Edition du Jeudi 29 Avril 2010
Feu vert pour l’extradition de Khelifa
Londres donne son accord définitif
Par : Y. S.
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Les avocats ont un délai de 14 jours pour faire appel. La procédure est engagée.
Le ministère britannique de l’Intérieur a décidé hier d’ordonner l’extradition vers l’Algérie d’Abdelmoumène Rafik Khelifa, condamné par contumace à la perpétuité pour plusieurs crimes en relation avec la gestion d’El Khalifa Bank, a indiqué la porte-parole du ministère. “Le ministre de l’Intérieur a décidé aujourd’hui (mercredi) d’ordonner l’extradition de Rafik Khelifa”, a précisé la porte-parole qui a ajouté qu’une lettre expliquant les raisons de cette décision a été envoyée aux avocats de Khelifa. L’avocat de M. Khelifa a toutefois immédiatement annoncé son intention de faire appel, ce qui suspendra la procédure. “Nous allons faire appel”, a déclaré dans la foulée à l’AFP Anita Vasisht, avocate de M. Khelifa. Selon elle, M. Johnson “a accepté les garanties diplomatiques” de l’Algérie concernant la sécurité de son client dans son pays. Le délai pour déposer un appel est de 14 jours, a-t-elle précisé. La justice britannique a autorisé en juin 2009 l’extradition vers son pays de M. Khelifa, condamné par défaut en mars 2007 à la réclusion à perpétuité notamment pour faillite frauduleuse. Il appartenait au ministre britannique de l’Intérieur de valider la décision. Ce dernier devait initialement rendre sa décision avant le 24 octobre 2009. Mais il avait obtenu un report à quatre reprises, en incluant celui qui avait porté la nouvelle date butoir au 30 avril. À l’issue de cette décision, le juge Timothy Workman avait estimé que l’extradition de Khelifa “ne contrevenait pas à la Convention internationale des droits de l’Homme”. Dans un communiqué publié à l’issue de cette décision, le ministère de la Justice avait indiqué que la décision d’extradition “a été prise suite à une série de procédures qui ont abouti à l’annonce de l’acceptation de la demande algérienne en la forme et à l’examen ensuite de l’objet de la demande, la vérification des pièces à conviction, en s’assurant que les conditions qui garantissent un jugement équitable du concerné devant les tribunaux algériens sont réunies, et ce, au cours de nombreuses séances d’audition des témoins, d’experts et des plaidoiries des avocats”. La demande algérienne pour l’extradition de Khelifa est basée sur des documents relatifs à la falsification de l’hypothèque de la villa familiale et d’un local commercial jusqu’à la constitution du groupe Khalifa. Parmi les autres chefs d’inculpation retenus contre Khelifa figurent également les cas de vols survenus au niveau des différentes agences d’El Khalifa Bank sur ordre de l’accusé lui-même, la gestion et la négligence ayant marqué les transferts de devises sous le couvert de diverses transactions qui étaient en réalité, selon la liste des chefs d’accusation, des détournements organisés. Abdelmoumène Rafik Khelifa a été jugé par le tribunal criminel de Blida et condamné par contumace à la perpétuité pour plusieurs crimes en relation avec la gestion d’El Khalifa Bank. Il faut savoir que Rafik Khelifa s’est réfugié à Londres en 2003, lorsqu’a éclaté le scandale financier d’El Khalifa Bank et de plusieurs entreprises de son empire. Il a été arrêté le 27 mars 2007 sur le territoire britannique dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre, près de Paris. Il est accusé en France d’avoir détourné de l’argent, des titres et des actifs de Khalifa Airways, Antinéa Airlines (transport aérien) et Khalifa Rent-a-Car (KRC, location de voitures), causant ainsi leur liquidation et le licenciement de plus de cent salariés, et laissant une dette de plus de 90 millions d’euros. La France avait déposé une demande d’extradition auprès de Londres mais son examen a été gelé, dans l’attente d’une décision définitive sur la demande algérienne qui prévaut sur celle de Paris. Ce qui n’empêche pas la procédure française de se poursuivre, mais la justice est divisée sur la tenue devant un tribunal à Nanterre d’un procès de M. Khelifa. Une juge d’instruction de Nanterre veut y faire comparaître l’ancien homme d’affaires, lui reprochant des délits de banqueroute par dissimulation ou détournement d’actifs. Mais le procureur du parquet de Nanterre s’y oppose, estimant que les faits de banqueroute ne peuvent y être poursuivis car ils n’ont pas été commis dans le ressort du tribunal et les sociétés visées n’ont pas de personnalité morale propre en France. Ce dernier a saisi en mars 2010 une cour d’appel qui devra trancher à une date qui n’a pas encore été fixée.
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Edition du Jeudi 29 Avril 2010
Vérité en sursis
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Le procès de Khelifa, organisé en son absence, a vu défiler des responsables de second plan, qui ont purgé leurs peines, alors que d’autres, refusant de porter le chapeau, ont fui le pays et continuent à clamer leur innocence. Si Khelifa est extradé, un jour, son procès devrait reprendre à zéro. Que fera-t-on des personnes déjà condamnées ?
Encore une fois, le gouvernement britannique réitère sa volonté d’extrader vers l’Algérie Abdelmoumène Khelifa et, encore une fois, la date de son extradition risque d’être reportée aux calendes grecques, du fait que sa défense ne va pas tarder à faire appel de la décision d’extradition. L’affaire commence à traîner sérieusement et pose la lancinante question : Khelifa sera-t-il jugé, un jour, en Algérie ? Y a-t-il une volonté politique de le faire juger et de faire éclater, enfin, la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, sur le plus grand scandale financier de l’Algérie indépendante ? Que la justice britannique tergiverse, qu’elle avance des arguments liés au respect des droits de l’homme ou qu’elle tente de monnayer cette extradition par une coopération plus soutenue avec Alger, notamment en matière d’extradition d’Algériens accusés de terrorisme, cela se comprend, mais que le gouvernement algérien adopte une attitude, pour le moins attentiste, cela reste incompréhensible. Sous d’autres cieux, des extraditions se font tous les jours. Des ministres et même des présidents d’État étrangers sont extradés lorsque pèsent sur eux des soupçons. Ce n’est, malheureusement, pas le cas pour l’Algérie qui, malgré les accords judiciaires signés et malgré tous les engagements officiels, n’arrive pas à faire extrader l’auteur de la plus grande escroquerie du siècle. Le procès de Khelifa, organisé en son absence, a vu défiler des responsables de second plan, qui ont purgé leurs peines, alors que d’autres, refusant de porter le chapeau, ont fui le pays et continuent à clamer leur innocence. Si Khelifa est extradé, un jour, son procès devrait reprendre à zéro. Que fera-t-on des personnes déjà condamnées ? Jusqu’où la justice algérienne est-elle prête à aller dans la quête de la vérité sur ce scandale financier ? Et pourtant, la vérité doit être dite, un jour ou l’autre, et le procès, le vrai procès de Khelifa doit se tenir un jour ou l’autre, pour connaître comment un jeune de 35 ans, que l’on présentait comme modèle de réussite à l’algérienne et avec lequel tous les responsables algériens tenaient à s’exhiber, a pu monter toute cette arnaque, sans que personne ne s’en rende compte ? Ou a-t-il servi de machine à laver l’argent sale des uns et des autres ? Autant de questions que seul un vrai procès est à même d’élucider. Par ces temps de scandales de corruption tous azimuts, le procès de Khelifa pourrait constituer une bouée de sauvetage pour le régime, et qui pourrait avoir valeur d’exemple dans la lutte affichée contre la corruption. |
Dilem du Jeudi 29 Avril 2010 | Vu 6750 fois
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