CAN 2010 : l'Angola sort de l'ombre

CAN 2010 : l'Angola sort de l'ombre

Le centre de Luanda, la capitale, en reconstruction après un quart de siècle de guerre civile.
AFP/STEPHANE DE SAKUTIN
Le centre de Luanda, la capitale, en reconstruction après un quart de siècle de guerre civile.

Arès 27 années de guerre civile (1975-2002), et encore en phase de décompression, l'Angola effectue son grand retour sur le devant de la scène internationale. Pays hôte d'une conférence de l'OPEP en 2009, terre d'accueil de la CAN 2010 du 10 janvier au 31 janvier, l'ancienne colonie portugaise sort petit à petit la tête de l'eau.

Depuis 2006 et un boom économique record (20,2 %), le pays se démène pour ne pas retomber dans le marasme continental. Sa chance ? L'or noir. L'Angola caracole en tête des pays producteurs de pétrole brut en Afrique, à parité avec le Nigeria. Ces ressources assurent au pays 95 % de ses recettes à l'exportation et irriguent un flux ininterrompu de capitaux étrangers, notamment chinois, qui viennent financer la reconstruction d'un pays sorti de la guerre en 2002. Et ce sont justement des entreprises chinoises qui ont réalisé les quatre stades nécessaires à la CAN.

"MONTRER UNE NOUVELLE IMAGE DU PAYS"

Surfant sur cette vague noire, le gouvernement a entrepris de réaménager le territoire. A Luanda, grues et échaffaudages se dressent vers le ciel, et de nouveaux bâtiments semblent sortir de terre chaque jour. Un nouvel aéroport vient ainsi tout juste d'ouvrir ses portes, et la rénovation en cours de la ligne ferroviaire de Benguela (ouest) pourrait ouvrir la voie à une exploitation d'importants gisements de minerais, et notamment d'uranium.

Le pays "est engagé sur le chemin de la croissance. Nous allons attirer des touristes avec la CAN et montrer une nouvelle image du pays", assure Noberto Garcia, conseiller économique régional du MPLA, le parti au pouvoir. Au pays, une partie de la population s'est rangée derrière ce gouvernement de la modernité...

DEUX DOLLARS PAR JOUR

Pourtant, tout n'est pas rose. Le pays figure au 162e rang sur 180 dans le classement des pays les moins corrompus établi par Transparency International. Dans les provinces et les zones délabrées, les citoyens les plus défavorisés estiment que beaucoup d'argent est jeté par les fenêtres, et de nombreux projets soldés par des résultats médiocres.

"L'Angola a un revenu par tête d'un pays intermédiaire mais présente les caractéristiques d'un pays sous-développé", résume Septime Martin, de la Banque africaine de développement. Avec 70 % de la population survivant avec seulement deux dollars par jour, l'Angola reste l'un des pays du monde à l'indice de développement humain le plus bas.

Un bon parcours des "Antilopes noires", surnom de la sélection angolaise, éclipserait momentanement cette réalité. Mais si les Angolais espèrent un succès de l'événement, dont les retombées économiques favoriseraient un peu plus cette marche en avant, ils restent dubitatifs quant aux chances de voir leurs joueurs triompher.



08/01/2010
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