Edition du Mardi 31 MAI 2011

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LE RADAR
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Edition du Mardi 31 Mai 2011

RADAR

Un casier judiciaire pour un bébé de 9 mois !
Nouvelle trouvaille à la daïra d’Hussein-Dey

Par : Rubrique Radar 


 L’administration algérienne n’arrête pas de nous surprendre et de quelle manière ! En effet, un jeune couple qui voulait faire établir un passeport pour son bébé de 9 mois a été invité par un agent de la daïra d’Hussein-Dey à présenter le casier judiciaire du nourrisson, faute de quoi il sera impossible de lui délivrer le document de voyage. Un casier judiciaire pour un bébé de 9 mois ! On ne sait jamais, ce bébé-là aurait-il pu commettre quelques méfaits dans le ventre de sa mère… On aura tout vu. Le père, qui préférait en rire, ne pouvait faire autrement que de se présenter au tribunal du coin pour tenter de se faire délivrer un casier pour son fils. Mais ses interlocuteurs étaient beaucoup plus ébahis par cette demande quelque peu bizarroïde des services de la daïra.



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Edition du Mardi 31 Mai 2011

Editorial

Les chantiers ouverts


D’abord, la tripartite conduite par un Premier ministre qui a fait son mea-culpa sur des décisions antérieures prises hâtivement comme l’instauration du Crédoc pour toutes transactions, la primauté du capital public sur le privé national.

Des trois chantiers ouverts pour faire face au vent de la révolte qui marque, pour le moment, une accalmie relative, c’est celui dédié à l’économie qui est en verve avec comme meneur de jeu le Premier ministre. Celui du politique confié à Bensalah s’embourbe dans des consultations, pour la plupart stériles et des redites de discours déjà entendus, il y a plus d’une décennie. Les invités aux consultations ne savent pas que les réseaux sociaux ont remplacé les cénacles obscurs et les mots creux. Tirés du congélateur sans une mise à niveau minimum, ils plastronnent alors qu’ils sont à différents degrés coupables de la situation actuelle. Le troisième, confié au Président qui porte sur la société civile et une meilleure prise en charge du citoyen par lui-même, en lui faisant confiance, il est difficile de porter un jugement subjectif, n’ayant pas encore commencé ses travaux. 
Mais des trois, c’est le couloir économique qui marque une dynamique et une autre attitude envers les opérateurs et les différents partenaires. D’abord, la tripartite conduite par un Premier ministre qui a fait son mea-culpa sur des décisions antérieures prises hâtivement comme l’instauration du Crédoc pour toutes transactions, la primauté du capital public sur le privé national. Apparemment la copie a été revue partiellement mais cela est à inscrire comme un bon début pour la reconnaissance des créateurs de richesses et d’emplois par tous.
Sur un autre volet et malgré les apparences, les relations avec l’Union européenne sont au beaufixe, si l’on se réfère à la dernière visite du commissaire chargé de la Politique du voisinage reçu avec tous les égards et reparti avec des garanties de confiance de la part des autorités algériennes.
Le partenariat algéro-français, qui se tient actuellement à Alger, a tout l’air d’une grand-messe où les sujets politiques qui gênent sont mis de côté pour ne prendre en charge que le volet économique. Il est question de la création d’emplois tous azimuts, de mise en relation des opérateurs des deux pays avec près de 4 500 rendez-vous professionnels prévus lors de forum, sur la base d’un axiome affiché dès le départ : un partenariat gagnant-gagnant. C’est la première fois que l’on entend un tel discours, et c’est tant mieux.
Ouyahia a pris de l’avance, pourvu qu’il tienne le cap et qu’il instaure un climat de confiance entre ces Algériens qui ne veulent que le bien du pays.

O. A.
abrousliberte@gmail.com


www.liberte-algerie.com

 


Dilem du Mardi 31 Mai 2011 | Vu 283 fois 

  


Edition du Mardi 31 Mai 2011

Chronique

L’antimilitarisme, selon Ouyahia


“Nous n’avons nul besoin d’une démocratie des blindés.” La sentence d’Ouyahia renvoie maîtres Farouk Ksentini et Miloud Brahimi, qui venaient de proposer la garantie de l’inviolabilité de la future Constitution normalement démocratique, à leurs classes et, du coup, remet les consultations de la commission Bensalah à leur réel statut : avant même qu’elles ne soient achevées, une autorité exécutive fait le tri de ce qui l’agrée et ce qui lui déplaît.
Au demeurant, le Premier ministre dit que “nous n’avons nul besoin de démocratie des blindés”, et si le “nous” renvoie à son régime actuel, il pouvait s’arrêter à “démocratie”. En revanche, il ne peut pas prétendre se passer des “blindés”. 
à commencer par le vote “discipliné” des casernes qui, avec la fraude, a permis le résultat de 74% de 1999. 
On ne peut pas dire, non plus, que l’armée fut impartiale en 2004, quand l’armée a aboli le vote des casernes et énoncé, avec une solennité inédite, qu’elle serait enfin neutre mais, plus encore, qu’elle ne serait pas indifférente aux velléités du futur Président de… changer la Constitution pour en faire “chaussure à son pied”. “Il nous trouvera (dans ce cas) sur son chemin”, avait écrit dans sa “Lettre” d’El-Djeïch un influent général. On connaît la suite. Les suites.
On se souvient des spectacles des stagiaires de police alignées devant un bureau de vote pour femmes à Alger.
La fraude, comme instrument technique de prise et de conservation du pouvoir, n’est plus à démontrer. Le président de la République vient de le reconnaître de fait, en promettant une nouvelle fois que les législatives de 2012 seront transparentes. Et, dans ce procédé, c’est bien l’entremise de l’Armée qui impose la partialité active de l’administration et la dépouille de sa neutralité de principe.
Comme l’expliquait Benchicou dans sa chronique d’hier, il n’est plus certain que janvier 1992 fut conçu comme un acte de sauvegarde de la République. Il aura, objectivement, servi à passer partiellement le gué en attendant d’installer un régime pro-islamiste qui rendrait réalisable la jonction des intérêts rentiers et du programme intégriste. Les “éradicateurs”, qui ont cru à une intention républicaine de l’Armée en 1992, ont fait les frais du compromis historique ; on veut lui refaire faire les frais d’une pseudo-solution turque en 2012.
Le système, qu’il exhibe sa facette civile ou qu’il se présente sous sa facette militaire, a largement dilapidé, et en plus d’une occasion, son crédit quant à la virtualité de se réformer par lui-même. à chaque avis de turbulence, des consultations auprès de sa traditionnelle clientèle politique, réveillant y compris ces esprits toujours assoupis entre deux invitations, précédent des élections préfabriquées, le tout donnant à ce système l’illusion de river ses opérations de replâtrage au souffle de la société.
Le procédé ne fait justement plus illusion. Mais des “acteurs” jouent le jeu de leur rôle. Et quand certains d’entre eux, convaincus de la préséance encore incontournable du pouvoir militaire, osent encore songer à une vertu démocratique de l’armée, cela offre le loisir à des dignitaires du régime de s’effaroucher devant cette perspective !
Les militaires oui, la démocratie non ! En effet, au pouvoir, on ne peut avoir l’un et l’autre.

M. H.
musthammouche@yahoo.fr         

 


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Actualité

Les postiers menacent de bloquer le système CCP si…
Ils durcissent le mouvement

Par : Souhila Hammadi 


Cette fois-ci, les salariés d'Algérie Poste sont résolus à ne suspendre la grève, entamée samedi dernier, que lorsque leurs revendications seront dûment satisfaites, par la direction générale de l’entreprise.

Le mouvement a pris de l’ampleur, hier, après que les gens affectés au Centre des chèques postaux eurent décidé de suivre le mot d’ordre d’arrêt de travail, auquel avaient déjà répondu la veille les salariés de la Grande-Poste d’Alger et de nombreux bureaux communaux. 
Ainsi, l’activité des postiers est bloquée dans quinze wilayas. Alger, mais surtout Oran se distinguent par un suivi massif de la grève.
Dans la capitale de l’Ouest, ce sont 98 bureaux de poste qui sont à l’arrêt sur un total de 120 ouverts dans cette wilaya. Les postiers en grève menacent de mettre hors service le système des CCP si leurs revendications, axées sur des augmentations substantielles des salaires et la gestion de carrière (avancement des grades à l’horizontale et la verticale), en stand-by depuis 2003 ne sont pas prises en charge. Le système CCP a été bloqué, plusieurs fois, dans la journée d’hier.
Par ce geste, les postiers veulent donner aux responsables de l’entreprise une idée de leur capacité de nuisance. La menace est à prendre au sérieux, notamment si elle est exécutée durant la période de virement des salaires de la Fonction publique et des pensions des retraités, des invalides, des moudjahidine ainsi que des enfants de chouhada.  Les tentatives du directeur général de l’entreprise d’engager le dialogue avec les grévistes n’ont pas eu l’écho positif. La raison en est que les travailleurs d’Algérie Poste ne veulent nullement prendre langue avec l’homme qu’ils rendent responsable des maux qui rongent l’entreprise. Ils rappellent que M. Zerrarka, l’actuel DG par intérim, assurait les charges de directeur des ressources humaines, depuis la création de l’entreprise, il y a huit ans, jusqu’à son installation à sa tête après le décès de l’ancien directeur général. Le collectif ne consentira à négocier sa plate-forme de revendications, qu’avec le ministre de tutelle, selon ses délégués. 
Le nouveau syndicat d’entreprise, que la direction générale accuse d’avoir organisé la grève, risque d’être dissous, mercredi prochain lors d’une réunion convoquée à cet effet. Les administrateurs d’Algérie Poste considèrent, par ailleurs, la grève illégale, mais ils n’ont pas recouru, jusqu’à hier, à la justice pour obtenir un jugement les habilitant à prévoir des sanctions contre les travailleurs en débrayage.

 


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Actualité

Les anesthésistes en grève illimitée dès lundi prochain
Ils ont observé, hier, un sit-in devant le ministère de la santé

Par : D. S.


Près de 300 délégués anesthésistes se sont rassemblés, hier, devant le siège du ministère de la Santé pour exiger un traitement plus rapide du dossier du statut particulier et annoncer leur décision de rentrer en grève illimitée dès lundi prochain. Le motif est que le statut envoyé à la Fonction publique ne serait pas celui qui a été signé par la commission mixte (ministère de la Santé-collectif des anesthésistes).   “Nous avons finalisé le statut les 3 et 4 avril dernier et, selon nos informations, le 28 mai dernier, la tutelle a adressé sa propre version du statut à la Fonction publique”, a fait savoir, Mohamed Kheddar, porte-parole du collectif. “Notre rassemblement pour exiger de la tutelle de nous montrer la copie du statut envoyé à la Fonction publique. 5 de nos délégués sont reçus par les cadres du ministère”, a-t-il ajouté, avant de préciser que “les cadres du ministère de la Santé nous ont affirmé que le statut qui sera adopté n’est pas celui discuté lors des réunions tenues entre les membres du collectif et le ministère de la Santé. C’est le statu quo. Face à cette situation, nous avons déposé un préavis de grève et nous entrerons en grève illimitée dès lundi prochain”. La corporation qui n’est pas à son premier coup d’essai, a déjà observé des grèves cycliques dont la dernière en date était celle du 19 mai dernier.Les protestataires réclament une couverture juridique, ainsi que la promulgation d’un statut particulier qui protège ce corps de métier des risques professionnels. Selon, les membres du collectif, les auxiliaires de la santé sont considérés comme des infirmiers diplômés d'état alors que les actes médicaux qu'ils accomplissent sont spécialisés et, par ricochet, nécessitent une formation approfondie à l'université ou dans un institut spécialisé. 

www.liberte-algerie.com

 


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Actualité

Les anesthésistes en grève illimitée dès lundi prochain
Ils ont observé, hier, un sit-in devant le ministère de la santé

Par : D. S.


Près de 300 délégués anesthésistes se sont rassemblés, hier, devant le siège du ministère de la Santé pour exiger un traitement plus rapide du dossier du statut particulier et annoncer leur décision de rentrer en grève illimitée dès lundi prochain. Le motif est que le statut envoyé à la Fonction publique ne serait pas celui qui a été signé par la commission mixte (ministère de la Santé-collectif des anesthésistes).   “Nous avons finalisé le statut les 3 et 4 avril dernier et, selon nos informations, le 28 mai dernier, la tutelle a adressé sa propre version du statut à la Fonction publique”, a fait savoir, Mohamed Kheddar, porte-parole du collectif. “Notre rassemblement pour exiger de la tutelle de nous montrer la copie du statut envoyé à la Fonction publique. 5 de nos délégués sont reçus par les cadres du ministère”, a-t-il ajouté, avant de préciser que “les cadres du ministère de la Santé nous ont affirmé que le statut qui sera adopté n’est pas celui discuté lors des réunions tenues entre les membres du collectif et le ministère de la Santé. C’est le statu quo. Face à cette situation, nous avons déposé un préavis de grève et nous entrerons en grève illimitée dès lundi prochain”. La corporation qui n’est pas à son premier coup d’essai, a déjà observé des grèves cycliques dont la dernière en date était celle du 19 mai dernier.Les protestataires réclament une couverture juridique, ainsi que la promulgation d’un statut particulier qui protège ce corps de métier des risques professionnels. Selon, les membres du collectif, les auxiliaires de la santé sont considérés comme des infirmiers diplômés d'état alors que les actes médicaux qu'ils accomplissent sont spécialisés et, par ricochet, nécessitent une formation approfondie à l'université ou dans un institut spécialisé. 

 


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Sport

Duel des extrêmes à Bordj
Championnat professionnel L1 (25e J)

Le leader du championnat professionnel de football de Ligue 1, l'ASO Chlef, se rendra chez la lanterne rouge, le CABB Arréridj, alors qu'en bas du classement, l'AS Khroub et l'USM Blida auront fort à faire face respectivement à l'USM Alger et l'USM Harrach, à l'occasion de la 25e journée prévue aujourd’hui. 
L'ASO Chlef, solide leader avec 9 pts d'avance sur son dauphin, le CR Belouizdad, aura une belle occasion de faire un grand pas vers le premier titre de son histoire, à l'occasion de son déplacement à Bordj. 
Toutefois, la mission des Chélifiens ne s'annonce pas de tout repos face à la lanterne rouge du championnat, qui n'aura d'autre alternative que la victoire, d'autant que le CABBA reste sur une contre-performance at home face au MCE Eulma (1-1). Un match des extrêmes qui s'annonce palpitant et indécis en perspective entre deux formations aux objectifs diamétralement opposés. 
Le CRB (2e, 41 pts), auteur d'une saison très honorable, accueillera l'USM Annaba (9e, 29 pts) avec la ferme intention de préserver son statut de dauphin, d'autant qu'il reste menacé par l'USMH (3e, 39 pts), qui se déplacera de son côté à Hadjout pour donner la réplique à l'USMB. Le Chabab, défait samedi dernier à Chlef (2-1), espère retrouver le chemin du succès face à des Annabis, qui restent sur une victoire chez eux face au MC Alger (2-1), et qui comptent effectuer le voyage à Alger avec l'intention de se rapprocher du maintien. 
L'USMH, l'une des révélations de la saison et finaliste malheureux de la Coupe d'Algérie, sera certainement mis à rude épreuve par l'USMB (14e, 24 pts), une équipe sérieusement menacée par la relégation. L'enjeu de cette rencontre est de taille pour les protagonistes, puisque chacune des deux équipes cherchera à avoir le gain du match pour réaliser son objectif. 
À Khroub, l'ASK (11e, 27 pts) sera devant l'un des plus important rendez-vous de la saison, à l'occasion de son duel face à l'USM Alger, où un succès de l'équipe locale lui permettrait de faire un grand pas vers le maintien. 
De son côté, l'USMA, qui se trouve à la même loge que son adversaire du jour, est appelée à éviter de retomber dans ses travers, après la victoire salutaire décrochée vendredi face au MC Oran (2-0). L'ES Sétif (5e, 36 pts) où rien ne vas plus cette saison, ira défier le MCO dans son antre d'Ahmed-Zabana, avec l'intention de talonner le trio de tête. 
Les Sétifiens, qui restent sur un succès lors du match aller des 8es de finale bis de la Coupe de la CAF face aux Nigérians de Kaduna United (1-0), devront rester vigilants devant des Oranais, intraitables à la maison. 
Le MCO (6e, 34 pts), aura à cœur de remporter le gain de cette rencontre pour se rapprocher de la première partie du classement. 
Enfin, le MCE Eulma (10e, 28 pts) tentera d'avoir le dessus sur la JSM Béjaïa, pour s'éloigner de la zone de turbulences.  De leur côté, les Béjaouis, qui semblent retrouver confiance depuis la venue à la barre technique de Fouad Bouali, auront une belle occasion, en cas d'un succès, de monter sur le podium, en espérant une défaite de l'USMH à Hadjout. Pour rappel, les matches MC Alger-WA Tlemcen et JS Kabylie-MC Saïda ont été reportés à une date ultérieure.

Aujourd’hui à 16h
A Khroub : AS Khroub - USM Alger
A El-Eulma : MC El-Eulma - JSM Béjaïa
A Hadjout : USM Blida - USM Harrach
A Bordj Bou Arréridj : CABB Arréridj - ASO Chlef (19h)
A Alger, 20-Août : CR Belouizdad - USM Annaba (à huis clos)
A Oran : MC Oran - ES Sétif (à huis clos)
*JS Kabylie - MC Saïda (reporté)
MC Alger - WA Tlemcen (reporté au 7 juin)

 

 

 



Actualités : NORDINE AدT HAMOUDA DةNONCE :
«Ben Bella : l’homme des Français et des ةgyptiens»

 

Par Nordine Aït Hamouda député RCD
La dernière sortie de Ben Bella pose, une fois de plus, la place de l’Histoire dans la vie politique nationale. «Un âne bâté», c’est le qualificatif qu’use l’épouse d’Abane pour qualifier Ahmed Ben Bella. Cette réaction a suivi les ignominies qu’il a déversées contre Abane Ramdane et les acteurs du Congrès de la Soummam. Signalons au passage que dans le procès que la veuve de l’artisan de la révolution avait intenté à Ali Kafi pour diffamation d’Abane, elle s'était retrouvée seule au tribunal. Les incohérences et les outrances de Ben Bella sont des constantes dans un parcours marqué par une indigence intellectuelle que n’ont suppléée ni les années passées en prison ni l’aisance matérielle dans laquelle il a toujours baigné dans le mouvement national et la vie politique algérienne en général quand il était libre.
Une instabilité originelle

La lecture de sa déposition, le 12 mai 1950, dans l’affaire de l’attaque de la poste d’Oran, devant l’officier de police judiciaire, Havard Jean, aujourd'hui sur le net, est stupéfiante. Sans subir la moindre violence, il s’efforce, avec une précision d’horloger, de donner et d’enfoncer tous ses camarades et de faire valoir ses états de service pour la France. «J’ai fait la campagne de France 1939-1940, puis la campagne d’Italie. J’ai été démobilisé avec le grade d’adjudant en juillet 1945. Je suis titulaire de la médaille militaire avec 4 citations. Je n’ai jamais été condamné, je suis lettré en français.» Bien évidemment, Ben Bella souligne son intégration française pour mieux se démarquer de ses co-accusés qui, eux, n’ont pas eu «la chance» d’avoir servi le drapeau français avec tant d’enthousiasme. Ce qui l’amène à expliquer aux renseignements généraux que : «Comme dans tous les partis politiques, il y a les réfléchis, les pondérés, les exaltés, les violents qui trouvent qu’on n’en fait pas assez… et c’est toujours sous la pression des perturbateurs et pour céder à leurs exigences que certains actes de violence sont commis. Parmi eux, je citerai le cas de l’attaque de la poste d’Oran. Je vais dans le détail vous dire tout ce que je sais. Je ne peux pas vous dire si c’est Madjid (Aït Ahmed) qui était à ce moment-là le chef de l’OS ou bien le député Khider, qui a imaginé ou conçu ce coup de force. En tout cas, cette affaire n’a pas pu se réaliser, à condition que ce soit Madjid qui l’ait conçue sans en référer à Khider.» Tous les militants de l’OS, y compris les plus clandestins, y passent : avec leurs fonctions, les réunions, leurs dates et lieux, les sources d’argent de l’organisation pour conclure sur : «J’ai appris par Madjid lui-même que l’argent (de la poste d’Oran) avait été transporté chez Boutlelis où le député Khider devait prendre livraison. Le produit du vol (la poste d’Oran) a été entièrement versé au MTLD par Khider, la somme d’argent découverte chez Kheder, le chauffeur, représentait un prêt consenti par l’OS pour lui permettre de monter un garage personnel. Si par la suite il me revenait certains détails, je ne manquerais pas de vous en faire part ou de les dire au juge d’instruction. » C’est un document qui s’apparente plus à un rapport de mission qu’à des informations arrachées ou glanées sur un ennemi. Comment un homme aussi fragile a-t-il pu rebondir dans le mouvement national et, pire, s’imposer à tous ses acteurs ? Sans verser dans la paranoïa ambiante, nous verrons dans la suite de cette intervention que c’est parce que les grands choix d’après-guerre ont échappé très tôt aux Algériens. Ben Bella, qui n’entreprit aucune action significative pendant son passage à l’OS, a, par contre, eu le temps de connaître tous les rouages de l’organisation. Le résultat de sa collaboration avec l’administration française se chiffre par des centaines d’arrestations en chaîne (363 dont 251 présentés devant la justice), le démantèlement total de l’OS (hommes, armes, explosifs, caches, complicités…) et la reconstitution des liens de la structure clandestine avec le MTLD qui activait encore dans la légalité. Le désarroi semé par cette «coopération» parmi ses codétenus à la prison de Blida avait poussé Amar Ould Hamouda (1) à tancer vertement Ben Bella pour avoir donné tous les militants de l’OS de l’Oranie dont il connaissait la plus grande partie. Vu sous l’angle des dégâts qu'il n'aura de cesse d’assener à l’Algérie ; on peut croire Ben Bella quand il déclare que son plus haut fait d’armes est l’attaque de la poste d’Oran. Le personnage se plaçait déjà sur une démarche qu’il n’a jamais abandonnée : étranger aux souffrances et aspirations du peuple algérien, il sera rapidement repéré et sponsorisé par la France et plus tard par Gamal Abdennacer. Il s’est ainsi, très tôt, ouvert la voie pour se faire introniser à la tête du premier gouvernement de l’Algérie indépendante par la force de deux puissances étrangères contre la direction légale de la révolution. Ceci étant dit, et toujours sur le registre anti-algérien, il passe sous silence dans ses sorties un autre exploit, il est vrai obtenu après l’indépendance. L’élimination de 450 moudjahidine de Kabylie dans la crise de 1963, avec le concours de Boumediène. Pour l’Histoire, il faut dire que cette fois-ci, il a été grandement aidé par la politique d’exclusion de son ex-compère de la délégation extérieure du Caire, Hocine Aït Ahmed, qui a semé doute et désespoir en voulant rester le seul opposant et en condamnant, dès le départ, une insurrection qu’il avait chevauchée en cours de route. On remarque, cette fois encore, que la relation des deux compères est à la fois singulière et complexe. En effet, Aït Ahmed qui entretient des rapports en dents de scie avec Ben Bella s’est bien gardé de répondre à l’attaque de ce dernier. Mais ceci est une autre histoire.
L’histoire à contre-courant
Revenons au parcours de Ben Bella dans les années 50, à commencer par son évasion de la prison de Blida. Cette étrange évasion, de l’avis de plusieurs acteurs de l’époque et même de ceux qui connaissent cette prison, le mène directement au Caire, où c’est désormais établi, il est aussitôt pris en charge par le chef des moukhabarate égyptiens, Fethi Dib, qui se chargera de le présenter à Nasser. Membre de la délégation extérieure du MTLD, les services égyptiens et français mettent tout leur poids pour le présenter comme le chef de l'insurrection algérienne allant jusqu'à lui attribuer la paternité de l'appel du Premier Novembre alors que le rôle mineur des membres de la délégation extérieure est de notoriété publique. Mais comme dans de nombreuses batailles, il y a ceux qui les préparent, ceux qui les font, ceux qui les subissent et ceux qui, tapis dans l'ombre, en guettent les dividendes en cas de succès : Ben Bella a toujours appartenu à cette dernière catégorie. Il le démontre encore aujourd'hui. Pour l'enfant gâté, la détermination, la conviction et l'énergie de Boudiaf déployées pour ouvrir une issue à la crise du mouvement national et remobiliser ses camarades ne sont qu’une agitation d'activiste. C'est monsieur Ben Bella qui aurait tout commandé à partir des résidences cossues des moukhabarate égyptiennes. L’imposture ne fait que commencer. Sans légitimité politique et se cachant derrière les blindés de Boumediène, il se distingue, le 5 juin 1962, lors de la réunion du CNRA à Tripoli en menaçant le président Ben Khedda de lui «enlever publiquement le pantalon». Au diable la légitimité de toutes institutions et la légalité du pouvoir. La culture du pouvoir officiel venait de naître. Elle dure toujours. Auparavant, chargé d’acheminer des armes pour les maquis de l'intérieur, il les détourne, sur ordre de Nasser, au profit des opposants au président Bourguiba qui était en désaccord avec les prétentions du Raïs égyptien à régenter l'ensemble des pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Il est inutile de dire que ces armes ont été achetées grâce aux sacrifices des travailleurs algériens, en particulier ceux de l'émigration. Le voyage de Ben M'hidi, au Caire, fait au risque de sa vie, ne changera rien à la conduite de l'agent de Fethi Dib. Après une discussion houleuse avec Ben Bella, Ben M’hidi décide de rentrer au pays pour rejoindre, une nouvelle fois, la résistance. Lui aussi rejette catégoriquement le fait que les Egyptiens s'immiscent dans les affaires de la délégation extérieure du FLN et dénonce particulièrement le choix fait par Fethi Dib sur Ben Bella pour en faire l'interlocuteur exclusif du FLN auprès du maître du Caire. Pour le reste et avant d’être intercepté par les Français, en octobre 1956, alors qu'il n’a eu comme seule conduite que de se tenir loin du front de la lutte armée, Ben Bella s'est acharné à semer la division et la démoralisation par le biais de son acolyte Ahmed Mahsas, envoyé en Tunisie pour détruire la Wilaya I, casser du Kabyle et jeter l'anathème sur les résolutions du Congrès de la Soummam. Il a fallu l’intervention radicale du CCE, qui a emprisonné Mahsas, pour arrêter le travail de sape commandité par Ben Bella. Il est vrai que pour quelqu'un que les services égyptiens et français destinent à gouverner l'Algérie, la stratégie de la division était normale. Il fallait se préserver et détruire toute autre alternative. C'est ce à quoi Ahmed Ben Bella s'attelle pendant que d'autres combattent et exposent leur vie. Il veut même délocaliser le Congrès de la Soummam pour que les militants de l'intérieur viennent vers lui à San Remo, en Italie. Après cela, il accusera Abane de l'avoir écarté de la réunion. Le monde à l'envers !
Les séquelles de la falsification
Aujourd'hui, à l'heure d'internet et de la globalisation, les médias éclairent d'un jour nouveau des faits et des pseudo-légitimités, traités jusque-là par les seules officines du système. L'épisode du détournement, par le gouvernement français, de l'avion menant Boudiaf, Khider, Aït Ahmed, Lacheraf, Ben Bella, du Maroc vers Tunis est à méditer. La photographie des cinq insurgés diffusée dans la presse est le produit d'un montage exécuté par un gendarme français à l'aéroport d'Alger qui intima l'ordre à Boudiaf, qui tenait un classeur, de le remettre à… Ben Bella. La surmédiatisation du rôle de ce dernier (on parlait de l'avion de Ben Bella) symbolisée aussi par la question de De Gaule : «Je crois que quelqu'un m'a posé une question sur Ben Bella» alors que personne ne l’avait cité en dit long sur le marketing français mené en faveur de l’homme d’Oujda. Plus tard, porté par l'ivresse du parvenu et, sans doute briffé par Pablo (Michel Rabtis dirigeant trotskyste français et conseiller de Ben Bella), il se hasarde même à disserter sur la théorie de «l'Etat et la Révolution» pour assener au milieu d'un discours prononcé à l'occasion du congrès du FLN (16-21 avril 1964) qu’«il faut combattre sans répit ceux qui affirment que la construction d'un Etat est un préalable à la révolution. Un telle voie aboutirait, si on la prenait, à remettre le pouvoir entre les mains de ceux qui possèdent la culture et l'expérience politique»!! Sans commentaire. Sans états d'âme, le protégé des services français et néanmoins agent direct de Fethi Dib était, tour à tour, respectueux de l'ordre de la France coloniale pour sauver sa peau en enfonçant ses camarades, arabiste contre les Kabyles pour éliminer de dangereux rivaux politiques, islamiste contre la liberté et l’islam populaire des Algériens et contre «ceux qui possèdent la culture » dans l'Algérie indépendante. Pour compléter ce slalom, il arborera longtemps le col Mao avant de replonger dans l’exhibition islamiste. Si le coup d’Etat de juin 1965 a eu raison de la mégalomanie du personnage, le système est toujours dominé par une mémoire de l'indigénat et sur ce point précis, Ben Bella n’est que l’acteur le plus emblématique d’une tendance générale où chacun fait évoluer l’Histoire, non pas en fonction de l’apport de nouveaux documents ou témoignages, mais selon les positionnements politiques de l’heure. Des hommes comme Mohamed Harbi n’échappent pas à ces tentations. Cela fait deux fois qu’il s’en prend au livre écrit par Saïd Sadi sur le colonel Amirouche. A deux reprises, il décoche ses fléchettes par le recours au jugement moral (Saïd Sadi, démocrate, n’aurait pas montré de la compassion avec les victimes du FLN) au lieu de traiter, en tant qu’historien, des faits, des témoignages et des documents constitutifs d'un ouvrage qui déconstruisent certaines de ses analyses. Sujets sur lesquels il était attendu en tant qu'historien : (fausse allégation d’un conflit entre Amirouche islamiste et sanguinaire, et Zighout à propos du contrôle de la ville de Sétif, rôle d’Ali Kafi…). Son annonce de la menace de mort contre Bentobal par Krim est, même nuancée dans une mise au point, une surprise pour quelqu’un qui a tant écrit sur le mouvement national. M. Harbi dit avoir fait cette révélation après avoir pris connaissance du livre testament de Bentobbal auquel il avait eu accès. Ni Omar Boudaoud, ni Ali Haroun (responsables de la Fédération de France du FLN) qui étaient en contact direct avec Bentobal pendant la guerre et qui ont gardé une relation permanente avec lui n’ont entendu l’ancien ministre de l’Intérieur du GPRA leur faire part d'un tel projet. Mieux, dans son ouvrage sur les Accords d’Evian (2), préfacé par M. Harbi, Haya Djelloul rapporte que Bentobal dément toutes les accusations qui ont été portées contre Krim. Se pose alors la question de la fidélité des mémoires de Bentobal qui a été «persuadé», dans une situation d'extrême fragilité morale, de ne publier son témoignage… qu'après sa mort !! Dans le même registre, et sur un autre personnage, monsieur Harbi, «reliftant» le profil de Abdelhafid Boussouf, en donne une image exactement contraire à celle qu'il a décrite auparavant (3). Autre sujet abordé dans la dernière interview accordée à El Watan, ses propres écrits dans Révolution Africaine, au lendemain de l'indépendance. Il se trouve que j’ai pu consulter les archives de cette revue où monsieur Harbi officiait. Ses positions n’ont rien à envier à tous les idéologues de l’époque. Cela d'ailleurs peut se comprendre dans un climat dominé par la violence générale ; mais de là à faire croire que l’organe central du FLN de l’époque était une tribune où s’écrivait librement l’histoire de la guerre, c’est prendre de grandes libertés avec la réalité. Il serait temps que les acteurs de la guerre parlent librement et déposent leurs documents ou témoignages pour un traitement serein et méthodique le moment venu. Faute de quoi, la guerre de Libération continuera d’être la source de nouveaux abcès et drames. Cette tradition qui consiste à accommoder l’Histoire aux conjonctures politiques est dangereuse et contagieuse… Le révisionnisme qui commence à polluer Avril 80 témoigne de la profondeur du mal. La régression générale, produit d’une école squattée par l'idéologie et la diffusion d’une culture d’aliénation, ne pouvait que faire émerger le «leadership» d’un Belkhadem, d’un Mazrag ou d’un Benaïcha avec des faire-valoir kabyle, féministe ou technocrate pour les besoins d'un scénario négateur de l'Histoire et dangereux pour l'avenir. Louisa Hanoune, avec laquelle j'ai eu récemment quelques échanges – aujourd'hui intégrée dans les manœuvres du système et qui garde ses verbiages aux relents gauchistes – résume bien les risques de ces confusions et dérives en déclarant : «Il faut des réformes et pas un changement» !! Tout est dit. Avant de terminer, je tenais aussi à interpeller Saïd Barkat (un délinquant en sursis) prompt à investir la surenchère nationaliste pour lui demander de réclamer que Ben Bella, qui revendique sa filiation marocaine, soit déchu de sa nationalité, dès lors qu’il a dénié à Saïd Sadi et à ses camarades leur qualité d’Algériens. Je ne peux m’empêcher aussi de penser à Monsieur Lahouari Addi qui s’empressera, cette fois encore, de me répondre au motif que je m’attaque à «des symboles qu’on ne traite pas comme des moins que rien». Cette sensibilité à la carte manque de crédibilité car elle ne se réveille que dans des cas bien répertoriés et précis. Son silence devant la haine récurrente de Ben Bella à l’endroit des martyrs de la révolution illustre cette indignation sélective. La trahison des clercs, avait récemment déploré Maître Ali Yahia. Ce n'est pas la première fois que j'interviens à propos des manœuvres politiques qui prennent appui sur le détournement ou la falsification de l'Histoire. Je le sais, il y a, pour moi aussi, une part de subjectivité dans mes interventions. Je me suis néanmoins toujours interdit de manipuler des événements, des témoignages ou des documents. C'est sur ce minimum concret que j'appelle les acteurs, anciens ou nouveaux, à se fédérer. Pour le reste, laissons le jugement à l'Histoire.
N. A. H.
1*Amar Ould Hamouda, membre du BP du PPA/MTLD Responsable régional de l’OS
2*Le dernier combat, Haya Djelloul Casbah éditions 2008 Préface de M. Harbi
3*Le FLN, documents et histoire 54-62 M. Harbi G. Meynier Casbah Editions 2004


 

Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2011/05/31/article.php?sid=117908&cid=2
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31/05/2011
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