Edition du Mardi 03 Août 2010

 
 
 
 


Edition du Mardi 03 Août 2010

En toute liberté

Fonctionnement des marchés pendant le mois de Ramadhan : un "stress test" grandeur nature significatif


 

En référence aux "stress tests" auxquelles ont été soumises quatre vingt et onze banques européennes pour mesurer leur résistance aux tensions des marchés financiers, les marchés algériens de biens alimentaires sont soumis annuellement, pendant le mois de Ramadan, à des chocs de même intensité dont il faudra bien, un jour, en tirer des leçons.
Pour d'autres raisons (sécheresse et canicule exceptionnelle), la Russie devra faire face, elle aussi, mais pour septembre 2010, à des envolées des prix des biens alimentaires qui aggraveront une inflation déjà forte. A cet effet, ce pays a mis au point un mécanisme de régulation du marché qui peut être intéressant pour nous en termes d'expérience. Ce mécanisme prévoit le plafonnement des prix d'une liste de vingt quatre produits (farine, viande, lait, poulet, œufs, sucre etc.), dès lors que le prix de détail augmenterait de 30% en un mois. Il convient de préciser que ce plafonnement se met en place pour le trimestre suivant le mois considéré.
En contre partie, pour conserver une image libérale opposable au reste du monde (surtout occidental), la Russie a décidé de vendre pour 29 milliards de dollars d'actifs. Cela lui servira au passage à financer la réduction de son déficit budgétaire à 4% en 2011, 3% en 2012 et 2% en 2013. Mais il ne s'agit, en vérité, que d'une ouverture limitée du capital de groupes publics pétroliers et bancaires notamment sur la base de deux scénarii : l'un à hauteur de 49% (ministère des finances) et l'autre à hauteur de 25%(ministère du développement économique). A titre comparatif, rappelons que certains milieux, concernant l'Algérie, avaient considéré que, même à 49%, le niveau d'ouverture du capital des entreprises publiques restait insuffisant. Libre à eux. Mais pour d'autres cela n'a pas constitué une contrainte.
La comparaison avec la Russie s'arrêtera là, car cette dernière produit, avec 61 millions de tonnes, dix fois plus de céréales que l'Algérie. Il n'empêche que l'Algérie qui a pour le moment des difficultés à aligner deux victoires consécutives en football, n'importera pas de céréales pour la deuxième année consécutive en raison d'une production nationale exceptionnelle de 6,1 millions de tonnes, selon le directeur général de l'OAIC, Noureddine Kahal. Ceci expliquant cela, une taxe sera mise en place dans la loi des finances complémentaire 2010 (LFC 2010) pour décourager les importations de céréales.
Pour rester dans le registre de l'organisation des marchés pendant le mois de Ramadan, on a fini, à la longue, par s'apercevoir que les tensions ne duraient que la première semaine et portaient sur un nombre réduit de produits identifiés. Cela explique, entre autres, pourquoi, malgré la baisse sensible de 27,47 % des importations de viandes durant le premier semestre 2010 (66,97 millions $ contre 91, 32 millions $ le premier semestre 2009), neuf "dérogations sanitaires" ont été données pour importer, début août pour le Ramadan, de la viande bovine indienne désossée et congelée.
Si la "sensibilisation" des acteurs du marché avait été "un moyen extrêmement efficace", pour reprendre les termes du ministre du commerce, cette dernière aurait suffit pour réguler les marchés. En vérité c'est de la capacité de l'Etat à faire appliquer les deux récentes lois sur les pratiques commerciales et la concurrence dont il est en question, sachant par exemple l'inaction qui avait caractérisé l'ancien Conseil national de la concurrence, crée aussi par la loi. De toute manière l'année 2014 va vite arriver; on verra si, d'ici là, les sept mille agents de contrôle des pratiques commerciales seront bien sélectionnés, bien formés et opérationnels pour les faire appliquer.
En attendant les résultats d'un deuxième test décisif seront connus plus tôt : la fin du premier semestre 2011. Ils porteront directement sur un objectif intermédiaire stratégique des pouvoirs publics dans leur politique de réduction des marchés informels et des pratiques commerciales illicites. Il s'agit de l'obligation de payer par chèque ou carte de crédit toute transaction commerciale supérieure à cinq cent mille dinars. Il faut rappeler dans ce cadre l'abandon dans un passé récent de l'obligation faite de payer par chèque toute transaction commerciale supérieure à cinquante mille dinars. C'est une affaire à suivre au moins sur trois points qui me viennent à l'esprit. D'abord le positionnement formel et opérationnel des organisations patronales qui ont toujours considéré l'extension de la sphère informelle comme contrainte majeure à l'émergence d'un secteur privé puissant et conquérant. Ensuite les conditions du suivi de l'application de la mesure sur le terrain par exemple dans des segments de marché faiblement formalisés: marché de gros des fruits et légumes, marché des cheptels ovin et bovin, marché de voitures d'occasion. Enfin la réaction des consommateurs concernés par l'exigence de l'affichage et le recours au chèque comme seul moyen de règlement de leur transaction quand elle dépasse cinq cent mille dinars.
Sur ce terrain de l'assainissement et de l'organisation des marchés s'engage une bataille majeure: celle de la capacité de l'Etat à maintenir un cap de modernité et de transparence en matière de réformes économiques en dépit du poids des différents lobbies internes et des tropismes sociaux. Pour une fois le reste du monde ne sera pour rien dans notre réussite ou dans notre échec. En attendant bonnes vacances et bon ramadan pour tous.

www.liberte-algerie.com

 
 
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LE RADAR
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 Heureuse initiative que celle que viennent de prendre les éditions Casbah en éditant  une compilation des textes de Rédha Malek. Guerre de libération et Révolution démocratique


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Pas moins de 29 personnes ont été victimes d’une intoxication alimentaire dans une fête familiale, à Beïda Bordj, dans la daïra de Hammam Sokhna au sud de la wilaya de Sétif.


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L’alimentation en eau potable connaît, ces derniers temps, à Dellys, une sérieuse perturbation, particulièrement la zone de la nouvelle ville plus touchée que les autres.


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L’école primaire Djenane Sfari de Birkhadem, qui  compte déjà deux portails sur la façade principale, verra, à la prochaine rentrée scolaire, une troisième issue. Le chantier a été déjà mis en branle après la démolition d’une partie du mur de clôture.


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La filiale du Groupe Algérie Télécom, chargée des solutions satellitaires, ATS, enregistre, à partir de ce lundi, la nomination d’un nouveau président-directeur général

La filiale du Groupe Algérie Télécom, chargée des solutions satellitaires, ATS, enregistre, à partir de ce lundi, la nomination d’un nouveau président-directeur général, en remplacement de M. Mohiédine Maâche, parti en retraite. L’installation de M. Ahmida Belghit s’est effectuée en la présence de M. M’hamed Dabouze. M. Ahmida Belghit,  ingénieur d’État, issu de l’Institut des télécommunications d’Oran, diplômé de l’École internationale de Tokyo (Japon) et de l’Institut des télécommunications de Washington DC (USA), a déjà occupé des hautes fonctions au sein d’ATS en qualité de directeur technique (2004-2006) et de membre du conseil d’administration jusqu’à sa nomination. D’abord conseiller du PDG et responsable de la division technique des télécommunications au sein de la maison mère, ce natif de Ménia (Ghardaïa) a contribué à la réalisation du réseau national des faisceaux hertziens analogiques et numériques, des réseaux mobiles analogiques, GSM et VSAT SCPC, sans oublier celui dédié au VSAT – DVB – RCS (2000 VSAT) avec Hub à Lakhdaria.

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Dans notre édition de samedi dernier nous avions fait état d’une formation en islamologie sur Internet en vue de l’obtention d’un master international. Une erreur s’est glissée malencontreusement dans la transcription de l’adresse mail. La bonne adresse est donc la suivante : avozzi@uoc.educ 


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Il a 24 ans, mais surtout l’ambition d’aller loin en athlétisme. Son objectif : réussir les minima des Championnats du monde 2011 et les jeux Olympiques 2012.


Dilem du Mardi 03 Août 2010 | Vu 11012 fois
 
 


Edition du Mardi 03 Août 2010

Actualité

A quoi sert le bac finalement ?
De nombreux bacheliers “désorientés” ont introduit des recours


 

Par : MALIKA BEN


L’orientation informatisée des bacheliers 2010 a, une fois de plus, fait de nombreux mécontents  qui s’interrogent sur l’utilité de décrocher le fameux bachot avec mention pour être orienté  par un ordinateur vers des études jamais souhaitées.

Recevoir le fameux SMS annonçant sa réussite au bac et la voir confirmée sur la liste officielle de son lycée ne veut aucunement dire, du moins pour beaucoup de bacheliers, l’accès à l’université de son choix et, par ricochet, la concrétisation du rêve tant caressé. Et comme chaque année, un peu plus cette année pour des raisons évidentes, l’orientation informatisée des bacheliers 2010 n’a pas fait que des heureux.
Nombreux sont ceux pour qui en cette journée du 29 juillet a carrément emporté la joie et l’emballement ressentis en cette date historique du 5 Juillet qui a coïncidé avec l’annonce des résultats du bac.
La consultation de la boîte e-mail pour y découvrir l’affectation de l’ESI était appréhendée par tous ceux qui ont opté pour des filières dont l’accès est subordonné à des conditions strictes telle la moyenne générale obtenue au bac qui sert à établir le classement des postulants aux différentes branches. Car il ne suffit pas de décrocher le bac pour avoir droit à une place pédagogique à l’université de son choix. Entre la disponibilité des places et la moyenne obtenue, le bachelier risque de se voir orienter vers des études qui ne l’ont jamais intéressé. “Je n’ai jamais vu autant de bacheliers déçus”, nous confie un agent d’administration à Bouzaréah. À en croire les chiffres du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, les étudiants “désorientés”, qui ont été affectés vers une filière ne figurant pas parmi les dix choix établis, ne représentent que 4%. Soit 9 836 étudiants orientés vers des études qui ne les emballent pas trop voire pas du tout. C’est, en général, le cas de ceux qui ont eu le bac de justesse avec mention passable pour une moyenne de 10. Les cohortes qui ont servi à gonfler le taux de réussite ont, certes, eu droit à une place pédagogique mais pour des études choisies par l’ordinateur.
C’est le cas de Sihem dont un 10,20 au bac ne lui a pas donné trop de choix. “J ai été orientée vers des études en droit qui ne m’intéressent pas du tout. Ce que je ne comprends pas, c’est que ma copine qui a eu un 13,75 se retrouve avec moi dans la même faculté alors qu’elle voulait faire des études de journalisme.” La copine en question était dans tous ses états et ne pouvait placer un mot. “Son rêve d’être journaliste s’est évaporé alors qu’elle a toujours été brillante et studieuse. Elle disait qu’elle ferait tout pour être journaliste”, raconte Sihem. Nombreux sont les étudiants rencontrés à la faculté de droit qui ont avoué que cette branche ne figurait pas parmi leurs premiers choix. Si certains se résignent et ne comptent même pas introduire de recours, car cela ne servira à rien, d’autres ont déjà effectué l’opération et ne comptent pas faire des études choisies par l’ordinateur. D’autant qu’ils ont décroché l’épreuve avec une bonne moyenne. C’est le cas de Fouad qui a eu un bac sciences expérimentales avec un 12,36 de moyenne. “Je n’ai jamais été attiré par cette branche d’études. Je ne me vois pas du tout avaler tel un perroquet un tas de lois et de modules littéraires. Des études en gestion étaient mon premier choix suivi par pas mal de filières dispensées à Bab Ezzouar, et voilà où je me retrouve.” Ce bachelier complètement désemparé est décidé à s’opposer à ce qu’il qualifie “d’injustice”. “Il n’est pas question pour moi de faire des études en droit quitte à renoncer car, de toutes les façons, je ne vais pas réussir.”
À en croire les dernières déclarations du ministre de l’Enseignement supérieur, l’orientation ne dépend pas des places pédagogiques. Comment expliquer que des bacheliers qui ont opté pour une filière donnée, à laquelle leur moyenne leur ouvre droit, soient orientés vers une autre ?
C’est le cas de cette bachelière avec plus de 14 de moyenne qui a opté pour des études en pharmacie et qui se retrouve à Blida, alors qu’elle habite Bab El Oued, à l’université des sciences vétérinaires. Une seule conclusion, voire interrogation revient sur toutes les lèvres : à quoi sert le bac finalement puisque c’est l’ordinateur qui décide de notre avenir ?
 


Edition du Mardi 03 Août 2010

Actualité

La France a bel et bien négocié avec les terroristes
Exécution de l’otage Michel Germaneau


 

Par : Azzeddine Bensouiah


L’affaire de l’exécution de l’otage français, Michel Germaneau, par les terroristes d’Al-Qaïda n’a pas encore livré tous ses secrets. Contrairement aux affirmations de Paris, le terroriste en chef, Abdelmalek  Droukdel, affirme, dans un enregistrement audio, que les négociations étaient en cours, au moment où la France avait lancé son raid contre un campement des terroristes. Le chef de la diplomatie française avait déclaré que son pays avait tenté, sans réussir, de nouer le contact avec le groupe qui retenait l’otage français, en vue de négocier un éventuel “arrangement”. “Nous avons essayé, mais nous n'avons pas pu trouver le chemin de ce groupe qui le détenait, nous n'avons pas pu proposer quoi que ce soit, comme s'il était déjà (...) condamné”, avait affirmé Bernard Kouchner. La France avait obtenu la libération d’un autre otage, Pierre Camatte, que l’on soupçonne d’être un agent des services de renseignements, contre la libération, par le Mali, de quatre terroristes réclamés par l’Algérie. Ces mêmes terroristes libérés auraient pris part à l’exécution de Michel Germaneau. Alger et Nouakchott avaient, à cette époque, vivement protesté contre la décision du gouvernement malien, et avaient rappelé leurs ambassadeurs respectifs. Mais Paris, qui agissait dans son “jardin africain”, ne faisait guère cas des efforts déployés par les pays de la région en vue de coordonner leurs actions en matière de lutte antiterroriste. Paris ne se souciait nullement des conséquences sur les pays de la région d’un échange de prisonniers ou d’un payement de rançon. Le dernier raid raté de l’armée française, l’exécution de l’otage Germaneau et la tournée de Bernard Kouchner dans certains pays de la région sont autant de signaux envoyés par Paris à destination du monde entier comme quoi, elle ne reconnaît ni les décisions souveraines des pays de la région, encore moins les conventions internationales en la matière. En agissant de la sorte, la France de Sarkozy et Kouchner fait plus que de l’ingérence. Elle tente de remettre au goût du jour la stratégie guerrière suivie par George Bush, quitte à s’embourber dans une nouvelle aventure africaine et compliquer davantage ses relations traditionnelles avec les pays de la région.


www.liberte-algerie.com

 



03/08/2010
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