DES TONNES DE SEMOULE, D’HUILE ET DE SUCRE PASSENT LA FRONTIÈRE EST DU PAYS Le spectre d’une crise alimentaire plane Ikram GHIOUA - Samedi 28 Mai 2011 - Page : 3
Les observateurs tirent déjà la sonnette d’alarme et soutiennent que cette pénurie risque de s’étendre à tout le territoire national.
A l’est du pays, les signaux sont au rouge. Des pénuries de produits de première nécessité commencent à apparaître et à devenir des plus inquiétantes pour les autorités locales dans ce contexte social fragile. Tebéssa, Souk Ahras, et El Oued sont les plus touchées, mais cette pénurie a déjà atteint les grandes agglomérations comme Constantine, Batna et Biskra. Des produits alimentaires de première nécessité comme la semoule, l’huile et le lait, subventionnés par l’Etat, sont acheminés frauduleusement vers la Tunisie et la Libye, deux pays en proie à des crises sociales graves. Des millions de personnes se trouvent ainsi otages des contrebandiers sans foi ni loi. De nombreux citoyens ne comprennent pas pourquoi cette «aide» aux frères tunisiens et libyens transitent par des circuits informels et des réseaux mafieux, et pourquoi n’est-elle pas organisée en caravanes comme cela se fait de par le monde? Dans une déclaration récente, le ministre du Commerce, Mutapha Benbada, a évoqué cette question, mais n’a donné aucun détail sur la riposte de l’Etat à ce grave phénomène. Dans le contexte actuel, la Tunisie ne semble pas près de sortir de sa crise et le départ du colonel libyen risque d’aggraver la situation en Libye. L’Egypte qui subit elle aussi une grave crise et donc incapable de répondre aux demandes des populations fuyant la guerre civile, ce sera encore l’Algérie qui subira les contrecoups de cette crise. Les répercussions étaient d’abord sécuritaires, militaires et ensuite alimentaires. Des millions de dollars, des milliers d’hommes ont été mobilisés pour accueillir les réfugiés et assurer la sécurité aux frontières avant que ce phénomène de contrebande alimentaire ne vienne assombrir davantage le tableau. Les observateurs tirent déjà la sonnette d’alarme et soutiennent que cette hémorragie qui commence à se sentir dans les wilayas de l’Est ne manquera pas de s’étendre au reste du pays. Une situation qui n’arrangera pas l’Algérie qui a réussi jusque-là à passer sereinement le cap des révoltes arabes. Mais qui a vraiment intérêt à ce que l’Algérie replonge dans une crise sociale aux lourdes conséquences? Dans les chancelleries occidentales, on pense même qu’il s’agirait d’un alibi derrière lequel l’Algérie soutiendrait le régime libyen. Et dans tous les cas de figures, aucun grand pays ne semble se soucier des retombées sécuritaires et sociales du conflit libyen sur l’ensemble de la région du Maghreb. Il reste que si la situation s’aggrave aux frontières Est, les effets seront tout aussi graves sur l’Algérie. Les puissants du monde se rencontrent depuis le 26 mai dernier à Deauville en France. Parmi les sujets qui sont mis sur la table, la crise financière en Europe, la sécurité nucléaire et la situation politique dans les pays arabes sont en tête des préoccupations. C’est dans l’ordre des choses. Ce qui l’est moins, c’est cette curieuse façon qu’ont les médias occidentaux à faire une fixation sur le cas libyen. D’un côté comme de l’autre de l’Atlantique, le sort du Guide libyen semble déjà scellé. Ni les propositions de cessez-le-feu émises par Tripoli, ni les bruits qui courent à propos d’un éventuel retrait d’El Gueddafi, n’ont pu peser sur les positions intransigeantes de l’Otan qui multiplie les frappes dans un silence assourdissant observé par la communauté internationale. Fait curieux: malgré les nombreuses mises en garde qui s’élèvent un peu partout dans le monde quant aux risques d’une guerre civile en Libye, l’Occident persiste à mettre la pression et continue de réserver un traitement de faveur aux représentants du CNT. Cela, en dépit des notes sécuritaires faisant état de la présence au sein de cette structure aux contours indéfinis et parmi les insurgés armés, de nombreux anciens militants djihadistes. La présence du Président Bouteflika à Deauville est certes en mesure d’apporter un nouvel éclairage, mais sera-t-elle suffisante pour infléchir l’arrogance occidentale?
L'Expression
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COUP DE STARTER DES EXAMENS DE FIN DE CYCLE Benbouzid ouvre le bal à Annaba Walid AÏT SAÏD - Samedi 28 Mai 2011 - Page : 4
Cette année, les résultats du baccalauréat seront annoncés par voie d’affichage sans recours aux opérateurs de téléphonie mobile.
C’est parti pour les jeunes écoliers qui connaîtront demain le stress relatif aux examens de fin d’année. Fini les révisions, place aux périples des épreuves. Pour donner le coup d’envoi des épreuves de fin du cycle de primaire (ex-6e), le ministre a choisi la wilaya de Annaba où il effectuera également des visites d’inspection pour constater de visu les conditions réelles du déroulement de cet examen. Ce dernier, il faut le rappeler se déroulera en une seule journée. Les jeunes candidats ne seront examiné, que sur trois matières: langue arabe, mathématiques, langue française. Les résultats seront annoncés le 9 juin. Mais pas de panique pour les recalés de cette première session, Benbouzid a pensé à tout puisqu’il leur a réservé, pour le 26 juin, une session de rattrapage. Les résultats de cette dernière seront proclamés le 4 juillet. Le nombre d’élèves à examiner cette année est de 598.239 candidats. La majorité des candidats sont des garçons, 310.940 soit 51,98% contre 287.299 de filles ce qui équivaut à 48,02%. Quant aux écoles privées, leur quota cette année est de 2424 candidats ce qui représente un taux de 0.4%. Il y aura aussi 149 candidats aux besoins spécifiques. Il faut toutefois, noter que comparativement à l’année dernière, il a été enregistré une baisse de 2.9% de candidats inscrits pour cette épreuve. Le ministère a, comme à son habitude, tout mis en oeuvre pour le bon déroulement de cet examen. 50.000 maîtres d’école sont mobilisés pour la surveillance, ils seront repartis sur les 3122 centres du territoire national. 12.000 maîtres s’occuperont du volet correction qui sera effectuée dans 68 centres. L’examen de 6e, comme il est communément appelé, n’est que le début des examens de fin du cycle qui s’achèveront le 16 juin avec celui du Bac. Mais ces examens revêtent un cachet particulier pour le ministre. C’est en effet, une année qui lui tient vraiment à coeur, vu que c’est celle de la concrétisation et la réelle évaluation de ses réformes. C’est également la première fois depuis belle lurette que son secteur n’a connu aucune perturbation liée aux grèves. Ce qui a permis aux programmes scolaires d’être achevés à temps. N’est-ce donc pas la preuve du succès de ses réformes? Dans le même registre, mais cette fois sur le plan de la révolution numérique, Benbouzid a inspecté, ce jeudi l’état d’avancement de la numérisation de son secteur en se rendant au niveau de la direction de l’éducation d’Alger-centre. L’opération de numérisation de la gestion pédagogique et administrative au niveau des directions de l’éducation permettra aux parents d’élèves d’obtenir toutes les données relatives à leurs enfants scolarisés à travers tous les établissements éducatifs d’Alger-centre. Les parents d’élèves pourront désormais, par le biais du site Internet de la direction, s’informer au fur et à mesure des notes et des absences de leurs enfants, du calendrier scolaire ainsi que sur le retrait des bulletins scolaires. Benbouzid, a donc fait de la numérisation son cheval de bataille. Mais en parallèle, paradoxalement il annonce que cette année les résultats du baccalauréat «seront annoncés exclusivement par voie d’affichage!». Ajoutant «qu’aucun opérateur de téléphonie mobile ne sera sollicité pour cela». N’est-ce pas une déclaration qui va en contradiction totale avec ses ambitions de numérisation? Avec cette décision, son secteur est en train de faire un pas en avant et deux pas en arrière. Trop de Tic en Algérie a l’air de tuer la technologie. Sinon, comment expliquer que le monde ne cesse d’évoluer et à l’année du lancement du programme e-Algérie, on décide de revenir à la méthode ancestrale de l’affichage! Benbouzid veut-il ainsi sauvegarder nos bonnes «vieilles» valeurs?
) L'Expression
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