Editions du 22-23- 24 -25-Août 2011


Edition du Lundi 22 Août 2011

L’Algérie profonde

Les produits turcs et chinois inondent Oran
Vêtements de l’aïd

Par : NOUREDDINE BENABBOU


“Je suis contraint de m’endetter. Je sais que les prix sont exagérés mais j’accepte car je vais payer en plusieurs tranches. Le commerçant est un voisin”, confie Hamid, un fonctionnaire dont le revenu mensuel ne dépasse pas les  32 000 DA.

Après une vingtaine de jours de Ramadhan et les tracas du couffin, les démunis ont les yeux rivés sur le Croissant-Rouge algérien pour se procurer des habits neufs à leur progéniture à l’occasion de l’Aïd el-fitr. " D’habitude, le C-RA et la DAS nous offrent des habits neufs pour les enfants. Pour cette année, nous attendons toujours”, affirme une veuve, mère de trois enfants. 
De leur côté, de généreux donateurs, des associations et des entreprises économiques participent annuellement à ce geste de générosité et de solidarité mais leur impact reste très limité vu le nombre de nécessiteux (plus de soixante-dix-mille pour la wilaya d’Oran) à en croire les chiffres avancés lors de la distribution du couffin de Ramadhan. Déjà, au niveau de toutes les mosquées de la wilaya, des quêtes sont autorisées, chaque vendredi, sous le patronage de la direction des affaires religieuses, au profit des nécessiteux. Quant à la majeure partie de la population oranaise, les magasins du centre-ville, de Choupot, de la ville nouvelle et les différents centres commerciaux sont prêts à la recevoir. 
Cependant, les prix varient d’un point de vente à un autre, et d’une marque à une autre. “Les prix affichés sont très élevés. Je viens de payer 3 200 dinars ce pantalon, et ce tricot simple pour 1 800 DA, les deux d’origine turque”, affirme Farah, une jeune adolescente, en joignant le geste à la parole.  Des prix largement élevés par rapport à ceux affichés avant le mois sacré. Une hausse de 30 % à 50 %. En effet, une visite éclair a permis de constater que les vêtements asiatiques et turcs ont inondé le marché local. Face à cette nouvelle facture, les familles modestes, aux ressources financières limitées, s’endettent juste pour faire plaisir aux enfants : “Je suis contraint de m’endetter. Je sais que les prix sont exagérés mais j’accepte car je vais payer en plusieurs tranches. Le commerçant est un voisin”, confie Hamid, un fonctionnaire dont le revenu mensuel ne dépasse pas les 32 000 DA. Concernant les chaussures, le prix d’une simple ballerine dépasse les 1 500 balles. Les chaussures frôlent les 3 000 et 4 000 dinars. Selon un consommateur, la facture moyenne de chaque enfant est de 6 000 DA  pour cette année vu la hausse qui a touché la plupart des produits importés, même de très mauvaise qualité. Il faut admettre que le marché des habits échappe totalement aux pouvoirs publics. “L’État n’a plus d’influence sur ce secteur dominé par l’informel et les contenaires”, déclare un commerçant légal avant d’ajouter : “Les importateurs et les micro-entreprises informelles locales imposent leurs prix. 

 


Edition du Lundi 22 Août 2011

RADAR

Plus de 50 000 colis alimentaires servis aux nécessiteux
Tiaret

À l’instar des autres régions du pays, la wilaya de Tiaret n’a pas dérogé à la règle concernant l’action de solidarité au profit des nécessiteux durant le mois de Ramadhan. Ainsi, plus de 50 000 colis alimentaires ont été servis aux familles démunies au cours de la première quinzaine de ce mois sacré. Dans le même contexte, 16 restaurants de bienfaisance sont ouverts à travers l’ensemble des daïras de la wilaya pour servir quotidiennement des repas chauds et des rations à emporter.

 

 


Edition du Jeudi 25 Août 2011

RADAR

Le geste de l’USM Alger envers les familles nécessiteuses
Circoncision de 125 enfants

La SSPA-USM Alger a décidé d’investir dans l’action citoyenne en prenant en charge à l’occasion des derniers jours du Ramadhan une opération de circoncision de 125 enfants issus de familles nécessiteuses des quartiers populaires de la capitale. L’action s’étale du 23 au 26 août et sera clôturée par l’organisation d’un gala artistique dédié à ces familles le 28 août au Théâtre de verdure d’Alger. La soirée sera rehaussée, selon le communiqué de l’association sportive, par la présence des internationaux de l’USMA.




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Edition du Mercredi 24 Août 2011

Actualité

Les ménages, d’une saignée à une autre
Face aux dépenses de l’aïd et de la rentrée

Les familles se préparent à accueillir l’Aïd el-Fitr mais aussi la rentrée scolaire. Les dépenses n’en finissent pas. Les commerçants se frottent les mains. Ils vont encore rafler la mise.

À une semaine de la fête de l’Aïd et à vingt jours de la rentrée scolaire, les Algériens se ruent sur les étals des magasins. “Dans certains magasins, on parle déjà de rupture de stock. Même la friperie est convoitée. Les sorties nocturnes donnent le vertige quand on voit ce qui se passe dans les boutiques. Les gens pourvoient à tout. Des articles scolaires aux vêtements pour l’Aïd, la facture est salée”, s’exclame Saïd, père de deux enfants de bas âge. Son complice, Hachemi est sceptique. “Je vais faire des achats moi aussi. Chaque chose en son temps. Les commerçants profitent de ce rush et exploitent la situation pour fourguer n’importe quoi. Il faut voir pour croire. On dirait que quelqu’un a mis le feu sur les tarifs.” 
Cette année, la tendance s’est aggravée. Pour habiller un enfant de trois ans, un parent devra débourser une bagatelle de 8 000 à 12 000 dinars pour un produit de qualité, entre chaussures, pantalon et un polo en coton. La moyenne de dépense oscille entre 5 000 et 8 000 DA sur les mêmes articles alors que la dernière catégorie de dépenses varie de 3 000 à 5 000 dinars. Cela va sans dire que l’autre fourchette, celle des plus démunis ou des endettés, se situerait entre 1 000 et 2 000 dinars sur des produits de friperie de Chine. 
Le produit turc, selon les magasins, les rayons ou encore le quartier fait fureur. Mais là, nous explique un client rencontré à Draria, il y a arnaque sur le produit turc. Parfois, les commerçants collent des étiquettes sur des vêtements pour falsifier leur origine. 
C’est un procédé connu. Mais cette année, la chose s’est sensiblement accrue avec les prix onéreux qu’on nous propose. Ils mettent les familles devant le fait accompli. Ces familles, une fois devant la caisse, tombent des nues. Car, quel que soit les calculs effectués sur les produits alignés aux prix réduits, le commerçant réserve toujours sa surprise. Et souvent, la mauvaise surprise. 
Dans un magasin situé à la sortie d’El-Biar, une sexagénaire s’est contentée d’acheter à ses trois petites filles des robes en leur promettant des souliers à la rentrée scolaire. 
Un autre client, au profil sarcastique, s’est accroché avec une caissière à Bab El-Oued. “Comment osez-vous me tromper ? Refaites les calculs”, lui a-t-il lancé devant tout le monde. La préposée à la caisse obéit au vœu et trouve la même ardoise : 12 articles achetés pour 13 500 dinars. Le client qui n’a pas accepté la chose lui jette le sac à la figure et quitte la boutique. Un vrai cirque. 
À Baba Hassan, un autre père de famille, universitaire de son état, avoue avoir éviter de faire les achats à Alger. “J’ai fais mes achats à Blida. C’est les mêmes prix. Sauf qu’à Blida, il y a moins de pression et moins de monde dans certains magasins. Mais côté tarifs, on dirait que les commerçants ont convenu d’un standard.” 
Et ce n’est pas fini ! Le désarroi des parents et des enfants continue. Car la fin du Ramadhan coïncide à dix jours près avec la rentrée des classes. Là aussi, les prix sont inabordables. Pour les produits d’importation, les choses sont plus dures. Au bas mot, le coût d’un cartable et des dotations pour un élève de première année primaire revient en moyenne à 4 500 et 6 000 dinars. Pour un collégien de première année moyenne, l’ardoise se situerait entre 5 000 et 7 000 dinars alors que pour un lycéen de première année secondaire les achats s’élèvent à 7 500 et 10 000 dinars, selon la qualité des produits. 
Autrement dit, les familles nombreuses devront non seulement serrer la ceinture, mais faire de la gymnastique pour subvenir aux besoins de leur progéniture. Et une fois dans les classes, les parents devront faire face aux frais des livres et autres articles non prévus dans la nomenclature de routine.
Sans compter les caprices des enfants qui exigent des fournitures scolaires “high class”, les parents devront alors se préparer pour frôler la dèche. À voir l’effervescence dans les magasins, on a la nette impression que les Algériens achètent tout et à n’importe quel prix. Par fierté ou par comparaison au cousin ou au voisin, ils mettent le paquet sans le moindre regret. Quitte à s’endetter.


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25/08/2011
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