DAKAR OU PAS DAKAR 2008

Dakar 2008

     
 

LE DAKAR N'AURA PAS LIEU

En raison de la menace terroriste en Mauritanie, omniprésente depuis l'assassinat de quatre touristes français le 24 décembre dernier, les organisateurs ont décidé, selon différentes sources, d'annuler l'épreuve qui devait passer neuf jours en Mauritanie. Jeudi, le ministère des affaires étrangères «déconseillait fortement aux Français de se rendre en Mauritanie, y compris ceux qui font le Dakar».

Le motard David Casteu le 3 janvier 2008 à Lisbonne lors des contrôles techniques précédent le départ initialement prévu le 5 janvier

Frederick Florin AFP ¦ Le motard David Casteu le 3 janvier 2008 à Lisbonne lors des contrôles techniques précédent le départ initialement prévu le 5 janvier

 

Le rallye Dakar-2008 est annulé selon le directeur des sports de France Télévisions Daniel Bilalian, qui a parlé vendredi sur Europe 1 d'un "coup dur".

"S'il arrivait la moindre chose, c'était toute la crédibilité d'AS0 (Amaury Sport Organisation, ndlr) qui serait remise en cause", a souligné M. Bilalian. Sur France Info, le directeur des sports a déclaré: "A midi (12h00 GMT, ndlr), je pense que l'organisateur va annoncer l'annulation de la compétition".

Le rallye aurait dû être retransmis par les chaînes de France Télévisions. Une conférence de presse "exceptionnelle" est prévue à 12h00 GMT à Lisbonne d'où devait s'élancer le rallye.

"On en est à deux recommandations de prudence du gouvernement et je pense que la menace sur la traversée de la Mauritanie est bien réelle au delà du brigandage qu'on a pu connaître dans les années précédentes. Là, c'est effectivement une menace armée de groupes déterminés, voire kamikazes", a ajouté M. Bilalian sur Europe 1.

Pour lui, "quels que soient les enjeux d'audience ou économiques, on n'a pas à engager la vie de compétiteurs dans une épreuve sportive.

Jeudi, le gouvernement français a "déconseillé fortement" aux Français de se rendre en Mauritanie, en soulignant que cet avertissement valait aussi pour les ressortissants français "qui font le rallye Dakar-2008". Des propos relayés à nouveau vendredi par le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.

"Le Dakar sans la Mauritanie, ce n'est plus le Dakar", résumait jeudi à Lisbonne le motard David Casteu, 2e du général l'année dernière.

La Mauritanie promettait d'être à la fois le plat de résistance et le juge de paix de l'épreuve. Huit des quinze étapes du rallye empruntent en effet la Mauritanie et une journée de repos devait se tenir à Nouakchott. Le désert de dunes du pays était le sommet sportif de l'épreuve qui devait pénétrer en Mauritanie le 11 janvier pour n'en sortir que le 19, veille de l'arrivée.

Mais après l'assassinat dans ce pays de quatre touristes français le 24 décembre lors d'une attaque attribuée par les autorité mauritaniennes à l'islamisme radical, le porte-parole du gouvernement français Laurent Wauquiez avait déclaré que le ministère des Affaires étrangères déconseillait "fortement à tous les Français de se rendre en Mauritanie jusqu'à nouvel ordre". "Ça vaut pour tous les Français, comme pour l'organisation du rallye Lisbonne-Dakar", avait-il dit. Trois soldats mauritaniens ont également été tués le surlendemain de la mort des Français, sans que cet événement ne soit encore éclairci.

"Les organisateurs du rallye ont été informés de l'évaluation des risques, et le gouvernement français ne peut que rappeler, avec la plus grande fermeté, les conseils adressés aux voyageurs", avait ajouté le porte-parole.

Ces déclarations ont pris les organisateurs par surprise. Juste après l'attaque contre les touristes français, le directeur de la course Etienne Lavigne s'était rendu en Mauritanie pour s'entretneir en tout urgence avec les autorités du pays. Mercredi soir, fort du soutien d'un communiqué du gouvernement mauritanien ("toutes les mesures de sécurité ont été prises pour que le passage se déroule en toute quiétude"), M. Lavigne estimait que "toutes les conditions de sécurité étaient réunies" avec notamment le déploiement de 4000 hommes et une "surveillance aérienne accrue".

En 2007, des menaces du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC algérien) avaient contraint les organisateurs à annuler deux étapes alors qu'en 2006 et 2000 les organisateurs avaient mis en place des pont aériens pour éviter le nord du Mali et le Niger.


© 2008 AFP

 
     

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04/01/2008
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