Décés de ABDERRAHMANE MAHMOUDI

lehic.dz@hotmail.com

 

 

Mahmoudi inhumé jeudi au cimetière de Garidi

Adieu Dahmane !

Mahmoudi inhumé au cimetière de Garidi

Des funérailles dignes d’un grand homme

Cheikh Ezemli n’est plus

Un pince-sans-rire

M. Mahmoudi, reposez en paix

Du journalisme, de l’investigation…

Ce directeur, si modeste, si grand

Il a transcendé la maladie

Tête haute dans la vie, digne dans la mort

Une belle plume de combat

Pour nous, un exemple

Quand il s’en va, un grand journaliste reste éternel

Après un long combat, le répit

…Et l’espoir continue

Générosité et collégialité

Une grande famille au travail

Impressions de journalistes

Le combat d’un juste

Il a publié plusieurs ouvrages

Mahmoudi l’écrivain

Condoléances

Ce journalisme auquel tout le monde rêvait

ghjghj

 Mr Abderrahmane Mahmoudi décéde jeudi 15 février 2007

 

 Le Jour d’Algérie pleure aujourd’hui celui qui fut son fondateur, son directeur de la publication, son éditorialiste et son billettiste.

Abderrahmane Mahmoudi a donné sa place à un quotidien au cœur d’une scène médiatique qu’on disait résolument fermée, considération qu’il parviendra très vite à parfaitement démentir. Avec patience et perspicacité, il a réussi à inculquer au collectif du journal sa passion pour un journalisme engagé, parfois polémique, ressuscitant surtout le principe qui veut que la vocation première d’un journaliste, c’est de déranger. Il a mis au service de cette entreprise sa plume, fluide, percutante, et son style pur, inimitable. Prolifique, trait de sa générosité d’esprit, il a continué à préserver ses lettres de noblesse à la grande responsabilité de l’éditorialiste envers un lectorat en mal de repère et d’intelligence des événements. Et c’est sous ce pétillant pseudonyme de Cheikh Ezemli qu’il dérogera à sa rigueur habituelle pour réhabiliter l’art du billet et  en faire un mets de choix parmi le menu de l’édition du Jour.

Pour avoir été tout cela à la fois et même beaucoup plus, nous le savons tous, sa disparition est pour nous des plus douloureuses. Elle nous laisse aussi un héritage indéniable et interpelle notre pleine gratitude pour ce qu’il a apporté à chacun de nous.  Il ne saurait être de plus sincère hommage, car les êtres ne meurent que si on les oublie, que de continuer son combat, lui qui, hier, a su trouver suffisamment de courage à donner à ses compatriotes lecteurs de l’Hebdo Libéré dans un pays que l’on tentait de mettre à feu et à sang. Chaque jour, nous aurons à nous souvenir qu’il a su partager avec nous sa haine du mensonge et cet idéal qui l’animait au service d’une Algérie qu’il aimait par-dessus tout. Nous avions pour motivation de gagner le respect de nos lecteurs. Nous avons désormais une raison de plus de poursuivre l’œuvre de Abderrahmane Mahmoudi.

 

Le collectif

du Jour d’Algérie

 

 


Il a été enterré jeudi au cimetière de garidi
Le journalisme algérien perd Abderrahmane Mahmoudi

Par : A. Ouali

Abderrahmane Mahmoudi nous a quittés jeudi dernier pour rejoindre l’éternité. Son entourage familial et ses amis s’y attendaient un peu. Mais dans le même temps, ceux qui ont eu à le côtoyer à le “pratiquer”, comme votre humble serviteur, ont du mal à accepter sa subite disparition, tant cet homme au grand cœur, agitateur d’idées, incarnait la vitalité, la vivacité. La vie, tout court. Tout en se sachant condamné, Dahmane, en homme pugnace, rompu à toutes les batailles, n’a jamais abdiqué. Encore moins devant sa maladie qu’il prenait avec philosophie, recul, voire dérision. Entre deux séances de “chimio”, Dahmane trouvait souvent du ressort, du courage pour être au rendez-vous avec les lecteurs de son quotidien Le Jour d’Algérie. Histoire de leur donner le “ton”, la clé de lecture de la scène politique nationale dont il aura été un des observateurs les plus sagaces et les plus avisés.
Les hasards du journalisme ont fait se croiser nos chemins en août 90, date à laquelle il venait de lancer avec Kamal Belkacem le premier hebdomadaire indépendant Le Nouvel Hebdo. Juste quelques mots de sa part, ponctués de son éternel sourire en coin, ont suffi pour me plonger dans cette passionnante “aventure intellectuelle”.
L’expérience du Nouvel Hebdo avec son style en totale rupture avec les codes d’écriture convenus aura duré le temps des roses. C’est que le climat politique de l’époque n’était pas encore assez mûr pour un mariage de raison entre les porteurs d’idées et les porteurs de capitaux. Du coup, c’est le divorce. Une partie de l’équipe, Dahmane à sa tête, lance alors “à chaud” l’Hebdo Libéré qui, au bout de quelques numéros seulement, s’impose sur la scène médiatique et s’arrache dans les kiosques. Dans son nouvel habit de directeur de publication, avec les responsabilités de gestion que cela implique, Dahmane est resté lui-même, c’est-à-dire le journaliste, le copain de tous pour qui les notions de hiérarchie et de chefferie comptent si peu.
Alors que notre pays venait de basculer dans la spirale de la violence islamo-terroriste, Dahmane imprime à l’Hebdo Libéré une ligne combattante, intransigeante et anti-islamiste qui transparaît chaque mercredi à travers ses éditos au vitriol. L’Hebdo Libéré, avec une équipe de choc, où se côtoyaient Aïssa Kheladi, Nadjib Stambouli, Rezki Metref, Maâchou Blidi, Mohamed Dorbane, K. Ben, Ali Habib, Leïla Heuraoua, Khadidja Zeghloul, Dalila Lakhdar, Mohamed Habili, se pose comme un bouclier de défense de la République contre le péril vert. Mais également contre tous les trafics, comme en témoignent les dossiers d’investigation sur ACT et surtout sur “les magistrats faussaires”. Cette ligne trop indépendante et trop audacieuse que Dahmane a imprimée à son journal à un prix que l’équipe ne tardera pas à payer de sa vie :  l’attentat contre le siège du journal à la rue Hassan-Khemissa en 1993. Bilan : 3 morts, Nadir, le frère de Dahmane qui succombera, le photographe Abdelkader Yacef et le chauffeur qui venait d’être recruté. Cet attentat était un message clair qui ne tarde pas à sonner le glas de l’Hebdo Libéré, acculé au silence. À la tête de cet hebdomadaire, Abderrahmane Mahmoudi a eu une attitude de combattant intransigeant dans ses positions, entier dans sa démarche. Car pour lui, le journalisme ce n’est pas fait pour ramasser de l’argent. Pour courir derrière la vaine gloriole. Pour Dahmane le journalisme est passion et convictions. Il incarnera à jamais pour ceux qui l’ont connu une façon de faire la presse proprement et honnêtement. Adieu l’ami
.

A. O.

 

 

ABDERRAHMANE MAHMOUDI A ÉTÉ INHUMÉ JEUDI
Un grand journaliste nous quitte
17 février 2007 - Page : 6

Son «palmarès» journalistique est très riche. Il atteste du parcours d’un professionnel né.

Nous n’apercevrons plus son imposante silhouette à la Maison de la presse Tahar Djaout. Abderrahmane Mahmoudi, inhumé jeudi au cimetière de Garidi (Kouba), en présence d’une foule d’amis et de confrères, vient de tirer sa révérence, après des années faites de dévouement et de professionnalisme. Un métier qu’il avait choisi par conviction et par vocation. Son «palmarès» journalistique est très riche. Il atteste du parcours d’un professionnel né. Pour preuve, Mahmoudi a exercé plus d’une vingtaine d’années dans plusieurs publications. Diplômé en sciences économiques, il avait commencé sa carrière de journaliste au quotidien El Moudjahid, avant de rejoindre les hebdomadaires Algérie-actualité puis Ruptures, le magazine de Tahar Djaout, premier journaliste algérien assassiné en 1993. Il était le fondateur de Hebdo Libéré, avant de collaborer au Quotidien d’Algérie puis à L’Expression. Son frère cadet, Nadir a été tué dans l’attaque, par un groupe armé islamiste, du siège de Hebdo Libéré, au centre d’Alger, en 1994 avant de fonder Le Jour d’Algérie, qu’il dirigeait depuis près de quatre ans. Ses analyses pertinentes de l’actualité nationale manqueront à beaucoup. Porté sur le journalisme d’investigation, Mahmoudi avait une préférence accentuée pour les articles politiques dans lesquels il expliquait, selon sa perception des choses, les situations induites par l’ouverture du champ politique et médiatique en Algérie. Le message de condoléances adressé par le président de la République à la famille du défunt est, on ne peut plus symbolique. Il incarne la reconnaissance de toute la nation à celui qui a porté son pays dans son coeur dans les moments où les fondements de la République étaient exposés à tous les dangers. Pour les jeunes journalistes, Mahmoudi restera une référence, en termes aussi bien de professionnalisme que d’engagement pour la préservation de l’idéal républicain. C’est, par ailleurs, un homme qui a toujours affiché publiquement ses convictions politiques du temps du parti unique, où il fut l’un des rares journalistes à avoir «osé», à travers son style subtile, dénoncer certaines pratiques antidémocratiques de l’époque. Un style que seuls les plus avisés pouvaient décrypter.



 

Arezki LOUNI


 

 

 

 

 

 

 

 



31/07/2006
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