La semaine Ă©coulĂ©e a Ă©tĂ© exceptionnellement studieuse au niveau Ă©conomique. Ainsi, pendant que le gouvernement planchait sur le âprogramme quinquennal dâinvestissements publics Ă hauteur de 150 milliards de dollarsâ, forme algĂ©rienne des plans de relance, deux importants forums internationaux se tenaient Ă Alger.Â
Le premier consacrĂ© aux finances et le second Ă lâintĂ©gration maghrĂ©bine vue par les hommes dâaffaires. Je mâintĂ©resserai au second qui a tenu ses assises les 10 et 11 mai sous lâintitulĂ© de âPremier Forum des hommes dâaffaires maghrĂ©binsâ, Ă lâinitiative de lâUnion maghrĂ©bine des employeurs (UME). Que retenir de ces assises qui ont regroupĂ© 700 opĂ©rateurs maghrĂ©bins tant les communications et les dĂ©bats des six panels ainsi que les travaux des six ateliers ont Ă©tĂ© libres, denses et pertinents ? Je retiendrai trois Ă©lĂ©ments essentiels. Le premier est relatif Ă la qualitĂ© des ressources humaines. Ainsi, il faut relever que les communications ont Ă©tĂ© toutes prĂ©sentĂ©es par des experts et managers maghrĂ©bins du cru et de la diaspora dont le niveau nâavait rien Ă envier Ă celui des rencontres internationales. Quant aux entrepreneurs publics et privĂ©s algĂ©riens, Ă dĂ©faut dâĂȘtre aussi sophistiquĂ©s que leurs collĂšgues marocains et tunisiens, ils sont apparus Ă la fois professionnels et pugnaces et pour tout dire âbusiness orientedâ. La forte prĂ©sence dans les ateliers sectoriels et la qualitĂ© des dĂ©bats tĂ©moignent dâune forte motivation Ă aller de lâavant dans la construction de partenariats mutuellement bĂ©nĂ©fiques.Â
Enfin, dernier point, lâaccent a Ă©tĂ© systĂ©matiquement mis sur la formation et lâinnovation comme facteurs clĂ© de la compĂ©titivitĂ© des entreprises maghrĂ©bines. Pour ce qui concerne le deuxiĂšme point, il est relatif aux instruments de lâintĂ©gration.Â
Des choses ont Ă©tĂ© faites, mais beaucoup de retards subsistent. Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâUMA a fait Ă©tat de 19 instruments et accords Ă©conomiques et financiers signĂ©s sur un total de 77. Ă dĂ©faut de rĂ©aliser Ă court terme une unification des normes et standards favorisant la fluiditĂ© des Ă©changes, une mise en cohĂ©rence et lâharmonisation des interfaces Ă©taient souhaitĂ©es par lâensemble de la communautĂ© des affaires. Aux obstacles avancĂ©s par nos amis maghrĂ©bins dâaccĂ©der au marchĂ© algĂ©rien, nos managers relĂšvent, par exemple, les difficultĂ©s du groupe pharmaceutique Saidal Ă âmettre Ă la consommationâ ses produits en Tunisie, pourtant vendus ailleurs. Câest pour dire tout simplement que dans ce domaine, les âblocagesâ sont Ă©quirĂ©partis. La mise en place dâinstruments opĂ©rationnels a Ă©tĂ© proposĂ©e, telles lâĂ©laboration dâun catalogue des entreprises maghrĂ©bines et la crĂ©ation dâunions professionnelles par branches pour dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts communs face aux autres rĂ©gions Ă©conomiques qui dressent des barriĂšres aux produits maghrĂ©bins. Ă lâinstar de lâUnion maghrĂ©bine de la chimie dĂ©jĂ opĂ©rationnelle. Dâautres propositions ont Ă©tĂ© avancĂ©es telles que la crĂ©ation dâune sociĂ©tĂ© de cabotage transmaghrĂ©bin en espĂ©rant que les plans nationaux de transport soient intĂ©grĂ©s dans une vision maghrĂ©bine (fer, route et mer) pour Ă©viter les redondances et les incohĂ©rences.Â
Le dernier point porte sur les inerties qui ne pourront ĂȘtre dĂ©finitivement dĂ©passĂ©es que par lâĂ©quilibre des intĂ©rĂȘts et lâinstauration dâun climat de confiance. Par exemple, la loyautĂ© des transactions, le respect de la rĂšgle dâorigine des produits et la lutte commune contre la contrefaçon et les pratiques commerciales illicites. Ce nâest que dans ces conditions quâon pourra aborder la question de la âprĂ©fĂ©rence communautaireâ. Lâallusion Ă©tait claire : ĂȘtre dispensĂ© des circulaires Ouyahia. Les AlgĂ©riens ont rappelĂ© simplement que sâagissant du commerce, câest lâexemple tunisien qui a Ă©tĂ© repris. Dans lâautre forum, des prĂ©cisions ont Ă©tĂ© apportĂ©es par le ministre des Finances sur ce sujet. Lâeffet rĂ©troactif de mise en conformitĂ© porte sur les activitĂ©s de revente en lâĂ©tat et non sur les investissements. Ce qui semble plus logique, car il aurait Ă©tĂ© trĂšs difficile de renĂ©gocier des partenariats industriels assis sur des business plans incluant des immobilisations et donc des amortissements de long terme. Pour le reste, les cours du pĂ©trole se redressent. Les cours du baril, en passant lâasymptote des 55 dollars Ă New York, sortent dâune zone dâincertitude qui avait commencĂ© en mars 2009. La consolidation envisagĂ©e par Chakib Khelil pour lâĂ©tĂ© se prĂ©cise. On ne pouvait espĂ©rer mieux.
M. M.