Par : A. DEBBACHE
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La route nationale n°26, reliant la wilaya de Bouira Ă BĂ©jaĂŻa, a Ă©tĂ© coupĂ© Ă la circulation hier, de 9h Ă 13h30 au niveau de Chorfa, 45 km Ă lâest de Bouira.
Edition du Mercredi 28 Juillet 2010
Actualité
Alger rĂ©agitâŠ
Terrorisme au Sahel
Par : Azzeddine Bensouiah
Le ministre algĂ©rien nâa pas condamnĂ© clairement lâopĂ©ration militaire franco-mauritanienne menĂ©e jeudi dernier contre un camp dâAqmi au Nord-Mali.
Le raid ratĂ© de lâarmĂ©e française contre un campement de terroristes, en vue de libĂ©rer lâotage français, a tournĂ© au drame. Puisque non seulement lâotage ne sây trouvait pas, mais en plus, il aurait Ă©tĂ© assassinĂ© le lendemain par ses ravisseurs. Au lendemain de la confirmation par Paris de lâexĂ©cution de son citoyen et de la âdĂ©claration de guerreâ faite par le prĂ©sident Nicolas Sarkozy, la premiĂšre rĂ©action officielle algĂ©rienne est tombĂ©e hier. Depuis Kampala, la capitale ougandaise, le chef de la diplomatie algĂ©rienne, Mourad Medelci, a exprimĂ© les regrets de lâAlgĂ©rie aprĂšs lâassassinat par Al-QaĂŻda de lâotage français Michel Germaneau. âLa position algĂ©rienne est trĂšs claire, nous sommes contre le terrorisme en gĂ©nĂ©ral et les prises dâotage en particulierâ, a dĂ©clarĂ© Mourad Medelci en marge de la 15e session ordinaire des chefs dâĂtat et de gouvernement de lâUnion africaine (UA). Le ministre algĂ©rien nâa pas condamnĂ© clairement lâopĂ©ration militaire franco-mauritanienne menĂ©e jeudi dernier contre un camp dâAqmi au Nord-Mali. âNous regrettons, comme tous les autres pays, ce qui sâest passĂ© au Mali ces derniers jours et notre position est claire Ă ce sujetâ, a-t-il seulement dit soulignant que âlâAlgĂ©rie, Ă lâinstar des pays de lâUA, reste dĂ©terminĂ©e Ă lutter contre cette pratique et quâelle est partie prenante Ă la criminalisation de lâacte du paiement des rançonsâ. Cette sortie officielle algĂ©rienne, mĂȘme si elle nâexprime pas la dĂ©sapprobation dâAlger de lâintervention militaire française dans la rĂ©gion, nâen laisse pas un arriĂšre-goĂ»t de profond malaise. Alger nâaurait mĂȘme pas Ă©tĂ© consultĂ© par les Français avant la lancement de lâopĂ©ration ratĂ©e. Ce sont les Mauritaniens qui auraient informĂ© leurs homologues algĂ©riens du dĂ©clenchement de lâopĂ©ration. Paris a choisi dâagir Ă sa façon, ne prenant mĂȘme pas de gants avec ses partenaires traditionnels. Dâautant plus que le prĂ©sident français a dĂ©cidĂ© de dĂ©pĂȘcher son chef de la diplomatie, Bernard Kouchner, dans tous les pays de la rĂ©gion, sauf en AlgĂ©rie. Une façon dâĂ©carter lâAlgĂ©rie de toute concertation avec les pays du Sahel au sujet de la riposte antiterroriste, version parisienne. MĂȘme si lâon sait que Kouchner est indĂ©sirable Ă Alger, il est tout de mĂȘme Ă©tonnant de voir la France agir, en cow-boy, dans la bande sahĂ©lo-sahĂ©lienne, sans avoir Ă consulter les pays de la rĂ©gion engagĂ©s depuis fort longtemps, souvent avec le peu de moyens dont ils disposent, contre les groupes terroristes. Paris, qui a troquĂ© un otage contre des terroristes algĂ©riens dĂ©tenus au Mali â ceux-lĂ mĂȘmes qui auraient exĂ©cutĂ© Michel Germaneau â semble vouloir sâinstaller durablement dans la rĂ©gion. Sarkozy, fervent adepte de la mĂ©thode Bush, voudrait faire oublier ses dĂ©boires internes en se lançant dans une sorte de chasse aux terroristes dans son ancien prĂ© carrĂ©. En fait, il sâagit, ni plus ni moins, que dâune tentative de se placer dans ce nouvel âAfghanistanâ quâest le Sahel et que les Occidentaux voudraient transformer en champ de bataille pour, en rĂ©alitĂ©, prendre le contrĂŽle des immenses richesses dont il recĂšle.
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Edition du Mercredi 28 Juillet 2010
Actualité
Quelle riposte Ă Al-QaĂŻda dans le Sahel ?
AprĂšs lâexclusion de tout dĂ©ploiement amĂ©ricain dans la rĂ©gion
Le raid franco-mauritanien contre des Ă©lĂ©ments dâAl-QaĂda au nord du Mali signe sans nul doute un nouvel Ă©pisode dans la lutte contre la nĂ©buleuse islamiste dans la rĂ©gion. Loin de faire lâunanimitĂ© , cette approche Ă la hussarde de Paris rend encore plus problĂ©matique une rĂ©ponse appropriĂ©e aux menaces dâAl-QaĂŻda. En lieu et place dâune large concertation au prĂ©alable avec les pays de la rĂ©gion, Paris donne des signes de vouloir imprimer sa propre dĂ©marche. Selon certaines sources concordantes citĂ©es par des agences de presse occidentales, Paris nâavait mĂȘme pas daignĂ© informer le Mali, pays qui fut le thĂ©Ăątre de lâassaut des forces franco-mauritaniennes. Quelque temps auparavant, une source française avait indiquĂ© Ă plusieurs mĂ©dias que Paris avait assurĂ© avoir âconsultĂ©â lâEspagne et âprĂ©venuâ lâAlgĂ©rie. Des prĂ©cautions qui nâont pas, au demeurant, empĂȘchĂ© lâĂ©chec de lâopĂ©ration que dâaucuns assimilent Ă un acte de guerre. Il faut dire que ce nâest pas la premiĂšre fois que la France se distingue par une attitude pour le moins agaçante pour les pays de la rĂ©gion. Lors de la libĂ©ration de lâotage Pierre Camatte, Paris avait pratiquement agi en solo en faisant pression sur Bamako qui a concĂ©dĂ© Ă libĂ©rer quatre dĂ©tenus islamistes en Ă©change de lâaffranchissement de lâotage français. Cet Ă©pisode avait, lâon sâen souvient, irritĂ© Alger et Nouakchott qui ont dĂ» rappeler leurs ambassadeurs respectifs Ă Bamako. Dans sa rĂ©action Ă lâassassinat de Michel Germaneau, le prĂ©sident Nicolas Sarkozy a promis que le crime âne restera pas impuniâ, promettant ainsi des reprĂ©sailles. DĂšs lors, lâon sâinterroge si cette approche française, si elle venait Ă se perpĂ©tuer, nâest pas de nature Ă rendre encore plus complexe la lutte contre les poches dâAl-QaĂŻda. Pour les AmĂ©ricains, la prioritĂ© est donnĂ©e au ârenseignementâ et Ă la formation des forces militaires des pays concernĂ©s. âNous nâavons pas de troupes Ă dĂ©ployer et nous ne participons pas Ă des opĂ©rations. Il appartient aux pays concernĂ©s de mener la lutte. Nous, nous les assistons avec la formationâ, a rappelĂ©, avant-hier, le coordonnateur amĂ©ricain de la lutte antiterroriste, M. Daniel Benjamin. Alger, qui ne peut apprĂ©cier le dĂ©ploiement des forces françaises Ă sa frontiĂšre sud, privilĂ©gie, elle aussi, une dĂ©marche commune aux pays de la rĂ©gion, dâautant quâelle abrite le ComitĂ© opĂ©rationnel des Ă©tats-majors, crĂ©Ă© Ă cet effet et installĂ© Ă Tamanrasset. Bien quâil nâait pas condamnĂ© ouvertement lâopĂ©ration, le chef de la diplomatie algĂ©rienne, M. Mourad Medelci, dira : âNous sommes africains et lâUA sâintĂ©resse au Sahel. Pour le moment, ce sont les pays de la rĂ©gion eux-mĂȘmes qui prennent en charge la sĂ©curitĂ©â, tout en relevant que âcela nâexclut pas la coopĂ©ration avec dâautres pays quand celle-ci sâavĂšre nĂ©cessaireâ. Mais pour la France, qui considĂšre toujours cette vaste rĂ©gion comme sa zone naturelle dâinfluence, le manque de coordination entre les pays de la rĂ©gion, les rivalitĂ©s entre les rĂ©gimes et le sous-Ă©quipement de leurs forces militaires lâamĂšnent Ă explorer de nouvelles approches. âPour le moment, la coopĂ©ration et la coordination entre les pays du Sahel, zone dĂ©sertique aux confins du Niger, du Mali, de la Mauritanie et de lâAlgĂ©rie, reste laborieuseâ, note un spĂ©cialiste de cette rĂ©gion Ă lâInstitut français des relations internationales (Ifri), Alain Antil. âIls nâont pas lâhabitude de coopĂ©rer, les Ă©changes dâinformations sont ponctuels, il y a des fĂącheries, des rivalitĂ©s. Sâil y avait davantage dâĂ©changes (...), cela rĂ©duirait la marge de manĆuvre des membres dâAqmiâ, a-t-il expliquĂ© Ă lâAFP. Si lâon ajoute les intĂ©rĂȘts gĂ©ostratĂ©giques que se disputent les divers acteurs, autant dire quâune rĂ©ponse appropriĂ©e Ă la menace dâAl-QaĂŻda sâannonce laborieuse.
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