Un succès hautement politique et diplomatique. Mais il ne suffit pas. Washington doit suivre le cours de l’Histoire.
La cause palestinienne revient au-devant de la scène internationale. Elle veut avoir,
elle aussi, son lot d’espoir des printemps arabes. Mahmoud Abbas, qui n’a pas pu
incarner jusque-là le charisme du père
de la revendication palestinienne, feu Yasser Arafat, a pu forcer le destin et mettre le monde devant ses responsabilités. Le conseil de sécurité de l’ONU doit rendre une décision. L’État palestinien sera-t-il admis à l’institution onusienne ? Les USA, principal parrain du processus de paix au proche-orient depuis les accords d’Oslo, opposeront-ils officiellement leur veto ?
Mahmoud Abbas a déjà gagné son pari. D’abord en faisant sortir de l’oubli et de l’indifférence la bataille des enfants de Gaza et de la répression israélienne qui devient presque anodine, ensuite en réhabilitant l’autorité palestinienne, symbole, aux yeux du Hamas et des extrémistes, de la compromission avec Tel- Aviv. Un succès hautement politique et diplomatique. Mais il ne suffit pas. Washington doit suivre le cours de l’histoire. La poignée de mains Arafat-Rabin de septembre 1993 sur la pelouse de la maison-blanche est appelée aujourd’hui à connaître un véritable prolongement sur le terrain laissé aux extrémistes de tout bord.
Les partisans de la paix savent que la sécurité de l’État hébreu est étroitement liée à l’établissement d’un État palestinien. En revanche, leurs opposants plaident le contraire. Mais la guerre contre Gaza a produit l’effet inverse. Le Hamas a le vent en poupe, devenant le symbole de la résistance contre Israël. Le monde occidental, qui a décidé de lâcher les dictatures arabes, évite de “forcer” Tel- Aviv à accepter de rendre aux palestiniens leur droit le plus élémentaire.
Pourtant, cette cause reste l’un des éléments fédérateurs de la mouvance des frères musulmans dans le monde arabe. ces derniers n’hésiteront certainement pas à la remettre sur le tapis à l’occasion des élections en Égypte, l’alliée d’Israël dans la région du moins pour le moment.