BÂLE (AFP) - Les Pays-Bas et la Russie, deux des équipes les plus séduisantes de cet Euro-2008, proposent samedi à Bâle (18h45 GMT) un quart de finale alléchant, à savourer avec une sauce hollandaise en raison de la présence sur le banc russe de Guus Hiddink.
L'entraîneur néerlandais, considéré comme un dieu vivant à Moscou, est au centre de toutes les attentions ces derniers jours et avoue lui-même qu'il va vivre "un moment particulier" face à une équipe dont il fut le sélectionneur de 1995 à 1998.
"Je connais l'entraîneur, plusieurs joueurs, l'encadrement. Mais je n'aurai aucun scrupule à les battre. Je n'éprouve aucun sentiment patriotique, je ne joue pas pour un drapeau", a prévenu Hiddink.
En face, Marco van Basten se méfie sans doute de la roublardise de son alter ego, souvent qualifié de "faiseur de miracles" ou d'entraîneur "le plus chanceux de la planète". Mais le sélectionneur Oranje prévient: "Nous allons jouer contre la Russie, pas contre Hiddink".
'San Marco' veut ainsi éviter que ses joueurs fassent une fixation sur la personnalité du coach adverse qui connaît forcément tout d'eux. "Pensons à notre jeu. Nous avons un statut à honorer. Et nous avons tout en mains pour gagner ce match", affirme Van Basten qui endosse sans fausse modestie le costume de favori.
Avec l'assentiment unanime de ses adversaires. "L'équipe hollandaise est pour l'instant la meilleure du tournoi", concède le capitaine Sergei Semak.
"Le jeu néerlandais est difficile à lire. Autant ce fut facile de décrypter le jeu de la Suède (ndlr: que la Russie a battue 2-0 au premier tour), autant les Oranje sont imprévisibles", constate Hiddink, qui trouvera dans le camp adverse onze joueurs plus solidaires que jamais.
Le décès jeudi de la fille, née prématurée, du défenseur Khalid Boulahrouz "va souder encore un peu plus les Néerlandais", estime Hiddink, qui redoute aussi la fraîcheur physique des Sneijder et autre Van Nistelrooy.
La plupart des titulaires néerlandais n'ont pas disputé le dernier match sans enjeu de la phase de groupe face à la Roumanie (2-0) mardi à Berne, s'offrant ainsi sept jours de repos contre seulement deux pour les Russes.
"Cela n'est pas sans importance", regrette Hiddink. Car la force de son équipe réside dans la qualité des combinaisons, dans la rapidité des joueurs de couloirs, dans la générosité physique de ses atouts offensifs Andrei Arshavin et Roman Pavlyuchenko.
"Ils jouent, comme nous, un football moderne tourné vers l'attaque et qui demande une condition physique irréprochable", note le gardien et capitaine des Pays-Bas Edwin van der Sar. "Ce sera un match spectaculaire", promet-il en se souvenant que la dernière confrontation entre les deux équipes avait tourné à la déroute pour les Russes.
En février 2007, les Néerlandais s'étaient imposés (4-1) en match amical à Amsterdam. "Mais les temps ont changé. Nous avons fait d'énormes progrès", prévient le milieu de terrain Igor Semchov, qui estime que ce quart de finale "ne sera pas un terminus".
Une manière de positiver -la patte d'Hiddink, une nouvelle fois- en se projetant déjà vers une éventuelle demi-finale face à l'Espagne ou l'Italie.
Vendredi, la Turquie s'est hissée pour la première fois de son histoire en demi-finales de l'Euro de football, grâce à son succès sur la Croatie aux tirs au buts (3 à 1) (1-1 après prolongation; 0-0 à la fin du temps réglementaire) en quarts de finale, vendredi à Vienne. En demi-finales, les Turcs affronteront l'Allemagne, le mercredi 25 juin (18h45 GMT) à Bâle. La dernière confrontation entre les deux équipes dans une grande compétition remonte à la Coupe du monde 1954.
Le dernier quart de finale opposera dimanche l'Italie et l'Espagne.