Dimanche 17 Mai 200


Dilem du Dimanche 17 Mai 2009 | Vu 2621 fois


Edition du Dimanche 17 Mai 2009

En toute liberté

une semaine studieuse

La semaine Ă©coulĂ©e a Ă©tĂ© exceptionnellement studieuse au niveau Ă©conomique. Ainsi, pendant que le gouvernement planchait sur le “programme quinquennal d’investissements publics Ă  hauteur de 150 milliards de dollars”, forme algĂ©rienne des plans de relance, deux importants forums internationaux se tenaient Ă  Alger. 
Le premier consacrĂ© aux finances et le second Ă  l’intĂ©gration maghrĂ©bine vue par les hommes d’affaires. Je m’intĂ©resserai au second qui a tenu ses assises les 10 et 11 mai sous l’intitulĂ© de “Premier Forum des hommes d’affaires maghrĂ©bins”, Ă  l’initiative de l’Union maghrĂ©bine des employeurs (UME). Que retenir de ces assises qui ont regroupĂ© 700 opĂ©rateurs maghrĂ©bins tant les communications et les dĂ©bats des six panels ainsi que les travaux des six ateliers ont Ă©tĂ© libres, denses et pertinents ? Je retiendrai trois Ă©lĂ©ments essentiels. Le premier est relatif Ă  la qualitĂ© des ressources humaines. Ainsi, il faut relever que les communications ont Ă©tĂ© toutes prĂ©sentĂ©es par des experts et managers maghrĂ©bins du cru et de la diaspora dont le niveau n’avait rien Ă  envier Ă  celui des rencontres internationales. Quant aux entrepreneurs publics et privĂ©s algĂ©riens, Ă  dĂ©faut d’ĂȘtre aussi sophistiquĂ©s que leurs collĂšgues marocains et tunisiens, ils sont apparus Ă  la fois professionnels et pugnaces et pour tout dire “business oriented”. La forte prĂ©sence dans les ateliers sectoriels et la qualitĂ© des dĂ©bats tĂ©moignent d’une forte motivation Ă  aller de l’avant dans la construction de partenariats mutuellement bĂ©nĂ©fiques. 
Enfin, dernier point, l’accent a Ă©tĂ© systĂ©matiquement mis sur la formation et l’innovation comme facteurs clĂ© de la compĂ©titivitĂ© des entreprises maghrĂ©bines. Pour ce qui concerne le deuxiĂšme point, il est relatif aux instruments de l’intĂ©gration. 
Des choses ont Ă©tĂ© faites, mais beaucoup de retards subsistent. Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’UMA a fait Ă©tat de 19 instruments et accords Ă©conomiques et financiers signĂ©s sur un total de 77. À dĂ©faut de rĂ©aliser Ă  court terme une unification des normes et standards favorisant la fluiditĂ© des Ă©changes, une mise en cohĂ©rence et l’harmonisation des interfaces Ă©taient souhaitĂ©es par l’ensemble de la communautĂ© des affaires. Aux obstacles avancĂ©s par nos amis maghrĂ©bins d’accĂ©der au marchĂ© algĂ©rien, nos managers relĂšvent, par exemple, les difficultĂ©s du groupe pharmaceutique Saidal Ă  “mettre Ă  la consommation” ses produits en Tunisie, pourtant vendus ailleurs. C’est pour dire tout simplement que dans ce domaine, les “blocages” sont Ă©quirĂ©partis. La mise en place d’instruments opĂ©rationnels a Ă©tĂ© proposĂ©e, telles l’élaboration d’un catalogue des entreprises maghrĂ©bines et la crĂ©ation d’unions professionnelles par branches pour dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts communs face aux autres rĂ©gions Ă©conomiques qui dressent des barriĂšres aux produits maghrĂ©bins. À l’instar de l’Union maghrĂ©bine de la chimie dĂ©jĂ  opĂ©rationnelle. D’autres propositions ont Ă©tĂ© avancĂ©es telles que la crĂ©ation d’une sociĂ©tĂ© de cabotage transmaghrĂ©bin en espĂ©rant que les plans nationaux de transport soient intĂ©grĂ©s dans une vision maghrĂ©bine (fer, route et mer) pour Ă©viter les redondances et les incohĂ©rences. 
Le dernier point porte sur les inerties qui ne pourront ĂȘtre dĂ©finitivement dĂ©passĂ©es que par l’équilibre des intĂ©rĂȘts et l’instauration d’un climat de confiance. Par exemple, la loyautĂ© des transactions, le respect de la rĂšgle d’origine des produits et la lutte commune contre la contrefaçon et les pratiques commerciales illicites. Ce n’est que dans ces conditions qu’on pourra aborder la question de la “prĂ©fĂ©rence communautaire”. L’allusion Ă©tait claire : ĂȘtre dispensĂ© des circulaires Ouyahia. Les AlgĂ©riens ont rappelĂ© simplement que s’agissant du commerce, c’est l’exemple tunisien qui a Ă©tĂ© repris. Dans l’autre forum, des prĂ©cisions ont Ă©tĂ© apportĂ©es par le ministre des Finances sur ce sujet. L’effet rĂ©troactif de mise en conformitĂ© porte sur les activitĂ©s de revente en l’état et non sur les investissements. Ce qui semble plus logique, car il aurait Ă©tĂ© trĂšs difficile de renĂ©gocier des partenariats industriels assis sur des business plans incluant des immobilisations et donc des amortissements de long terme. Pour le reste, les cours du pĂ©trole se redressent. Les cours du baril, en passant l’asymptote des 55 dollars Ă  New York, sortent d’une zone d’incertitude qui avait commencĂ© en mars 2009. La consolidation envisagĂ©e par Chakib Khelil pour l’étĂ© se prĂ©cise. On ne pouvait espĂ©rer mieux.

M. M.


www.liberte-algerie.com



17/05/2009
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