DJEMINA

 

   


       voici quelques extraits de presse concernant (m)son dernier ouvrage Djemina en attendant de mettre tous les articles en ligne.

Djemina, c’est aussi une fenêtre ouverte sur plusieurs autres vies, celles de femmes anonymes dont le déroulement du fil existentiel méritait bien cette halte. De Zara à Zerfa, en passant par Aïcha, Melha, l’aïeule, et toutes les autres, l’écrivaine, à travers des textes gorgés de sensibilité et de poésie, décrit, dénonce et déclame, de même qu’elle rend hommage à la bravoure, au dévouement et à l’engagement de toutes ces femmes envers la vie, une vie qui ne leur a pas fait de cadeau mais pour laquelle, elles se sont férocement battues. Histoire parmi d’autres, la Nuit du récit est, sans doute, l’une des plus chères à l’écrivaine puisqu’elle s’inspire de la vie de sa mère. «C’est son portrait», avouera-t-elle."   

                                                                       
                                                                     H.Amrouni in Nouvelle république
                                                                                        15/04/2008

"Aussi, faut-il bien reconnaître que la force créatrice de Nassira Belloula, servie par un sens aigu de la poésie, par une écriture résolument affranchie, autorise le dépassement de toutes les limites des genres littéraires; car dans chaque expression, elle a mis une émotion parfaitement adaptée au contexte, aux convenances même. J’y vois, en effet, de la pudeur, de la retenue, de l’intelligence, enfin voilà l’art d’écrire qui s’accorde avec un style nu, une simplicité de ton, avec des images aux longues résonances poétiques soulignant leur vérité - tant il est vrai, hélas! que notre littérature n’est pas toujours ainsi faite; l’ambition ridicule de briller brûle l’espérance de vie d’une pensée heureuse, elle pousse à l’usage de la trivialité et à l’écriture contre nature. C’est justement par quoi la démarche d’esprit de Nassira Belloula dans Djemina me semble claire et suffisante pour nous entraîner avec elle dans le monde qu’elle habite et nous conduire vers des horizons algériens tant espérés par les Algériens. Par l’idée, par la culture, par la passion, par le souffle, nous sommes alors en Algérie, nous parlons de l’Algérie, nous écrivons pour l’Algérie. Voilà le genre de livre que j’aimerais faire lire à ceux qui aiment la bonne lecture [...] Djemina est un recueil de récits mêlant histoire, fiction et surtout passion d’écrire et de réécrire un passé possiblement vraisemblable où des personnages légendaires, réels ou imaginaires, ont façonné les époques et les âges de notre pays. L’auteur, fort de son expérience de journaliste et d’éducatrice spécialisée de formation et de son intime sens de l’observation, nous révèle des images de femmes attachantes, et plus que cela."

                                                                      kaddour M'hamsadji in l'expression 
                                                                                                    9 avril 2008

"Les récits contenus dans le livre de Nassira Belloula sont de toutes couleurs et de tous genres, du riant au sévère, et de toutes époques, d’hier à aujourd’hui. Je ne vous dirai pas le contenu synthétique de ces 188 pages attrayantes, je vous rapporterai seulement et à ma manière, l’histoire de « La vierge de Tifelfel ». On est dans les Aurès, en l’an 172. C’est le temps des conquérants romains, l’empereur Trajan régnait, les centurions construisaient Thamugadi (Timgad). Une jeune fille chaouia va à la fontaine loin de son village, Mchounech."

                                                                     A.Zekkad in Elwatan du 3 avril 2008



finalement et après tant de mois d'attente, Djemina (aux éditions Media-Plus) est finalement en librairie. Une délivrance que je partage volontiers avec vous tous.
http://nassiralettres.over-blog.com/article-

17883769.html



finalement et après tant de mois d'attente, Djemina (aux éditions Media-Plus) est finalement en librairie. Une délivrance que je partage volontiers avec vous tous.
http://nassiralettres.over-blog.com/article-17883769.html 

L'auteure



(Nassira Azouz) Nassira Belloula est née à Batna en février 1961 Elle est diplômée de l’école nationale des cadres de la jeunesse . Sa passion pour l’écriture va la pousser vers le journalisme . Avec l’avènement de la presse privé dite indépendante en Algérie ,elle rejoint ,dès 1993,plusieurs rédactions : le Matin, où elle exercera jusqu’en 1997 comme journaliste dans les rubriques Société et National, La nouvelle République où elle occupera le poste de chef de la rubrique Société et Liberté quelle rejoindra en septembre 2001, où elle assume la responsabilité de la rubrique culturelle . Auteur de quelques ouvrages dont « Algérie massacre des Innocents » paru en France en 2000, Nassira à la fois épouse et mère de trois filles ,fait partie de la commission nationale consultative de protection et promotion des droits de l’homme (CNCPPDH),et du comité adhoc chargé de la question des disparues.

Je découvre « Une saison en enfer » de Rimbaud à l’âge de 13 ans et, depuis les verbes ,les mots et l’écriture font partie de mon univers ,j’étais attirée en premier par la poésie, ce qui donnera naissance à un recueil de poésie « Les portes du soleil » , qui a été édité en 1983 par l’ ENAL . Ma passion pour l’écriture me poussera naturellement vers le journalismes ,un métier prenant et passionnant qui alimentera mes besoins d’écriture. L’expression journalistique m’a permis d’aller de l’avant dans mon ambition de devenir écrivain. C’est ainsi que j’ai écris deux romans : « La revanche de May » ,paru aux éditions ENAG en mars 2003 et « Rebelle en toute demeure »,paru aux éditions CHIHAB en mars 2003

 

 
      

http://dzlit.free.fr/belloula.html

Djemina (Roman) - Éditions Media Plus, Constantine ISBN : 9961-922-02-6, 2006

Présentation


J’ai passé la nuit, la tête dans les étoiles, moi Djemina, portant mon prénom comme une promesse inachevée, rêvant au roi Ibdas, à sa forteresse de Zerbula, maudissant Salomon, ce Grec conquérant venu forcer l’enceinte même de Geminianus, épiant ma reine Dehia dans l’aube qui se lève. Écris donc, Djemina, me souffle mon frère. Écris…. Et ma main coule sur le papier glacé, déversant encre bleue et émotions.

«Djemina m’ont nommée les miens, en souvenir de notre aïeule, la toute première, née à Djemina, ce haut lieu des Aurès, là ou la reine Dehia et avant elle le roi Ibdas et avant eux des générations d’hommes généreux avaient construit leurs forteresses à même les rochers abrupts de la falaise infranchissable, décourageant envahisseurs et conquérants. Lieu mythique, lieu de résistance, lieu qui me hante et qui me raconte, lieu qui me propulse aussi vers d’autres lieux de ma Berbérie. Djemina je me nomme, et Djemina je vais à la rencontre des miennes, ces femmes qui chacune à sa manière m’ont légué quelque chose d’elles ; un regard, un sourire, un geste, un soupir, une violence, une tendresse, un espoir, une souffrance. Et moi, en script effarouchée, j’ai tenté de les reconstituer en cette nuit étoilée. »

Écris, Djemina, écris, me dit mon frère…. Alors, ce soir, si tu permets, jambes pliées comme j’ai vu mes aïeules le faire, la narratrice c’est moi….

Extrait

La Vierge de Tifelfel


Aurès, l’an 115

C’était du temps des conquérants romains. Etais-ce à l’époque de l’empereur Trajan ? Qu’importe. De ces légionnaires qui passaient par ce pays des Chaouias construisant Thamugadi, Théveste et Mascula, un bel homme, fier dans son allure à la robe pourpre et casque brillant, arborant armes et armures, avait mis pied un jour à Tifelfel, établissant un fortin à l’entrée du défilé, afin de surveiller son passage et les villages qui, plus bas dans la vallée verdoyante, se chevauchaient presque … Mchounech Tamrit, El-Arrich, Banian, Tighanamine.

Il faisait doux et bon ce matin-là. Un printemps déjà précoce titillait la nature et sur les chemins tortueux, la destinée d’une jeune fille se dessinait. La vieille l’avait prévenu « Sur ton chemin aujourd’hui Ô ! Belle d’entre les belles tu enchaîneras ta vie.» Un rire cristallin répondit à la prédiction. Parée d’amulettes et de talismans « Quatre fois la terre aura tournée… juste quatre fois et ton sang de vierge aura couler » enchaîna la vieille.

« Me prédit-elle un mariage ? » Pensa la belle. Debout, immobilisée par les yeux noirâtres de la prêtresse qui pointait son doigt charnu vers elle dans une attitude agressive, les autres filles arrivaient derrière, en file indienne, cruches sur les épaules « Allez, avance, avance » lui criaient-elles dans un chahut gai.

La petite troupe reprit sa marche dans un tintement de bracelets ciselés et d’anneaux argentés, cliquetant joyeusement autour des fines chevilles. Le sentier montait péniblement jusqu’au sommet. La source convoitée, le seul point d’eau où les filles venaient puiser l’essentiel de leurs besoins, coulait généreusement abreuvant ; assoiffés, passants, voyageurs et vagabonds.

Pour se soulager de cette corvée toujours harassante, la jeune fille se mit à chanter. Sa voix mélodieuse s’éleva dans les airs, réveillant arbres et oiseaux, fleurs et abeilles, faisant frémir les vents et les nuages. Le chant s’éclata sur les rochers et sur les sentiers d’où arrivait le bel homme. Il descendit de son cheval et s’approcha de la fontaine.

Ultime instant de rencontre. Les yeux se posèrent sur elle, sur ses courbes, détaillant sa taille fine enroulée dans une série de ceintures en laines tressées, accentuant la finesse et le galbe… Le regard s’attarda. Le sourire effleura les lèvres et une caresse interdite esquisse le geste. Des vagues tourmentèrent le soldat, pénétrèrent en lui en saccades le traversant de haut en bas.

Dans ces lieux lointains, sur cette piste poussiéreuse, lui qui avait traversé mers et montagnes, auréolé de gloires et de batailles gagnées Il venait de rencontrer sa défaite.

Le centurion se mit à la courtiser, surveillant ses allées et venues, rêvassant devant la fontaine, de ses yeux noirs et brillants. Il lui envoya avec des porteurs, présents et fleurs. La belle se tenait à distance.

Dans sa tête cheminaient de drôles d’idées. Elle savait qu’elle pouvait aider les siens en exploitant l’amour que lui offrait le Romain. « Il est puissant et riche. C’est un colonisateur qui a vaincu mon peuple en s’établissant sur la terre de mes ancêtres. Il est à mes pieds aujourd’hui, aux pieds des monts de ich Aziza » se disait-elle.

Elle renversa sa tête, jouant avec sa chevelure d’ébène, les tchoûchânat (grands anneaux en argent) qui pendaient à ses oreilles balançaient gaiement. Câline, ensorceleuse, elle colla presque ses lèvres sur les siennes, le laissant entrevoir une infinie parcelle de jouissance et de volupté « je suis à toi, beau centurion, mais avant, tu dois faire quelque chose pour moi. Veux-tu faire quelque chose pour moi ? »

Le romain de la 6ème légion était près à vouer son âme au diable, pourvu que la belle puisse lui accorder ses faveurs.

Son doigt fin traçait sur la poitrine de l’homme des cercles imaginaires « veut-tu apporter de l’eau à mon village ? »

« Juste cela » se demanda le Romain.

Bientôt la berbère lui appartiendrait. Mais la tâche allait être pénible, longue et épuisante. Sans attendre davantage, encouragé par les caresses et les regards de sa belle, il se mit à l’œuvre. Il traça des plans, calcula des chemins, dessina des détours et des courbes, s’initia au savoir des architectes et embaucha de la main d’oeuvres. « L’eau arrivera au village de Tifelfel et à mes lèvres aussi » se disait-il.

Il s’abreuvera enfin et abreuvera cette soif intense qui embrasait sa gorge.

Les saisons s’écoulèrent, les hivers s’en allaient remplacés par d’autres et les étés remplissaient la vallée de chants de grillons. Quatre années s’étaient écoulées. Quatre années d’un dur labeur, de patience, de rêves interdits, de murmures suggérant, de frôlements incitants.

Par désir, par amour, le romain avait réussi à tracer un cour d’eau dans la roche, venant de la fontaine tout au sommet de la colline jusqu'au village.

Il réussit enfin son pari. L’eau arriva au village de Tifelfel.

Cette nuit…Oh ! Cette nuit la lune sera en lui. Elle lui avait donné rendez-vous le premier jour de la fontaine.

La belle, parée de tous ses atouts, robes en soie aux couleurs clairs, chamarrés, la gorge opulente ornée de bijoux en argent, le front appesanti de plaques et de chaînes, les yeux noircis et les joues fardées, se tenait offerte dans ce clair de lune qui s’auréolait autour d’elle, l’emprisonnant dans une lueur argentée.

Fébrilement, il s’approcha d’elle, posa ses lèvres fiévreuses sur les siennes. Il en rêvait de cet instant depuis des mois, depuis des siècles. Elle le laissa faire et ne dit mot. Ferma les yeux pour échapper à cette étreinte qui la faisait souffrir. Elle s’allongea sur la couche satinée du romain, lui, s’éloigna pour se débarrasser des ses armes. Quand sa tête se tourna vers elle, son regard s’assombrit, son geste se suspendit.

Une auréole de sang fraîche nappait le parterre, s’infiltrait dans le sol devenu humide. Sur la couche, les yeux ouverts, la main encore sur la manche de la dague enfoncée dans sa poitrine, la belle dormait d’un sommeil éternel.

L'Expression - 9 avril 2008         Djemina (Roman) - Éditions Media Plus, Constantine ISBN : 9961-922-02-6, 2006

http://dzlit.free.fr/belloula.html                                                                                                                                    
 
   

L’écriture en deux temps


Écrit par Nassira Belloula, Rebelle en toute demeure, un livre paru aux éditions Chihab, est un récit suscitant une forte émotion, tenant grandement en haleine le lecteur tant l’écriture est sobre et fluide, et l’histoire narrée est authentique et prenante. Le récit est palpitant, se présentant en deux tableaux opposés.

Ce besoin incompressible d’écrire

Nassira Belloula, qui s’est fait un nom dans les belles lettres et dans la presse raconte sa saga littéraire et sa passion pour l’écriture. A travers ses nombreux ouvrages

"Les portes du soleil",

"Algérie, le massacre des innocents",

"la Revanche de May",

"Rebelle en toute demeure",

"Conversations à Alger",

"Les Belles algériennes".

lire l'interview de KHEIRA.A sur   http://dzlit.free.fr/belloula.html   

 
 Algérie : le massacre des innocents  Quatrième de couverture
L'horreur ! l'horreur à deux pas de chez nous, l'horreur à l'état brut, l'horreur quotidienne, l'horreur qui dure, l'horreur oubliée ! Au bord de la Méditerranée, chaque nuit, le jour aussi parfois, on viole, on torture, on égorge des enfants innocents, soudain tirés de leur sommeil, parqués, hébétés. Les pères hurlent à deux pas sous les coups et les mères sanglotent ivres de douleur. Pour une fois, les mots sont en deçà de la réalité. Cette réalité, Nacéra Belloula a eu le courage de la décrire. A vrai dire, on reste effaré en lisant ce livre de l'impunité de fait dont jouissent les assassins. Surtout, qu'on ne parle pas de politique ! la politique mérite mieux que cela. Ici, il s'agit de crime et de rien d'autre. Les récits sont atroces mais notre confort passe après le combat qu'il faut mener pour tenter de participer à une lutte qui passe par l'information. L'auteur est journaliste et son métier c'est justement d'informer. L'ouvrage ne se contente pas de rapporter les faits (même si ces faits sont terribles, il faut bien les relater pour prendre la mesure du mal), elle s'efforce d'expliquer en les situant dans la perspective d'un pays qui doit affronter de profondes difficultés économiques et sociales. Cela n'excuse en rien des bourreaux qui ont depuis longtemps oublié les prétextes pour s'enferrer dans une fuite en avant dans le sang et les larmes
 



02/05/2008
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