Evenements de berriane
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HISTORIQUE DES EVENEMENTS DE BERRIANE
Des milliers de personnes, hissant lâemblĂšme national et scandant des mots dâordre religieux du genre « La Ilaha illa Allah, echahid habib Allah » (il nây a que Dieu et le martyr ami de Dieu), ont accompagnĂ© Ă pied la dĂ©pouille de MĂ©rouane Saifia, ĂągĂ© de 30 ans et pĂšre dâun bĂ©bĂ© de 8 mois, au cimetiĂšre Cheikh Abdelkader de la communautĂ© malĂ©kite, situĂ© Ă la sortie de la ville de Berriane. Les affrontements entre les jeunes de la ville de Berriane dans la wilaya de GhardaĂŻa se sont poursuivis durant toute la journĂ©e dâhier. Des dizaines de maisons ont Ă©tĂ© incendiĂ©es, des vĂ©hicules rĂ©duits en cendre et plusieurs personnes blessĂ©es par des individus cagoulĂ©s. Câest lâimage chaotique de Berriane, quarante-huit heures aprĂšs le dĂ©clenchement des hostilitĂ©s entre les jeunes Mozabites et les Arabes. Les conclaves des sages des deux communautĂ©s nâont pas rĂ©ussi Ă faire rĂ©gner le calme. Par groupes, les Mozabites en colĂšre viennent se plaindre aux gendarmes et policiers. AprĂšs avoir Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre dâaffrontements opposant des jeunes des communautĂ©s malĂ©kite et ibadite les 19 et 24 mars derniers, voilĂ que Berriane renoue avec la violence. Certains dignitaires de la rĂ©gion professent des idĂ©es dâune extrĂȘme gravitĂ©. Berriane offre un spectacle pesant en cette matinĂ©e de lundi. Un dispositif sĂ©curitaire impressionnant est dĂ©ployĂ© au centre de la ville. Câest grĂące Ă la conjugaison des efforts de toutes les bonnes volontĂ©s, des notables des deux communautĂ©s et de lâadministration locale, dont le wali de GhardaĂŻa, qui nâont nĂ©gligĂ© aucune voie Ă mĂȘme de ramener le calme et la sĂ©rĂ©nitĂ©, que la charmante ville de Berriane a retrouvĂ© hier le calme dont elle nâaurait jamais dĂ» se dĂ©partir. Un mort, 17 blessĂ©s, dont 2 graves, des dizaines de magasins incendiĂ©s et saccagĂ©s, des maisons dĂ©gradĂ©es : tel est le triste bilan dâun affrontement entre les deux communautĂ©s, ibadite et malĂ©kite, Ă Berriane, ville situĂ©e Ă 40 km au nord du chef-lieu de wilaya, GhardaĂŻa. |
HISTORIQUE DES EVENEMENTS DE BERRIANE Un enterrement dans le calme Des milliers de personnes, hissant lâemblĂšme national et scandant des mots dâordre religieux du genre « La Ilaha illa Allah, echahid habib Allah » (il nây a que Dieu et le martyr ami de Dieu), ont accompagnĂ© Ă pied la dĂ©pouille de MĂ©rouane Saifia, ĂągĂ© de 30 ans et pĂšre dâun bĂ©bĂ© de 8 mois, au cimetiĂšre Cheikh Abdelkader de la communautĂ© malĂ©kite, situĂ© Ă la sortie de la ville de Berriane. 19 Mai 2008 ConsultĂ© 115 fois Lire la suite
19 Mai 2008 Consulté 191 fois Lire la suite
18 Mai 2008 Consulté 261 fois Lire la suite
17 Mai 2008 Consulté 261 fois Lire la suite 09 Avril 2008 Consulté 467 fois Lire la suite 23 Mars 2008 Consulté 253 fois Lire la suite
19 Mai 2008 - Tahar FATTANI
GRAVES ĂVĂNEMENTS Ă BERRIANE |
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GRAVES ĂVĂNEMENTS Ă BERRIANE 19 Mai 2008 - Tahar FATTANI
GRAVES ĂVĂNEMENTS Ă BERRIANE Depuis le dĂ©but des violences, aucun haut responsable officiel ne sâest rendu dans cette localitĂ© pour faire un constat rĂ©el de la situation. Ni le chef du gouvernement, ni un autre responsable de lâExĂ©cutif de M.Belkhadem ne sâest mis en peine de savoir ce qui se passe et sâest rendu sur les lieux Ă©couter les dolĂ©ances et si besoin, prendre les dĂ©cisions qui sâimposent. Acte dâignorance ou manque de considĂ©ration? Berriane sâenflamme, une rechute pleine dâinconnues alors que le gouvernement algĂ©rien donne lâimpression de ne pas mesurer les enjeux de ce qui se passe Ă Berriane. Morts, blessĂ©s, maisons dĂ©truites, routes coupĂ©es, arrestations et autres dĂ©gĂąts matĂ©riels font le dĂ©cor de cette ville, hier tranquille, de la wilaya de GhardaĂŻa. Tahar FATTANI 19 Mai 2008, La Tribune La violence qui a atteint son paroxysme sâest soldĂ©e par lâassassinat de AĂŻssa D., un vieil homme de 67 ans, Ă lâarme blanche, tĂŽt le matin. Selon des sources locales, la victime sera enterrĂ©e aujourdâhui. Pour mettre fin Ă la situation de chaos, les autoritĂ©s locales, les services de sĂ©curitĂ© et les notables de la rĂ©gion se sont rĂ©unis durant toute la journĂ©e. Les services de sĂ©curitĂ© ont Ă©tĂ© renforcĂ©s. Ainsi, les principales artĂšres de la ville ont Ă©tĂ© quadrillĂ©es par des policiers et des Ă©lĂ©ments de la Gendarmerie nationale. Selon des sources locales, dâautres renforts, en provenance de la wilaya de Ouargla, sont attendus aujourdâhui. Il est Ă noter que les sages de Berriane ont lancĂ© un appel au calme en direction des jeunes, et un autre, destinĂ© aux hautes autoritĂ©s du pays, pour quâelles prennent les mesures nĂ©cessaires et salutaires au rĂ©tablissement de la paix et quâelles initient un plan dâurgence socio-Ă©conomique au profit de la commune. Pour sa part, la Direction gĂ©nĂ©rale de la SĂ»retĂ© nationale (DGSN) a dĂ©pĂȘchĂ© vendredi Ă Berriane une Ă©quipe dâexperts de lâinspection gĂ©nĂ©rale de la SĂ»retĂ© nationale pour enquĂȘter sur le dĂ©cĂšs du jeune, touchĂ© par une balle tirĂ© par un policier lors dâaffrontements entre jeunes de la localitĂ©. «La DGSN a dĂ©pĂȘchĂ© immĂ©diatement sur les lieux une Ă©quipe dâexperts pour dĂ©terminer avec exactitude les circonstances ayant entraĂźnĂ© le dĂ©cĂšs de la victime et situer les responsabilitĂ©s conformĂ©ment aux rĂšglements en vigueur», souligne un communiquĂ© de la DGSN. La mĂȘme source a prĂ©cisĂ© que le policier en question «a Ă©tĂ© dĂ©sarmĂ© et placĂ© en garde Ă vue jusquâĂ sa comparution devant la justice». Pour rappel, les affrontements ont Ă©clatĂ© vendredi tĂŽt dans la matinĂ©e, entre des jeunes de Berriane, parmi lesquels plusieurs individus cagoulĂ©s, causant la destruction de biens privĂ©s (domiciles, vĂ©hicules...). Les rĂ©cents affrontements sont le prolongement des Ă©vĂ©nements qui ont marquĂ© cette ville du sud du pays les 19 et 24 mars dernier. C. B. >Revue de presse>Article: El Watan
18 Mai 2008, El Watan Ils viennent brĂ»ler nos maisons et vous voulez que nous gardions notre calme ? Ils ont violĂ© notre intimitĂ© et saccagĂ© nos maisons, nây a-t-il pas dâhommes parmi vous pour les arrĂȘter ? », crie un jeune qui habite au quartier Baba SĂąad. Dâautres personnes accourent et sâattroupent devant la brigade de gendarmerie. Toutes rĂ©clament lâintervention des forces de sĂ©curitĂ© pour mettre un terme « au pillage et Ă lâincendie des biens ». Quelque temps plus tard, câest une femme qui vient tout affolĂ©e solliciter une aide. « Ils viennent de me tĂ©lĂ©phoner pour me dire que ma maison est en train de brĂ»ler, faites quelque chose ! », lance-t-elle en sanglots Ă lâadresse dâun gendarme. « Je viens de contacter mes Ă©lĂ©ments et ils mâont affirmĂ© quâil nây a rien dans votre quartier⊠», lui rĂ©pond-il. La dame ne semble pas convaincue. InterpellĂ©, le colonel de la gendarmerie dĂ©clare que des renforts vont arriver et la situation sera maĂźtrisĂ©e. « Des gens disent que câest la passivitĂ© des services de sĂ©curitĂ© qui a encouragĂ© les pyromanes Ă brĂ»ler tout sur leur passage », lui lance une journaliste. Il rĂ©pond : « Ce nâest pas vrai. Nous avons rĂ©agi Ă tous les appels. Dâailleurs, pas plus loin que ce matin, nos Ă©lĂ©ments ont Ă©vacuĂ© les enfants dâune Ă©cole sur le point dâĂȘtre attaquĂ©e⊠». InterrogĂ© sur le nombre dâarrestations parmi les auteurs de ces troubles, lâofficier avance le chiffre dâune dizaine. A ce moment, un autre groupe de Mozabites vient en courant. « Ils sont en train de piller des commerces, allons-nous les regarder faire ? Pourquoi ne rĂ©agissez-vous pas ? », sâindigne un sexagĂ©naire. Son voisin, gĂ©rant dâun parc automobile sâaffole : « Ils viennent dâincendier tous les vĂ©hicules que les gens mâont confiĂ©s, sous le regard impuissant des policiers et des gendarmes. OĂč vais-je me plaindre ? Pourquoi lâEtat ne nous protĂšge pas ? », crie-t-il Ă lâadresse de lâofficier. Les rumeurs sur dâautres dĂ©cĂšs font le tour de la ville. Mais des sources mĂ©dicales affirment quâune deuxiĂšme victime a succombĂ© Ă ses blessures Ă lâhĂŽpital. Elle avait Ă©tĂ© griĂšvement blessĂ©e, hier matin, par un coup de hache. Il sâagit de Daghour AĂŻssa, la soixantaine, pĂšre de famille. Une premiĂšre victime est tombĂ©e durant la nuit de jeudi Ă vendredi au quartier El Medagh. LâincapacitĂ© des autoritĂ©s Ă gĂ©rer la crise Une grande partie de la ville de Berriane se retrouve prise en otage entre les mains de plusieurs bandes de jeunes. Si pour les gendarmes et les policiers la mission et la sĂ©curitĂ© des biens et des personnes ainsi que le rĂ©tablissement de lâordre sont totalement dĂ©passĂ©es, les autoritĂ©s locales brillent par leur incapacitĂ© Ă gĂ©rer une crise qui dure depuis plus dâun mois. En effet, depuis les premiĂšres escarmouches qui ont Ă©clatĂ© durant la fĂȘte du Mawlid Ennabaoui (naissance du ProphĂšte QSSSL), au mois dâavril dernier, suivies des Ă©meutes de mars dernier, qui ont fait un mort et des dizaines de blessĂ©s dans les rangs des Mozabites et des Arabes, la violence nâa pas quittĂ© Berriane. « A chaque fois, nos enfants reçoivent des jets de pierres et des insultes. Les agressions sont devenues quotidiennes et toutes nos plaintes auprĂšs de la gendarmerie restent sans suite. Pourquoi a-t-on laissĂ© pourrir la situation au point oĂč maintenant la maison a pris feu ? », sâinterroge le maire de Berriane, Nasreddine Hadjadj, du RCD. TrĂšs bouleversĂ© par la dĂ©ferlante de violence qui ravage la ville, le maire, les larmes aux yeux, exprime son regret de voir les autoritĂ©s politiques et sĂ©curitaires passives devant une situation aussi grave dans une rĂ©gion aussi sensible que celle de Berriane. Pour lui, « les bandes de jeunes qui ont brĂ»lĂ© la ville en cette nuit de jeudi et qui continuent Ă le faire, ne sont importantes que par lâincapacitĂ© des forces de sĂ©curitĂ© Ă rĂ©agir ». A ce titre, il sâinterroge pourquoi lâintervention des gendarmes et des policiers nâa eu lieu quâau lever du jour, alors que les opĂ©rations de pillage, dâagression et dâincendie des maisons et commerces ont commencĂ© jeudi vers 23h. « Les jeunes sont venus avec des jerricans dâessence et avaient tout le temps devant eux pour faire sortir les habitants de leurs maisons et y mettre le feu. Il y a des maisons et des commerces qui ont Ă©tĂ© saccagĂ©s et brĂ»lĂ©s Ă quelques dizaines de mĂštres des policiers et des gendarmes. Comment expliquez-vous cela ? Ont-ils eu peur dâintervenir ? Doivent-ils attendre un ordre pour assumer leur mission ? A chaque fois que la situation dĂ©gĂ©nĂšre, ils nous disent quâils attendent du renfort. Il y a une trĂšs mauvaise apprĂ©ciation de la crise, et de ce fait, une rĂ©action qui a aggravĂ© la situation », dĂ©clare le prĂ©sident de lâAPC de Berriane. Il sâinterroge sur le fait que les gendarmes nâont pas arrĂȘtĂ© les meneurs, prĂ©cisant que les jeunes interpellĂ©s ont Ă©tĂ© ramassĂ©s plus loin des lieux dâaffrontement. « Ils ont arrĂȘtĂ© des jeunes qui se trouvaient de passage et non pas les vrais auteurs des razzias et des pillages. Ils sont en train de faire du bricolage, ce qui va prolonger et exacerber la crise », note M. Hadjadj. Pour lui, « de toute façon, la situation est arrivĂ©e Ă un point de non retour, dâautant que mĂȘme les sages de la rĂ©gion ne sont plus Ă©coutĂ©s par leurs enfants. Ces derniers estiment, dit-il, que leurs parents ont suffisamment cĂ©dĂ© sur leurs droits, pour quâeux en fassent de mĂȘme ». M. Hadjadj affirme par ailleurs que de nombreux jeunes Ă©trangers Ă Berriane ont Ă©tĂ© ramenĂ©s quelques jours avant lâĂ©clatement de la violence pour renforcer les deux camps. Ce qui, pour lui, dĂ©montre « la prĂ©mĂ©ditation » des opĂ©rations. « La situation aurait pu ĂȘtre prĂ©venue et maĂźtrisĂ©e si les services de sĂ©curitĂ© avaient assumĂ© leur rĂŽle. Nous avons de tout temps demandĂ© Ă ce que la sĂ©curitĂ© soit renforcĂ©e dans les quartiers pour Ă©viter justement que des heurts aussi violents ne se produisent entre les communautĂ©s. Malheureusement, les autoritĂ©s nâont pas donnĂ© suite Ă nos dolĂ©ances. Plus grave, nous avons exigĂ© que les services de sĂ©curitĂ© dĂ©sarment les personnes qui dĂ©tiennent des fusils de chasse et qui en ont fait usage lors des confrontations », prĂ©cise-t-il. Malheureusement, et de lâavis de tous les notables avec lesquels nous nous sommes entretenus, tout porte Ă croire que les autoritĂ©s ont failli Ă leur mission, en adoptant une position dâobservateurs, pour ne pas dire de laxisme. JusquâĂ hier en fin de journĂ©e, les fameux renforts nâĂ©taient toujours pas arrivĂ©s et les bandes rivales poursuivaient sporadiquement leurs actes de violence. Elles avaient le contrĂŽle de toute la ville. Sous-Ă©quipĂ©s, les agents de la Protection civile ont eu du mal Ă maĂźtriser les nombreux incendies qui se sont dĂ©clarĂ©s Ă lâest de Berriane, oĂč se rĂ©fugie la communautĂ© arabe de rite malĂ©kite, et Ă lâouest oĂč se regroupent les Mozabites de rite ibadite. Entre les deux, la RN1 et des cortĂšges de gendarmes et de policiers visiblement Ă©reintĂ©s, ne pouvant plus supporter la chaleur et la soif. Sur les deux rives, dĂ©sormais la haine a pris place et Dieu seul sait ce que rĂ©serve lâavenir, du fait que des deux cĂŽtĂ©s, on promet de ne plus enterrer la hache de guerre. Ce qui explique les va-et-vient de tous les notables de Ouargla, de Djelfa, de GhardaĂŻa et de Laghouat qui ont Ă©tĂ© sollicitĂ©s pour trouver une sortie de crise rapide Ă cette situation. Les examens de fin dâannĂ©e, notamment le bac et le BEM, sont pour bientĂŽt, alors que la ville est dĂ©clarĂ©e morte depuis jeudi dernier. Toutes les infrastructures publiques et privĂ©es, ainsi que les Ă©tablissements scolaires ont fermĂ© leurs portes. Les familles craignent que leurs enfants soient agressĂ©s dans la rue. Pour cette raison, elles ont dĂ©cidĂ© de les garder Ă la maison. Mais la peur tĂ©tanise les 30 000 habitants que compte cette commune de GhardaĂŻa, Ă chaque fin de journĂ©e. La nuit est devenue pour eux annonciatrice de heurts et de violence. En fait, Berriane est plongĂ©e dans un climat de terreur, dont les lourdes retombĂ©es ne sont ressenties que par sa population quâelle soit ibadite ou malĂ©kite, Ă travers une coupure totale du monde extĂ©rieur, mais surtout des produits alimentaires les plus importants comme le pain, lâeau, la semoule, la farine et le lait. SALIMA TLEMCANI AlgĂ©rie, une poudriĂšre sur un puit de pĂ©trole Pis : en matiĂšre dâemploi des jeunes, Tayeb Louh, ministre du Travail, a admis que le dispositif de lutte contre le chĂŽmage des jeunes menĂ©e depuis 2001, a Ă©chouĂ©. Et de prĂŽner une nouvelle stratĂ©gie Ă travers laquelle lâEtat propose aux employeurs un « Contrat de travail aidĂ© » oĂč une partie du salaire est pris en charge par lâEtat, et ce, en plus de la rĂ©duction des charges patronales, qui permettrait selon lui de crĂ©er entre 350 et 400 000 emplois par an. Un dispositif qui suscite le scepticisme de nombreux Ă©conomistes. Pour Mohamed Gharnaout, citĂ© par El Watan, « il nây a jamais eu de politique dâemplois en AlgĂ©rie ». Pour lui, la crĂ©ation dâemplois est tributaire dâun accroissement de la consommation des mĂ©nages et dâinvestissements productifs. De plus, a-t-il estimĂ©, le taux de change Ă©levĂ© de lâEuro ( plus de 60% des Ă©changes de lâAlgĂ©rie se font avec les pays de la zone euro) rend coĂ»teux les investissements productifs. Ceux qui ont de lâargent en AlgĂ©rie prĂ©fĂšrent dans ce cas investir dans la sphĂšre commerciale qui demande peu dâinvestissements et qui est plus rentable financiĂšrement. Dans les quartiers populaires dâAlger et Ă lâintĂ©rieur du pays, la pauvretĂ© est visible. TĂŽt le matin, on croise rue Khelifa Boukhala, sous les arcades du boulevard Amirouche, sur le front de mer, des dizaines de personnes, des femmes avec enfants, qui viennent de passer la nuit sur des cartons, faute de domicile. Les mendiants sont de plus en plus nombreux. Parfois, ce sont des femmes, faisant propres sur elles, qui demandent de quoi acheter Ă manger⊠A lâintĂ©rieur du pays, on est frappĂ© par ces foules de jeunes qui tournent en rond dans les villes et villages, faute de travail. Pourtant, lâAlgĂ©rie donne lâimage dâun pays en chantier. Mais Ă y regarder de prĂšs que construit-on ? Des logements, des autoroutes, bien sĂ»r. Mais aussi des centres commerciaux, des centres dâaffaires dotĂ©s de toutes les commoditĂ©s, des hĂŽtels de luxe, des immeubles haut standing dont la rĂ©alisation est financĂ©e par des hommes dâaffaires des pays du Golfe. La baie dâAlger, dit-on, risque dâĂȘtre bientĂŽt couverte de tours et de marinas. En bordure de lâautoroute, entre DĂ©ly Brahim et Staouali, cet immense espace vert qui devait ĂȘtre amĂ©nagĂ© en parc avec plantations de 20 000 arbres pour les familles algĂ©riennes, va ĂȘtre transformĂ© en un espace pour riches : selon le Soir dâAlgĂ©rie, lâentreprise Emirates Investment Company va y rĂ©aliser un terrain de golf de 18 trous, un centre Ă©questre, des palaces, des habitations de haut standing, un complexe commercial, des hĂŽtels haut de gamme⊠De fait, et ce, sans verser dans un populisme qui a fait tant de dĂ©gĂąts dans notre pays, les riches vont trouver leur compte. Mais pas les plus pauvres. Reste que chez les jeunes en particulier, la tension est Ă fleur de peau. Les stades de football sont devenus des lieux Ă haut risque. Pas une semaine sans que de graves incidents nâĂ©clatent entre supporters, avec en toile de fond saccages de voitures et de magasins, parfois de mort dâhommes comme cet Ă©tudiant poignardĂ© Ă lâissue dâun match de football Ă Blida. MĂȘme les islamistes, qui Ă©taient passĂ© maĂźtres dans la rĂ©cupĂ©ration de la colĂšre des jeunes, sont dĂ©passĂ©s. Les Ă©meutes se poursuivent, prenant parfois la forme dâaffrontement inter-communautaire comme Ă Beriane dans le Mzab. La colĂšre couve. Dans le sud, oĂč lâEtat a investi dans lâĂ©ducation sans que cette politique ne soit accompagnĂ©e dâune politique de dĂ©veloppement crĂ©atrice dâemplois, les milliers dâĂ©tudiants qui sortiront des universitĂ©s de Bechar, des centres technologiques dâautres villes du sud, vont ĂȘtre rapidement confrontĂ©s au manque dâemplois. A cela sâajoutent ces revendications sourdes dâautonomie rĂ©gionale sur fond de crainte de mouvements autonomistes armĂ©s dans le grand sud, comme on lâa vu dans cette attaque dâun aĂ©roport revendiquĂ© par « un mouvement de libĂ©ration », derriĂšre lequel, assurent certaines voix, il y aurait la main de la Libye, aujourdâhui en trĂšs bons termes avec les capitales occidentales ! De fait, sans verser dans lâalarmisme, le pays est confrontĂ© Ă de multiples et sĂ©rieux risques liĂ©s au chĂŽmage, Ă la pauvretĂ©, au fait que des rĂ©gions entiĂšres ont Ă©tĂ© dĂ©laissĂ©es aprĂšs avoir Ă©tĂ© sinistrĂ©es par un terrorisme aussi barbare que socialement dĂ©structurant. Alors que le pays est sur un baril de poudre, le pouvoir continue de pratiquer la politique de lâautruche tandis que lâopposition parlementaire ne se soucie que de la prochaine Ă©chĂ©ance prĂ©sidentielle. En parcourant la presse national, on observe que des Ă©conomistes, des experts nationaux et des hommes politiques ne cessent de tirer la sonnette dâalarme. Pourtant, lâAlgĂ©rie ne manque pas dâargent. Mais ce qui fait dĂ©faut, câest surtout lâabsence dâune vision Ă long terme mariant des objectifs nationaux et rĂ©gionaux, sur fond dâun rĂ©el climat dĂ©mocratique, Ă mĂȘme de permettre le dĂ©collage du pays. H.Z RĂ©actions (5 poste(s)) PostĂ© par Mayssoune Mahaut, 28 Mars, 2008 08:33:06
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