ASSASSINAT DE ALI TOUNSI

 
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Dilem du Samedi 27 FĂ©vrier 2010 | Vu 7889 fois 
LE RADAR
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Comble du comble, un producteur Ă©gyptien de galas et concerts, bien connu sur la place Ă  Paris, s’apprĂȘte Ă  organiser une grande fĂȘte pour, tenez-vous bien, cĂ©lĂ©brer les Verts


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La dynamique Association des anciens Ă©lĂšves des lycĂ©es Mohamed-KĂ©rouani et Malika-GaĂŻd de la ville de SĂ©tif, oĂč ont Ă©tĂ© scolarisĂ©s plusieurs personnalitĂ©s du pays


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L’Association du Moyen-Orient organise le 26 mars prochain, en collaboration avec UK Trade & Investment, une confĂ©rence sur les opportunitĂ©s d’affaires  au Maghreb.


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La FĂ©dĂ©ration algĂ©rienne de cyclisme, qui n’en a pas encore fini avec l’Union cycliste internationale (UCI)


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Dans la nouvelle organisation de l’entreprise AlgĂ©rie Poste, promulguĂ©e par arrĂȘtĂ© ministĂ©riel datĂ© du 21 janvier 2010, les huit Directions territoriales de la Poste (DTP) ont disparu de l’organigramme


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 La ministre française de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche, et tĂȘte de liste de la majoritĂ© prĂ©sidentielle pour les Ă©lections rĂ©gionales en Île de France


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Alors que l’augmentation annuelle de 5%, dĂ©cidĂ©e Ă  partir de mai 2009, a Ă©tĂ© appliquĂ©e en septembre, plus de 500 retraitĂ©s de la wilaya d’Oum El-Bouaghi

 

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ASSASSINAT DE ALI TOUNSI
Un crime et des versions
Par : Nissa Hammadi
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Le directeur gĂ©nĂ©ral de la sĂ»retĂ© nationale, Ali Tounsi, est assassinĂ© dans son propre bureau. Les hauts cadres de la police, prĂ©sents hier Ă  la cĂ©rĂ©monie de recueillement, avouent ĂȘtre consternĂ©s par un tel scĂ©nario.
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Actualité (Samedi 27 Février 2010)

ASSASSINAT DE ALI TOUNSI
Un crime et des versions
Par : Nissa Hammadi
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Le directeur gĂ©nĂ©ral de la sĂ»retĂ© nationale, Ali Tounsi, est assassinĂ© dans son propre bureau. Les hauts cadres de la police, prĂ©sents hier Ă  la cĂ©rĂ©monie de recueillement, avouent ĂȘtre consternĂ©s par un tel scĂ©nario.

Ali Tounsi, lui-mĂȘme, ne pouvait imaginer une telle possibilitĂ©. Lui, qui a actionnĂ© de son plein grĂ© le bouton d’ouverture de la porte blindĂ©e de son cabinet — celle-ci ne s’ouvrant que de l’intĂ©rieur — pour recevoir celui qui va, quelques minutes plus tard, lui ĂŽter la vie. Selon la version officielle rapportĂ©e dans le communiquĂ© du ministĂšre de l’intĂ©rieur et des collectivitĂ©s locales, “le dĂ©cĂšs de M. Ali Tounsi est survenu Ă  10h45, lors d’une sĂ©ance de travail au cours de laquelle un cadre de la police, apparemment pris d’une crise de dĂ©mence, a utilisĂ© son arme et blessĂ© mortellement le colonel Ali Tounsi, aprĂšs quoi il a retournĂ© l’arme contre lui se blessant gravement”. Le ministĂšre de l’intĂ©rieur ne donne pas le motif de cet acte et prĂ©fĂšre laisser l’enquĂȘte le dĂ©terminer ultĂ©rieurement. En parlant de “crise de dĂ©mence”, le ministĂšre de l’intĂ©rieur semble Ă©carter d’emblĂ©e la thĂšse de l’acte prĂ©mĂ©ditĂ©.
En attendant, plusieurs versions s’affrontent. Il y a d’abord celle du plus haut niveau de la hiĂ©rarchie de la police, selon laquelle, une rĂ©union Ă©tait prĂ©vue, ce jour-lĂ  sur le programme 2010-2014 de la division hĂ©liportĂ©e, dont l’assassin du DGSN, Oultache ChoaĂŻb y Ă©tait le chef. La mission de cette division Ă©tait d’assurer la surveillance et la rĂ©gulation du trafic routier, la recherche et la poursuite de personnes et vĂ©hicules suspects et Ă©galement la couverture aĂ©rienne des manifestations et des Ă©vĂšnements grĂące aux hĂ©licoptĂšres Ă©quipĂ©s de camĂ©ras.
Alors que les diffĂ©rents cadres centraux se dirigeaient vers la salle de rĂ©unions, ce dernier s’est isolĂ© un moment avec le dĂ©funt Ali Tounsi dans son bureau. Personne ne connaĂźt la teneur de l’entretien qu’ils ont eu, mais on suppose que le coup de colĂšre d’Oultache ChoaĂŻb Ă©tait motivĂ© par des informations faisant Ă©tat de son implication dans des transactions douteuses lors de passation de contrats avec des fournisseurs de piĂšces de rechange et de matĂ©riel informatique.
L’inspection gĂ©nĂ©rale de la police a, selon notre source, enquĂȘtĂ©, effectivement, rĂ©cemment sur la division hĂ©liportĂ©e. Mais Ă  ce niveau, on ne confirme pas la prise de mesures administratives Ă  l’encontre de son chef, qui devait, ce jour-lĂ , prĂ©senter le plan de modernisation de son dĂ©partement. ChoaĂŻb Oultache aurait pris en otage, un moment, le DGSN avant de lui tirer dessus. Selon des sources, le mis en cause aurait tentĂ© de sortir, arme Ă  la main, avant de se retrancher Ă  nouveau dans le cabinet de Ali Tounsi et tenter de se donner la mort. “Nous l’avons trouvĂ© assis sur une chaise, le ventre en sang.” D’autres affirment que c’est la garde rapprochĂ©e du DGSN qui, en entendant des coups de feu, a opĂ©rĂ© un forcing par la fenĂȘtre, ce qui explique l’échange de tirs rapportĂ© par des tĂ©moins prĂ©sents sur les lieux. Le DGSN Ă©tait dĂ©jĂ  mort, quand il est arrivĂ© Ă  la clinique de la sĂ»retĂ© nationale Les glycines. La vĂ©ritĂ© exacte sur les circonstances de ce drame, personne ne la connaĂźt. Les cadres de la police s’étonnent, toutefois, d’apprendre qu’un cadre central de la police s’apprĂȘtait Ă  aller en rĂ©union en possession d’une arme. “Ce n’est pas un fait habituel. Durant les sĂ©ances de travail, les cadres centraux ne portent gĂ©nĂ©ralement pas sur eux une arme.” Depuis les attentats kamikazes Ă  Alger, mĂȘme le simple visiteur doit laisser son portable Ă  la rĂ©ception. Simple nĂ©gligence ou abus de confiance ? Cadre de l’armĂ©e en retraite, C. Oultache a Ă©tĂ© ramenĂ© et incorporĂ© par Ali Tounsi dans la police. “C’était son ami”, affirme l’entourage du DGSN. “Mais Ali Tounsi n’était pas un naĂŻf, comment a-t-il pu se laisser se surprendre ainsi ?” s’interroge-t-on.
Cinq balles ont mis fin Ă  un parcours de quinze ans de Ali Tounsi, Ă  la tĂȘte de la sĂ»retĂ© nationale, consacrĂ© Ă  la modernisation de ses diffĂ©rentes unitĂ©s, Ă  la formation des cadres, Ă  la lutte antiterroriste et Ă  un combat acharnĂ© contre la corruption et les malversations dans les rangs de la police. InterrogĂ© par France 24 sur la longĂ©vitĂ© de Ali Tounsi Ă  ce poste, l’ancien patron de la DST, Yves Bonnet, rĂ©plique qu’“il a largement dĂ©passĂ© l’ñge de la retraite et donc s’il a Ă©tĂ© maintenu, c’est qu’il Ă©tait important, sinon utile”, dans l’échiquier sĂ©curitaire.

Editorial (Samedi 27 FĂ©vrier 2010)

Invraisemblable
Par : Salim Tamani
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L’assassinat de Ali Tounsi ne restera pas sans suite. Les enquĂȘtes diligentĂ©es par les services de sĂ©curitĂ© rendront certainement leurs rĂ©sultats dans les prochains jours. Il y va de la crĂ©dibilitĂ© de l’État. En attendant, les spĂ©culations vont bon train.

C’est quand mĂȘme invraisemblable que le directeur gĂ©nĂ©ral de la sĂ»retĂ© nationale soit assassinĂ© dans son propre bureau. Le fait est d’une extrĂȘme gravitĂ©. C’est le moins qu’on puisse dire mĂȘme si dans l’état actuel des choses, il serait encore trop tĂŽt pour tirer des conclusions et s’aventurer dans le jeu des hypothĂšses, aussi invraisemblables les unes que les autres, pour conclure Ă  la fameuse mais dangereuse thĂ©orie du complot chĂšre Ă  certains cercles politiques en AlgĂ©rie.
L’assassinat de Ali Tounsi ne restera pas sans suite. Les enquĂȘtes diligentĂ©es par les services de sĂ©curitĂ© rendront certainement leurs rĂ©sultats dans les prochains jours. Il y va de la crĂ©dibilitĂ© de l’État. En attendant, les spĂ©culations vont bon train. Si l’on ignore encore le mobile du crime, une premiĂšre version parmi tant d’autres, qui semble visiblement tenir la route, serait la lutte contre la corruption dĂšs lors que l’assassin serait sous le coup d’une enquĂȘte interne sur la passation de marchĂ©s pour l’acquisition de matĂ©riel pour le compte de la DGSN.
Mais rien ne justifie le crime. Et cet assassinat pose encore une fois la question du malaise dont souffre la SĂ»retĂ© nationale ces derniĂšres annĂ©es. Il est vrai que le corps de la police a Ă©tĂ© sur les premiĂšres lignes de feu dans la lutte contre le terrorisme islamiste. Et le dĂ©funt Tounsi avait lui-mĂȘme rĂ©vĂ©lĂ© que prĂšs de 12 000 policiers, ayant vĂ©cu la pĂ©riode noire, avaient subi des traumatismes psychologiques. C’est dire que la situation est beaucoup plus complexe qu’on ne la perçoit Ă  premiĂšre vue et qu’il n’est donc pas permis de s’aventurer dans des pistes qui risquent de mener nulle part.
Restera maintenant la succession qui certainement donnera lieu Ă  des tractations. Mais au-delĂ , il s’agira pour le prochain DGSN de relever les dĂ©fis qui concernent d’abord l’institution elle-mĂȘme afin de continuer ses missions institutionnelles de sauvegarde de la RĂ©publique, la lutte contre le terrorisme, la bataille contre la corruption et la grande criminalitĂ©, deux phĂ©nomĂšnes qui ont pris d’inquiĂ©tantes proportions ces derniĂšres annĂ©es.



27/02/2010
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