Éducation. Enseigner dans les lycées oui, corriger les copies du bac non !
Éducation. Enseigner dans les lycées oui, corriger les copies du bac non !
Le secteur de l’éducation n’est décidément pas prédisposé à se départir de son archaïsme dans sa méthode de travail !
Il vient encore une fois nous balancer une gratification de fin d’année, semblable à ses étourderies légendaires, en éconduisant sans autre forme de procès du centre de correction, tenez-vous bien, hier, le premier jour de la correction du bac, plus de 80 professeurs d’enseignement fondamental des langues française et anglaise, pourtant munis de convocations, au motif d’annulation de leur participation à cette opération.
La nouveauté, mais qui arrive sur le tard, est la décision du ministère de se passer des enseignants de ce palier pour éviter, argue-t-on, les erreurs commises dans la correction l’année précédente. Le choix se serait donc porté sur les enseignants des lycées dont il est attendu une meilleure prestation. La question primordiale est d’abord de savoir si l’on a effectivement ce potentiel. La réponse est non, selon beaucoup d’entre les PEF. Sur le plan pragmatique, ce choix, et non cette décision, est, on ne peut plus logique car, il s’agit de corriger des copies du bac, donc du secondaire.
Le seul bémol qui se doit d’être apporté contre cette décision et non pas le choix cette fois, est d’avoir attendu jusqu’à l’entame de la correction pour le leur signifier ! Ceci, en sus de l’aberration qui consiste à autoriser cette catégorie subitement déchue, à enseigner dans le secondaire pendant plusieurs années scolaires ! Normalement, ce qui est valable pour l’enseignement de ces langues devrait l’être également pour leur correction car, qui corrigeait les devoirs et compositions des 1re, 2e et 3e années du secondaire ? Ce sont eux, les PEF, et c’est le cas de la majorité absolue à Djelfa ! Outre tout cela, il se trouve qu’on n’a absolument pas songé à la solution de rechange puisque, dès qu’on leur a intimé l’ordre de quitter les salles de correction, celles-ci se sont entièrement vidées.
C’est dire que c’est tout ce qu’on a ! Une action de protestation s’en est suivie au centre de correction même, ponctuée par un communiqué adressé au ministre. Après moult tentatives de les ramener à la raison, celle du ministère bien sûr, rien n’y fit, ils considèrent qu’ils ont enduré la plus cruelle des humiliations après avoir tant donné dans leurs lycées respectifs. Résultat, jusqu’au moment où l’on mettait sous presse, 18 000 copies de français et autant pour l’anglais, attendent un début de correction.
22 juin 2008