Tout en estimant quâil faut commencer par lâĂ©radication de la fraude Ă©lectorale, les 29 dĂ©putĂ©s proposent des dispositions Ă mĂȘme de permettre une meilleure reprĂ©sentation des femmes, des jeunes et des compĂ©tences.
Un groupe de 29 dĂ©putĂ©s de diffĂ©rentes sensibilitĂ©s politiques proposent une sĂ©rie dâamendements Ă la loi Ă©lectorale en vigueur. Dans un communiquĂ© rendu public, hier, signĂ© par le dĂ©lĂ©guĂ© de ces parlementaires, Ali Brahimi, les initiateurs de cette proposition de loi amendant la loi Ă©lectorale actuelle expliquent que âles Ă©volutions rĂ©gionales, Ă lâextĂ©rieur, et la montĂ©e de la contestation populaire, Ă lâintĂ©rieurâ interpellent les pouvoirs publics sur la fraude Ă©lectorale et sur lâinstitution, Ă travers la rĂ©vision de la loi Ă©lectorale de juillet 2007, du âmonopole de lâaccĂšs aux institutions au profit des partis du FLN, RND, HMS, FFS, RCD, FNA, PT, Islah et Nahda, dispensĂ©s du recueil des signatures sur la base de rĂ©sultats Ă©lectoraux fossilisĂ©sâ remontant pour certains Ă juin 1997. Tout en estimant que toute rĂ©vision structurelle de la loi Ă©lectorale reste conditionnĂ©e par lâĂ©radication de la fraude, les 29 dĂ©putĂ©s proposent lâintĂ©gration des dispositions suivantes : asseoir la prĂ©sence de lâĂ©lĂ©ment fĂ©minin dans les postes âĂ©ligiblesâ des listes Ă©lectorales Ă raison dâune place dans les deux premiers rangs dâune liste municipale, quatre places dans les huit premiers rangs dâune liste Ă lâAPW, deux places dans les deux premiers rangs dâune liste APN. Instituer la prĂ©sence de lâĂ©lĂ©ment jeune (28 Ă 45 ans) dans les postes âĂ©ligiblesâ des listes Ă©lectorales Ă raison de cinq places sur les dix premiers rangs de toute liste de candidature aux Ă©lections locales (APC et APW) et de trois places sur les six premiers rangs dâune liste APN. Consacrer un coefficient de compĂ©tence technique en rendant obligatoire la dĂ©tention dâun niveau universitaire chez au moins 50% des postulants Ă une Ă©lection locale (APC et APW) et 70% des candidats Ă lâAPN. Abolir le privilĂšge du monopole de dispense du recueil de signatures accordĂ© aux neufs partis suscitĂ©s. Tout parti ayant tenu son congrĂšs constitutif pourra prĂ©senter des listes sur un pied dâĂ©galitĂ© avec les partis plus anciens, dĂ©verrouiller lâaccĂšs Ă la candidature aux citoyens qui prĂ©fĂšrent se prĂ©senter sans Ă©tiquette partisane en ramenant Ă un seuil raisonnable le nombre de signatures exigĂ©es dâeux pour prĂ©senter des listes ainsi que le pourcentage des signatures (pas plus de 2%) soumises obligatoirement au contrĂŽle physique du juge, laquelle vĂ©rification peut se dĂ©rouler dans tous les siĂšges de tous les tribunaux de la wilaya. Dans lâexposĂ© des motifs de ces propositions dâamendement de la loi organique relative au rĂ©gime Ă©lectoral, ces parlementaires mettent en avant le fait que plus de la moitiĂ© de la population est constituĂ©e de femmes et de 75% de jeunes, Ă qui il faut donner leur chance pour permettre le renouvellement de la classe politique Ă travers lâouverture institutionnelle. Ils considĂšrent, Ă©galement, comme une discrimination injuste lâaccĂšs institutionnel aux seules structures partisanes ou Ă un groupe de formations politiques. Cette discrimination, poursuivent ces dĂ©putĂ©s, non seulement ârĂ©trĂ©cit, au dĂ©triment de lâĂ©tat et la nation, les possibilitĂ©s de rĂ©gĂ©nĂ©rescences institutionnelles, mais aussi lâabandon de ces choix, stĂ©rilisant pour toute compĂ©tition politique, conditionne toute reprise et rĂ©ussite du processus dĂ©mocratiqueâ. Enfin, les parlementaires en question, pensent que âla derniĂšre mesure constitutionnelle prise en faveur dâune plus grande intĂ©gration de la femme dans lâespace institutionnel doit se traduire dans la lĂ©gislation par une dĂ©marche publique volontariste Ă©volutive. Cette option doit ĂȘtre Ă©largie au profit de la jeunesse pour capter les Ă©nergies qui ne demandent quâĂ se mobiliser pour lâĂ©dification dâun Ă©tat dĂ©mocratique et social promis par les textes fondateursâ.
Edition du Mardi 22 Mars 2011
Vulnérable consensus
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AprĂšs sâĂȘtre piĂ©gĂ©s dans le contenu de la rĂ©solution 1973 du Conseil de sĂ©curitĂ©, celle âempressĂ©eâ de la Ligue arabe, ils semblent tous vouloir revenir sur ce consensus et le remplacer par un autre dont les motivations seraient liĂ©es Ă des intĂ©rĂȘts personnels et particuliers.
LâindĂ©trĂŽnable secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la Ligue arabe, Amr Moussa, vient de rĂ©viser sa position sur la Libye. AprĂšs avoir rĂ©ussi Ă arracher un consensus autour de la zone dâexclusion aĂ©rienne et son insistance pour que le Conseil de sĂ©curitĂ©, qui dispose ainsi de la caution arabe, agisse rapidement, ce qui est fait, le mĂȘme Moussa vient de marquer le pas, remettant en cause, en son nom personnel ou au nom de la ligue, on ne le saura pas dĂšs Ă prĂ©sent, la position unie des 22. Ce revirement surprenant nâest pas, semble-t-il, sans lien avec le revers quâa vĂ©cu Al-BaradeĂŻ, potentiel candidat Ă la prĂ©sidentielle, Ă la place Tahrir, qui lâa rejetĂ© Ă coups de pierre. Le mĂȘme scĂ©nario a Ă©tĂ© dâailleurs rĂ©servĂ© Ă Ban-Ki moon venu âvendreâ une autre image de lâONU. Lâon se demande alors si Amr Moussa ne tente pas, par cette position, inopportune, vue sous un autre angle, de se placer dans la perspective de la prĂ©sidentielle qui se dessine, profitant Ă lâoccasion, du premier âdĂ©saveuâ de son concurrent immĂ©diat, Al-BaradeĂŻ, pour succĂ©der Ă Moubarak. La mĂȘme tendance sâest dĂ©gagĂ©e, ces deux derniers jours, avec les âcritiquesâ de deux poids lourds du Conseil de sĂ©curitĂ© : la Chine et la Russie qui se sont contentĂ©es dâune abstention lors du vote de la rĂ©solution contre Kadhafi. Alors que la Chine dĂ©plore les attaques de lâaviation de lâalliance, la Russie a mis en marche sa machine diplomatique dans le but de âcoordonnerâ avec les pays de la rĂ©gion pour arriver Ă un rĂšglement des conflits. Cela est dictĂ© par âsa prĂ©occupationâ de ce qui se passe dans ces pays. Ainsi, aprĂšs sâĂȘtre piĂ©gĂ©s dans le contenu de la rĂ©solution 1973 du Conseil de sĂ©curitĂ©, celle âempressĂ©eâ de la Ligue arabe, ils semblent tous vouloir revenir sur ce consensus et le remplacer par un autre dont les motivations seraient liĂ©es Ă des intĂ©rĂȘts personnels et particuliers. Les Russes sont-ils en train de revoir leur position en tenant compte de la promesse de Kadhafi de rompre avec lâOccident ? La Chine Ă©galement. Quant Ă Amr Moussa, il recule pour mieux sauter⊠sur la prĂ©sidentielle Ă©gyptienne.
Edition du Mardi 22 Mars 2011
Résolution 1973 et⊠irrésolutions généralisées
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DĂšs les premiĂšres frappes de la coalition de mise en Ćuvre de la rĂ©solution 1973 du Conseil de sĂ©curitĂ©, les bombes ont rĂ©veillĂ© lâUnion africaine. Dimanche, Lamamra dĂ©clarait que les âvoies pacifiques ne sont pas Ă©puisĂ©esâ. Puis, le mĂȘme jour, sur TV5 Monde, il parlait de âla convictionâ de lâUnion africaine quant Ă la nĂ©cessitĂ© dâune âaction africaine urgenteâ, sous deux cautions : âla cessation de toutes les hostilitĂ©sâ et âla coopĂ©ration des autoritĂ©s libyennes pour faciliter lâacheminement de lâaide humanitaireâ. AprĂšs plus dâun mois de combat et six mille victimes, lâUA en est encore Ă une vague notion dâhostilitĂ©s. Et lĂ oĂč il est question dâarrĂȘter le massacre, elle parle dâaide humanitaire ! Voyons pour lâurgence version africaine : câest le 23 fĂ©vrier, aprĂšs cinq jours et plus de deux cents morts parmi les manifestants que le ComitĂ© pour la sĂ©curitĂ© et la paix de lâUnion se contraint Ă un communiquĂ© dans lequel il âprend note, souligne, lance un appelâ et âdĂ©cideâ enfin âde dĂ©pĂȘcher urgemment une mission du Conseil en Libye afin d'Ă©valuer la situation sur le terrainâ et de ârester activement saisi de la questionâ ! La Commission nâayant âjamais Ă©tĂ© sur le terrainâ, on ajoute Ă la âHaute-Commission ad hoc sur la CĂŽte dâIvoireâ, la Libye. Et ârester activement saisi de la questionâ, ce sont des rĂ©unions Ă Nouakchott qui nâen finissent pas, jusquâau jour oĂč les bombardements de lâOTAN rĂ©veillent les cinq chefs dâĂtat qui, avec Jean Ping, prĂ©sident de la Commission de lâUA, composent cette haute commission. Entre-temps, les avions, les Katiouchkas et les chars de Kadhafi ne les avaient pas trop importunĂ©s. Entre-temps, ladite commission avait demandĂ© Ă son prĂ©sident dâinviter les autres partenaires (ONU, Ligue arabe et Organisation de la ConfĂ©rence islamique), en plus des cinq pays membres de la commission, Ă une rĂ©union Ă Addis Abeba pour le⊠25 mars ! Câest-Ă -dire pour bien aprĂšs que Benghazi eut Ă©tĂ© rasĂ©e et que le nombre de victimes eut encore sensiblement augmentĂ©, si ce nâĂ©tait la mise en Ćuvre de la rĂ©solution du Conseil de sĂ©curitĂ© dĂšs le 19 mars, aprĂšs tant de temps â et de vies â perdus. Câest cela âla conviction de lâUA pour une action africaine urgenteâ ! Cette rĂ©action Ă lâafricaine ne diffĂšre pas tant de la rĂ©action Ă lâarabe ! La Ligue, par la voix de Amr Moussa, trouve que la coalition est allĂ©e au-delĂ du mandat de lâONU, un peu comme sâil Ă©tait rĂ©aliste de vouloir sauver les insurgĂ©s en stoppant les avions, mais pas lâartillerie et les chars ! Tout se passe comme si la Ligue sâest trouvĂ©e contrainte dâouvrir la voie Ă une rĂ©solution et tente de sâen laver les mains a posteriori, de crainte des retombĂ©es politiques sur ses rĂ©gimes si lâintervention devait sâĂ©terniser. La position de lâAlgĂ©rie qui, depuis le dĂ©but, oscille entre le rappel du principe de non-ingĂ©rence, la nĂ©cessitĂ© de âprendre acteâ de la rĂ©solution et de lâaccord tĂ©lĂ©phoniquement signifiĂ© par Ouyahia Ă Joe Biden, est significative de ce balancement. RĂ©sultat : on sait ce que veulent les Ătats-Unis et lâEurope pour la Libye. Mais leur intention fut-elle malveillante, il ne serait pas sĂ©rieux de vouloir lui opposer un concert de valses-hĂ©sitations.
M. H. musthammouche@yahoo.fr |
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