Azzefoun aux portes du paradis
Azzefoun aux portes du paradis
Une petite virée à AZEFFOUN ETon en revient conquis
Histoire d'Azeffoun
Dans l'antiquité, Azeffoun était un comptoir où se sont succédés différentes civilisations ( notamment les phéniciens ).A l'époque romaine elle était dénommée RUZAZUS. En effet, des ruines romaines, bien sauvegardées, peuvent être visitées sur le site de l'actuel Tadarth Ouzeffoun, village situé sur un plateau surplombant la mer ( altitude 500m)à 7 km de la ville,d'Azeffoun. L'actuelle ville d'Azeffoun a été édifiée par les Français aux environ de 1870. Village de colonisation, dénommé << Port Gueydon>>, il n'a cessé depuis de prendre de l'ampleur.
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Tantôt belle et accueillante, tantôt triste et désemparée, la ville ne sait plus vraiment quel visage afficher. Son premier contre-sens réside en cette curieuse absence de liaison de transport public avec Tigzirt, la voisine. Pourtant, les 35 km de bitume séparant les deux localités sont dans un état superbe, et la beauté des décors ouvrant les deux côtes de la chaussée fait de ce trajet une succulente partie de plaisir. Lacune administrative ou omission voulue et sciemment entretenue ? On ne le saura jamais. Ce qui est sûr, c'est que la liaison de transport reliant les deux communes nous à été un véritable périple. Depuis Tigzirt, et sur conseil de quelques transporteurs, nous décidons de rallier, tout d'abord, le village d'Ath Rhouna, en traversant Sidi Khaled, Iguer Ansar, Zegzou puis, plus en hauteur Timliline, tout juste à la limite de la commune d'Iflissen.
Avant cela, le fourgon qui nous y amène quitta soudainement la Route nationale et bifurque à droite pour s'enfoncer dans une route étroite, vieillissante et dangereusement sinueuse. On entame une ascension de plusieurs dizaines de mètres vers Oumadhen, sur le littoral d'Azeffoun, puis on dégringole, subitement, pour se jeter aux fins fonds d'une falaise majestueuse, toujours verdoyante en dépit d'un soleil aussi agressif. Ces lieux, on ne les connaît pas, mais peu importe, nous sommes en Kabylie maritime, quelque part entre Azeffoun et Tigzirt. De toute façon, notre curiosité est constamment stimulée par l'incroyable charme de ces montagnes où nous mettons les pieds pour la première fois. Par moment, leur envoûtement est à même de nous couper le souffle : le bleu azur de la méditerranée, lointain mais imposant par son immensité, flirte outrageusement avec le vert teinté de marron clair par endroits d'une forêt vierge et somptueuse.
En cours de route, les passagers sont déposés au seuil de leur port. Dans cette contrée, toute proche de la mer et si éloignée de la vie moderne, les villageois semblent vivre paisiblement et heureux. Ici, tout le monde connaît tout le monde puisque tout le monde discute avec tout le monde. Après avoir entamé une autre pente, encore plus raide que les autres, le chauffeur a brusquement immobilisé son véhicule et s'est retourné vers nous pour nous lancer, sur ton ordonnateur : " C'est ici que vous descendez, jeune homme ! " Telle une sentence, les propos du chauffeur nous ont carrément glacés les veines. Nous sommes au beau milieu d'une forêt immense à plusieurs mètres d'altitude et le paysage qui s'offre à nous semble dépourvu de toute concentration humaine. Un long moment d'hésitation s'empare de nous. On pense même à faire demi-tour. Mais le chauffeur nous tarabuste : " Vous me devez 50 DA, monsieur ! " s'écria-t-il à notre endroit.
Lorsque le fourgon s'éloigna un agaçant sentiment de solitude et d'inquiétude surtout, s'empare de nous. On est au bout du monde, dans un bled que nous ne connaissons pas et Dieu seul sait quelle mésaventure nous attend dans ces lieux où toute option de secours relève de l'impossible. On s'empresse de dissimuler tout papier relatif à notre fonction et nous attendons. Parfois, nous tentons de nous trahir en contemplant la beauté exquise du site. Soudain, un homme, petit vieux et frêle apparaît de loin. Il se dirige tout droit vers nous et nous salue froidement avant de prendre place sur une roche délabrée juste à nos côtés. Nous échangeons quelques regards mais point de mots. Nous demeurons ainsi silencieux jusqu'à ce qu'il nous interpelle : " C'est à Azeffoun que vous partez, n'est-ce pas ? ". En répondant par l'affirmative, notre interlocuteur s'est rapidement transformé en accompagnateur, puisqu'il a trouvé le chemin d'engager une discussion sans fin. D'un vocabulaire à peine audible, le vieil homme parle inlassablement de ses aventures de jeunesse, des noms des villages alentours en passant par les nombreuses batailles que les soldats de l'ALN ont livré dans cette même forêt. Notre interlocuteur est un bavard de pure souche.
Mais cela ne nous gène pas autant que l'anxiété qui torturait nos tripes avant son arrivée.
Puis après de longues minutes d'attente et de lassitude, un retentissement lointain d'un véhicule déchire la paisibilité des lieux pour arriver à nos oreilles. "C'est le fourgon d'Azzefoun !" nous lança notre accompagnateur.
Ce n'est pas sans joie que nous quittons cette étrange contrée de Kabylie. Dans le fourgon, une cassette de Coran retentit outrageusement. Derrière, une jeune fille en Hidjab semble savourer les Sourates. Nous prenons soin de demander à notre accompagnateur, devenu un peu moins verbeux, si nous sommes Bien à Ath R'houna et pas en République Islamique d'Iran. Il répond, évidement, par la positive en esquissant un sourire malin au bout de ses lèvres. Quelques kilomètres après, et ayant remarqué que la femme au hidjab ai descendue, il demanda carrément au chauffeur d'ôter la "maudite" cassette qui a fini par l'agacer bien plus que nous.
Azeffoun, la coquette, nous l'atteignons vers la mi-journée. Direction le siège de la municipalité où nous attend le P/ APC. La ville, ses plages et son ambiance seront visitées ultérieurement, en début de soirée. Pour l'heure, nous devons nous consacrer à l'aspect administratif et nous enquérir des préparatifs de la saison estivale. D'ailleurs, cette dernière fût inaugurée à Azeffoun même lors d'une cérémonie grandiose à la plage du caroubier. Une cérémonie à laquelle ont pris part le wali, les plus hautes autorités de la wilaya ainsi que les plus importants opérateurs touristiques de la wilaya.
Le jeune maire d'Azeffoun, M. Ouali Hacène était très explicite à ce sujet. Sa disponibilité et son amabilité ont fait le reste. Il nous apprend, de prime abord que la municipalité a dû se plier sur quatre pour préparer sa saison. Du nettoyage des plages aux compagnes de démoustication en passant par la mise en service de la station d'épuration d'eau et la réfection d'un tronçon de la RN24, sur le littoral, le maire n'aura rien omis des efforts déployés par Azeffoun pour améliorer ses conditions d'accueil. De plus, notre interlocuteur ajoutera que des équipes des programmes "Blanche Algérie" sont opérationnelles dès le début de l'été et que la municipalité a procédé, toujours dans le cadre de cette compagne d'embellissement à l'installation d'un nouveau réseau d'éclairage public. "C'est tout ce que nous pourrions faire en attendant les 2 millions de dinars inscrites pour notre commune dans le cadre des PCD…" nous confie Ouali qui avouera, au passage, que sans l'intervention du Wali, cette enveloppe n'aurait jamais été allouée. En parlant, justement de M.Mazouz, notre hôte nous dira que ce dernier avait également ordonné l'aménagement du front de mer et des deux plages d'Azeffoun dans les meilleurs délais. Un bureau d'études a d'ores et déjà été désigné à cet effet. Aux dernières nouvelles, il a même entamé son travail. Du fait, et à se fier aux propos du maire, Azeffoun semble être plus accueillante que les années précédentes. La preuve, persiste-t-il à nous convaincre, c'est que des touristes étrangers, dont des Français et des Canadiens y ont séjourné cet été.
Pour mieux connaître Azeffoun, il faudrait tout d'abord s'enquérir de ses capacités touristiques : la ville dispose de deux plages, celle du centre et celle du Caroubier, de deux complexes touristiques (Le Marin et Le Marin bis), de trois hôtels ( Azeffoun Beach, le Dauphin et le Littoral), et d'une auberge de jeunes. Cette infrastructure, que nous visitons dans l'après-midi, offrait l'image d'un digne lieu de repos. D'une propreté irréprochable, d'une organisation rigoureuse et d'une architecture assez attrayante cette auberge est la fierté de toute la ville. "C'est ici que nous hébergeons mêmes nos hôtes étrangers et ils ne se sont jamais plaints de quoi que ce soit !" fulmine le responsable des lieux avec franche attitude de satisfaction.
Notre deuxième halte était la maison de la culture jouxtant les murailles de l'auberge et du stade communal. Un artiste-peintre de la région a eu l'ingénieuse idée d'y exposer des tableaux en l'honneur des artistes et des célébrités d'Azeffoun. Selon les dires de ce dernier, ils seraient 98 tout arts confondus. Sur les toiles exposées, on pouvait aisément distinguer les portraits d'El Anka, Mohamed Fellag, H'nifa, Boudjemaa El Ankis, Abdelkader Chercham, Said et Mohamed Hilmi et tant d'autres encore. Au milieu de l'après-midi, M. Ouali, le maire d'Azeffoun nous propose d'effectuer une virée à la plage du Caroubier pour mieux admirer Azeffoun. Il est vrai que visiter la ville sans faire un détour à ce lieu relève de l'absurdité tant la plage est belle réputée. Sur place, nous sommes frappés par la propreté des lieux. Des jeunes s'affairent à y réguler l'intense volume de circulation automobile.
A droite, aux limites de la plage, un poste de police et un autre de surveillance appartenant à la protection civile agressent les regards par la vivacité des couleurs apposées sur leurs murs et leurs véhicules. Au milieu, des bungalows, parfaitement répartis en ordre, font office de restaurants et d'aires de vente de rafraîchissements. Les estivants, très nombreux, s'adonnent aux plaisirs du bronzage et de la baignade. Les décors sont fort plaisants. On se croirait sur la côte d'Azur. Et dire que le mois d'août n'est pas encore là . Décidément, Azeffoun promet beaucoup. Il ne nous décevra certainement pas.
Azeffoun, on s'en rappelle en été
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