Augmentation du SNMG en septembre 2006--retraite révision annuelle.
Le secrétaire général de la FNTR, Abdelmadjid Azzi, a accusé le ministère du Travail et la CNR de “marginaliser” la population retraitée. Des milliers de retraités, plus de 2 000 selon la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR), ont occupé hier matin, et pendant plus d’une heure, le parking et les escaliers situés à l’extérieur de la Maison du peuple Abdelhak-Benhamouda, à Alger. Ils ont scandé des slogans exprimant leurs préoccupations et leur détresse : “Respect et dignité pour le retraité” ; “Préservez le pouvoir d’achat des retraités” ; “à bas la hogra (injustice)”, “Les lois de la République doivent être appliquées”, etc. Le secrétaire général de la FNTR, entouré des cadres fédéraux, de l’ancien patron de l’UGTA, Demène Debbih Abdallah, et de l’ex-SG de la Fédération des cheminots, M. Misraoui, a rappelé les raisons d’un rassemblement suivi “massivement” à l’échelle du territoire national. À savoir “la marginalisation” de la population retraitée par “l’adminisration”, c’est-à-dire le ministère du Travail et de la Sécurité sociale et la Caisse nationale de retraite (CNR). Abdelmadjid Azzi a ainsi rappelé les revendications essentielles portant sur l’application intégrale des mesures présidentielles (relèvement des petites pensions des travailleurs retraités à 10 000 DA) et la revalorisation annuelle des retraites conformément à la loi en vigueur, ainsi que l’exonération de l’IRG qui “est appliquée au retraité, alors que la pension vient des cotisations”. “Nous ne devons pas oublier que les retraités d’aujourd’hui sont ceux-là mêmes qui ont libéré le pays (du joug colonial) et participé à sa construction”, a souligné avec force le numéro un de la FNTR, non sans omettre de féliciter les manifestants et leur “mobilisation organisée”. Hafida Ameyar
Lors du sit-in, beaucoup de retraités ont tenu à apporter leur témoignage sur “les difficultés quotidiennes”, “la cherté de la vie”, mais aussi sur “la politique économique et sociale”, et ses “aspects discriminatoires envers les franges fragiles de la population”, dont celle des retraités. Certains, brandissant les carnets de retraite, qui affichent des pensions de moins de 6 000 ou de 7 000 DA, ont décrit avec force détails les limites actuelles de leur pouvoir d’achat, établissant la relation avec “l’augmentation des prix” des produits de consommation et des charges locatives, avec “une famille à charge”, dont les besoins ne cessent de croître. Parmi les retraités “grévistes”, les plus mécontents, on a dénombré ceux ayant exercé dans des entreprises publiques, devenues déficitaires et qui ont fermé leur porte. Selon eux, l’État doit protéger les titulaires des retraites proportionnelles et sans condition, d’autant que le premier magistrat du pays “a fini par comprendre leurs conditions en demandant de relever les retraites à un million”, et parce qu’“il y a de l’argent dans les caisses du Trésor public”.
Pour ce qui est du conflit récent opposant la FNTR au ministère du Travail, les nombreux manifestants ont riposté : “C’est une affaire entre le ministère et les retraités, car la fédération est là pour nous représenter et porter nos revendications légitimes.”
D’aucuns ont même demandé “le départ” de Tayeb Louh. En fin de matinée, M. Azzi n’a pas caché sa satisfaction devant “la réponse manifeste” des retraités qui continuaient d’affluer vers la Centrale syndicale UGTA, et pour les autres régions du pays vers les agences de wilaya de la CNR. “Ils sont plus de 4 000 retraités à Tizi Ouzou et Annaba, plus de 3 000 à Souk-Ahras, plus de 500 à Constantine, plus d’un millier à Tissemsilt… Les retraités ont répondu à l’appel de la fédération”, a déclaré le responsable fédéral au cours d’un point de presse, rappelant fièrement que plus de 300 000 pensionnés sont déjà adhérents à la FTNR et qui “paient leurs cotisations régulièrement”.
Interrogé sur l’absence remarquée du leader de l’UGTA au rassemblement d’hier, ainsi que celle des autres membres de la direction nationale, M. Azzi a répondu : “Pourquoi les encombrer puisqu’ils approuvent notre travail de toutes les façons ? Le syndicat n’est pas une administration, chaque fédération est qualifiée pour prendre des décisions, dans le cadre de l’UGTA.” Il a cependant noté que “seul un secrétaire national a essayé de perturber et de bloquer notre mouvement, en téléphonant à certaines unions de wilaya”, mais sans citer de nom. M. Azzi a en outre qualifié le silence du ministre du Travail de “mépris des retraités”, en déplorant “le piétinement de la loi par l’administration”. “L’intention du président de la république est noble. Il n’a pas admis qu’un travailleur retraité touche moins de 10 000 DA. On a dénaturé l’intention du président. Ce qui est grave”, a-t-il indiqué. Abdelmadjid Azzi signe et persiste : “le travail de l’administration a abouti à une application anarchique des décisions du président Bouteflika et de la loi de finances complémentaire 2006.” À cela s’ajoutent la revalorisation annuelle des pensions qui “attend depuis le mois de mai la signature de l’arrêté du ministre de tutelle”, ainsi que le maintien de l’IRG, “alors que la retraite n’est pas un salaire mais une prestation sociale”, reposant sur la solidarité entre actifs et retraités.
Le SG de la FNTR a du mal à interpréter toutes ces anomalies, y compris la dernière sortie de Tayeb Louh, accusant des membres de la fédération de colporter des mensonges au sujet de l’application des mesures éditées en juin 2006 par le chef de l’État : “La loi de finances complémentaire dans son article 29 est claire. Il n’y a pas d’autres interprétations à donner puisque cela concerne le régime des salaires. L’application n’a pas été faite de façon sérieuse.”
Pour M. Azzi, le problème n’a rien de personnel du moment que sa structure “ne fait que reprendre les doléances et les revendications des retraités”. Ce qui est en revanche sûr pour lui, c’est “la poursuite de l’action de protestation jusqu’à la satisfaction de nos droits”. La démonstration de force de la FNTR et de la population retraitée doit-elle être interprétée comme une manière d’interpeller directement le premier magistrat du pays ? Certainement, même si M. Azzi a préféré répondre : “Nous avons confiance, nous attendons une réponse à nos revendications légitimes…”
SALAIRES
Le Snmg augmentera en septembre
08 juillet 2006 - Page : 6
L'article 87 bis de la loi 90-11 relative aux relations de travail ne sera pas abrogé. Des négociations entre le gouvernement et l'Ugta sont en cours afin d'arriver à une solution «qui arrangerait les deux parties». C'est ce qu'a déclaré le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens, M.Sidi Saïd lors d'une conférence de presse tenue au ministère du Travail.
Les dispositions restrictives énoncées par l'article 87 bis ont fait que les différentes revalorisations du Snmg n'ont eu aucune incidence positive sur les salaires du plus grand nombre de travailleurs. «L'article en question a été rédigé dans une phase particulière de l'histoire du pays», a-t-il reconnu. Allusion sans doute aux injonctions du Fonds monétaire international, qui «dirigeait», à travers les accords signés avec l'Algérie l'économie nationale durant les années 90.
Pour M.Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, «l'article en question n'a jamais constitué une entrave», affirmant qu'il ne faut pas focaliser sur ce point, qui sera traité dans le cadre des réformes engagées dans le secteur. Louh qui a donc tranché le débat sur l'article 87 bis, a néanmoins souligné que le Snmg constitue l'un des trois dossiers qui seront débattus lors de la tripartite programmée pour le mois de septembre.
Quel impact aura cette énième annonce sur la grille des salaires avec le maintien de l'article 87 bis? Ugta et gouvernement se sont mis d'accord «sur la codification de la définition du Snmg».Cette dernière se fera dans le cadre du nouveau code du travail qui sera probablement soumis au Parlement durant la session d'automne. Notons que le Snmg est arrêté à 10.000 DA.
A l'heure actuelle un consensus s'est donc forgé entre les deux parties autour de cet épineux dossier.
L'Ugta qui avait, dans un premier temps, demandé l'abrogation de l'article litigieux, a fait marche arrière et a adopté les arguments du gouvernement, lequel a estimé qu'une telle mesure aura de lourdes conséquences financières, autant sur le budget de l'Etat que sur l'outil de production.
Achira MAMMERI
La révision annuelle des retraites tranchée avant la fin de l'année
Tayeb Louh a tenu également à apporter un éclairage sur la prime de retraite et d'invalidité ramenée à 10.000 dinars et qui concerne pas moins de 900.000 retraités. Il fera savoir à ce sujet que pour les invalides, les concernés sont ceux appartenant à la 2e et 3e catégories qui n'occupent plus leurs postes en raison d'accidents de travail ou de maladies professionnelles. Quant à la création d'une caisse nationale d'épargne des retraités, M.Louh notera que cela constituera une garantie contre les déséquilibres financiers qui risquent de toucher les institutions de retraités et que cette caisse sera subventionnée par une partie allant de 0,5 à 1% de la fiscalité pétrolière. Le ministre rassurera qu'une décision déterminant cette somme sera prise dans les prochains jours alors que la revalorisation annuelle des primes de retraite est actuellement en concertation au sein du conseil d'administration de la CNR qui tranchera avant la fin de l'année en cours.
Pour l'avenir des négociations, le ministre rappellera que le principe de la tenue d'une tripartite en septembre est arrêté et que les dossiers du SNMG, du pacte économique et social et celui des conventions de branches seront abordés lors de cette rencontre afin de mettre en place un plan de travail avec les partenaires sociaux et économiques.
L'autre point important abordé par Tayeb Louh concerne l'avenir des contractuels dans la Fonction publique. Le ministre tranquillisera les 300.000 contractuels en rappelant que le projet de loi relatif à la Fonction publique "ne mettra pas au chômage les contractuels du secteur et ils ne seront pas touchés par la compression". Il indiquera que la nouvelle loi, qui sera présentée au prochain Conseil des ministres, à travers son article (23) "préserve tous les postes de la fonction publique" et que ces dispositions "maintiennent les avantages et les acquis des fonctionnaires".
Abondant dans ce sujet, le premier responsable de la Centrale syndicale affirmera que "sans le démantèlement de l'actuelle grille de salaires et la réflexion sur un nouveau système d'évaluation, il n'est pas sûr que la sédentarisation des fonctionnaires soit possible et que l'encadrement qui fait défaut actuellement soit garanti ". M.Sidi Saïd mettra en exergue l'énorme déficit enregistré dans l'encadrement en indiquant que "19 % seulement des 1,5 million de fonctionnaires assurent l'encadrement" et qu'en raison de la loi promulguée en 1996 pour éviter l'hémorragie des compressions et qui permet au fonctionnaire capitalisant 32 années de travail de prendre sa retraite, pas moins de "180 000 cadres ont déserté le secteur public".
Interpellé sur la révision de l'article 87 bis qui porte sur la définition du SNMG, Tayeb Louh se demandera si une telle révision sera plus bénéfique pour le fonctionnaire et dira qu'il n'y a actuellement aucune raison pour aller vers l'amendement de cet article. Il argumentera par le fait que la loi en vigueur stipule que toutes les indemnités seront inclues dans les primes de retraite, mais n'écartera pas totalement la nécessité d'un travail de réflexion sur le sujet afin de faire fondre quelques autres indemnités dans les retraites. De son côté, Abdelmadjid Sidi Saïd soutiendra que cet article est toujours soumis au débat et cela jusqu'à ce que l'armature du code du travail soit achevée et que le SNMG soit entièrement défini.