AVEU D'IMPUISSANCE de l'ETAT '(roi)

 

LE MINISTRE DU COMMERCE À LA VEILLE DU RAMADHAN
«Je ne peux pas contrôler les prix»
Ahmed MESBAH
  - Mercredi 11 Août 2010 - Page : 3

Le consommateur entre les griffes des spéculateurs
Y. BOUGHERIRA
Le marché de gros de Hatatba est distant de 30 km du marché de détail. C’est suffisant pour que les prix triplent.

L’affirmation est de Mustapha Benbada, ministre du Commerce: «Il est impossible de contrôler tout, car le nombre de commerçants est supérieur à celui des contrôleurs.»
Hormis cette confession, le responsable du département du commerce qui effectuait hier une visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Tipasa, s’est distingué par un grand nombre de promesses. Elles s’articulent autour de l’organisation du secteur rongé par l’anarchie et l’informel, miroir de l’économie nationale. «Je ne peux pas prévoir une baisse des prix des fruits et légumes durant le Ramadhan», a t-il encore dit.
La situation inquiétante que vit le marché des fruits et légumes a été vérifiée lors de la visite du ministre. Il était accompagné du wali de Tipasa et de responsables du secteur. Au marché de gros de Hatatba, première escale de la délégation, la mercuriale des prix est à la portée de tout le monde. La pomme de terre est affichée entre 25 et 28 DA, la tomate et la courgette sont cédées à 20 DA, contre 4 DA seulement pour les carottes, alors que le citron et l’oignon affichent respectivement 55 et 15 DA. Le piment quant à lui ne dépassait pas la barre des 25 DA. Mais, la grande surprise fut celle des prix affichés au marché de détail de Hadjout. Tous les prix ont presque doublé, pourtant une distance ne dépassant pas les trente kilomètres sépare les deux marchés. 45 DA pour la pomme de terre, 30 DA pour la tomate, alors que la courgette et la carotte qui se vendaient à 4 DA en gros, sont cédées à 50 DA. Le prix du piment a presque triplé, il frôle la barre des 60 DA. Lors d’un point de presse improvisé au siège de la wilaya de Tipasa à l’issue de sa visite, M.Benbada s’est contenté de déclarer que «les prix sont raisonnables au marché de gros alors que rien n’explique leur flambée au marché de détail». Cependant, le ministre promet que «l’approvisionnement en produits agricoles ne fera pas défaut durant le Ramadhan».
En se rendant au centre commercial de Hadjout en construction, un projet qui a mobilisé plusieurs milliards de dinars, le ministre à exprimé son souhait de voir d’autres wilayas et localités suivre cet exemple. «Nous encourageons des initiatives pareilles et nous souhaitons que les collectivités locales s’impliquent davantage dans l’organisation des marchés», a-t-il ajouté. Selon lui, ces espaces vont contribuer d’une manière efficace à faciliter la mission des contrôleurs. Ces derniers verront leur nombre augmenter crescendo, puisque, à croire les promesses, du ministre, 1500 cadres universitaires seront recrutés chaque année, à partir de 2011 jusqu’en 2014. S’agissant toujours du contrôle des prix et de la qualité, le responsable du commerce a annoncé qu’un «organe national de construction et de gestion des marché de gros est en cours d’installation, pour lequel le gouvernement a débloqué une somme de 10 milliards de DA». Invité à donner des chiffres concernant les interventions et infractions enregistrées sur le terrain, Benbada s’est tourné vers un cadre de son département, lequel a fait savoir qu’une moyenne de 1 million d’interventions est enregistrée chaque année. Durant les trois dernières années, 190.000 infractions ont été signalées, alors que pour le premier semestre de l’année en cours, 600.000 interventions ont été enregistrées pour 90.000 infractions signalées. Répondant à une question relative au commerce informel, notamment celui des trottoirs, qui salit l’environnement de nos villes, le ministre a donné une réponse des plus surprenantes et inattendue.
«C’est une maladie qui guette l’économie nationale, mais j’estime qu’il est préférable pour ces jeunes d’activer dans ce commerce que de s’orienter vers des fléaux sociaux», a-t-il justifié. Il rectifie le tir en estimant que «la priorité est à la lutte contre la commercialisation des produits qui représentent un danger pour le consommateur». Selon lui, «quelqu’un qui vend illégalement des chemises n’est pas comparable à celui qui vend des produits périssables». Enfin, le ministre du Commerce a déclaré qu’un laboratoire national d’essais sera construit au niveau de la ville de Sidi Abdallah à Alger, investissement qui coûtera 1,3 milliard de dinars.

 



11/08/2010
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