GRAVE TÉLESCOPAGE FERROVIAIRE À AMMAL (BOUMERDÈS)
GRAVE TÉLESCOPAGE FERROVIAIRE À AMMAL (BOUMERDÈS) Trois blessés et un disparu | |
«L’horreur !» Les habitants de la petite localité de Timizart récemment déjà secouée par un attentat terroriste, n’arrivaient pas à décrire ce qu’ils venaient de vivre jeudi matin. Et pour cause, leur petite localité vient d’être, encore une nouvelle fois, projetée au devant de la scène par un événement le moins que l’on puisse dire spectaculaire : un grave télescopage ferroviaire entre deux trains, l’un transportant de la marchandise, et l’autre du fioul, se sont heurtés dans un bruit assourdissant, tirant tragiquement de leur sommeil profond les paisibles habitants du village de Timizart. L’accident qui s’est produit vers les coups de 5h30 du matin, s’est soldé par un bilan de trois blessés et un disparu. Selon des versions concordantes, l’un des deux trains, en provenance d’Alger vers Constantine et transportant du fioul, a violemment heurté la locomotive du second qui transportait de la marchandise, dont la nature ne nous a pas été précisée (certaines sources soulignent qu’il s’agissait d’un train de service, en mission de vérifier la fiabilité de la voie). Se dirigeant vers la gare de Thénia, ce train percuta l’autre à l’entrée du tunnel situé au lieu-dit Timizart, petit bourg entre les deux localités de Ammal (w. Boumerdès) et celle de Lakhdaria ex -Palestro (w. Bouira), à proximité de la carrière d’agrégats qui venait, quelques jours auparavant, d’être le théâtre d’une attaque terroriste. Hier vendredi, l’onde de choc ne s’était pas encore estompée tant « le vent d’effroi a été tel que les effets collatéraux de l’accident se faisaient encore ressentir », relèvent nos sources. « En plus des dommages directs qu’il a engendrés, une grosse fumée noirâtre accompagnée d’une odeur pestilentielle rendant l’atmosphère pratiquement irrespirable, était encore visible jusqu’à deux kilomètres du lieu de l’accident » a témoigné une habitante. Un gigantesque voile noire, ajoutent nos sources, couvrait encore, hier vendredi, soit 24 heures après l’accident, les environs immédiats, et même audelà du lieu du drame. Les élèves du CEM et de l’école primaire de la localité de Ammal ont été obligés de rebrousser chemin tant l’air déjà délétère, devenait de plus en plus insupportable ; une mesure « préventive » dictée par l’inquiétude exprimée à la fois par les parents des écoliers que par les responsables des établissements scolaires sachant les dangers inévitables qui menacent la santé des mômes du fait de la dangerosité et de la sensibilité des produits transportés par l’un des trains. Ceci, alors que nous avons appris que les équipes de secours se sont immédiatement rendues sur place pour extraire les blessés, tous des employés de la SNTF, et transférer les blessés. Cependant, rien ne semble justifier le refus des services de la gendarmerie de donner les raisons du dysfonctionnement à l’origine de la collision. Et s’il s’était agi de deux trains de voyageurs ? | |
Younès Djama
|
BOUIRA Spectaculaire collision de trains à Kadiria | |
Le train de carburants venant d’ALGER et composé de 17 wagons dont 15 citernes est entré en collision jeudi à 5h30 du matin avec une machine isolée circulant en sens inverse. La collision violente et inopinée s’est produite au niveau du tunnel ferroviaire au PK 68 provoquant une assourdissante déflagration suivie d’un gigantesque incendie. Selon nos sources, l’accident a fait 4 blessés et un disparu parmi le personnel navigant. Parmi les victimes, figure un mécanicien en l’occurrence MANSOURI MOUSSA 58 ans et natif d’ATH VOUALI qui a fait l’objet de brûlures du troisième degré et qui a été hospitalisé à l’hôpital de LAKHDARIA 50 km à l’ouest de bouira.Vient ensuite MESSAOUDI AISSA qui s’en est sorti indemnes de tous traumatismes physiques mais qui a été fortement éprouvé sur le plan psychologique. Néanmoins un mécanicien parmi le personnel de bord manquant à l’appel est donné pour disparu selon les témoignages des rescapés blessés mais dont les jours ne sont pas en danger. Selon notre source, celui-ci n’a pas pu s’extirper des lieux de l’accident devenu en une fraction de seconde un brasier infernal générant un énorme nuage de fumée suffocante. L’incendie qui faisait encore rage le lendemain et le relief abrupt jouxtant le tunnel en flamme rendaient selon notre source tout accès des moyens de secours littéralement impossible. Le sinistre touche aussi la totalité des éléments formant les trains complètement consumés par les flammes alimentées par des dizaines de milliers de litres d’essence et de mazout. Le trafic ferroviaire complètement paralysé depuis le drame qui suscite émoi et consternation dans la région demeurait paralysé hier encore. Notre source ajoute qu’on attend la décantation de l’incendie pour accéder au tunnel et rétablir la circulation des trains. A l’heure où nous mettons sous presse aucune information ne filtre sur le mécanicien pris au piège de l’explosion et de l’impressionnante quantité de gaz générés par la combustion des produits énergétiques. Tout ce qui est sûr c’est que plus le temps passe plus les chances de le retrouver vivant s’amenuisent. En attendant la décantation de l’incendie ravageur pour lancer une opération de secours, les secouristes semblent pris dans une course contre la montre. Dans les conditions extrêmes auxquelles sont confrontés les secours est-il permis d’espérer un miracle en faveur du mécanicien emprisonné dans un labyrinthe de feu et de fumée ? Les causes réelles de la catastrophes sont encore méconnues mais tout semble privilégier la thèse de l’erreur humaine. | |
Nassim Naali |
ACCIDENTS FERROVIAIRES Fatalité ou erreurs humaines | |
Les accidents ferroviaires sur l’axe Alger-Bouira ne se comptent plus. Pour en savoir plus, nous nous sommes rapprochés d’agents de la SNTF qui ont préféré garder l’anonymat, afin d’en connaître davantage sur les causes de ces accidents. Est-ce dû à la vétusté du matériel ? Ou au non-respect ou à la méconnaissance de la réglementation ? Ou plus grave encore c’est de la négligence ? Les explications qui nous ont été fournies convergent toutes vers l’erreur humaine. Jugez-en : 1991, gare de Boudouaou, 17h00, un train à l’arrêt à destination de Thénia est percuté à l’arrière par un autre allant dans le même sens. Résultat : des passagers décédés et d’autres blessés gravement. Après enquête, il s’est avéré qu’un mécanicien n’a pas respecté la vitesse autorisée, pourtant la signalisation a fonctionné en lui indiquant la présence d’un train à quelques kilomètres devant lui. Gare de la Sonacome, après Réghaïa, deux trains de voyageurs entrent en collision. Résultat : les deux mécaniciens sont décédés, plusieurs voyageurs blessés. Il a été déterminé que l’agent responsable du contrôle de la signalisation n’a pas pris en compte que la longueur d’un des trains composé de 13 voitures a empêché l’autre mécanicien de voir le panneau de signalisation qui lui ordonnait de s’arrêter car au niveau du lieu de l’accident, la voie est en forme de courbe ; cas qui aurait dû être pris en charge par l’agent au niveau de la gare. Gare de Boumerdès, un train en gare au moment de la descente des voyageurs est percuté à l’arrière par un autre, accident similaire à celui qui s’est déroulé en gare de Boudouaou quelque années auparavant. Résultat : plusieurs voyageurs blessés dont un a été amputé de sa jambe et plusieurs voyageurs paniqués et sous le choc. L’enquête a conclu au non-respect de la signalisation, au dépassement de la vitesse autorisée, une négligence au niveau de la prise en considération des informations transmises de gare en gare. Le jour, le 28/02/2008, 6 heures du matin environ, un train de marchandises venant de Lakhdaria est entré en collision avec un train de service à l’intérieur d’un tunnel au lieudit les Gorges. Résultat : un mécanicien blessé évacué vers l’hôpital de Lakhdaria, par contre l’autre n’avait pas encore été retrouvé, il était 20 heures, en raison de la difficulté d’accéder dans le tunnel exigu et aussi des fumées noirâtres qui l’ont empli et le risque encouru par les secouristes si les citernes de carburant explosent et prennent feu. Les conclusions, en attendant les résultats, et à prendre avec réserve indiquait, tant que la responsabilité incomberait à un des deux agents chargés du trafic durant la nuit du 27 au 28 février. En effet, après la gare de Thénia, le trafic est géré par le système colonial c’est-à -dire par dépêche. Chaque agent communique à son homologue toutes les données concernant le train au niveau de sa gare avant de lui donner le départ. Les données sont recopiées même sur un registre et une copie est transmise au mécanicien. Celles-ci indiquent l’heure d’arrivée, le type de train, un numéro de série et ce n’est qu’après la transmission de toutes ces informations que l’un des agents en s’assurant que la voie est libre donne l’autorisation au train de quitter la gare. Donc, il est probable que les informations échangées seraient erronées. En conclusion, le constat est malheureusement là : il y a à chaque accident une erreur humaine, une négligence commise !
|
Collision entre un train de transport de carburant et une locomotive
Tunnel d’enfer à Lakhdaria
Le train de marchandises en provenance d’Alger et se dirigeant à Bordj Bou Arréridj tractait 10 wagons de gasoil et 5 autres chargés d’essence. Le choc avec une locomotive venant en sens inverse a fait 4 blessés et une personne portée disparue. Le risque de catastrophe écologique plane toujours.
Un télescopage entre un train de carburant et une locomotive s’est produit jeudi dernier à 5h30 dans un tunnel entre Lakhdaria et Ammal, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Bouira et à 90 km à l’est d’Alger. La collision a fait quatre blessés et un disparu parmi les conducteurs des deux locomotives. Trois blessés ont pu quitter l’hôpital de Lakhdaria où ils avaient été admis peu après l’accident. Le quatrième mécanicien, présentant des brûlures, est resté en observation aux urgences, a-t-on appris. Aucune nouvelle du cinquième homme, conducteur du train de carburant, qui n’a malheureusement pu échapper à ce drame. Les rescapés ont quitté leurs machines avant la collision et se sont enfuis du côté de la locomotive isolée, arrivant de Lakhdaria, échappant ainsi aux explosions en série sur le train de fret. Bien que dotés d’un système de sécurité, selon les explications des responsables de la SNTF, les citernes de carburant n’ont pas résisté aux conditions extrêmes d’une collision à l’intérieur d’un tunnel. Le choc et les conditions thermales maximales ont provoqué l’explosion des wagons les uns après les autres. Une dizaine de déflagrations a eu lieu entre jeudi et vendredi, selon des témoignages, ébranlant la structure datant de l’ère coloniale. A noter que le train de marchandises en provenance d’Alger et se dirigeant à Bordj Bou Arréridj tractait 10 wagons de gazoil et 5 autres chargés d’essence, pour un volume total de 750 m3. Des colonnes de fumée se dégageaient encore hier du tunnel, bien que les flammes, impressionnantes dans la journée du jeudi, ont baissé en intensité, selon les dernières indications provenant du lieu de l’accident. Le risque de catastrophe écologique plane toujours, vu la proximité de l’oued Isser, se déversant dans le barrage de Beni Amrane, qui alimente à son tour le barrage de Keddara. Des forages d’eau existent également en aval de cet endroit. Les averses enregistrées hier ne sont également pas pour arranger les choses. Interrogés, des représentants de la SNTF et de la STPE (Société de transport des produits énergétiques) tentent de rassurer, à ce sujet, indiquant que le carburant est détruit par la combustion, écartant tout déversement dans l’oued se trouvant en contrebas du tunnel. Les agents de la Protection civile dépêchés en nombre à partir des wilayas de Boumerdès et de Bouira n’ont pas pu intervenir dans ce sinistre sans précédent, s’agissant d’un incendie dans un tunnel, sur un relief quasi impossible d’accès. L’intervention ne pourra se faire que par le biais de la voie ferrée, après l’extinction de tous les foyers de feu, selon les explications fournies sur place. Les flammes tiendront au moins 48h, a-t-on indiqué. Des fûts remplis de mousse, devant servir à l’extinction du feu, ont été mis par la SNTF à la disposition de la Protection civile. A noter que le « nez à nez » entre les deux trains s’est produit au milieu d’un tunnel long de 770 m. La collision impliquant un train de carburant, à l’intérieur même d’un tunnel, est sans précédent dans les annales ferroviaires algériennes, plutôt dominées par des déraillements de trains, y compris de voyageurs. En dépit de la gravité de la collision de jeudi, l’on n’a pas manqué de relever que les conséquences auraient été catastrophiques si un train de voyageurs était pris au piège d’un tel dysfonctionnement des mesures de sécurité devant réguler le transport ferroviaire. Une commission d’enquête a été mise en place pour déterminer les circonstances de l’accident, a-t-on appris des responsables de la SNTF dépêchés sur les lieux. « Tous les protagonistes de cette affaire sont en cours d’audition », nous a-t-on déclaré. Les observateurs s’interrogent sur la survenue d’un tel télescopage sur un tronçon où se trouvent deux gares, non distantes l’une de l’autre, Lakhdaria à l’est, et Ammal puis Thénia à l’ouest. L’enquête devra déterminer si un appareillage radio gare-locomotive était opérationnel, ou si les conducteurs ont fui les machines uniquement grâce aux projecteurs des trains montrant l’arrivée d’une locomotive en sens inverse. Notons que la locomotive isolée rentrait d’un chantier ferroviaire entre Draâ El Mizan et Bouira et devait rejoindre la gare de Thénia. L’aiguillage sur un tronçon à voie unique n’a pas fonctionné et a provoqué un drame en plein tunnel passant dans les gorges de Lakhdaria. La circulation automobile sur la RN5 était fortement perturbée durant tout le week-end, en raison de l’arrivée des moyens de secours qui avaient été disposés face aux foyers de l’incendie sans possibilité d’intervention. La ligne ferroviaire entre Alger et Constantine reste coupée jusqu’au dégagement et la réparation de la voie. Des experts étrangers étaient sur place, hier, a-t-on indiqué, à l’effet d’établir un diagnostic sur les dégâts occasionnés à la structure du tunnel.
i http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=88453