CATACLYSMES NATURELLES DES ALPES MARITIMES, CHRONOLOGIE
CATACLYSMES NATURELLES DES ALPES MARITIMES, CHRONOLOGIE
13.11.2010
CATACLYSMES NATURELLES DES ALPES MARITIMES, CHRONOLOGIE
Les pluies et les Inondations
Les pluies extraordinaires et les inondations consécutives seront au long des siÚcles tout aussi destructrices.
1094 Une terrible inondation emporte tous les moulins de RoquebilliĂšre.
1330 La pluie va tomber six mois durant sans discontinuer dĂ©truisant lâensemble des rĂ©coltes. La misĂšre la plus noire va sĂ©vir dans le ComtĂ© ainsi que la famine et la maladie qui emporteront le tiers de la population.
1525 Le 20 Octobre, Ă Puget-ThĂ©niers, la crue des torrents anĂ©antit des quartiers dâhabitation.
1530 â Des pluies continuelles pendant lâĂ©tĂ© et lâautomne 1530 ruinĂšrent entiĂšrement les rĂ©coltes.
Le Dimanche 9 Octobre, les campagnes essuyĂšrent une inondation gĂ©nĂ©rale. Le Var et le Paillon couvrirent de leurs eaux orageuses toute la plaine qui sâĂ©tend le long des collines, renversant murailles, maisons et arbres. Ces inondations firent plus de 300 morts Ă Nice.
La peste suivit, sâĂ©tendit du midi vers le Nord, elle emporta Jeanne de Savoie â. Durante aprĂšs Gioffredo nous a conservĂ© les noms de plusieurs riches gentilshommes qui se dĂ©vouĂšrent lors de la grande inondation du Paillon.
Les habitants du faubourg Sincaire abandonnĂšrent leurs foyers pour chercher asile dans lâintĂ©rieur de la ville. Le faubourg Sincaire sâĂ©tendait le long du quartier de Riquier, oĂč sâĂ©levaient plusieurs couvents.
Le Paillon coulait entre la ville de Nice et son faubourg, quâil sĂ©parait dans toute son Ă©tendue. Il a souvent â semĂ© la dĂ©vastation â sur ses deux rives.
Ludovic Revelli indique Ă propos de cette inondation de 1530 : â La violence des eaux fut telle que la plaine de RoquebilliĂšre et de Lympia en furent couvertes, aucune partie du sol ne paraissait plus â. LâannĂ©e suivante, le pont fut reconstruit plus solidement aux frais de la ville. Les trois quarts de la population y travaillĂšrent avec une ardeur infatigable. LâĂ©vĂȘque attacha le bĂ©nĂ©fice dâindulgences Ă cette Ćuvre dâutilitĂ© publique.
1576 Nouvelle crue signalée à Nice.
1596 Pluie ininterrompue du 22 Septembre Ă la fin Mai. A la mĂȘme Ă©poque, des inondations dues Ă des dĂ©bordements de torrents de montagne anĂ©antissent des quartiers dâIsola, Entraunes et la Brigue.
1601 Le 15 AoĂ»t, un gros nuage provoqua une inondation telle â que le territoire de Nice nâen avait connu de pareil depuis plusieurs siĂšcles â. Des pluies torrentielles dĂ©vastĂšrent toute la plaine et les collines jusquâau Var, entraĂźnant tout sur leur passage.
Le Paillon déborda renversant les remparts sur la rive gauche et les maisons du faubourg St Jean Baptiste sur la rive droite. Une partie du pont St Antoine fut emportée, on le répara en plaçant sur une arcade une statue de la Madone.
1610 Villeneuve dâEntraunes, situĂ© dans la haute vallĂ©e du Var, fut ravagĂ© plusieurs fois par les dĂ©bordements du torrent du Bourdous. La chapelle votive de N.-D. des GrĂąces conserve un grand tableau ex-voto en souvenir dâun sinistre analogue survenu en 1610.
1616 Le 29 Novembre, le Paillon emporta deux arches du pont Ă Nice, et la VĂ©subie renversa 22 maisons Ă Lantosque. Leur effondrement causa la mort de plusieurs personnes.
1743 Le 22 Février, tout un quartier de RoquebilliÚre est détruit par une inondation.
1751 Nouveau débordement du Paillon qui, modifiant son cours, se jette dans le port Lympia.
1772 Le 29 Septembre, une crue catastrophique provoque de sérieux dégùts à RoquebilliÚre.
1800 â En Novembre 1800, la jolie plaine de Drap est inondĂ©e par les eaux du vallon de ChĂąteauneuf, et les dommages furent irrĂ©parables â (AbbĂ© Raveu).
1802 â Les 20 et 21 Novembre, de fortes pluies sur les montagnes des environs de Nice dĂ©clenchĂšrent de terribles inondations au quartier de lâAbre et de la Bourgade. Les eaux furieuses du Paillon entrĂšrent dans lâĂ©glise et dans les maisons. Les dĂ©gĂąts furent considĂ©rables ; on a prĂ©tendu quâils sâĂ©levĂšrent Ă deux millions â (Bonifacy).
1828 En Mai, a Bendejun et dans le canton de Contes, une pluie abondante et persistante emporta au sol la rĂ©colte dâolives. Les habitants ne purent les ramasser et les faire triturer rapidement. ImbibĂ©es dâeau, les olives ne pouvant se conserver furent perdues.
1889-92 Violentes crues destructrices dans la Moyenne VĂ©subie.
SĂ©cheresses, famines
Toute aussi préjudiciable, la sécheresse va semer la désolation au cours des siÚcles avec son cortÚge de misÚre et de famine.
1138 â On Ă©prouva depuis le 1er Mai 1138 jusquâĂ la fin Mars de lâannĂ©e suivante, une sĂ©cheresse si grande quâĂ peine tomba-t-il une pluie aussi lĂ©gĂšre que la rosĂ©e du matin. Toutes les sources tarirent, celles qui, auparavant, Ă©taient abondantes mĂȘme dans le fort de lâĂ©tĂ© ne fournissaient pas cette annĂ©e lĂ , de lâeau pour boire dans le cĆur de lâhiver ... La mauvaise qualitĂ© des aliments jointe aux influences malignes dâun air embrasĂ© suffirent pour occasionner la plus grande mortalitĂ©. LâannĂ©e suivante, les arbres pĂ©rirent en grand nombre â.
1364 Longue période de sécheresse.
1500 La sécheresse débute cette année là pour persister cinq années durant. Le sol reste stérile et la population manquant de vivres fut poussée au ésespoir.
1630 Il ne plut pas pendant neuf mois, faute de rĂ©colte, une famine sâensuivit.
1660 â La plupart des habitants des montagnes furent rĂ©duits Ă se nourrir dâherbes et de racines sauvages â (Alberti).
1733-34 Durante indique une sĂ©cheresse exceptionnelle. Aucune pluie ne tombe pendant deux ans et demi. Les habitants de Contes, Tourrette, etc ... conduisaient leurs troupeaux jusquâau Var pour les abreuver.
Aussi ce furent deux annĂ©es dâaffreuse famine. Plusieurs personnes durent se nourrir de glands, de baies de geniĂšvre, de paille hachĂ©e, de racines, car mĂȘme lâherbe nâavait pu pousser.
Ces privations provoquĂšrent une Ă©pidĂ©mie qui fit un grand nombre de victimes de tous Ăąge dans lâensemble du ComtĂ©.
A Nice, en dĂ©pit dâune procession Ă St Alexandre et de pĂ©nitences, la sĂ©cheresse ne prit fin quâĂ la St Michel de 1734. Lâhistorien Bonifacy prĂ©cise : â A Contes, beaucoup se nourrissaient de glands, heureusement il y en avait dâune saveur douce. Les vieux du pays racontent encore ce quâils avaient entendu de cette terrible calamitĂ©. A LucĂ©ram, on allait abreuver les bĆufs et le gros bĂ©tail Ă la riviĂšre (St Jean la RiviĂšre, au bord de la VĂ©subie) On construisit des moulins au Var, vu que les sources avaient sĂ©chĂ©, ainsi que les eaux qui alimentaient les moulins de campagne. Ce flĂ©au sâĂ©tendit Ă tout le ComtĂ©. Une pluie abondante vint vers la fin Septembre 1734 â.
A cause de cette grande sĂ©cheresse, 1734 fut surnommĂ©e â lâannĂ©e mortelle â.
1802 La maladie des oliviers est imputée à la sécheresse.
1816-17
Cette année va connaßtre une des plus grandes sécheresses vécues dans le Comté de Nice.
â Le 23 Juin 1816, lâatmosphĂšre se couvrit de nuages noirs, le ciel Ă©tait menaçant, nous nous attendions Ă quelques orages proches lorsquâune pluie douce et tranquille vint dâabord arroser notre sol brĂ»lant, mais bientĂŽt succĂ©da un dĂ©luge et ce que lâon avait peine Ă croire, câest quâen dĂ©pit de la saison, lâeau tombait Ă gros bouillon se montrant toujours au mĂȘme degrĂ© et ne discontinuant que sur la fin du quatriĂšme jour. Tous les torrents grossirent, dĂ©bordĂšrent et dĂ©vastĂšrent tout ce qui sâopposa Ă leur passage. Depuis cette Ă©poque, le ciel se ferma Ă la pluie et se montra sec obstinĂ©ment jusquâĂ la nuit du 12 au 13 Avril 1817 â.
La sécheresse fut telle, que la ville de Nice fut obligée de prendre des mesures pour faire construire des moulins à farine sur la rive droite du Var ; on fut tenté de faire des moulins à vent !
â Les sources avaient tellement dĂ©cru que le petit nombre qui en restait fut loin de pouvoir supplĂ©er aux besoins journaliers â.
1845-1851-1877
Les chroniques mentionnent des processions rĂ©pĂ©tĂ©es en vue dâobtenir la pluie.
Destruction des récoltes par les insectes
Autres agents dévastateurs des campagnes : les insectes et chenilles qui apporteront leur lot de misÚre tout au long des siÚcles.
1364 Fin Mai, Ă la suite dâune longue sĂ©cheresse un vent impĂ©tueux et violent souffla du fond de lâAfrique apportant dans les Alpes-Maritimes et la Provence une invasion de sauterelles.
Ces prĂ©dateurs obscurcirent le ciel de leurs nuages avant de tomber au sol pour y dĂ©vorer lâherbe, les plantes et jusquâaux feuilles des oliviers. Un tĂ©moin indique : â Tout ce qui peut leur servir de nourriture fut dĂ©vorĂ© en un instant, et on eut dit que le feu y Ă©tait passĂ© â.
La Reine Jeanne vint au secours des habitants en leur faisant envoyer du blé et des légumes de la Sicile et du Royaume de Naples.
1601 En plus des terribles inondations signalĂ©es plus haut, il y eut un autre flĂ©au tout aussi dĂ©plorable. Des nuĂ©es dâinsectes dĂ©nommĂ©s â vers-chenilles â dĂ©truisirent toutes les rĂ©coltes, nâĂ©pargnant pas mĂȘme les feuilles des arbres.
Les ouragans
Plus subits et destructeurs, les ouragans ont laissé leur trace redoutable dans la mémoire collective. Leur soudaine brutalité a surpris à plusieurs reprises les habitants des Alpes-Maritimes toujours désarmés face à ces tornades dévastatrices.
1516 Le 15 Septembre, une tempĂȘte Ă©pouvantable ravage le littoral. Les dĂ©gĂąts seront nombreux dans tout le ComtĂ© de Nice, oĂč lâon ne compte pas les arbres dĂ©racinĂ©s et les toitures envolĂ©es.
A Nice, les toits des maisons furent arrachĂ©s, la darse ensablĂ©e et les remparts de la Marine crevĂ©s par les flots Ă lâoccasion de ce formidable coup de vent dâouest.
A Villefranche, beaucoup de maisons seront abattues par le vent, alors que dans la rade 26 vaisseaux ayant rompu leurs chaĂźnes se brisĂšrent sur les rochers. A Monaco, les assises du rocher tremblaient sous les assauts de la mer en furie. Bosio rapporte : â le clergĂ© sortit processionnellement, portant le Saint Sacrement et les reliques des Saints. Le Prince Lucien et Anne de PontevĂšs sa femme marchaient derriĂšre, ceints dâune corde. Les habitants les suivaient marchant pieds nus â.
1536 Une forte tempĂȘte se lĂšve le 24 Septembre. Elle engloutit 24 navires Ă Nice et Ă Villefranche.
1576 Un ouragan détruit sept galÚres.
1732 Un trÚs violent orage détruit presque la totalité des récoltes.
1857 Le 19 Octobre, un ouragan se dĂ©chaĂźne sur la ville de Nice entre quatre et cinq heures. Un trĂšs violent vent dâest, accompagnĂ© de pluie, emporte de nombreux arbres.
Des oliviers centenaires seront déracinés. Des meules de paille sont emportées comme de simples fétus. Les dégùts furent considérables dans la ville.
Lâorage ne se termina quâĂ 22 heures, mais les pluies continuĂšrent pendant trois jours.
Eboulements en montagne
Le relief accidentĂ© des Alpes-Maritimes le prĂ©dispose naturellement aux mouvements de terrain. Les chroniques nous transmettent les plus spectaculaires dâentre eux.
1612 â Ce qui ne fut ailleurs quâune secousse sismique se traduisit en catastrophe dans le Val de Blore : une crevasse sâouvrit dans le sol, des flammes jaillirent et brĂ»lĂšrent le petit village de Saint Jacques, que lâon a reconstruit plus bas sous le nom de la Bolline avec St Jacques pour patron. Une dalle rustique marque lâemplacement du village disparu : â Hic omnes disparuerunt recquiesant in pace - 1612 â (P. Canastrier).
Un phĂ©nomĂšne analogue, dâorigine volcanique se produisit Ă la mĂȘme Ă©poque sur le mont Raton, prĂšs de Beuil. Le savant Peyresc y fit prĂ©lever des fragments de lave vomie au cours de lâirruption.
1694 A la suite de pluies abondantes, une partie du village de Lucéram est emporté par une formidable masse de terre et pierrailles, partie du quartier dit la Terra sur les contreforts du Mont Auri.
1926 Dans la nuit du 24 au 25 Novembre, la veille de la grande foire de la Ste Catherine, un sinistre effroyable vint semer lâĂ©pouvante et la consternation dans le village de RoquebilliĂšre.
AprĂšs plusieurs jours de fortes pluies, une crevasse se produisit au nord de BelvĂ©dĂšre, puis, brusquement, une immense masse de terrain sâabattit sur la partie sud du village de RoquebilliĂšre, ensevelissant 15 maisons et causant la mort de 19 personnes. La catastrophe se produisit Ă trois heures du matin, au milieu de lâobscuritĂ© la plus complĂšte. Ce ne fut quâavec le jour que lâon put se rendre compte de lâampleur du dĂ©sastre. Les secours affluĂšrent de tous cĂŽtĂ©s, mais on ne put rien entreprendre de peur de provoquer un nouveau glissement de terrain.
Il fallut se rĂ©signer Ă abandonner les morts au sein des dĂ©combres et le village dĂ» ĂȘtre Ă©vacuĂ©. Le malheureux RoquebilliĂšre dĂ©truit pour la troisiĂšme fois au cours des siĂšcles, sera reconstruit au quartier du Cros selon le dĂ©sir des survivants. Une croix est plantĂ©e au-dessus de la masse dâĂ©boulis, tous les ans une cĂ©rĂ©monie commĂ©morative y est cĂ©lĂ©brĂ©e.
1948 Le 31 Janvier, un flanc de la montagne glisse à 3km en aval de Puget-Théniers, barrant le lit du Var et formant un immense lac artificiel auquel les Services Techniques durent trouver une issue. Aucune victime ne sera à déplorer.
La foudre et les incendies
Autre composante nĂ©faste des orages, la foudre qui souvent a provoquĂ© des dĂ©gĂąts considĂ©rables en dĂ©clenchant des incendies. J.B. Martel dans sa monographie de ChĂąteauneuf de Contes, a recensĂ© en 1677, 1670, 1871, 1876, 1879 et 1906 des dĂ©cĂšs de personnes du lieu, frappĂ©es par la foudre dans des circonstances diverses. Il signale en particulier les dĂ©gĂąts sĂ©rieux de la nuit du 23 FĂ©vrier 1879 oĂč la foudre tombant sur lâĂ©glise endommagea le clocher, la toiture et brisa les vitres des habitations voisines.
Nul doute que des atteintes similaires ont endeuillé et détruit des villages du Comté de Nice, bien que non signalées dans les annales consultées.
1470 Le 25 Janvier, le feu consume une grande partie de St Martin VĂ©subie. Fabriques de draps, entrepĂŽts de laine et marchandises diverses dâune valeur de 160.000 florins or sont la proie des flammes.
Depuis cet événement, la population effectue annuellement un pÚlerinage spécial au sanctuaire de N.-D. de Fenestre qui préserva plusieurs quartiers du bourg et épargna les habitants.
Dans lâĂ©glise paroissiale de Saorge, un bas relief atteste lĂ encore de la protection du village, menacĂ© dâun incendie, par la Vierge aidĂ©e de
St Claude. Dans les villages de montagne, les toits serrés de bardeaux de mélÚze furent de tout temps exposés à devenir la proie du moindre incendie.
On relĂšve en :
1565 Celui qui dĂ©truisit Villeneuve dâEntraunes et trois autres Ă Entraunes en lâespace dâun siĂšcle !
1594 Le 19 Juillet, St Etienne flambe Ă lâexception de son beau clocher en pierres de taille.
1682 Le feu ravagea la citadelle de Guillaumes, et commença Ă dĂ©vorer le bourg lorsque la Vierge lâaurait protĂ©gĂ©.
Un imposant tableau de 1722, placĂ© dans la chapelle champĂȘtre de N.-D. du Buey la reprĂ©sente planant au-dessus de Guillaumes menacĂ©. Les soldats et les habitants emportent les enfants et les malades, dĂ©mĂ©nageant hĂątivement les hardes et les meubles.
1924 Villeneuve dâEntraunes est Ă nouveau partiellement dĂ©truit par le feu.
1929 En Août, St Etienne de Tinée est encore ravagé par les flammes.
DâaprĂšs « Les Histoires et LĂ©gendes du Pays dâAzur », pour commander cet ouvrage dĂ©dicacĂ© de 15 ⏠: tĂ©lĂ©phoner au 04 93 24 86 55.
Des histoires extraordinaires naissent sous tous les cieux, mais seul un cadre favorable les fait Ă©clore.
La situation gĂ©ographique du Pays dâAzur oĂč les Alpes plongent dans la mer dans un chaos de montagnes et de vallĂ©es profondes lui confĂšre dĂ©jĂ un caractĂšre exceptionnel. Les climats qui s 'y Ă©tagent de la douceur mĂ©diterranĂ©enne de la cĂŽte aux frimas polaires des hauts sommets sont tout aussi contrastĂ©s. Si l'on ajoute que l'homme a rĂ©sidĂ© sur ces terres d'opposition depuis ses origines, on ne peut s'Ă©tonner de trouver en lui la dĂ©mesure du fantastique rĂ©vĂ©lĂ©e par les outrances du dĂ©cor.
Cet environnement propice ne devait pas manquer de produire dans la vie de ses habitants une saga oĂč l'imaginaire rejoint naturellement la rĂ©alitĂ©.
Depuis les milliers d'étranges gravures tracées à l'Age du Bronze sur les pentes du Mont Bégo dans la Vallée des Merveilles, en passant par les fabuleux miracles de la légende dorée des premiers chrétiens, ou les fresques tragiques des chapelles du Haut-Pays, jusqu'aux héroïques faits d'armes des Barbets pendant la Révolution française, longue est la chronique des «Histoires extraordinaires» du Pays de Nice, s'étalant dans la pierre et la mémoire de ses habitants.
Par un survol du passionnant passĂ© de cette rĂ©gion, qu'il connaĂźt bien, Edmond Rossi nous entraĂźne Ă travers une cinquantaine de rĂ©cits mĂȘlant la rĂ©alitĂ© historique au fantastique de la lĂ©gende.
Rappelons qu'Edmond ROSSI, né à Nice, est entre autres l'auteur de deux ouvrages d'Histoire appréciés, dont «Fantastique Vallée des Merveilles», d'une étude sur les traditions et le passé des Alpes du Sud: «Les Vallées du Soleil» et d'un recueil de contes et légendes de Nice et sa région: «Entre neige et soleil».
Pour en savoir plus sur un village typique chargĂ© dâanecdotes et dâimages du passĂ© : Cliquez sur
Les pluies et les Inondations
Les pluies extraordinaires et les inondations consécutives seront au long des siÚcles tout aussi destructrices.
1094 Une terrible inondation emporte tous les moulins de RoquebilliĂšre.
1330 La pluie va tomber six mois durant sans discontinuer dĂ©truisant lâensemble des rĂ©coltes. La misĂšre la plus noire va sĂ©vir dans le ComtĂ© ainsi que la famine et la maladie qui emporteront le tiers de la population.
1525 Le 20 Octobre, Ă Puget-ThĂ©niers, la crue des torrents anĂ©antit des quartiers dâhabitation.
1530 â Des pluies continuelles pendant lâĂ©tĂ© et lâautomne 1530 ruinĂšrent entiĂšrement les rĂ©coltes.
Le Dimanche 9 Octobre, les campagnes essuyĂšrent une inondation gĂ©nĂ©rale. Le Var et le Paillon couvrirent de leurs eaux orageuses toute la plaine qui sâĂ©tend le long des collines, renversant murailles, maisons et arbres. Ces inondations firent plus de 300 morts Ă Nice.
La peste suivit, sâĂ©tendit du midi vers le Nord, elle emporta Jeanne de Savoie â. Durante aprĂšs Gioffredo nous a conservĂ© les noms de plusieurs riches gentilshommes qui se dĂ©vouĂšrent lors de la grande inondation du Paillon.
Les habitants du faubourg Sincaire abandonnĂšrent leurs foyers pour chercher asile dans lâintĂ©rieur de la ville. Le faubourg Sincaire sâĂ©tendait le long du quartier de Riquier, oĂč sâĂ©levaient plusieurs couvents.
Le Paillon coulait entre la ville de Nice et son faubourg, quâil sĂ©parait dans toute son Ă©tendue. Il a souvent â semĂ© la dĂ©vastation â sur ses deux rives.
Ludovic Revelli indique Ă propos de cette inondation de 1530 : â La violence des eaux fut telle que la plaine de RoquebilliĂšre et de Lympia en furent couvertes, aucune partie du sol ne paraissait plus â. LâannĂ©e suivante, le pont fut reconstruit plus solidement aux frais de la ville. Les trois quarts de la population y travaillĂšrent avec une ardeur infatigable. LâĂ©vĂȘque attacha le bĂ©nĂ©fice dâindulgences Ă cette Ćuvre dâutilitĂ© publique.
1576 Nouvelle crue signalée à Nice.
1596 Pluie ininterrompue du 22 Septembre Ă la fin Mai. A la mĂȘme Ă©poque, des inondations dues Ă des dĂ©bordements de torrents de montagne anĂ©antissent des quartiers dâIsola, Entraunes et la Brigue.
1601 Le 15 AoĂ»t, un gros nuage provoqua une inondation telle â que le territoire de Nice nâen avait connu de pareil depuis plusieurs siĂšcles â. Des pluies torrentielles dĂ©vastĂšrent toute la plaine et les collines jusquâau Var, entraĂźnant tout sur leur passage.
Le Paillon déborda renversant les remparts sur la rive gauche et les maisons du faubourg St Jean Baptiste sur la rive droite. Une partie du pont St Antoine fut emportée, on le répara en plaçant sur une arcade une statue de la Madone.
1610 Villeneuve dâEntraunes, situĂ© dans la haute vallĂ©e du Var, fut ravagĂ© plusieurs fois par les dĂ©bordements du torrent du Bourdous. La chapelle votive de N.-D. des GrĂąces conserve un grand tableau ex-voto en souvenir dâun sinistre analogue survenu en 1610.
1616 Le 29 Novembre, le Paillon emporta deux arches du pont Ă Nice, et la VĂ©subie renversa 22 maisons Ă Lantosque. Leur effondrement causa la mort de plusieurs personnes.
1743 Le 22 Février, tout un quartier de RoquebilliÚre est détruit par une inondation.
1751 Nouveau débordement du Paillon qui, modifiant son cours, se jette dans le port Lympia.
1772 Le 29 Septembre, une crue catastrophique provoque de sérieux dégùts à RoquebilliÚre.
1800 â En Novembre 1800, la jolie plaine de Drap est inondĂ©e par les eaux du vallon de ChĂąteauneuf, et les dommages furent irrĂ©parables â (AbbĂ© Raveu).
1802 â Les 20 et 21 Novembre, de fortes pluies sur les montagnes des environs de Nice dĂ©clenchĂšrent de terribles inondations au quartier de lâAbre et de la Bourgade. Les eaux furieuses du Paillon entrĂšrent dans lâĂ©glise et dans les maisons. Les dĂ©gĂąts furent considĂ©rables ; on a prĂ©tendu quâils sâĂ©levĂšrent Ă deux millions â (Bonifacy).
1828 En Mai, a Bendejun et dans le canton de Contes, une pluie abondante et persistante emporta au sol la rĂ©colte dâolives. Les habitants ne purent les ramasser et les faire triturer rapidement. ImbibĂ©es dâeau, les olives ne pouvant se conserver furent perdues.
1889-92 Violentes crues destructrices dans la Moyenne VĂ©subie.
SĂ©cheresses, famines
Toute aussi préjudiciable, la sécheresse va semer la désolation au cours des siÚcles avec son cortÚge de misÚre et de famine.
1138 â On Ă©prouva depuis le 1er Mai 1138 jusquâĂ la fin Mars de lâannĂ©e suivante, une sĂ©cheresse si grande quâĂ peine tomba-t-il une pluie aussi lĂ©gĂšre que la rosĂ©e du matin. Toutes les sources tarirent, celles qui, auparavant, Ă©taient abondantes mĂȘme dans le fort de lâĂ©tĂ© ne fournissaient pas cette annĂ©e lĂ , de lâeau pour boire dans le cĆur de lâhiver ... La mauvaise qualitĂ© des aliments jointe aux influences malignes dâun air embrasĂ© suffirent pour occasionner la plus grande mortalitĂ©. LâannĂ©e suivante, les arbres pĂ©rirent en grand nombre â.
1364 Longue période de sécheresse.
1500 La sécheresse débute cette année là pour persister cinq années durant. Le sol reste stérile et la population manquant de vivres fut poussée au ésespoir.
1630 Il ne plut pas pendant neuf mois, faute de rĂ©colte, une famine sâensuivit.
1660 â La plupart des habitants des montagnes furent rĂ©duits Ă se nourrir dâherbes et de racines sauvages â (Alberti).
1733-34 Durante indique une sĂ©cheresse exceptionnelle. Aucune pluie ne tombe pendant deux ans et demi. Les habitants de Contes, Tourrette, etc ... conduisaient leurs troupeaux jusquâau Var pour les abreuver.
Aussi ce furent deux annĂ©es dâaffreuse famine. Plusieurs personnes durent se nourrir de glands, de baies de geniĂšvre, de paille hachĂ©e, de racines, car mĂȘme lâherbe nâavait pu pousser.
Ces privations provoquĂšrent une Ă©pidĂ©mie qui fit un grand nombre de victimes de tous Ăąge dans lâensemble du ComtĂ©.
A Nice, en dĂ©pit dâune procession Ă St Alexandre et de pĂ©nitences, la sĂ©cheresse ne prit fin quâĂ la St Michel de 1734. Lâhistorien Bonifacy prĂ©cise : â A Contes, beaucoup se nourrissaient de glands, heureusement il y en avait dâune saveur douce. Les vieux du pays racontent encore ce quâils avaient entendu de cette terrible calamitĂ©. A LucĂ©ram, on allait abreuver les bĆufs et le gros bĂ©tail Ă la riviĂšre (St Jean la RiviĂšre, au bord de la VĂ©subie) On construisit des moulins au Var, vu que les sources avaient sĂ©chĂ©, ainsi que les eaux qui alimentaient les moulins de campagne. Ce flĂ©au sâĂ©tendit Ă tout le ComtĂ©. Une pluie abondante vint vers la fin Septembre 1734 â.
A cause de cette grande sĂ©cheresse, 1734 fut surnommĂ©e â lâannĂ©e mortelle â.
1802 La maladie des oliviers est imputée à la sécheresse.
1816-17
Cette année va connaßtre une des plus grandes sécheresses vécues dans le Comté de Nice.
â Le 23 Juin 1816, lâatmosphĂšre se couvrit de nuages noirs, le ciel Ă©tait menaçant, nous nous attendions Ă quelques orages proches lorsquâune pluie douce et tranquille vint dâabord arroser notre sol brĂ»lant, mais bientĂŽt succĂ©da un dĂ©luge et ce que lâon avait peine Ă croire, câest quâen dĂ©pit de la saison, lâeau tombait Ă gros bouillon se montrant toujours au mĂȘme degrĂ© et ne discontinuant que sur la fin du quatriĂšme jour. Tous les torrents grossirent, dĂ©bordĂšrent et dĂ©vastĂšrent tout ce qui sâopposa Ă leur passage. Depuis cette Ă©poque, le ciel se ferma Ă la pluie et se montra sec obstinĂ©ment jusquâĂ la nuit du 12 au 13 Avril 1817 â.
La sécheresse fut telle, que la ville de Nice fut obligée de prendre des mesures pour faire construire des moulins à farine sur la rive droite du Var ; on fut tenté de faire des moulins à vent !
â Les sources avaient tellement dĂ©cru que le petit nombre qui en restait fut loin de pouvoir supplĂ©er aux besoins journaliers â.
1845-1851-1877
Les chroniques mentionnent des processions rĂ©pĂ©tĂ©es en vue dâobtenir la pluie.
Destruction des récoltes par les insectes
Autres agents dévastateurs des campagnes : les insectes et chenilles qui apporteront leur lot de misÚre tout au long des siÚcles.
1364 Fin Mai, Ă la suite dâune longue sĂ©cheresse un vent impĂ©tueux et violent souffla du fond de lâAfrique apportant dans les Alpes-Maritimes et la Provence une invasion de sauterelles.
Ces prĂ©dateurs obscurcirent le ciel de leurs nuages avant de tomber au sol pour y dĂ©vorer lâherbe, les plantes et jusquâaux feuilles des oliviers. Un tĂ©moin indique : â Tout ce qui peut leur servir de nourriture fut dĂ©vorĂ© en un instant, et on eut dit que le feu y Ă©tait passĂ© â.
La Reine Jeanne vint au secours des habitants en leur faisant envoyer du blé et des légumes de la Sicile et du Royaume de Naples.
1601 En plus des terribles inondations signalĂ©es plus haut, il y eut un autre flĂ©au tout aussi dĂ©plorable. Des nuĂ©es dâinsectes dĂ©nommĂ©s â vers-chenilles â dĂ©truisirent toutes les rĂ©coltes, nâĂ©pargnant pas mĂȘme les feuilles des arbres.
Les ouragans
Plus subits et destructeurs, les ouragans ont laissé leur trace redoutable dans la mémoire collective. Leur soudaine brutalité a surpris à plusieurs reprises les habitants des Alpes-Maritimes toujours désarmés face à ces tornades dévastatrices.
1516 Le 15 Septembre, une tempĂȘte Ă©pouvantable ravage le littoral. Les dĂ©gĂąts seront nombreux dans tout le ComtĂ© de Nice, oĂč lâon ne compte pas les arbres dĂ©racinĂ©s et les toitures envolĂ©es.
A Nice, les toits des maisons furent arrachĂ©s, la darse ensablĂ©e et les remparts de la Marine crevĂ©s par les flots Ă lâoccasion de ce formidable coup de vent dâouest.
A Villefranche, beaucoup de maisons seront abattues par le vent, alors que dans la rade 26 vaisseaux ayant rompu leurs chaĂźnes se brisĂšrent sur les rochers. A Monaco, les assises du rocher tremblaient sous les assauts de la mer en furie. Bosio rapporte : â le clergĂ© sortit processionnellement, portant le Saint Sacrement et les reliques des Saints. Le Prince Lucien et Anne de PontevĂšs sa femme marchaient derriĂšre, ceints dâune corde. Les habitants les suivaient marchant pieds nus â.
1536 Une forte tempĂȘte se lĂšve le 24 Septembre. Elle engloutit 24 navires Ă Nice et Ă Villefranche.
1576 Un ouragan détruit sept galÚres.
1732 Un trÚs violent orage détruit presque la totalité des récoltes.
1857 Le 19 Octobre, un ouragan se dĂ©chaĂźne sur la ville de Nice entre quatre et cinq heures. Un trĂšs violent vent dâest, accompagnĂ© de pluie, emporte de nombreux arbres.
Des oliviers centenaires seront déracinés. Des meules de paille sont emportées comme de simples fétus. Les dégùts furent considérables dans la ville.
Lâorage ne se termina quâĂ 22 heures, mais les pluies continuĂšrent pendant trois jours.
Eboulements en montagne
Le relief accidentĂ© des Alpes-Maritimes le prĂ©dispose naturellement aux mouvements de terrain. Les chroniques nous transmettent les plus spectaculaires dâentre eux.
1612 â Ce qui ne fut ailleurs quâune secousse sismique se traduisit en catastrophe dans le Val de Blore : une crevasse sâouvrit dans le sol, des flammes jaillirent et brĂ»lĂšrent le petit village de Saint Jacques, que lâon a reconstruit plus bas sous le nom de la Bolline avec St Jacques pour patron. Une dalle rustique marque lâemplacement du village disparu : â Hic omnes disparuerunt recquiesant in pace - 1612 â (P. Canastrier).
Un phĂ©nomĂšne analogue, dâorigine volcanique se produisit Ă la mĂȘme Ă©poque sur le mont Raton, prĂšs de Beuil. Le savant Peyresc y fit prĂ©lever des fragments de lave vomie au cours de lâirruption.
1694 A la suite de pluies abondantes, une partie du village de Lucéram est emporté par une formidable masse de terre et pierrailles, partie du quartier dit la Terra sur les contreforts du Mont Auri.
1926 Dans la nuit du 24 au 25 Novembre, la veille de la grande foire de la Ste Catherine, un sinistre effroyable vint semer lâĂ©pouvante et la consternation dans le village de RoquebilliĂšre.
AprĂšs plusieurs jours de fortes pluies, une crevasse se produisit au nord de BelvĂ©dĂšre, puis, brusquement, une immense masse de terrain sâabattit sur la partie sud du village de RoquebilliĂšre, ensevelissant 15 maisons et causant la mort de 19 personnes. La catastrophe se produisit Ă trois heures du matin, au milieu de lâobscuritĂ© la plus complĂšte. Ce ne fut quâavec le jour que lâon put se rendre compte de lâampleur du dĂ©sastre. Les secours affluĂšrent de tous cĂŽtĂ©s, mais on ne put rien entreprendre de peur de provoquer un nouveau glissement de terrain.
Il fallut se rĂ©signer Ă abandonner les morts au sein des dĂ©combres et le village dĂ» ĂȘtre Ă©vacuĂ©. Le malheureux RoquebilliĂšre dĂ©truit pour la troisiĂšme fois au cours des siĂšcles, sera reconstruit au quartier du Cros selon le dĂ©sir des survivants. Une croix est plantĂ©e au-dessus de la masse dâĂ©boulis, tous les ans une cĂ©rĂ©monie commĂ©morative y est cĂ©lĂ©brĂ©e.
1948 Le 31 Janvier, un flanc de la montagne glisse à 3km en aval de Puget-Théniers, barrant le lit du Var et formant un immense lac artificiel auquel les Services Techniques durent trouver une issue. Aucune victime ne sera à déplorer.
La foudre et les incendies
Autre composante nĂ©faste des orages, la foudre qui souvent a provoquĂ© des dĂ©gĂąts considĂ©rables en dĂ©clenchant des incendies. J.B. Martel dans sa monographie de ChĂąteauneuf de Contes, a recensĂ© en 1677, 1670, 1871, 1876, 1879 et 1906 des dĂ©cĂšs de personnes du lieu, frappĂ©es par la foudre dans des circonstances diverses. Il signale en particulier les dĂ©gĂąts sĂ©rieux de la nuit du 23 FĂ©vrier 1879 oĂč la foudre tombant sur lâĂ©glise endommagea le clocher, la toiture et brisa les vitres des habitations voisines.
Nul doute que des atteintes similaires ont endeuillé et détruit des villages du Comté de Nice, bien que non signalées dans les annales consultées.
1470 Le 25 Janvier, le feu consume une grande partie de St Martin VĂ©subie. Fabriques de draps, entrepĂŽts de laine et marchandises diverses dâune valeur de 160.000 florins or sont la proie des flammes.
Depuis cet événement, la population effectue annuellement un pÚlerinage spécial au sanctuaire de N.-D. de Fenestre qui préserva plusieurs quartiers du bourg et épargna les habitants.
Dans lâĂ©glise paroissiale de Saorge, un bas relief atteste lĂ encore de la protection du village, menacĂ© dâun incendie, par la Vierge aidĂ©e de
St Claude. Dans les villages de montagne, les toits serrés de bardeaux de mélÚze furent de tout temps exposés à devenir la proie du moindre incendie.
On relĂšve en :
1565 Celui qui dĂ©truisit Villeneuve dâEntraunes et trois autres Ă Entraunes en lâespace dâun siĂšcle !
1594 Le 19 Juillet, St Etienne flambe Ă lâexception de son beau clocher en pierres de taille.
1682 Le feu ravagea la citadelle de Guillaumes, et commença Ă dĂ©vorer le bourg lorsque la Vierge lâaurait protĂ©gĂ©.
Un imposant tableau de 1722, placĂ© dans la chapelle champĂȘtre de N.-D. du Buey la reprĂ©sente planant au-dessus de Guillaumes menacĂ©. Les soldats et les habitants emportent les enfants et les malades, dĂ©mĂ©nageant hĂątivement les hardes et les meubles.
1924 Villeneuve dâEntraunes est Ă nouveau partiellement dĂ©truit par le feu.
1929 En Août, St Etienne de Tinée est encore ravagé par les flammes.
DâaprĂšs « Les Histoires et LĂ©gendes du Pays dâAzur », pour commander cet ouvrage dĂ©dicacĂ© de 15 ⏠: tĂ©lĂ©phoner au 04 93 24 86 55. Des histoires extraordinaires naissent sous tous les cieux, mais seul un cadre favorable les fait Ă©clore. La situation gĂ©ographique du Pays dâAzur oĂč les Alpes plongent dans la mer dans un chaos de montagnes et de vallĂ©es profondes lui confĂšre dĂ©jĂ un caractĂšre exceptionnel. Les climats qui s 'y Ă©tagent de la douceur mĂ©diterranĂ©enne de la cĂŽte aux frimas polaires des hauts sommets sont tout aussi contrastĂ©s. Si l'on ajoute que l'homme a rĂ©sidĂ© sur ces terres d'opposition depuis ses origines, on ne peut s'Ă©tonner de trouver en lui la dĂ©mesure du fantastique rĂ©vĂ©lĂ©e par les outrances du dĂ©cor. Cet environnement propice ne devait pas manquer de produire dans la vie de ses habitants une saga oĂč l'imaginaire rejoint naturellement la rĂ©alitĂ©. Depuis les milliers d'Ă©tranges gravures tracĂ©es Ă l'Age du Bronze sur les pentes du Mont BĂ©go dans la VallĂ©e des Merveilles, en passant par les fabuleux miracles de la lĂ©gende dorĂ©e des premiers chrĂ©tiens, ou les fresques tragiques des chapelles du Haut-Pays, jusqu'aux hĂ©roĂŻques faits d'armes des Barbets pendant la RĂ©volution française, longue est la chronique des «Histoires extraordinaires» du Pays de Nice, s'Ă©talant dans la pierre et la mĂ©moire de ses habitants. Par un survol du passionnant passĂ© de cette rĂ©gion, qu'il connaĂźt bien, Edmond Rossi nous entraĂźne Ă travers une cinquantaine de rĂ©cits mĂȘlant la rĂ©alitĂ© historique au fantastique de la lĂ©gende. Rappelons qu'Edmond ROSSI, nĂ© Ă Nice, est entre autres l'auteur de deux ouvrages d'Histoire apprĂ©ciĂ©s, dont «Fantastique VallĂ©e des Merveilles», d'une Ă©tude sur les traditions et le passĂ© des Alpes du Sud: «Les VallĂ©es du Soleil» et d'un recueil de contes et lĂ©gendes de Nice et sa rĂ©gion: «Entre neige et soleil». Pour en savoir plus sur un village typique chargĂ© dâanecdotes et dâimages du passĂ© : Cliquez sur