ÉLIMINATOIRES DE LA CAN-2015 (GROUPE B, 2e JOURNÉE) : ALGÉRIE 1 - MALI 0 - R O U I B A

Les Verts confirment. Dans la douleur, certes, mais l’essentiel est fait : les trois points engrangés, hier à Blida face au Mali, grâce à un but de Medjani (83’) offrent le leadership aux Verts et donnent de l’élan à un ensemble en phase de maturation. Quelques heures avant le match, le sélectionneur des Verts Christian Gourcuff s’exprimait sur son compte twitter. «2e grand jour pour moi et mon équipe. J'espère que l'on va gagner ce soir. J'ai confiance en mes joueurs», écrivait- il. La pression du match aidant, le Breton faisait état de ses aspirations pour un duel venu trop tôt dans son cursus d’entraîneur d’une sélection qui vient juste d’honorer sa participation au Mondial-2014 et qui, par ailleurs, a conservé de beaux restes de l’ère Halilhodzic. En témoigne le succès de samedi passé à Addis-Abeba. Une pression «positive» si l’on décortique la «pensée» adressée par Gourcuff à ceux qui suivent ses pas de près, là où il va. L’ancien coach de Lorient a qualifié la rencontre d’hier de grand jour pour sa personne mais aussi pour l’équipe. Il espérait la victoire et mettait en valeur la confiance affichée par ses joueurs. De belles prétentions pour quelqu’un qui assurait, au terme de sa première aventure en terre africaine à la barre technique des Verts, que le Mali est d’un autre acabit. Le test éthiopien passé avec succès, il fallait donc enchaîner devant le favori du groupe qui, lui aussi, n’a pas manqué ses débuts face au Malawi, dimanche dernier. Une formation malawite qui, quelques heures avant le sifflet initial de Alioum Neant, venait d’épingler les éthiopiens avec art et manière. Pour, en définitive, conforter Gourcuff dans ses craintes justifiées, d’ailleurs, par la confiance renouvelée, à un élément près, à l’ensemble qui avait entamé les débats de samedi passé au Tessema Stadium. Mahrez était la seule nouveauté après que le longiligne Belfodil, envisagé d’entrée, eut déclaré forfait au dernier moment. Sur la pelouse du stade Tchaker, les plans étaient serrés. Les deux entraîneurs ont mis en place deux systèmes compacts. Les Verts ont été les premiers à trouver une clé à la stratégie prudente des Maliens. Un débordement de Feghouli , suivi d’un centre du Valencien, est repris par Slimani sur Mahrez, la nouveauté de ce match côté algérien par rapport au match de samedi en Ethiopie, qui verra sa reprise aveugle percuter la transversale et finir dans les décors alors que le but était grand ouvert (3’). Et ce n’était qu’un avant-propos dans la mesure où, à la 11’ du match, le coup-franc botté par Taïder est repoussé par le poteau, lequel «sifflera» à nouveau sur une frappe de la tête exécutée par Belkalem. Du bois pour commencer, en somme. De la malchance et une certaine maladresse, celle de Medjani et Belkalem qui offraient deux opportunités, certes timides et sans danger, aux avants maliens. Une réaction attendue de la part des poulains de Kasperzack pas enclins à subir continuellement les assauts adverses dont ceux de Slimani, une tête décroisée, qui effleurera le montant droit des bois d’Oumar Sissoko (22’) ou de Feghouli, en position de pivot, qui manque la reprise du cuir offert par Mahrez (32’). Des ratages offensifs et des approximations défensives qui ont redonné de la «lumière» aux camarades de Seydou Keita qui, à la 41’, se procureront la plus franche occasion de ce premier half. Un face-à-face Sambou Yatabaré-M’Bolhi favorable aux Algériens, l’attaquant malien a choisi la plus mauvaise solution en cherchant à remettre à son équipier, embusqué en pointe, alors qu’il n’avait qu’à ajuster le portier des Verts.
Soudani réclamé, le milieu redessiné
La pause-citron si précieuse pour les entraîneurs qui proposent de nouvelles variantes, en optant pour des pions plus à même de dégripper les mécaniques aura été, lors de ce duel algéro-malien, peu propice. C’est comme si un ressort venait à casser. La physionomie des premières vingt minutes semblait un long moment de somnolence. Malgré l’apport de Bentaleb et Guedioura dont le jeu «so british» paraissait cette arme suffisante pour bousculer la muraille de Bamako dressée par Kasperzack. Une possession grandissante, des attaquants disponibles mais pas servis et un milieu redessiné avec Bentaleb et Guedioura à la baguette, par trop «latéraliste» ne pouvaient désarticuler un dispositif malien solide, physiquement et nerveusement. Malgré l’exclusion de Ndiaye (deux cartons jaunes), les Aigles résistent, résistent puis craquent. Enfin ! Un coup-franc, un énième, botté par Mahrez, et alors que les Maliens évoluaient avec neuf joueurs (huit joueurs de champ et le gardien), trouvera le crâne de Medjani, sorti (en légère position d’hors-jeu) du néant ouvre la marque au bonheur des milliers de fans algériens (83’). Et permet aux Verts de mettre un pied au Maroc.
M. B.

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