaraki) qui se trouvait à proximité de la mosquée Ketchaoua (...). J’al pris aussitôt la parole et j’ai eu le privilège de présider la réunion. J’étais depuis longtemps militant au FLN, comme l’étaient d’ailleurs beaucoup de camarades. Mais au cours des débats qui se sont déroulés, personne n’a excipé de l’autorité du FLN. A aucun moment, le mot FLN n’a été prononcé (…). C’étaient des étudiants entre eux, qui ont discuté pour, finalement, décider de la grève des cours et des examens.
Comme je présidais la séance, j’ai procédé au vote de la dernière proposition. La grande majorité était pour, quelques-uns étaient contre, peut-être une dizaine, un peu moins s’étaient abstenus.» A Montpellier, cette décision n’a pas été accueillie unanimement, du moins au début. Pour ma part, j’avais recommandé à Khemisti, qui devait se rendre à une réunion des responsables de l’Ugéma à Paris, de défendre très fermement et sans ambiguïté le principe du oui à la grève, non à une grève illimitée.
Etait-ce là la position de notre section ? Je ne m’en souviens pas, mais je pensais alors que la situation en Algérie avait atteint un point de non-retour et qu’il fallait commencer à songer aux cadres dont l’Algérie aura grandement besoin demain. Peut-être avais-je tort de penser ainsi car, pour certains, la guerre n’était pas encore gagnée et, avant de penser à l’après-guerre, encore convenait-il de réussir d’abord le présent. Possible, mais j’ai toujours pensé – et je le pense encore aujourd’hui – que ce qui est excessif peut être dangereux. On le verra avec la grève des huit jours de janvier 1957.
A ce propos, dans l’émission du 6 février 2015 de la Chaîne III consacrée à la ZAA et à son chef, Yacef Saâdi, celui-ci affirme avoir dit à Ben M’hidi, peu de temps avant l’historique grève : «Pourquoi huit jours et non deux seulement ?» A ce propos, j’al déjà rapporté dans mon livre Vivre, c’est croire, le témoignage direct de Saâd Dahlab : «Ben M’hidi était pour une grève de 30 jours, Abane de 15 et moi de 4.» Quoi qu’il en soit, de retour à Montpellier, Khemisti convoqua aussitôt le bureau de la section pour un compte-rendu de la réunion de Paris : «Impossible de faire marche arrière, nous rapporta-t-il. A Alger, la situation était devenue invivable.
Le climat de terreur, d’abord limité aux campagnes, gagnait de plus en plus les villes, en particulier Alger, avec l’assassinat d’étudiants, l’agression par des étudiants pieds-noirs du professeur André Mandouze, qui ne dut son salut qu’à sa protection par des étudiants algériens.» Khemisti termina son rapport en affirmant qu’«il était désormais impossible de ne pas faire grève, une grève illimitée». «Alors, avais-je dit, puisque c’est ainsi, allons-y pour la grève et faisons ce qu’il faut pour sa pleine réussite.»Une assemblée générale fut aussitôt convoquée et les débats s’engagèrent non plus sur le principe de la grève ni de sa durée, mais sur ses modalités. Si Khemisti se chargea de répondre aux questions relatives à la réunion de Paris, il m’échut la mission d’expliquer les tenants et les aboutissants de la grève, malgré ma position de départ.
Un étudiant en médecine souleva le problème d’éventuels remplacements pendant la grève. Je lui répondis que «si la grève a été décidée, ce n’était pas pour rester travailler en France, mais bien pour participer à la lutte, quelles qu’en soient les modalités», A une écrasante majorité, les étudiants de Montpellier venaient de rejoindre cette grande grève patriotique du 19 Mai 1956, qui fera date dans l’histoire de l’Algérie combattante et du mouvement estudiantin algérien. Dans le sillage de la grève des étudiants, les lycéens lancèrent la leur et c’est ainsi que, dans un «sublime élan de mobilisation unitaire», l’Algérie allait affronter son destin, reprendre et poursuivre le combat de la dignité et de l’honneur. Mais rien de commun, cette fois, avec les révoltes paysannes du siècle passé.
Une guerre de Libération nationale – c’est-à-dire entraînant tout un peuple dans un mouvement organisé et unitaire et non plus spontané et régional – était en cours de consolidation et de structuration en vue de la longue mais inévitable confrontation libératrice. Les étudiants algériens de Montpellier allaient s’éparpiller, rejoignant qui le maquis, qui l’organisation politico-militaire de France et d’Europe qui, enfin, l’Algérie, la Tunisie ou le Maroc. Benhafid, Laliam et moi avions décidé d’informer notre maître de la nouvelle situation et de notre décision de quitter son service. Mes camarades me chargèrent de cette pénible mission. Je m’en acquittai en lisant, avec une intense émotion, une courte déclaration à laquelle notre patron ne s’attendait nullement, bien évidemment.
Il s’assit sous l’effet de la surprise et tenta de nous faire revenir sur notre décision, en faisant valoir son intention de nous nommer chefs de clinique, en particulier Laliam et moi, dès la fin de nos études. Peine perdue. Nous avons quitté notre maître, remués jusqu’au plus profond de nous-mêmes mais déterminés, néanmoins, à aller jusqu’au bout de notre engagement. Je ne me rappelle pas qu’une ultime assemblée générale se fut réunie avant de nous séparer. Nous sommes partis vers de nouveaux destins lesquels, s’ils devaient diverger sur le plan individuel, n’en convergeront pas moins vers un seul objectif, contribuer à la libération de l’Algérie.
Nous nous séparâmes, Laliam et moi, tard dans la nuit, près de l’Œuf, mon ami devant se rendre en Tunisie, en nous souhaitant bonne chance. Qui sait si nous nous reverrions un jour ? Une page venait d’être tournée dans la vie des étudiants algériens de l’époque. A la phase de la prise de conscience collective et d’une sensibilisation progressive de l’opinion française succéda celle d’un engagement plus grand, plus profond, qui n’exclura pas les sacrifices les plus lourds, y compris le sacrifice suprême, celui de la vie.
Les survivants de la grande épopée du peuple algérien savent, en effet, que des dizaines, voire des centaines d’étudiants et de lycéens ont payé au prix fort leur patriotisme intransigeant par le sacrifice du bien le plus précieux, la vie. Pour ne citer que de jeunes étudiants de Montpellier que j’ai bien connus, je rappelle que sont tombés au champ d’honneur Rachid Belhocine, Bakir Gueddi, Yahia Farès, Hassani Issâd. Que tous nos chouhada reposent en paix dans la terre de Jugurtha et de Abdelkader, et prions tous pour que leur sacrifice n’ait pas été vain...
M. Djennas
Sit-in des médecins résidents : Une refonte du système pédagogique réclamée
le 19.05.15 | 10h00
Des médecins résidents lors d’une marche de...
Dans un mouvement de protestation générale, les médecins résidents sur le territoire national se sont entendus, hier, pour hausser le ton et dénoncer plusieurs points pénalisant leur cursus. Brandissant des banderoles où sont écrits des slogans tels que «Métier formidable, formation fort minable», ou encore «Loi bâclée, avenir en danger», une centaine de protestataires adhérents du Syndicat national des médecins résidents algériens, se sont regroupés à l’hôpital Mustapha d’Alger.
«Si nous avons appelé à tenir ce sit-in, c’est pour attirer l’attention des hautes autorités de l’Etat quant au malaise dans lequel nous poursuivons notre formation médicale», déclare un des protestataires. D’après ce jeune médecin, les raisons majeures de ce mouvement de colère sont en premier lieu la formation pédagogique en médecine qui s’avère incomplète et carrément obsolète. «Nous demandons une mise à jour des données pédagogiques durant les années de résidanat. En plus de la refonte de tout le système pédagogique, nous demandons l’abrogation de l’arrêté n°709 gelé après les protestations de 2011. Cet arrêté revient cette année en force pour nous soumettre à des examens sanctionnant la fin de chaque année», continue-t-il.
Sur la lancée, une autre jeune résidente en chirurgie générale explique que le véritable problème ne réside pas dans le fait de passer des examens, mais plutôt dans l’absence de support pédagogique, ce qui plonge ces jeunes médecins dans le flou total. «En plus, tout notre travail au sein de nos services ainsi que nos participations aux congrès et à la recherche scientifique ne sont pas comptabilisés, s’emporte-t-elle. Nous avons l’impression de revenir des années en arrière, au temps de notre externat, mais en l’absence de support et d’orientation pédagogiques».
Les résidents en colère veulent être évalués avec justesse selon des objectifs pédagogiques qui devraient être définis au début de l’année par les comités pédagogiques nationaux de chaque spécialité dans le cadre d’une stratégie d’enseignement prédéfinie. D’après ces jeunes protestataires, cette stratégie n’a jamais été élaborée et les résidents jamais mis au courant des objectifs qu’ils doivent atteindre pour passer cet examen à la fin de l’année. «Nos responsables ont omis d’appliquer une bonne partie de ce fameux arrêté, de nous assurer une véritable formation médicale actualisée et reconnue dans le monde et ne pensent qu’aux sanctions».
Par la même occasion, ils demandent la réactualisation des carnets de résidanat et leur adaptation à chaque spécialité. Le Syndicat national des médecins résidents algériens ne compte pas tenir des sit-in, mais prévoit de boycotter le fameux examen le sanctionnant. «C’est de notre formation que dépend la santé dans le pays. Tant que nos revendications ne sont pas prises en considération, nous ne brandirons pas le drapeau blanc», ont-ils conclu.
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Troisième semaine du procès EL Khalifa Bank : Des voyages gratuits pour des dirigeants d’entreprises publiques…
le 18.05.15 | 10h00
Lors des auditions des dirigeants des entreprises publiques ayant placé leur trésorerie à El Khalifa Bank, pour la perdre quelques temps plus tard, tous affirment avoir bénéficié de titres de voyage gratuits, réfutant tout lien entre ces avantages et le placement. Le représentant de la mutuelle de la Sûreté nationale, par exemple, a eu du mal à expliquer comment, après la signature d’une convention de réduction de 30% sur les prix des billets d’avion au profit des agents de la Sûreté nationale, il a obtenu la gratuité pour 25 cadres de la Sûreté nationale et les membres de leurs familles pendant une période indéterminée, aussi bien sur les lignes nationales qu’internationales.
Le tribunal criminel a entendu hier huit accusés, tous des cadres dirigeant des entreprises publiques, ayant perdu les fonds qu’ils avaient déposés à la banque Khalifa. Parmi eux, Belarbi Salah Hamdane, ancien responsable de la mutuelle de la police, mis à la retraite, il y a deux ans, en tant que contrôleur de la Sûreté nationale. Il commence par expliquer le contexte dans lequel l’argent des travailleurs de la Sûreté nationale a été placé à El Khalifa Bank. «Il y a eu une réunion du conseil d’administration de la mutuelle qui a adopté une résolution relative au placement des fonds, qui étaient dans des banques publiques, à des taux de 6%, jusqu’à 9% dans des banques privées.
Une commission a fait le tour des banques et elle a retenu El Khalifa Bank, pour ses taux très attractifs de 12 %», souligne-t-il. Il précise qu’en 2001, deux conventions ont été signées avec l’agence de Chéraga, dirigée par Omar Mir, pour le placement de 207 millions de dinars. «Quelque temps après, ajoute-t-il, Adda Foudad, alors président du comité de contrôle de la mutuelle, a parlé aux membres de la mutuelle, de l’agence de Hussein Dey qui accordait des taux compris entre 13% et 14%. Après négociations, deux autres conventions ont été signées entre Abdelmoumen Khalifa et Mokrani M’hand.
Le montant total des quatre conventions a atteint 257 millions de dinars. Nous avons récupéré 57 millions de dinars d’intérêt, mais pas le capital. J’entends ici des responsables dire qu’en 1999, 2000 et 2001, il y avait déjà des irrégularités. Il fallait alerter, parce qu’il y avait notre argent qui était en jeu. Légalement nos conventions ont bien été rédigées.» Le juge l’interroge sur la convention signée entre le défunt Ali Tounsi et Abdelmoumen Khalifa, en tant que PDG de Khalifa Airways, en disant que celle-ci portait «sur une réduction de 50% sur les billets d’avion sur les lignes du sud du pays, et 30% pour les vols intérieurs et internationaux.
Avec Air Algérie, nous avions une réduction de 25% mais pas pour le Sud». Le président : «Et la gratuité au profit de cette liste de 22 ou 25 cadres de la police ?» L’accusé : «En ma qualité de directeur central, j’ai appelé M. Nanouche, directeur général de Khalifa Airways, pour lui demander une gratuité au profit des cadres. Il m’a dit de faire la demande par écrit. Je l’ai faite avec l’accord du DGSN et par courrier portant l’en-tête de l’institution.» Le juge : «Ce sont des cartes de voyage pour les cadres et les membres de leurs familles pendant une période indéterminée. Est-ce normal ?» L’accusé : «Oui, mais cela s’est fait de la manière la plus transparente.
Au mois de mars 2001, la liste a été établie par moi-même et transmise à Khalifa Airways.» Le juge : «Vous êtes parti de 30% de réduction pour les policiers, pour arriver à la gratuité pour les cadres. Pourquoi ne pas avoir introduit la gratuité dans la convention signée entre Abdemoumen Khalifa et le DGSN ?» L’accusé : «Nous ne l’avions pas prévu. Cette gratuité, c’est moi qui l’ai demandée. Nous avions entendu parler de billets gratuits.» Le président du tribunal a du mal à comprendre cette gratuité, alors que le DGSN n’a pu obtenir qu’une réduction de 30% et l’accusé répond : «Cela entre dans le cadre du partenariat entre la DGSN et la compagnie aérienne.»
Le président appelle Abdelmoumen Khalifa, qui sursaute du fond du box, et se met à chercher sa veste. «Vous aviez déclaré la dernière fois qu’il n’ y avait pas de gratuité. Avez-vous entendu parler de cette gratuité dont parle l’accusé ?» demande le juge. Abdelmoumen Khalifa : «Nous avions une convention pour des réductions, je ne pense pas qu’il y avait des billets gratuits. Nous devions payer les taxes.» Me Ali Meziane, avocat d’El Khalifa Bank, insiste pour savoir si l’accusé a payé le billet qu’il a obtenu en tant que cadre de la DGSN. «Je crois que j’ai payé les taxes», dit-il.
Le procureur général l’interroge sur le choix des agences de Chéraga et de Hussein Dey, «là où il y a eu des malversations» alors que le siège de la mutuelle se trouve au centre-ville, à côté de l’agence de Didouche Mourad, et l’accusé déclare : «C’est le taux d’intérêt qu’elles accordaient qui nous a attirés.» Il affirme que l’assemblée générale de la mutuelle avait validé le retrait des fonds de la mutuelle de la BDL et leur placement à El Khalifa Bank Chéraga, puis à celle de Hussein Dey. Le procureur général revient sur Adda Foudad et demande à l’accusé si c’est lui qui a proposé l’agence de Hussein Dey. «Bien sûr que c’est lui, qui nous a conseillés, en nous disant qu’elle accordait un taux d’intérêt de 14% », dit-il.
L’accusé Smati Bahidj Farid, PDG de l’Entreprise nationale de l’agroalimentaire (ENAL), a été entendu sur le dépôt de 100,2 millions de dinars à El Khalifa Bank de Hussein Dey et d’El Harrach, qu’il n’a pas pu récupérer L’accusé commence par affirmer que les placements de la société étaient diversifiés : «Nous avions comme directives d’opter pour la banque qui offrait le meilleur taux. Plus de 50% de nos clients avaient un compte à la banque Khalifa.
De ce fait, nous avions des problèmes énormes pour faire passer la compensation. Nous avions besoin de notre trésorerie et de la décision d’ouvrir un compte courant à l’agence El Khalifa Bank de Hussein Dey a été prise. Cela nous a permis d’encaisser nos chèques dans un délai de 24 heures. Quelque temps après, les responsables de cette agence sont venus voir le directeur financier de l’entreprise.» Il explique qu’à l’époque, il n’y a eu aucun incident avec la banque, «puisque notre capital et les intérêts avaient été récupérés, déjà en 2003. Le dernier dépôt a été effectué en février 2003».
En ce qui concerne les garanties de la banque, l’accusé explique : «La fiabilité d’une entreprise ne peut être vérifiée que par l’obtention de ses 3 derniers bilans, certifiés par un commissaire aux comptes. Mais pour nous, la banque était sous le contrôle de la commission bancaire et de la Banque d’Algérie.» Le juge : «Mais ce n’était pas le cas.» Il l’interroge sur la carte du Centre de thalassothérapie de Sidi Fredj, dont il aurait bénéficié. L’accusé confirme et précise qu’elle lui a été remise par un employé du centre. Selon lui, il n’y avait aucun lien entre les placements et cette carte. Il affirme que l’hôtel en question fait partie du même holding, service duquel la société dépend. De ce fait, ajoute-t-il, les PDG du groupe avaient droit à la gratuité des soins dans le centre.
Le procureur général lui fait remarquer que la société en question a été liquidée, mais l’accusé tente d’expliquer les raisons qui sont, selon lui, liées aux gestionnaires qui lui avaient succédé, mais aussi aux événements qui ont secoué la Kabylie en 2001, etc. Bourahla Hamid lui succède à la barre. Il était directeur de l’exploitation de l’unité de boissons à El Harrach, faisant partie du Groupe boissons d’Algérie (GBA), de 1998 jusqu’en 2003, où il a été promu directeur général. Il est le seul cadre dirigeant poursuivi dans cette affaire, dont la société n’a pas perdu d’argent. Il explique que le placement à El Khalifa Bank a eu lieu en trois étapes, de septembre 1999 jusqu’en 2002, avec un taux d’intérêt de 11,5%. «Un premier montant de 50 millions de dinars, puis un autre de 20 millions de dinars et ensuite 150 millions de dinars.
Lorsque j’ai pris la direction générale, j’ai trouvé 100 millions de dinars en dépôt avec 11,5% et un crédit de 100 millions de dinars, octroyé par El Khalifa Bank avec un taux d’intérêt de 5,5%, et 34 millions de dinars, revenus des intérêts. En réalité nous n’avions rien perdu. Bien au contraire, nous avions une bonne trésorerie.» Le juge l’interroge sur la carte de thalassothérapie et l’accusé lance : «Je suis un grand amateur de sport. Toutes les salles de sport d’Alger, je les ai fréquentées et de ma vie je n’ai jamais bu, fumé ou pris de la chique. Je viens de boucler mes 68 ans, et le centre thalasso, je le connaissais avant El Khalifa Bank.»
Le président cite une longue liste de Bourahla comportant des noms de personnes qui auraient bénéficié de billets de voyage auprès de Khalifa Airways. L’accusé jure qu’il n’a aucun lien de parenté avec ces personnes. Le procureur général l’interroge sur la différence entre les taux d’intérêt accordés dans le cadre de crédit et dans le cadre des placements. «Moi-même je me suis posé cette question et j’ai trouvé ces taux bizarres. Mais je me suis dit que cette banque est agréée par l’Etat et qu’elle ne peut pas échapper au contrôle.»
«La Banque d’Algérie aurait dû nous alerter»
L’accusé cède sa place à Saïd Ammour, ancien PDG de l’Endimed, une société publique de distribution de médicaments. Il affirme avoir reçu une délégation d’El Khalifa Bank, son vice-président et le directeur de l’agence d’El Harrach, Aziz Djamel, qui lui a proposé des produits banquiers, comme les placements. «La société a commencé par ouvrir des comptes d’exploitation pour faciliter nos relations avec les clients, qui étaient tous domiciliés à El Khalifa Bank, précisant que l’entreprise n’avait pas procédé au retrait de nos placements à terme au CPA.
Nos pertes concernaient les chèques impayés, parce qu’El Khalifa Bank avait arrêté ses activités. Nous avons déposé une plainte parce que pour nous c’était grave», souligne l’accusé. Le juge l’interroge sur la carte de thalassothérapie, l’accusé répond : «Je n’étais même pas au courant. Un chauffeur du centre en question l’a déposée à mon secrétariat.
C’est ma secrétaire qui m’en a informé et je lui ai dit : ‘‘Donne-la à quelqu’un qui souffre de rhumatisme’’. Notre société était très rentable, nous avions un chiffre d’affaires de 10 milliards de dinars.» Interrogé sur le fait de n’avoir pas déposé les fonds de la société à El Khalifa Bank, il révèle qu’il avait de bonnes relations avec le CPA, et de plus la banque privée venait juste d’être créée. Le procureur général lui fait savoir que les comptes d’exploitation ont profité à El Khalifa Bank, et l’accusé lui précise que ses activités avec Khalifa étaient très marginales.
A une question de son avocate, Me Issaad, sur le placement à El Khalifa Bank, l’accusé déclare : «Il y a eu une résolution du conseil d’administration relative à la nécessité de placement à terme à El Khalifa Bank, et j’ai refusé de l’appliquer. J’avais peur du fait qu’elle était toute nouvelle sur le marché.» Safi Telli, ancien directeur général de l’Agence de développement social (ADS), explique qu’avant sa désignation en 2001, l’agence avait un crédit saoudien de 1,8 milliard de dinars, pour les microcrédits. «Elle a fait appel à toutes les banques pour l’aider à gérer.
Deux ont répondu, la BNA, qui était très chère, et El Khalifa Bank, qui a fait des propositions intéressantes. Le conseil d’orientation a validé cette offre, et la convention a été signée pour la gestion des microcrédits, et deux comptes d’exploitation ont été ouverts.» L’accusé dit avoir pris le train en marche, en août 2001. Il confirme qu’à aucun moment l’agence n’a placé ses fonds et qu’en 2008, le montant a été consommé à 80%.
Le blocage des concessionnaires auto
La fin du conflit !
le 18.05.15 | 10h00
Le gouvernement fait machine arrière par rapport au cahier des charges imposant des équipements de sécurité pour l’importation de véhicules neufs. Un arrêté ministériel publié dans le Journal officiel n°24 du 13 mai 2015 apporte des changements importants pour l’activité des concessionnaires : la suppression de l’obligation de doter les véhicules de l’ESP et des airbags latéraux cités au niveau de l’article 23 du cahier des charges, fixant les conditions et modalités d’exercice de l’activité de concessionnaires automobiles.
Cet arrêté modifie en effet le précédent arrêté ministériel (publié le 15 mars dernier) qui obligeait notamment les concessionnaires d’équiper leurs véhicules avec au moins quatre airbags. L’article 3 du nouvel arrêté ministériel souligne que «les points concernant le contrôle électronique de stabilité (ESC, ESB) et les deux airbags latéraux cités au niveau de l’article 23 du cahier des charges fixant les conditions et modalités d’exercice de l’activité des concessionnaires de véhicules automobiles, remorques et semi-remorques neufs (...) sont supprimés». Autrement dit, les véhicules neufs importés et équipés de deux airbags sont désormais autorisés.
De même pour ce qui est de l’ESC et de l’ESB qui ne sont plus exigés. L’autre modification est celle qui a trait aux véhicules bloqués depuis des semaines dans certains ports, car ne répondant pas au précédent cahier des charges, mais ayant fait l’objet de domiciliation bancaire avant sa publication. Le nouvel arrêté ministériel précise, dans son article 2, en effet que «les véhicules neufs dont les opérations d’importation ont fait l’objet d’une domiciliation bancaire avant le 15 avril, ne sont pas concernés par les dispositions de l’article 23 du cahier des charges prévues à l’article 3 ci-dessous». Ce qui permettra ainsi, au grand soulagement des concessionnaires automobiles, de débloquer la situation de milliers de véhicules en souffrance dans les ports d’Algérie. Les concessionnaires pourront ainsi écouler, dans les prochains jours, leurs stocks.
Dès son application le 23 mars dernier, l’arrêté ministériel fixant le cahier des charges relatif aux conditions d’exercice de l’activité de concessionnaire de véhicule avait causé beaucoup de dommage aux prestataires. Au point où ils avaient demandé l’arbitrage du gouvernement. L’Association des concessionnaires automobiles, l’AC2A, avait même jugé «irréalistes» certaines dispositions liées aux équipements de sécurité.
Entre temps, après la signature le 23 mars de l’arrêté et sa publication, certains concessionnaires avaient domicilié massivement des opérations d’importation de véhicules pour contourner les nouvelles normes de sécurité. Ce qui a fait réagir le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui avait adressé une note aux banques pour suspendre les domiciliations bancaires au profit des concessionnaires. Dans cette note, envoyée le 23 avril au ministre des Finances et au gouverneur de la Banque d’Algérie, M. Sellal s’est insurgé contre des concessionnaires «voulant contourner la nouvelle réglementation» qui fixe les conditions d’exercice du métier de distributeur automobile.
«Il a été porté à la connaissance du Premier ministre que dans le cadre de la mise en œuvre du dispositif réglementaire régissant l’activité de concessionnaire de véhicules neufs, certains concessionnaires, filiales de constructeurs étrangers, avec la complicité de banques étrangères privées, ont procédé à des domiciliations bancaires d’importation durant la période allant du 23 mars au 9 avril 2015, de volumes de véhicules sans rapport avec la moyenne enregistrée pour la même période de 2014 évaluée à 613 millions d’euros», écrit M. Sellal dans sa note. Mais voilà trois semaines après cette offensive du Premier ministre, à la lecture de l’article 2 du nouvel arrêté, le gouvernement semble céder aux concessionnaires, ceux notamment ayant opéré des domiciliations massives. Les concessionnaires ont eu finalement gain de cause !
Rabah Beldjenna
Avoirs de Chakib Khelil et Farid Bedjaoui en Suisse
L’Algérie n’a engagé aucune procédure à titre préventif
le 18.05.15 | 10h00
Ses avoirs se chiffrant en dizaines de millions d’euros, mis à l’abri dans cinq comptes qu’il détient — dont un avec son épouse — sur le territoire suisse, Chakib Khelil est toujours libre d’en jouir et d’en disposer.
«Toujours», car une année a passé depuis que les juges du Ministère public de la Confédération (MPC) eurent décidé et ordonné la remise à leurs homologues algériens des moyens de preuves se rapportant à ces 5 comptes et plus de 5 mois après le rejet du recours qu’il a introduit auprès de la cour des plaintes du tribunal pénal fédéral, où il s’était opposé à ladite décision, aucune procédure n’a été engagée aux fins de blocage des avoirs de l’ancien ministre de l’Energie.
Ce que confirment, du moins, le MPC ainsi que le Ministère public genevois (MP-GE), les deux autorités auxquelles l’Office fédéral de la justice (OFJ) a confié l’exécution de l’entraide judiciaire requise par l’Algérie.
Contactée, la porte-parole du MPC, Walburga Bur, a indiqué dans une déclaration à El Watan Economie que son ministère est effectivement «en charge de l’exécution d’une demande d’entraide algérienne dans ce contexte de faits. Cette demande se fondait notamment sur l’accord en matière d’entraide entre la Suisse et l’Algérie du 3 juin 2006».
Sans donner d’informations plus détaillées sur le contenu des documents bancaires relatifs aux avoirs de M. Khelil saisis et remis à notre pays, «en raison du secret de l’instruction», explique-t-elle.
La responsable a souligné que différents moyens de preuves ont déjà été adressés à l’Algérie et confirmé dans ce cadre qu’«aucune mesure de blocage de biens n’a été ordonnée». Pourtant, est-il utile de le rappeler, dans son communiqué du 12 août 2013 inhérent à l’affaire Sonatrach 2, le procureur général de la Cour d’Alger, Belkacem Zeghmati, tout en saluant «la coopération absolue» de la justice suisse, avait déclaré que cette dernière «avait accepté de geler et de saisir les avoirs d’un inculpé algérien dans le cadre de la procédure de récupération, par l’Algérie, de ces avoirs issus de la corruption».
Quelle serait donc l’autorité helvétique qu’aurait saisie la justice algérienne aux fins de blocage et de récupération des avoirs issus de la corruption ? Car, également interrogé par nos soins à ce sujet, Folco Galli, porte-parole de l’OFJ — première autorité à recevoir et à examiner la conformité des demandes d’entraide et de coopération judiciaire entre Etats — n’y a fait aucune allusion, se contentant d’affirmer : «Le 21 octobre 2012, les autorités judiciaires algériennes ont adressé à la Suisse une demande d’entraide judiciaire qui a été complétée en 2013.
Notre office a délégué l’exécution de la demande au Ministère public genevois et en partie au Ministère public de la Confédération.» Et, tout en nous invitant à nous référer à la copie du récent arrêt du Tribunal pénal fédéral — 14 janvier 2015 — qu’il nous a adressé «pour plus de détails» sur l’entraide en matière de moyens de preuves sur les comptes bancaires détenus dans la Confédération par MM. Khelil et Bedjaoui, le patron du service presse de l’OFJ nous a, outre le MPC, orientés vers le Ministère public de Genève (MP-GE).
Aussitôt saisi, Vincent Derouand, le directeur de la communication du pouvoir judiciaire (République et Canton de Genève) a été formel : «Vérifications faites, aucune procédure n’est en cours auprès du Ministère public genevois» lorsque nous lui avions demandé si d’éventuelles procédures avaient déjà été engagées, toujours dans le cadre de l’entraide, pour le blocage préventif et le gel et la restitution par la Suisse à l’Algérie d’avoirs suspects en lien avec l’affaire Sonatrach.
D’un côté, en août 2013, le procureur général d’Alger se réjouit du fait que la Suisse ait consenti au gel et à la saisie des avoirs, issus de la corruption, de l’un des inculpés algériens dans le cadre de la procédure de récupération, par l’Algérie, de ces avoirs. Ce qui suppose la transmission aux Suisses d’une demande préalable dans ce sens.
D’un autre côté, en mai 2015, les MPC et MP-GE assurent, par le biais de leurs porte-parole respectifs, qu’aucune procédure ni mesure de blocage, encore moins de confiscation ou de rapatriement de biens n’a été ordonnée ni n’est en cours.
Curieux ! Et c’est le moins que l’on puisse dire, car la législation helvétique en termes relatifs est claire : la restitution des avoirs de potentats comporte plusieurs étapes, dont les principales consistent en : «le blocage préventif des valeurs patrimoniales suspectes à titre conservatoire, l’échange de moyens de preuves avec l’Etat d’où proviennent ces dernières, l’exécution d’un jugement rendu dans l’Etat d’origine ordonnant la confiscation de certaines valeurs patrimoniales au vu des résultats des enquêtes pénales, et enfin la restitution des avoirs en cause», énumère la Direction du Droit international public (DDIP) du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
Le DFAE, faut-il le souligner, est l’un des acteurs-clés dans l’entraide en matière de procédures de blocage, confiscation et restitution des avoirs d’origine illicite, hébergés par la place financière de la Confédération. «Par sa décision du 22 mai 2013, le Conseil fédéral l’a chargé d’élaborer une stratégie globale en collaboration avec les autorités fédérales concernées en y associant également les autorités cantonales compétentes dans la perspective de développer et de perfectionner le dispositif, en place depuis 1986, visant à bloquer les avoirs de potentats, respectivement à les restituer aux Etats d’origine», précise la DDIP.
C’est justement parce qu’il a, lui aussi, son mot à dire dans les procédures internationales et pratiques s’y rapportant, au niveau diplomatique, que nous avons pris attache avec le DFAE. Mais, c’était peine perdue. «Pour des raisons de compétences», nous a-t-on dit, notre demande d’information a été transférée à l’OFJ. Cette omerta suisse, quelle lecture en font les juristes algériens ? «Les enquêtes sur la corruption, gel d’avoirs ou autres relèvent certes des attributions des autorités judiciaires.
Les lenteurs qui caractérisent ces enquêtes peuvent s’expliquer par le caractère transnational de ces infractions et la nature complexe des procédures, ainsi que par les difficultés à réunir des preuves suffisantes.
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A deux journées de la fin du championnat de Ligue 1 : Bousculade en bas du tableau
le 18.05.15 | 10h00
Excepté le leader, l’ES Sétif, aucune équipe...
Les choses ne se sont pas décantées à l’issue de la 28e journée du championnat de Ligue 1.
En dehors du fait que l’ESS s’est encore rapprochée du titre et que le NAHD, grâce à sa victoire arrachée à El Harrach, souffle un peu en s’éloignant de la zone de relégation, c’est toujours la bousculade au niveau du podium et du bas du tableau. Les deux prochaines journées vont sûrement être très disputées.
D’autant plus qu’il y a une dizaine d’équipes qui sont concernées par la relégation. Il faut savoir que 6 points seulement séparent le 14e (3e relégable) du podium. C’est dire que la lutte pour le maintien sera acharnée. Le Nasria a donc réalisé une bonne affaire, durant cette 28e journée, en allant s’imposer à El Harrach (2-1). Le NAHD est désormais 10e avec 36 points, mais à un point seulement de la zone de relégation. Il fait partie d’un groupe de cinq clubs qui comptabilisent le même nombre de points, à savoir le MCA, le NAHD, la JSK, la JSS et le RCA.
L’USMA et l’ASMO, avec 38 points chacun, sont également concernés par la relégation, puisqu’ils ne sont qu’à 3 points de la zone rouge, occupée, rappelons-le, par le MCEE (14e) et l’ASO (15e), avec 35 points chacun ainsi que l’USMBA (16e) dernier au classement avec 33 points. Ainsi, la 29e journée offrira aux amoureux du ballon rond quelques chocs entre relégables. On peut citer ASO-NAHD ; JSS-USMBA ou même ASMO-USMA. D’autres empoignades, comme MCA-MCO, MOB -MCEE, CRB-RCA ou JSK-USMH sont également intéressantes puisqu’elles mettront aux prises des relégables avec des équipes jouant pour le podium ou même le titre si jamais l’ESS enchaîne deux faux pas.
A propos justement du haut du tableau, l’Entente est bien partie pour terminer championne. A quatre points de leurs trois poursuivants, MOB, MCO et CRB, les Sétifiens n’ont besoin que de trois points sur les deux matchs restants. Mais le champion d’Afrique devra faire attention. Il affrontera chez lui le CSC avant de se déplacer à Oran pour jouer contre le MCO. Ce dernier, ainsi que les deux autres «dauphins» sont aux aguets.
En somme, à deux journées de la fin du championnat, les choses semblent indécises, tant en haut qu’en bas du tableau. Aucune concession ne sera faite lors de ces deux prochaines et dernières journées. Abdelghani Aïchoun
Abdelghani Aïchoun
Marché de l’automobile Les concessionnaires font plier le gouvernement
Deux mois seulement après sa promulgation dans le Journal officiel, l’arrêté fixant le cahier des charges relatif à l’activité automobile en Algérie connaît déjà une première modification. Le ministère de l’Industrie vient de publier un autre arrêté dans l’édition n°24 du JO datée du 13 mai courant et qui apporte un changement significatif concernant les équipements de sécurité exigés sur les véhicules importés.
Le secrétaire général du RND devra rendre le tablier incessamment, peut-être avant même la tenue de la session ordinaire du conseil national du parti, prévue le 10 juin. Suite...
Dix ministres quittent le gouvernement Sellal 4 Des départs prévisibles, d’autres étonnants
Une femme et 8 hommes Qui sont les nouveaux membres du gouvernement ?
L’opposition et le changement du gouvernement Une simple «diversion»
Prévu et reporté à plusieurs reprises, le remaniement ministériel annoncé jeudi dernier n’aura finalement été, en rien, différent de celui opéré dans l’urgence, le 5 mai 2014. Tout comme en 2014, on s’attendait à un gouvernement «politique» pour n’avoir à découvrir qu’un exécutif encore plus technocrate !
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) Si les partants, à une ou deux exceptions près, étaient quasiment de notoriété publique depuis des mois, à l’image de Youcef Yousfi, Mohamed Tahmi, Fatma-Zohra Derdouri, Dalila Boudjemaâ, Yamina Zerhouni , Nadia Labidi, Nourredine Necib en plus du «cas Belaïz», ce seront les nouvelles nominations qui se révéleront surprenantes. Abdelmalek Sellal avait, en effet, demandé à remanier profondément son cabinet, il y a plusieurs mois de cela. Face à une situation politique, économique, sécuritaire, sociale et diplomatique de plus en plus compliquée, l’homme se retrouvait, souvent, contraint de tout faire seul, ou presque. Avec très peu de ministres d’envergure, c'est-à-dire «politiques», il sera en plus confronté, après la présidentielle, à un autre problème : gérer un conflit permanent avec son numéro deux au gouvernement, le ministre d’Etat et ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, un proche de Abdelaziz Bouteflika. Certes, depuis jeudi, il s’est débarrassé de ce lourd problème, Belaïz quittant le gouvernement pour une nouvelle fonction, celle de conseiller spécial du président de la République, avec le titre de ministre d’Etat, soit le tout dernier poste qu’occupait Abdelaziz Belkhadem avant son éviction, en août 2014. Mais en revanche, Sellal aura certainement et très vite à devoir faire face à une nouvelle situation conflictuelle au sein de son nouveau gouvernement. Elle aura comme arène le ministère des Affaires étrangères. Dans ce département hyper-stratégique, l’on aura désormais … deux ministres ! A côté de Ramtane Lamamra, qui garde son portefeuille de ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, promu au rang de ministre plein, chargé des Affaires maghrébines et africaines, son ancien secteur mais auquel on a rajouté «la coopération internationale». Ce cas des affaires étrangères à deux têtes ne peut qu’engendrer une guerre des prérogatives entre les deux ailes du ministère et les deux ministres en même temps qu’il atteste du caractère «précipité» de ce remaniement. C’est d’autant plus vrai que, au moins, quatre situations vécues jeudi renforcent cette thèse. Dalila Boudjemaâ était en pleine visite de travail à Béjaïa comme ministre de l’Environnement lorsqu’on lui apprit qu’elle ne l’était plus ! Son ex-collègue du tourisme, Yamina Zerhouni, quant à elle, présidait, dans l’après-midi de jeudi, la cérémonie d’ouverture du Salon international du tourisme. La veille, dans la soirée, elle était l’invitée de l’émission politique phare de l’ENTV pour parler pendant une heure du secteur ! Aussi, Azzedine Mihoubi, nommé nouveau ministre de la Culture, se trouvait jeudi aux Emirats arabes unis qu’il avait rejoints en sa qualité de président du Haut-Conseil à la langue arabe. Autres «anomalies» à relever dans le communiqué de la présidence annonçant ce remaniement, les promotions respectives de Ahmed Noui, le secrétaire général du gouvernement et du directeur de cabinet du Premier ministre, Mustapha Karim Rahiel au rang de ministres, tandis que n’y figurent plus ni Ahmed Ouyahia, pourtant toujours ministre d’Etat, directeur de cabinet de la présidence, ni Tayeb Belaïz, le nouveau ministre d’Etat conseiller spécial du Président. Ce dernier fera même l’objet d’un autre «communiqué», sans doute pour rattraper une omission. Autant d’éléments qui confortent l’explication que nous fournit une source sûre : «Il ne s’agit pas du grand remaniement attendu mais tout juste d’un lifting. De quoi faire baisser la pression de ces derniers jours avec toutes les affaires qui accablent le gouvernement. Le vrai remaniement, et il sera politique, aura lieu après la révision de la Constitution.» Effectivement, et au plan politique, les partis au gouvernement ont tous gardé leurs quotas sans le moindre changement. Ainsi, Amara Benyounès représentera toujours le MPA au ministère du Commerce, Amar Ghoul, du TAJ, quitte le département des transports pour celui de l’aménagement du territoire, du tourisme et de l’artisanat. Quant aux deux grands partis de la majorité, c’est toujours le RND qui «domine» avec Abdesselam Bouchouareb à l’industrie, Mohamed Mebarki à la formation professionnelle, Azzeddine Mihoubi qui compense le départ de Youcef Yousfi et, bien sûr, Ahmed Ouyahia … Pour le FLN, il compte comme représentant Tayeb Louh et Abdelkader Messahel, en plus de Tahar Khaoua qui «compense», lui, le départ de Mahi Khellil. A noter, par ailleurs, le grand retour de Abdelkader Ouali, l’ex-homme fort du ministère de l’Intérieur rappelé comme ministre des Travaux publics après une traversée du désert de près de deux ans. De même que les deux «seuls» regroupements, à savoir le ministère de la Jeunesse et des Sports qui sera conduit par Abdelkader Khomri et celui des Ressources en eau et de l’Environnement, confié à Abdelwahab Nouri. K. A.
Dix ministres quittent le gouvernement Sellal 4 Des départs prévisibles, d’autres étonnants Annoncé par les médias depuis quelques mois, c’est finalement jeudi dernier que le Président Bouteflika a procédé au remaniement ministériel de l’équipe que dirige Abdelmalek Sellal, le 14e depuis son retour aux affaires en 1999. La nouvelle équipe de Sellal a vu le départ de 10 ministres.
Tayeb Bélaïz : une promotion ou une voie de garage ? L’ex-ministre de l’Intérieur, depuis jeudi dernier, ministre d’Etat, conseiller spécial du Président Bouteflika, fidèle parmi les fidèles, a été donné partant pour des raisons de santé. Toutefois, sa gestion (mauvaise pour certains) du dossier relative à la crise de Ghardaïa a été également évoquée comme l’un des facteurs ayant poussé le président Bouteflika à le dégommer de ce poste ministériel de souveraineté. L’autre facteur mis en avant depuis des semaines par la presse nationale est que les relations entre Tayeb Belaïz et le patron de la DGSN, Abdelghani Hamel, et parfois avec le Premier ministre Sellal s’étaient sérieusement détériorées suite à des mouvements de contestation qui ont touché ce secteur, notamment le mouvement des policiers qui ont bravé l’interdit en tenant un rassemblement devant la présidence de la République.
Youcef Yousfi : un départ dans une conjoncture exceptionnelle Le départ de Youcef Yousfi de la tête du ministère de l’Energie pourrait être une surprise pour certains. Une surprise, compte tenu de la confiance qu’il aurait eue de la part du Président Bouteflika (certaines indiscrétions l’avaient même annoncé comme le mieux placé à remplacer Abdelmalek Sellal à la tête du gouvernement). Une chose est sûre, ce qu’il faut retenir est que le passage du désormais ex-ministre de l’Energie dans ce secteur névralgique, ce sein nourricier national, n’est pas de tout repos. Il a eu à diriger ce département ministériel dans une conjoncture marquée par les scandales de corruption au sein de Sonatrach, puis la baisse des prix du pétrole et enfin les protestations contre l’exploitation du gaz de schiste dans le sud du pays.
Il est parmi les remerciés : la CAN-2017 a achevé Tahmi Le départ du ministre des Sports, Mohamed Tahmi, et la fusion des deux ministères de la Jeunesse et des Sports attribué à Abdelkader Khomri ont été l’un des faits marquants de ce remaniement. Même si les informations concernant le «sacrifice» de Tahmi remontaient déjà à quelques mois. L’échec de lobbying algérien dans le dossier de candidature à la CAN-2017 a été la goutte qui a fait déborder le vase. Le phénomène de violence dans les stades qui prend des proportions alarmantes, illustré d’ailleurs par la mort du Camerounais Albert Ebossé suite à un projectile lancé depuis les tribunes du stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou, est à l’origine du départ de Tahmi.
Mohamed Djellab : une année «à blanc» au gouvernement A la tête du ministère de souveraineté, Mohamed Djellab n’a pas «marqué» son passage à la tête du département des Finances. Au-delà du passage «traditionnel» aux deux Chambres du Parlement à la faveur de la présentation de la loi de finances, le désormais ex-ministre des Finances est passé presque «inaperçu», hormis ses explications «forcées», à maintes reprises, sur l’unification de l’impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS), ce qui a provoqué l’ire des producteurs.
Nadia Labidi : Louisa Hanoune y est-elle pour quelque chose ? Accusée, depuis quelques semaines, par le Parti des travailleurs (PT) de trafic d’influence, Nadia Labidi a été remerciée à la faveur de ce présent remaniement. La désormais ex-ministre de la Culture semble être lâchée de toutes parts. Une question de pose : si c’est Mme Labidi ira au bout de son action de justice contre Louisa Hanoune ? Attendant pour voir.
Hocine Necib : le désormais ex-ministre des Ressources en eau Hocine Necib quitte le gouvernement avec une fausse note : son nom a été éclaboussé par un scandale lié au détournement de terres agricoles au profit de son fils et son frère, même si ce dernier a démenti en affirmant que les terres ont été obtenues sans aucune intervention ministérielle... Même si aucun scandale ou «affaire» concernant directement sa gestion du secteur n’est survenu, cet ancien cadre des travaux publics a été sacrifié.
Zohra Derdouri : la femme la plus puissante en Algérie quitte le gouvernement Cadre du secteur des TIC, présidente de l’ARPT avant de devenir ministre du secteur, Mme Zohra Derdouri, classée par le très sérieux magazine d’affaires américain Forbes comme la femme la plus puissante en Algérie, a quitté le gouvernement Sellal 4 depuis jeudi dernier. Même si aucun scandale apparent n’a affecté son secteur, celle qui a eu la tête de Benhamadi n’a pas tenu, elle aussi, longtemps.
Nouria Zerhouni, la première femme wali en Algérie, remerciée Première femme wali en Algérie, Mme Nouria-Amina Zerhouni avait rejoint l’équipe gouvernementale de Sellal, il y a plus d’une année, pour diriger le département du tourisme. Avant de devenir ministre du Tourisme, Mme Zerhouni a fait toute sa carrière au sein de l’administration.
Dalila Boudjemaâ : Mme «environnement» quitte le gouvernement Mme Dalila Boudjemaâ fait partie du lot de femmes-ministres ayant été remerciées. Très active notamment sur le sujet de la propreté et de la protection de l’environnement, Mme Boudjemaâ aura, certainement, à regret de ne pas pouvoir participer à la prochaine rencontre mondiale sur le changement climatique qui se tiendra le mois de novembre prochain à Paris. L’annonce de son limogeage, jeudi dernier, au moment de sa visite dans la wilaya de Béjaïa l’a visiblement outrée, à tel point qu’elle a écourté son agenda, sans la moindre explication.
Khalil Mahi : un ministre FLN remercié Khalil Mahi, président de la commission finance et budget à l’Assemblée nationale populaire (APN) avant de devenir ministre chargé des Relations avec le Parlement, figure parmi les ministres remerciés du gouvernement Sellal 4. Salah B.
Une femme et 8 hommes Qui sont les nouveaux membres du gouvernement ? Une femme, Iman Houda Feraoun, et huit hommes (Abderrahmane Benkhalfa, Salah Khebri, Abdelkader Ouali, Boudjemaâ Talai, Tahar Hadjar, Azzedine Mihoubi, Tahar Khaoua et Mustapha Karim Rahiel) font leur entrée au gouvernement Abdelmalek Sellal. Aux profils universitaires, technocratiques et intellectuels affirmés, originaires de plusieurs régions du pays, les nouveaux membres de l’exécutif n’ont jamais exercé, sauf dans le cas du ministre de la Culture Azzedine Mihoubi, de responsabilité ministérielle. Leur désignation survient dans le contexte national marqué notamment par la baisse des revenus pétroliers, les affaires de corruption qui minent les secteurs de l’énergie et des travaux publics et par plusieurs polémiques. Les nouveaux désignés aux TIC, finances, énergie, travaux publics, transports, enseignement supérieur et recherche scientifique, culture, relations avec le Parlement et directeur de cabinet) pourront-ils mieux faire que leurs prédécesseurs ? Leur désignation contribuera-t-elle à booster le développement des secteurs qui leur ont été confiés ? Cherif Bennaceur
Abderrahmane Benkhalfa aux finances Un technicien à la tête du ministère des Finances. Analyste financier et économique, Abderrahmane Benkhalfa succède à Mohamed Djellab au poste de premier argentier du pays. Originaire de Tiaret où il est né en 1959, le nouveau ministre des Finances est un diplômé en sciences de gestion (obtenu à Grenoble). Ayant exercé au sein d’une banque publique, Abderrahmane Benkhalfa a occupé les fonctions de porte-parole et délégué général de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (Abef) durant la décade 2000 et jusqu’en janvier 2013. Exerçant par la suite un rôle de consultant et d’analyste, Abderrahmane Benkhalfa s’exprimera à maintes reprises, dans les médias ou lors de séminaires et conférences, de manière libre et souvent à contrecourant de la réserve dont il se prévalait et de la conduite gouvernementale de la chose économique. Une liberté de propos et des avis clairs sur la gestion des finances et des dépenses publiques, la valeur de la monnaie nationale, le commerce extérieur ainsi que la gestion de l’impact de la baisse des prix du pétrole et autres problématiques économiques actuelles qui risquent d’être incompatibles avec la nouvelle fonction ministérielle.
Salah Khebri à l’énergie Un expert des questions pétrolières remplace Youcef Yousfi à la tête du ministère de l’Energie. Universitaire, détenteur d’un impressionnant curriculum-vitae, Salah Khebri est un spécialiste des hydrocarbures, de l’économie pétrolière, notamment. Ancien cadre de la compagnie nationale Sonatrach, il avait enseigné au sein de l’Institut national des hydrocarbures et de la chimie (INHC) avant de prendre, dès 2006, la direction de l’Institut algérien du pétrole (IAP), transformé par la suite en groupe, jusqu’en 2011. La désignation de cet universitaire et expert pétrolier s’inscrit, ce faisant, dans une conjoncture énergétique assez difficile, marquée par une chute des cours de l’or noir, la baisse des revenus d’exportations des hydrocarbures, l’accroissement des besoins en énergie et carburants, l’engagement assez contraint et controversé des projets de développement de Sonatrach, notamment dans le domaine de la valorisation des gaz de schiste. Mais aussi dans le contexte des diverses affaires de corruption et malversations financières, en cours de traitement judiciaire pour certaines, et dont les répercussions ont été assez difficiles à gérer du temps de Youcef Yousfi.
Abdelkader Ouali aux travaux publics Un haut cadre de l’administration aux travaux publics. Abdelkader Ouali, âgé de 61 ans et licencié en droit, remplace Abdelkader Kadi à la tête de ce département névralgique. Coordinateur de la campagne électorale du président de la République en mars-avril 2014 et désigné à la direction du cabinet du Premier ministre en mai 2014, Abdelkader Ouali avait exercé les fonctions de secrétaire général du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales entre 2005 et 2013. Auparavant, ce juriste et spécialiste des questions administratives avait exercé la fonction de wali de Batna entre 2003 et 2005, de Tizi-Ouzou de 1999 à 2003, après avoir occupé le même poste à Tlemcen et Alger. La désignation de cet administrateur et juriste aux travaux publics s’inscrit dans le contexte où la poursuite des projets de développement des infrastructures notamment routières et autoroutières s’avère contrainte, ralentie et sujette à controverse, notamment dans le cas de l’autoroute Est-Ouest dont la réalisation a pâti de suspicions de corruption et malversations.
Boudjemaâ Talai aux transports Un opérateur économique à la tête du ministère des Transports. Né à El-Tarf en 1952, ingénieur d’Etat en génie civil, Boudjemaâ Talai a exercé la fonction de président du groupe industriel public sidérurgie et métallurgie Imetal depuis la fin février dernier. Il dirigeait auparavant le groupe public Batimetal après avoir exercé, durant les décades 1980 et 1990, plusieurs fonctions techniques, opérationnelles et managériales au sein de plusieurs entreprises publiques du secteur de la sidérurgie et de la construction, notamment. La désignation de ce gestionnaire au portefeuille des transports survient dans une conjoncture particulièrement marquée par des actions de protestations cycliques des travailleurs des secteurs aérien et ferroviaire notamment, les difficultés multiples de la compagnie aérienne Air Algérie, la controverse sur l’ouverture de l’espace aérien à l’investissement privé …
Tahar Hadjar à l’enseignement supérieur Recteur de l’Université d’Alger depuis plusieurs années, Tahar Hadjar a été promu à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Réputé pour ses avis tranchés sur la gestion universitaire et le développement de l’enseignement supérieur, le remplaçant de Mohamed Mebarki vient de défrayer la chronique suite à une affaire de tenue vestimentaire. Jugeant sa robe trop courte, un agent de sécurité de la Faculté de droit de Saïd-Hamdine avait failli empêcher une candidate de passer un examen d’aptitude professionnelle. Une affaire que l’ex-recteur avait qualifiée de «banale», soutenant clairement l’attitude de l’agent de sécurité, et qui soulève des questionnements sur la prégnance du conservatisme au sein de l’institution universitaire.
Azzedine Mihoubi à la culture Président du Haut-Conseil de la langue arabe depuis quelques mois, Azzedine Mihoubi remplace Nadia Labidi au portefeuille de la culture. Natif de Msila en 1959, Azzedine Mihoubi avait dirigé la Bibliothèque nationale, après avoir exercé comme secrétaire d’Etat à la communication. Ecrivain, homme de lettres, le nouveau ministre de la Culture bénéficie d’une certaine réputation au niveau des instances régionales. Sa désignation survient dans le contexte du lancement, assez controversé, de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe», et de la polémique qui oppose son prédécesseur à la secrétaire générale du Parti des travailleurs.
Mustapha Karim Rahiel ministre directeur de cabinet du Premier ministre Originaire de Beni-Saf où il est né voilà 53 ans, Mustapha Karim Rahiel a été désigné ministre directeur de cabinet du Premier ministre. Directeur de cabinet du Premier ministre depuis juin 2014, Mustapha Rahiel avait exercé plusieurs fonctions en tant qu’administrateur, chef de cabinet dans les ministères de la Santé et des Travaux publics, secrétaire général du ministère des Travaux publics et, par la suite, du ministère des Ressources en eau, président du directoire de la SGP travaux énergétiques. Mustapha Rahiel a également exercé la fonction de directeur de l’administration générale de la SSPA/USM d’Alger, dirigée par le patron du groupe ETRHB.
Tahar Khaoua aux relations avec le Parlement Militant du Front de libération nationale (FLN), président de son groupe parlementaire à l’Assemblée populaire nationale, Tahar Khaoua est le nouveau ministre des Relations avec le Parlement. Originaire de Batna où il est né voilà plus de 47 ans, diplômé en sciences politiques et juridiques, avocat et enseignant, le nouveau ministre des Relations avec le Parlement avait exercé la fonction de président de la commission finances et budget de l’APN lors de la mandature 2002-2007.
Iman Houda Feraoun aux TIC Elle a à son actif une quarantaine de publications universitaires. Iman Houda Feraoun est la nouvelle ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la Communication. Directrice générale de l’Agence thématique de recherche en sciences et technologies (ATRST, ex-Agence nationale de développement de la recherche universitaire) depuis 2011, réputée pour son «patriotisme scientifique», la nouvelle ministre est originaire de Sidi-Bel-Abbès, où elle est née en 1979. Universitaire, diplômée en physique des sols et détentrice de plusieurs titres nationaux et étrangers, elle a été également enseignante et chercheur à l’Université de Tlemcen avant de diriger l’ATRST et de siéger au sein d’autres commissions scientifiques. C. B.
L’OPPOSITION ET LE CHANGEMENT DU GOUVERNEMENT Une simple «diversion» Le changement du gouvernement intervenu jeudi dernier n’a pas, comme attendu, suscité les réactions de la classe politique. Des réactions qui, comme le veut la tradition, s’inscrivent en droite ligne du fossé séparant les partis du pouvoir et ceux de l’opposition. «Replâtrage au moment où le pays s’enfonce dans l’absurde» pour l’ex-chef du gouvernement Ali Benflis, «un jeu de chaises musicales dans le même collège qui a miné le destin de la nation», pour le RCD. Ceci au moment où cet énième remaniement de l’exécutif est technique pour le président de Jil Jadid, et «relève d’une solution intime au pouvoir qui essaie d’occuper l’opinion publique», aux yeux du patron de l’UFDS, Noureddine Bahbouh. En fait, une similaire appréciation déclinée sous des expressions distinctes qui fait que ce changement, dans l’air depuis des semaines, ne fera que creuser davantage le fossé séparant le pouvoir et l’opposition. M. Kebci
Ali Benflis, promoteur du parti Avant-Garde des libertés en cours de constitution : «Le régime politique en place s'enfonce dans l'absurde. Il improvise des replâtrages alors que l'ensemble du pays est dans une impasse politique, économique et sociale. Les remaniements ministériels auxquels il procède ont atteint un tel degré d'insignifiance politique qu'il est difficile de les astreindre à quelque lecture politique que ce soit. Ces remaniements se suivent, se ressemblent, n'ont pas de sens et il serait bien ardu de leur en donner un. Pour tous ceux qui savent qu'une vacance du pouvoir existe bel et bien au sommet de l'Etat, les premières questions qui se posent sont celles de savoir de qui procède ce remaniement. Qui l'a décidé ? Qui a jugé de son opportunité ? Et quels objectifs politiques ou autres lui assigne-t-on ? Dans le même sens et à un moment où s'amplifie et dégénère une véritable crise de régime, il est particulièrement malaisé de voir en quoi ce remaniement, si peu expressif politiquement mais si lourd de silence quant aux motivations réelles de ses auteurs, peut atténuer ou contenir les effets ravageurs de cette crise de régime. Et enfin la question la plus essentielle : à quoi peut bien servir le remaniement d'un gouvernement qui ne gouverne pas ? En effet, si l'on exclut un Conseil ministériel restreint et une réunion protocolaire de signature de la loi de finances, le Conseil des ministres ne s'est pas réuni depuis près d'une année, jour pour jour. Certains ministres partants n'ont jamais pris part à un Conseil des ministres tenu en bonne et due forme. Au total, nous avons affaire à une gestion pathétique des affaires de l'Etat. Mais cette gestion n'est pas que pathétique ; elle est aussi aventureuse, inconsidérée et porteuse de périls qu'il importe de ne sous-estimer en aucun cas.»
Atmane Mazouz, chargé de la communication au RCD : «Encore une fois, des reclassements et un jeu de chaises musicales dans le même collège qui a miné le destin de la nation. Nous sommes face à une gouvernance qui a atteint ses limites. Ce remaniement attribué au chef de l’Etat porte dans ses gènes l’échec et le blocage. Il confirme le statu quo et intervient à un moment où le gouvernement est éclaboussé par une série de scandales de corruption et de grands déballages sur les errements de nombreux ministres de l’actuel gouvernement. Ce gouvernement qui, certainement, est le fruit d’une lutte à couteaux tirés, est comme les précédents : une association de prédateurs dévouée aux ordres du clan. Cette manière de faire ne fera pas oublier la panne et l’impasse totale dont souffre le pays. Le traitement du malaise que vivent les Algériens ne peut se satisfaire de replâtrages et de promesses souvent non tenues. L’Algérie est dans un bourbier et ce n’est pas le défilé de ministres incompétents détachés de la réalité algérienne qui pourra changer quoi que ce soit. Les Algériens sont à la recherche d’un vrai changement et ne peuvent se contenter de fausses solutions en jouant sur l’usure et la manœuvre.»
Noureddine Bahbouh, secrétaire général de l’UFDS : «C’est une solution intime au pouvoir qui essaie d’occuper l’opinion publique et les médias à travers ce remaniement où il y a de sérieux problèmes posés au niveau de la société. Au moment où les Algériens sont préoccupés par les grands dossiers de la corruption, les soucis économiques intimement liés à la chute des cours du pétrole, on essaie de remplacer X par Y, tel par tel autre avec, en sus, la restructuration de ministères. C’est une gestion à la hussarde et une improvisation totale des affaires de l’Etat. C’est une petite réponse à ceux qui croient à un gouvernement d’union nationale et ceux qui réclamaient que le gouvernement devait leur revenir au nom de leur majorité au Parlement. Aussi, le pouvoir, par cet énième remaniement gouvernemental, confirme qu’il ne reconnaît ni les partis qui lui sont acquis ni ceux de l’opposition.»
Soufiane Djillali, président de Jil Jadid : «Ce remaniement du gouvernement n’est que technique avec comme objectif de dénouer certains conflits entre ministres et d’éviter des polémiques qui commençaient à se développer entre quelque-uns d’entre eux. Cela permet de donner à voir un semblant de changement en prévision de traverser l’été en toute quiétude. Cependant, ce changement ne répond à aucun projet de réformes. Il n’est pas politique puisqu’il n’intègre pas des partis politiques ni n’est porteur d’un message pour l’avenir. C’est juste un ajustement pour faciliter la tâche au Premier ministre et gagner un peu de temps.» Propos recueillis par M. K.
LE PRÉSIDENT DU RCD LE PRÉDIT Sellal remplacerait Bensalah à la tête du Sénat Au RCD, on inscrit le remaniement du gouvernement intervenu jeudi dernier dans le sillage d’un ensemble de scénarios ayant tous un seul et unique objectif : maintenir le système en place. Et le président du parti qui s’exprimait, hier, à l’ouverture des travaux des assises des jeunes militants, de faire part d’une option. En effet, outre la révision de la Constitution juste pour introduire d’autres mécanismes qui leur permettent de maintenir le système en place comme ils l’ont fait une fois de plus lors de l’amendement de 2008, il y a une autre piste sur laquelle on travaillerait sérieusement au sein du sérail. Il s’agit, selon Mohcine Belabbas, de «retirer l’actuel président du RND de la présidence du Sénat pour lui substituer l’actuel Premier ministre à l’occasion du renouvellement du tiers des membres du Conseil de la nation». Sans trop s’y étaler, le président du RCD inscrit cette démarche dans le sillage «des reclassements et de l’alternance entre les mêmes responsables sans que quiconque parmi eux ne pense qu’il est temps de laisser la place à la nouvelle génération». Et de faire remarquer que les premiers dirigeants des plus importantes institutions de l'Etat sont tous des personnes âgées : 78 ans pour le chef de l’Etat, 74 ans pour le président du Conseil de la nation, 74 ans pour le président de l'Assemblée populaire nationale, 75 ans pour le vice-ministre de la Défense». Cela, poursuivra-t-il, «se produit dans un pays où plus de 70% de sa population sont des jeunes». Belabbas estimera, par ailleurs, que le mal originel de la crise dans laquelle le pays se débat trouve son explication dans le «détournement de la volonté populaire» et «l’entêtement de la vieille garde du régime à s’agripper au pouvoir et à refuser l’alternance, y compris au profit des cadres de leur propre famille politique». Pour lui, le dépassement de cette crise passe nécessairement par «l’alternance au pouvoir et l’abandon des vieilles recettes de recyclage des décideurs qui ne renoncent pas à essayer encore et encore à s’imposer par la répression, la corruption et les fraudes électorales». Le président du RCD qualifiera, par ailleurs, les dossiers de corruption de «parodies de procès où les verdicts à annoncer sont déjà arrêtés dans des deals qui sauvegardent les intérêts des différents bénéficiaires au détriment, comme toujours, des intérêts de l’Etat». Et de parler d’opération d’instrumentalisation éhontée de la justice qui, poursuivra-t-il, «démontre à elle seule le mépris du pouvoir envers son peuple». M. K.
Menasra : «Ne peuvent expliquer le pourquoi de ce remaniement ministériel que ceux qui l’ont initié» Rencontré en marge de la réunion qu’il a tenue, vendredi, en milieu de matinée, réunion à laquelle ont pris part les membres des bureaux exécutifs des wilayas de Mostaganem, Relizane, Chlef et Aïn Defla du «Front pour le changement», parti qu’il préside, Abdelmadjid Menasra évalue le récent remaniement ministériel et se pose une foule de questions. «Nous ne comprenons pas et le peuple non plus les motivations politiques qui ont prévalu à ce remaniement et aucune des hypothèses émises, confrontée à la logique, n’apporte de réponse convaincante.» Partant de là, le chef du FC s’interroge : «Des ministres nommés seulement depuis une année, qui n’ont même pas eu le temps de rentrer dans leurs dossiers, ont été soit démis de leurs fonction ou ont hérité de nouveaux portefeuilles… Est-ce des promotions ou des punitions ? Dans les deux cas, pourquoi ? Sur quelles bases objectives d’évaluation.» Menasra trouve que la notion de rajeunissement du gouvernement n’a pas été respectée puisque, dit-il, des ministres sont là depuis une décennie, voire plus, et des jeunes sont exclus. Evoquant la présence féminine dans le nouveau gouvernement, il constate qu’elle a été réduite alors que, déclare-t-il, l’ouverture du champ politique à la femme a été un cheval de bataille dans certaines campagnes électorales. Karim O.
De son vrai nom Riley B. King, la légende du Blues BB King est décédée la nuit dernière des suites d'un diabète de type II, à 89 ans. Il y a un mois, il avait été hospitalisé à Las Vegas.
[Mis à jour le 15 mai 2015 à 8h57] BB King est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi à Las Vegas à l'âge de 89 ans (6h40 heure de Paris). "Il est mort paisiblement, dans son sommeil" a indiqué son avocat Brent Bryson à l'agence Associated Press. Figurant parmi les meilleurs guitaristes de Blues de tous les temps, BB King souffrait d'un diabète de type II. Cette maladie, qu'il avait contractée il y a une vingtaine d'années, l'avait contraint à se faire hospitaliser il y a quelques semaines, le 7 avril dernier.
Très affaibli depuis des mois, il apparaissait encore sur scène, mais avait dû se mettre au repos forcé après un récent concert à Chicago. Ce soir-là, une inquiétante déshydratation, due à sa maladie, avait poussé ses médecins à stopper ses activités musicales. Sa tournée 2014 avait été annulée en raison de son état de fatigue, après près de 70 concerts donnés en quelques mois. En 2009, BB King avait reçu son 15e Grammy Award pour son dernier album, "One Kind Favor".