TabassĂ©s Ă coups de matraques et de bĂątons, les Ă©tudiants des grandes Ă©coles ne sont pas prĂȘts dâoublier ce quâils ont vĂ©cu hier Ă El-Mouradia. Ils ont rĂ©ussi Ă affronter tous les coups et manifester leur colĂšre pendant six longues heures. Les mĂ©decins rĂ©sidents, qui Ă©taient Ă©galement sur les lieux, ont eu droit au mĂȘme traitement.
En dĂ©cidant de tenir un sit-in devant la PrĂ©sidence, les Ă©tudiants ne se doutaient certainement pas de ce qui les y attendait. Jamais une manifestation, notamment celle des derniers mois, nâa Ă©tĂ© rĂ©primĂ©e de la sorte. ArrivĂ©s en masse pour solliciter lâintervention du premier magistrat du pays en vue de la satisfaction dâune revendication pĂ©dagogique que leur tutelle ignore toujours, les Ă©tudiants des grandes Ă©coles ont Ă©tĂ© violentĂ©s, agressĂ©s physiquement et verbalement. En fait, lâavenue PĂ©kin dâEl-Mouradia sâest transformĂ©e, en lâespace de six longues heures, en un vĂ©ritable champ de bataille. Dâun cĂŽtĂ©, prĂšs dâun millier dâĂ©tudiants et, de lâautre, des policiers qui ont pour instruction de bloquer la foule depuis le lycĂ©e Descartes. Les manifestants ont eu droit Ă des coups de pied, des coups de poing et toutes sortes dâinsultes et de grossiĂšretĂ©s sans aucun respect aux nombreuses oreilles chastes. Des Ă©tudiantes agressĂ©es verbalement puis violentĂ©es et tabassĂ©es par les femmes policiĂšres venues en renfort une demi-heure avant la fin de la manifestation. Les coups portĂ©s aux Ă©tudiants Ă©taient tellement forts que de nombreux blessĂ©s ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s vers le CHU Mustapha-Pacha. Le premier Ă©tudiant, qui a forcĂ© la ceinture de sĂ©curitĂ© des forces antiĂ©meutes, a eu droit Ă 15 jours de maladie en raison des coups de bĂątons portĂ©s aux jambes. Le nombre des blessĂ©s augmentait au fil des tentatives des Ă©tudiants de forcer le cordon sĂ©curitaire. Personne nâĂ©tait en mesure de donner un chiffre exact mais nombreuses Ă©taient les Ă©tudiantes qui se sont Ă©vanouies Ă la suite dâun coup de bĂąton. Le fait de pousser violemment les manifestants en usant des boucliers provoquaient des blessures au visage. Lâun des Ă©tudiants avait le visage ensanglantĂ© suite Ă une blessure juste au-dessus de lâĆil. Il faut signaler aussi que plus dâune dizaine dâĂ©tudiants ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s. Les cinq, qui ont Ă©tĂ© interpellĂ©s dans la matinĂ©e, ont Ă©tĂ© relĂąchĂ©s suite Ă la pression des manifestants. Cependant, ceux qui ont Ă©tĂ© violemment embarquĂ©s dans les nombreux fourgons immobilisĂ©s tout au long de lâavenue PĂ©kin nâont pas Ă©tĂ© relĂąchĂ©s. En fait, tout se passait tellement vite et les scĂšnes de violence Ă©taient telles que mĂȘme les passants nâhĂ©sitaient pas Ă reprocher aux policiers leur attitude. âNous sommes des Ă©tudiants, pourquoi vous nous tabassez comme des animaux ?â fulminent les Ă©tudiants. Il faut dire que lâattitude des policiers dĂ©pĂȘchĂ©s en force sur les lieux ne faisait quâaccentuer la colĂšre des Ă©tudiants. âDĂ©gage dâici avant que je ne tâexploseâ, menace un policier ou encore âvous vous croyez instruits alors que vous nâĂȘtes rienâ. Les insultes ne sont quâune infime partie de ce que les Ă©tudiants ont vĂ©cu hier Ă El-Mouradia. MĂȘme les journalistes et les photographes de presse nâont pas Ă©chappĂ© aux foudres. Un journaliste sâest mĂȘme vu confisquer son tĂ©lĂ©phone portable car un des policiers lâa surpris en train de filmer la bastonnade des Ă©tudiants.
Impressionnant dispositif sĂ©curitaire Le dispositif sĂ©curitaire, mis en place Ă partir de la place Addis-AbĂ©ba jusquâĂ la PrĂ©sidence, ne laissait aucun doute sur lâaccueil qui allait ĂȘtre rĂ©servĂ© aux manifestants. Des policiers postĂ©s dans chaque ruelle, dâautres qui descendaient Ă pied pour bloquer les Ă©tudiants aussi loin que possible, des stations-services du Golfe⊠Les policiers en civil nâhĂ©sitaient pas Ă sâapprocher de chaque jeune ayant lâallure dâun Ă©tudiant pour le dissuader de descendre vers le lycĂ©e Descartes. Et câest finalement un peu plus bas de ce lycĂ©e que les Ă©tudiants seront immobilisĂ©s par les policiers. Ces derniers ont tentĂ© de les cantonner dans une ruelle pour les empĂȘcher de bloquer la route. Au dĂ©part, les policiers, qui ont constituĂ© le cordon de sĂ©curitĂ©, nâavaient ni bouclier ni bĂąton. Ils repoussaient les manifestants qui nâont pas cessĂ© de rappeler quâil ne sâagit que dâune action pacifique. Mais vers 12h, les choses âsĂ©rieusesâ ont commencĂ© dâautant que les Ă©tudiants avaient rĂ©ussi Ă forcer la ceinture de sĂ©curitĂ©. Les forces antiĂ©meutes, Ă©quipĂ©es de matraques et de boucliers, arrivent en renfort. MatraquĂ©s, bastonnĂ©s, blessĂ©s⊠les Ă©tudiants Ă©taient dĂ©cidĂ©s Ă bloquer complĂštement la route. Ils rĂ©ussiront vers 13 heures. Assis par terre en scandant : âNous sommes des Ă©tudiants pas des voyous.â AprĂšs prĂšs dâune heure de blocage total de la route, la dĂ©cision est prise dâĂ©vacuer les lieux par tous les moyens. La situation dĂ©gĂ©nĂšre et un groupe dâĂ©tudiants rĂ©ussira Ă sâĂ©chapper du cordon et se rassembler non loin des mĂ©decins rĂ©sidents qui ont eu droit Ă quelques coups. Pendant prĂšs dâune heure, lâavenue PĂ©kin Ă©tait le thĂ©Ăątre de scĂšnes de violence et de dĂ©passements qui auraient pu ĂȘtre Ă©vitĂ©s.
Edition du Mardi 12 Avril 2011
La majorité des universités adhÚre
La marche du million dâĂ©tudiants a lieu aujourdâhui
Par : M. B.
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Câest aujourdâhui Ă 11 heures que la marche du million dâĂ©tudiants algĂ©riens aura lieu. Lâaction Ă laquelle la Coordination nationale autonome des Ă©tudiants, crĂ©Ă©e le 4 mars dernier, se veut ĂȘtre grandiose et historique. La coordination justifie le recours Ă cette dĂ©monstration de force Ă travers la capitale par âla nĂ©cessitĂ© dâarracher ses droits et de sauver lâuniversitĂ© de son profond marasmeâ. Les initiateurs, qui depuis prĂšs de deux mois, ne cessent de sensibiliser la communautĂ© estudiantine sur lâurgence dâune telle manifestation pacifique table sur la participation de pas moins dâun million dâĂ©tudiants de tout le territoire national. Le chiffre sera-t-il atteint pour cette marche qui sâĂ©branlera de lâesplanade de la Grande-Poste dâAlger vers le Palais du gouvernement ? La rĂ©ussite des derniĂšres rĂ©voltes nĂ©es et gĂ©rĂ©es exclusivement sur la Toile, notamment celle des jeunes Ăgyptiens est un bon augure puisque la manifestation dâaujourdâhui a Ă©tĂ©, elle aussi, lancĂ©e et suivie via les diffĂ©rents rĂ©seaux sociaux dâInternet. En effet, câest Ă travers des pages facebook, Twitter⊠que les Ă©tudiants des quatre coins du pays sâĂ©changeaient des informations et autres commentaires sur la crise universitaire. Le fait que les principales revendications pĂ©dagogiques de la communautĂ© estudiantine soient communes et relĂšvent uniquement de la tutelle, comme câest le cas pour les passerelles et correspondances entre les deux systĂšmes classique et LMD, incitaient les concernĂ©s Ă dialoguer via Internet. La sourde oreille de la tutelle a, Ă©videmment, prolongĂ© et allongĂ© le dialogue qui nâa fait que consolider les liens entre les Ă©tudiants qui ont compris quâil fallait faire front commun face au dĂ©partement de Harraoubia. Et câest ainsi que la Coordination nationale autonome des Ă©tudiants verra le jour Ă lâinitiative des contestataires de lâuniversitĂ© de BĂ©jaĂŻa. âVu lâabsurditĂ© de lâadministration, lâirresponsabilitĂ© de ses dirigeants, et de ses actes irrĂ©flĂ©chis, les comitĂ©s autonomes et dĂ©lĂ©guĂ©s des diffĂ©rentes universitĂ©s du pays se sont unis pour crĂ©er une Cnae pour arracher nos droits tout en dĂ©jouant les organisations satellites corrompuesâ. La coordination autonome a Ă©tĂ© officiellement crĂ©Ă©e le 4 mars dernier en vue dâorganiser des actions Ă lâĂ©chelle rĂ©gionale et nationale telle la marche du million dâaujourdâhui. Au dĂ©part, lâappel de la coordination Ă cette action nâa pas suscitĂ© lâadhĂ©sion de toute la communautĂ© estudiantine. Cependant, le fiasco de la confĂ©rence nationale du 27 mars a boostĂ© les adhĂ©sions. MĂȘme les universitĂ©s qui au dĂ©part sâĂ©taient prononcĂ©es contre cette action ont vite fait de changer de position comme pour se venger de la tutelle et des pouvoirs publics Ă lâimage de lâuniversitĂ© de BoumerdĂšs et de DĂ©ly-Ibrahim qui comptent ĂȘtre au rendez-vous. Ce nâest pas le cas toutefois pour lâUnion des grandes Ă©coles qui a prĂ©fĂ©rĂ© ne pas se positionner en tant quâorganisme. âNous avons laissĂ© le choix Ă chaque Ă©tudiant selon ses convictions personnellesâ, nous dit un dĂ©lĂ©guĂ©. De leur cĂŽtĂ©, les Ă©tudiants en pharmacie ont optĂ© pour la non-participation Ă cette marche. âNous sommes des Ă©tudiants et nous protestons pour des revendications purement pĂ©dagogiques qui nâont rien avoir avec le volet politiqueâ, nous dit le dĂ©lĂ©guĂ© des Ă©tudiants.
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Edition du Mardi 12 Avril 2011
La clé
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Tout le monde attend sa rĂ©action. On annonçait un discours qui serait imminent, peut-ĂȘtre le 16 avril, au plus tard. Dâhabitude, le chef de lâĂtat nâaime pas rĂ©agir sous la pression. Mais jamais celle-ci ne sâest exercĂ©e sur lui comme elle lâest en ce moment.
Le palais dâEl-Mouradia est devenu, ces derniers jours, le point de ralliement de tous les mĂ©contents. Les places publiques Ă©tant interdites, câest donc le symbole de la plus haute autoritĂ© du pays qui est squattĂ© quotidiennement par diffĂ©rentes franges de la sociĂ©tĂ©. Aussi lĂ©gitimes quâelles soient, les revendications portĂ©es devant le palais prĂ©sidentiel renseignent sur un vĂ©ritable malaise : toutes les institutions du pays ont failli et tout le monde sâen remet au prĂ©sident de la RĂ©publique qui dĂ©tiendrait les clĂ©s. Ă force de concentrer tous les pouvoirs Ă son niveau, de rĂ©duire lâexĂ©cutif Ă de simples figurants ne pouvant dĂ©cider de rien, le prĂ©sident Bouteflika tombe dans son propre piĂšge. Il est, prĂ©sentement, sommĂ© de dĂ©cider de tout et tout de suite. Tout le monde attend sa rĂ©action. On annonçait un discours qui serait imminent, peut-ĂȘtre le 16 avril, au plus tard. Dâhabitude, le chef de lâĂ©tat nâaime pas rĂ©agir sous la pression. Mais jamais celle-ci ne sâest exercĂ©e sur lui comme elle lâest en ce moment. La protestation est venue frapper Ă ses portes, alors que le gouvernement agite le drapeau blanc et que le Premier ministre affirme ouvertement quâil ne recevra aucun contestataire. Sous lâactuelle pression, toute mesure politique dâenvergure serait caduque, dans la mesure oĂč toutes les couches sociales revendiquent la prise en charge de leurs dolĂ©ances, au mĂȘme titre que celles qui viennent dâarracher, par les manifestations, des acquis que le gouvernement nâa jamais rĂ©ussi Ă leur garantir. Il y a eu faillite du gouvernement, pas seulement Ă cause de la concentration des pouvoirs entre les mains du PrĂ©sident, mais surtout en raison des fuites en avant successives des membres de lâexĂ©cutif beaucoup plus prĂ©occupĂ©s par assurer leur confort et celui de leur progĂ©niture et de leurs tribus. Un jour, pourtant, il va falloir que les choses retournent Ă la ânormaleâ. Au-delĂ du coĂ»t faramineux de cette âpaix socialeâ, qui fait tellement peur aux dirigeants du pays, il y a lieu de se poser la question de savoir si on a retenu les leçons, toutes les leçons, de cette effervescence sociale. Ou si, au contraire, le pouvoir nâa fait que gagner du temps, et sauvĂ© sa tĂȘte, pour retomber, Ă nouveau, dans ses travers.
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pressionLâHUILE, LE SUCRE, LE LAIT, LE PAIN ET LES LĂGUMES SECS SUBVENTIONNĂS
Pourvu que ça dure... Abdelkrim AMARNI - Mardi 12 Avril 2011 - Page : 3
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«Lâaide de lâEtat doit aller Ă ceux qui la mĂ©ritent» | Depuis janvier, lâEtat a dĂ©boursĂ© 3 milliards de dinars pour stabiliser les prix du sucre et de lâhuile.
La liste des produits alimentaires subventionnĂ©s par lâEtat sera Ă©largie aux lĂ©gumes secs. AprĂšs le prix du pain et du lait, lâEtat Ă©tend le domaine de sa gĂ©nĂ©rositĂ©. MĂȘme les prix du sucre et de lâhuile sont plafonnĂ©s. Puiser dans les caisses de lâEtat est lâun des remĂšdes apportĂ©s aux maux sociaux. Câest aussi un moyen dâĂ©viter la rĂ©pĂ©tition des Ă©vĂšnements de janvier dernier. Ceux-lĂ mĂȘmes qui sont provoquĂ©s par les barons du secteur agroalimentaire. Mustapha Benbada, ministre du Commerce, qui Ă©tait hier matin lâinvitĂ© de la ChaĂźne III, a soulignĂ© que depuis janvier, le gouvernement a dĂ©boursĂ© 3 milliards de dinars pour stabiliser les prix du sucre et de lâhuile. Il a rĂ©vĂ©lĂ© que le prĂ©sident de la RĂ©publique a demandĂ© lâĂ©largissement de la liste des produits alimentaires subventionnĂ©s, notamment les lĂ©gumes secs. Il a convenu avec les importateurs que les prix de ces produits restent fixes et il a demandĂ© Ă lâOffice algĂ©rien interprofessionnel des cĂ©rĂ©ales de revenir sur le marchĂ© en tant quâacteur principal et dâassurer la fonction de rĂ©gulation pour que les prix soient supportables pour les citoyens. Le ministre a plaidĂ© en faveur de lâouverture dâun dĂ©bat sur la politique de subvention des prix des produits alimentaires. Les smicards et les retraitĂ©s paient le pain, le lait, lâhuile et le sucre au mĂȘme prix quâun commerçant ou un cadre. «Notre systĂšme de subvention est trop gĂ©nĂ©reux. Il profite Ă tout le monde», a-t-il affirmĂ©. Lâaide de lâEtat doit aller Ă ceux qui la mĂ©ritent, alors quâaujourdâhui tout le monde peut acheter un sachet de lait Ă 25 dinars, a-t-il expliquĂ©. Il a plaidĂ© pour un systĂšme de subventions ciblĂ©es devant profiter aux petites bourses. LâEtat pourrait ne pas avoir les moyens pour subventionner les produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ©, a-t-il suggĂ©rĂ©. Le ministre a annoncĂ© que les prix du sucre et de lâhuile seront soutenus sur le long terme au mĂȘme titre que la semoule et le lait. «Nous nâallons pas attendre lâĂ©chĂ©ance du 31 aoĂ»t 2011 pour revoir les mesures dĂ©jĂ prises. La dĂ©cision est donc dĂ©finitive», dira-t-il. La loi de finances complĂ©mentaire va prendre en charge les subventions des produits et les mesures de lutte contre le chĂŽmage et en faveur du logement. La prĂ©paration de lâavant-projet de loi de finances complĂ©mentaire devait faire lâobjet, hier, dâun conseil interministĂ©riel prĂ©sidĂ© par Ahmed Ouyahia. Le commis de lâEtat a rĂ©vĂ©lĂ©, en outre, avoir demandĂ© aux producteurs de pĂątes alimentaires de ne pas augmenter les prix de leurs produits sans concertation avec les pouvoirs publics. «Nous allons introduire cette mesure dans le cahier des charges qui les lie Ă lâOaic», a-t-il prĂ©cisĂ©. Il a illustrĂ© ses propos par lâexemple de la dĂ©fiscalisation de lâimportation des matiĂšres premiĂšres pour les huiles vĂ©gĂ©tales qui va coĂ»ter au TrĂ©sor public 27 milliards de dinars. Selon le ministre, la subvention globale des produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ© coĂ»te Ă lâEtat 300 milliards de dinars annuellement. «Il faut prĂ©parer les alternatives pour rĂ©duire cette facture», a notamment prĂ©conisĂ© Benbada. Le ministre a, par ailleurs, annoncĂ© que le Conseil national de la concurrence (CNC), chargĂ© de rĂ©guler les pratiques commerciales sur le marchĂ© national, dĂ©butera ses activitĂ©s au cours du second semestre 2011. Les textes relatifs Ă la crĂ©ation de ce conseil, appelĂ© Ă gĂ©rer les pratiques commerciales et les situations de dominance et de monopole sur le marchĂ©, fixĂ©es par la loi Ă 45%, «seront prĂȘts Ă la fin du mois dâavril et le conseil sera mis en place au cours du deuxiĂšme semestre de cette annĂ©e», a indiquĂ© M.Benbada. Il a Ă©galement ajoutĂ© que le dĂ©cret rĂ©gissant le fonctionnement des marchĂ©s de gros des fruits et lĂ©gumes est en cours de rĂ©vision, en concertation avec lâUnion gĂ©nĂ©rale des commerçants (Ugcaa). Le ministre a rappelĂ©, Ă cette occasion, la rĂ©alisation de quatre nouveaux marchĂ©s nationaux et 10 marchĂ©s rĂ©gionaux de gros. Concernant la spĂ©culation, il a rĂ©itĂ©rĂ© lâengagement du gouvernement «à lutter contre ce flĂ©au qui passe par la dynamisation de lâappareil de production pour parer Ă la pĂ©nurie et accompagner cette dĂ©marche par des rĂ©seaux de commercialisation efficaces». De leur cĂŽtĂ©, «les collectivitĂ©s locales sont appelĂ©es Ă accompagner ce mouvement par des investissements locaux (marchĂ©s couverts et de proximitĂ©) afin dâabsorber cette spĂ©culation», a ajoutĂ© M.Benbada, qui sâattend Ă une baisse des prix, notamment des fruits et lĂ©gumes au mois de mai avec lâarrivĂ©e des produits de saison.
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VENUS POUR UN SIT-IN DEVANT LA PRĂSIDENCE Les Ă©tudiants bastonnĂ©s Fouad IRNATENE - Mardi 12 Avril 2011 - Page : 4
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Les forces de sĂ©curitĂ© ont empĂȘchĂ© un millier dâĂ©tudiants de rejoindre le Palais prĂ©sidentiel | Cette Ă©lite issue des grandes Ă©coles a optĂ© pour la sagesse comme parade Ă la matraque.
VulgaritĂ©s, intimidations et bastonnades. Câest ce quâont rĂ©servĂ© hier les policiers aux Ă©tudiants qui ont tentĂ© de se rassembler devant la prĂ©sidence de la RĂ©publique. Trois Ă©tudiants sont gravement blessĂ©s et admis aux urgences du CHU Mustapha-Pacha. Deux autres ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s puis libĂ©rĂ©s quelques heures plus tard. Câest avec cette brutalitĂ© sans limites que les forces de sĂ©curitĂ© ont empĂȘchĂ© un millier dâĂ©tudiants de rejoindre le Palais prĂ©sidentiel, prĂ©vu comme lieu du sit-in organisĂ©, hier, par les grandes Ă©coles. Filles et garçons ont Ă©tĂ© malmenĂ©s avant dâĂȘtre rouĂ©s de coups. «Notre action est hautement pacifique, on nâest pas des voyous», lance un Ă©tudiant Ă lâencontre dâun policier. Et lâautre de rĂ©torquer: «Respectez au moins notre statut.» Les chauffeurs et les piĂ©tons ont subi des violences verbales. A lâinstar du sit-in organisĂ© devant le dĂ©partement de tutelle, cette Ă©lite a prĂŽnĂ© la sagesse comme meilleure parade Ă la matraque. Des slogans sont scandĂ©s. «Ulac Smah Ulac», et le fameux «DĂ©gage Harraoubia», sont entendus de trĂšs loin. Aux multiples incohĂ©rences de leur ministre «dĂ©passĂ© par lâĂ©volution des Ă©vĂ©nements», ils sollicitent lâintervention immĂ©diate du chef de lâEtat. Les minutes sâĂ©grĂšnent. Les Ă©tudiants multiplient les tentatives de forcer le cordon sĂ©curitaire. Le mouvement annonce la couleur pour la marche grandiose qui sera tenue aujourdâhui de la Grande Poste au Palais du gouvernement. LâagressivitĂ© et la violence inqualifiables dont ont fait usage les policiers, nâont fait quâexacerber les universitaires, dĂ©jĂ au summum de leur colĂšre aprĂšs les rĂ©centes dĂ©clarations du ministre de lâEnseignement supĂ©rieur Harraoubia. Lors de la confĂ©rence nationale tenue Ă lâUsthb, le ministre nâa pas convaincu. Rachid Harraoubia a promis de constituer un comitĂ© formĂ© dâexperts nationaux et internationaux pour examiner les problĂšmes des grandes Ă©coles. «De la poudre aux yeux», rĂ©torquent les Ă©tudiants. «On est contre cette ingĂ©rence, le problĂšme de lâUniversitĂ© est vu de loin», explique M.Ahras. Comme la plupart des autres Ă©tablissements, les examens sont boycottĂ©s au niveau de cette Ă©cole. Il reste que mĂȘme avec cette violence, les Ă©tudiants ne baissent pas les bras. Venus par dizaines, ils rejoignent leurs camarades. La route qui mĂšne au lycĂ©e Descartes (Alger) est complĂštement bloquĂ©e. Des voitures, camions et dâautres engins sâalignent en files interminables. La circulation est dĂ©viĂ©e vers El Biar. On entend des klaxons et des youyous pour soutenir ces centaines dâĂ©tudiants. ApprochĂ©, Rabah NoĂ«l, dĂ©lĂ©guĂ© de lâEcole supĂ©rieure du commerce (ESC), lance un Ă©niĂšme message de dĂ©tresse: «On approche de lâannĂ©e blanche quâon a tout fait pour Ă©viter.» Ayant rejoint les siens aprĂšs avoir subi les premiers soins Ă lâhĂŽpital Mustapha-Pacha, Aghiles porte-parole de la Coordination nationale autonome des Ă©tudiants (Cnae), rĂ©sume ainsi la situation: «Je me suis senti privĂ© de ma libertĂ©. La maniĂšre dont nous ont traitĂ©s les forces antiĂ©meute est injuste». Pour Abed Mahfoudh, dĂ©lĂ©guĂ© de lâEcole supĂ©rieure de lâinformatique (ex-INI), des ambiguĂŻtĂ©s persistent quant Ă certains points inhĂ©rents aux grades de master et de lâingĂ©niorat. «Ni les mĂ©canismes ni encore la durĂ©e de la procĂ©dure ne sont dĂ©finis», avance-t-il en guise dâarguments. Refusant de retourner bredouilles aprĂšs des mois de contestations, les Ă©tudiants veulent-ils leur propre rĂ©volution?
L'Ex
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