BACHIR ROUIS À ÉTÉ INHUMÉ HIER À MÉDÉA

BACHIR ROUIS À ÉTÉ INHUMÉ HIER À MÉDÉA

Un grand patriote nous quitte

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Un moudjahid au service de la patrie
Un moudjahid au service de la patrie

Le moudjahid et ancien ministre de l'Information, Bachir Rouis, décédé mercredi, à l'âge de 71 ans, a été inhumé, hier, au cimetière Baba Ali de Médéa.
Des membres du gouvernement, des personnalités politiques, des compagnons d'armes du défunt, des représentants des médias nationaux, des intellectuels, les membres de la famille du défunt ainsi que de nombreux citoyens ont assisté à l'enterrement.
Dans une oraison funèbre, un ancien compagnon du défunt a relevé les «grandes qualités humaines et les hautes valeurs morales» de Bachir Rouis tout en rappelant son parcours militant exemplaire, son engagement, dès l'âge de 17 ans, pour la cause nationale. Il a également rappelé l'implication du défunt, après l'Indépendance, à l'effort de construction du pays et à la consolidation de ses acquis, en sa qualité, respectivement, de ministre des Postes et Télécommunications et de ministre de l'Information.
Dans la matinée, un dernier hommage a été rendu au défunt, dont la dépouille a été exposée dans la cour du siège de l'APC de Médéa pour permettre aux citoyens de dire adieu à ce valeureux moudjahid qui avait déserté les bancs du lycée Bencheneb, suite à l'appel du 19 mars 1956, pour rallier les rangs de l' Armée de libération nationale
Déjà, lors de son rapatriement, jeudi à l'aéroport international Houari-Boumediene, une émouvante cérémonie de recueillement a été organisée à l'aéroport international lors de laquelle un hommage appuyé a été rendu au défunt et à son parcours de moudjahid puis de haut commis de l'Etat.
«C'était un homme affable, un homme d'une grande dimension et un patriote comme on aimerait en connaître, un patriote qui est resté jusqu'à la fin de sa vie fidèle aux idéaux de la Révolution de Novembre 1954», a résumé le ministre de la Communication, Nacer Mehal, en marge de la cérémonie.
Du haut responsable, grand Moudjahid au grand homme qu'il était, aucun n'a lésiné sur les mérites du regretté Bachir Rouis. «Je crois que nous avons le devoir de faire preuve de reconnaissance envers des hommes de la dimension du défunt, et en tant que responsables et professionnels de l'information, il est aussi de notre devoir de lui rendre un très grand hommage, rien que pour ce qu'il a fait dans le secteur de l'information dans les conditions difficiles de l'époque», a encore dit M.Mehal. Bachir Rouis, natif de Médéa, a quitté le lycée en 1956 à l'appel du FLN qui avait demandé aux étudiants d'interrompre leurs études et de rejoindre l'Armée de libération nationale (ALN), en compagnie d'un grand nombre de camarades de classe. Parmi eux, son compagnon de guerre, le moudjahid Ould El-Hocine Mohamed Cherif, qui nous a livré des témoignages, des souvenirs mais aussi des mots qui désignent l'homme, lequel, en plus de la noblesse de son parcours, a été un exemple de patriotisme.
Malade, alité et ne pouvant pas assister à l'enterrement de son compagnon, M.Ould El-Hocine, malgré sa peine pour la perte de son «compagnon de lutte», a su trouver les mots pour parler, mais surtout rendre hommage au grand homme. «C'est mon compagnon de l'ALN. Durant la guerre de Libération, Bachir Rouis faisait partie du commando de la zone I (Lakhdaria, ex-Palestro) de la Wilaya IV, et moi j'étais dans le commando de la zone II», témoigne le moudjahid Ould El-Hocine Mohamed Cherif. «Bachir Rouis, connu sous le nom de guerre de Nehru, a servi dans le célèbre commando dirigé par le grand combattant Ali Khodja», se souvient M.Ould El Hocine avant de poursuivre: «Nehru et moi, nous nous sommes rencontrés en 1957 pour participer à une bataille dans les monts des Braz, dans le Zaccar (Miliana)». «Au passage de Nehru dans la zone I, on s'est rencontrés dans la zone de Si Zoubir. On était tous jeunes. Il était très beau et bien présentable», se remémore-t-il.
«On s'est séparés en 1958 à Djebel El Ouarsenis, il a été évacué, blessé comme moi. On s'est retrouvés au Maroc à Oujda où on a été traités avec entre autres, Mohand Arab Bessaoud», raconte M.Ould El-Hocine. «Revenu en Algérie à l'Indépendance, il est nommé chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP) dans la région de l'Oranais avant de devenir mouhafedh de la wilaya de Blida en 1980. Ensuite, il est nommé ministre de la Poste et des Télécommunications, avant de se voir confier en 1984 le portefeuille de ministre de l'Information», témoigne-t-il.
En effet, et pour les besoins de l'Histoire, c'est sous son impulsion qu'ont été créés les deux premiers quotidiens du soir, Horizons et El Massa, le compagnon de Bachir Rouis, le moudjahid Ould El-Hocine Mohamed Cherif, estime que Nehru a été «un monsieur, un bon combattant, un baroudeur».
«Nehru faisait partie de ce commando redoutable. Lui qui avait un bon niveau pour gérer, il pouvait être conseiller tout en étant baroudeur», a-t-il poursuivi. Comme M.Ould El-Hocine, beaucoup de ses compagnons n'ont pas pu se recueillir pour une dernière fois sur sa dépouille. «Comme moi, il y a entre autres Zerrari Rabah, connu sous le nom de commandant Azzedine, ainsi que le colonel Ahmed Benchérif, tous deux encore en vie, n'ont pas pu accompagner leur ancien compagnon de guerre à sa dernière demeure», a-t-il regretté avant de préciser qu'«ils sont actuellement en France pour des soins».

Noureddine naït Mazzi, ancien directeur d'El Moudjahid
«Il avait un jugement perspicace sur les événements et les hommes»

«J'ai eu l'avantage de travailler plusieurs années avec Bachir Rouis. C'était un homme d'une grande cordialité et amabilité avec ses collaborateurs et ceux-ci avaient un grand respect pour lui, d'autant plus qu'ils n'ignoraient rien de son passé héroïque durant la guerre de Libération. Dans les séances de travail que nous avions avec lui au ministère de l'Information, il écoutait toujours avec attention les interventions de ses collaborateurs. Il avait un jugement perspicace sur les événements et les hommes, perspicace et serein. On sentait chez lui un homme d'une grande expérience de la vie et sa compagnie fut pour moi très enrichissante.»



09/10/2011
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