Contre le diabète de type 2, il n'y a pas que les médicaments
Contre le diabète de type 2, il n'y a pas que les médicaments
Il y a quelques mois, l'Agence française du médicament (Afssaps) suspendait l'utilisation des médicaments antidiabétiques contenant de la pioglitazone (Actos, Competact) en raison d'un risque accru de cancer de la vessie. Heureusement, il existe bien d'autres médicaments tout aussi efficaces sur le marché. Mais le plus surprenant lorsque l'on interroge les spécialistes du diabète, c'est qu'ils accordent autant d'importance à l'activité physique et à la diététique qu'aux médicaments!
«Quand on connaît les causes du diabète, c'est évident qu'il faut commencer par les modifications de mode de vie: essentiellement la diététique et l'activité physique», insiste le Pr Alfred Penfornis, chef du service de diabétologie au CHU de Besançon. Mais attention, précise-t-il, diététique ne signifie pas régime, «Simplement, meilleur équilibre alimentaire» et activité physique ne veut pas dire sport intensif, mais «avoir un peu d'activité physique».
Le risque cardiovasculaire
Pour le Dr Pierre Sabouret, cardiologue (hôpital Pitié-Salpêtrière et Groupe médical cœur et vaisseaux V, Paris), les recommandations destinées à tous pour lutter contre les maladies cardiovasculaires sont encore plus cruciales pour les personnes avec un diabète: «On conseille deux heures et demie de marche rapide par semaine ou trente minutes par jour ainsi qu'une alimentation variée et pas trop riche en graisses animales: charcuterie, beurre, fromage…» Des règles diététiques qui s'imposent même en l'absence d'obésité car il y a souvent une accumulation de graisse abdominale dans le diabète de type 2, ce qui augmente le risque cardiovasculaire.
Autre conseil valable pour tous ceux qui ont de l'embonpoint et a fortiori en cas de diabète de type 2: perdre quelques kilos. On ne connaît pas encore très bien le mécanisme par lequel certains diabétiques de type 2 prennent du poids et d'autres non, mais la tendance à l'obésité est tout de même la plus fréquente. Or, plus on est gros et plus les cellules résistent à l'action de l'insuline dans notre organisme, ce qui est l'un des mécanismes de base de la maladie. «On vise 10 % de perte du poids initial. C'est déjà un gros effort», reconnaît le Dr Sabouret.
En pratique, tous ces conseils pour une prise en charge optimale du diabète de type 2 reposent sur les données scientifiques (Médecine fondée sur des preuves), mais la réalité est souvent plus complexe. «Heureusement, d'ailleurs», s'enthousiasme le Pr Penfornis qui est aussi président de l'Association française pour le développement de l'éducation thérapeutique (Afdet), «car s'il suffisait d'appliquer des recommandations, les médecins seraient des techniciens. L'art du médecin, c'est d'individualiser». Autrement dit, votre médecin sait ce qu'il faut faire dans l'idéal, mais toute la prise en charge va consister à s'adapter à vous. «Nous sommes là pour aider le patient à prendre soin de lui le mieux possible», remarque le Pr Penfornis.
Piqûre au doigt
Une philosophie du soin que ne contredira pas le Dr Dominique Dupagne, généraliste à Paris et ardent défenseur d'une médecine fondée sur l'homme («La Revanche du rameur», Michel Lafon). Il rappelle que la science ne suffit pas et qu'il faut tenir compte de deux autres paramètres: «l'expérience du médecin et les préférences du patient».
Pour le Dr Béatrice Carpentier, diabétologue à Grenoble, l'individualisation est en effet incontournable: «Tout commence par l'écoute du patient. Car à l'heure actuelle nous avons un arsenal thérapeutique très diversifié et on peut faire du sur-mesure mais il faut que le patient nous raconte ce qu'il sait de la maladie.»
Or, la maladie diabétique est complexe dans son mécanisme et il n'est pas toujours facile de s'y retrouver parmi les traitements prescrits. Il y a tout d'abord les antidiabétiques oraux et l'insuline. Ils visent directement le signe essentiel de la maladie qu'est le taux de sucre trop élevé dans le sang (hyperglycémie). Il existe plusieurs catégories de médicaments antidiabétiques mais le consensus aujourd'hui dans le diabète de type 2 est de commencer par la metformine, sauf intolérance ou contre-indication.
Pour suivre l'évolution du taux de sucre dans le sang, le médecin dispose d'un indicateur très utile que l'on dose par une simple prise de sang: l'hémoglobine glyquée, une sorte de boîte noire biologique qui «enregistre» les glycémies des semaines précédentes, alors que la glycémie mesurée par une piqûre au but du doigt ne donne qu'un instantané. L'objectif est de rester en dessous de 6,5-7 %: «On est d'autant plus exigeant que les patients sont jeunes», souligne le Dr Carpentier.
On ajoute souvent au traitement de l'hyperglycémie diabétique des médicaments contre l'hypertension, l'hypercholestérolémie et pour aider au sevrage tabagique afin de réduire les risques de complications.
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3. Quelles causes du diabète de type 2 ?
Le diabète de type 2 n'a pas une seule cause mais plusieurs qui font encore l'objet de recherches. Les spécialistes s'entendent sur le fait que la combinaison de différents facteurs serait à l'origine de l'apparition de la maladie. Tout d'abord, de nombreux gènes de prédisposition ont été mis en évidence : le matériel génétique prédispose à la maladie ou au contraire l'en protège. La prédisposition à la maladie n'implique pas que le diabète de type 2 va se développer.
C'est l'interaction de l'hérédité avec des facteurs de l'environnement, comme l'alimentation et la sédentarité, qui entraîne la première phase du diabète de type 2 (l'insulinorésistance).
Le régime alimentaire est donc également en cause. Une consommation excessive de graisses saturées et de sucres rapides, à laquelle peut s'ajouter un manque d'exercice physique, mène à un surpoids, voire une obésité.
La consommation de tabac est un facteur aggravant.
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