Le risque dâune autre annĂ©e mouvementĂ©e nâinquiĂšte guĂšre les responsables du secteur qui pensent beaucoup plus Ă leur carriĂšre, et surtout Ă plaire Ă ceux qui les ont placĂ©s lĂ oĂč ils sont, quâau sort de lâuniversitĂ© algĂ©rienne et de lâĂ©lite algĂ©rienne.
La rentrĂ©e annonce une annĂ©e universitaire â encore une â des plus perturbĂ©es. On croyait que les agitations, les grĂšves Ă rĂ©pĂ©titions et les bastonnades, suivies de dialogue, de confĂ©rences et de chantiers, allaient enterrer, une bonne fois pour toutes, les incomprĂ©hensions et corriger les imperfections du nouveau systĂšme mis en place par la tutelle.
Il nâen fut rien, puisque plusieurs titulaires du DEUA montent au crĂ©neau pour crier leur dĂ©sarroi face Ă une tutelle censĂ©e ĂȘtre celle qui reprĂ©sente le mieux la crĂšme du pays, mais qui, hĂ©las, sâembourbe davantage dans une bureaucratie inqualifiable.
Les ârĂ©formesâ menĂ©es au pas de charge ont fait beaucoup de mĂ©contents. Si, du cĂŽtĂ© des enseignants, la solution a Ă©tĂ© trouvĂ©e en leur augmentant substantiellement leurs salaires, grĂące Ă une intervention personnelle du prĂ©sident Bouteflika, pour les Ă©tudiants lâaugmentation insignifiante de la maigre bourse nâa pas suffi pour les dĂ©tourner de leurs craintes et apprĂ©hensions.
La tutelle, qui avait laissĂ© faire, lâannĂ©e derniĂšre, les forces antiĂ©meutes sous ses fenĂȘtres, et qui nâavait rien pu rĂ©soudre, sauf de transmettre les dolĂ©ances des Ă©tudiants âĂ qui de droitâ, semble, aujourdâhui encore, figĂ©e dans sa vision bureaucratique et incapable dâanticiper, ni mĂȘme de communiquer.
Le risque dâune autre annĂ©e mouvementĂ©e nâinquiĂšte guĂšre les responsables du secteur qui pensent beaucoup plus Ă leur carriĂšre, et surtout Ă plaire Ă ceux qui les ont placĂ©s lĂ oĂč ils sont, quâau sort de lâuniversitĂ© algĂ©rienne et de lâĂ©lite algĂ©rienne.
Contrairement au dĂ©partement de lâĂ©ducation qui, mĂȘme dĂ©criĂ©, ne rate aucune occasion pour communiquer et aller vers la communautĂ© des enseignants et des parents dâĂ©lĂšves, le dĂ©partement de M. Harraoubia semble penser que ses rĂ©formes sont ni discutables encore moins rĂ©visables.
Cette perpĂ©tuelle fuite en avant nâaugure rien de bon, en pleine rentrĂ©e sociale, sachant que tous les mĂ©contents de lâannĂ©e derniĂšre vont battre le rappel de leurs troupes et se mettre Ă crier leur ras-le-bol. Ă quelques mois des Ă©lections lĂ©gislatives, et en plein âPrintemps arabeâ, lâattitude du dĂ©partement de M. Harraoubia paraĂźt aller Ă lâencontre mĂȘme de la ligne suivie par le chef de lâĂ©tat depuis mai dernier qui consiste Ă acheter la paix sociale Ă tout prix.