IL y a 20 ans, Yasmina Drici était assassinée

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Le courage jusqu’au dernier souffle

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le 13.07.14 | 10h00 2 réactions

zoom | © D. R.
 
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Devant l’absence de justice et le règne de l’impunité, les voix des morts reviennent habiter le silence de l’oubli pour réclamer un souvenir, une pensée ou la convocation d’une mémoire cisaillée, amputée et cachée.

Le deuil avait jeté son sombre voile sur un peuple et un pays. Le feuilleton des assassinats durant la décennie tragique n’a épargné aucune partie de la société algérienne. La corporation journalistique, partie intégrante de cette dernière, a livré son tribut au fleuve de sang versé par des milliers d’Algériens. Yasmina Drici avait ouvert la macabre liste des femmes de la presse assassinées durant la décennie de sang. Le 12 juillet 1994, le corps sans vie de Yasmina avait été retrouvé à Rouiba. Egorgée comme pour signer la volonté des assassins d’empêcher la libre parole et d’étêter une élite refusant de céder à l’ignorance.

Correctrice au quotidien Le Soir d’Algérie et professeur de français, Yasmina Drici était un symbole de ces femmes courage que l’Algérie enfante par millions. Faisant fi des menaces qu’elle recevait du fait d’enseigner le français ou seulement d’être une femme libre, Yasmina n’a pas eu peur de ses agresseurs. Jusqu’à la dernière heure elle a riposté comme une Dihia ou une Fatma n’Soumer.  Ce 10 juillet 1994, elle se trouvait dans sa voiture sur le chemin de l’aéroport pour accompagner une amie polonaise qui devait prendre l’avion ce jour-là. A l’arrêt dans une station-service, des terroristes viennent à elles, les accostent en se faisant passer pour des policiers. Leur objectif premier était d’enlever la femme étrangère.

Yasmina s’y opposa et, comme une lionne, s’interposa de toutes ses forces. Ne craignant pas pour sa vie, elle défendit son amie et empêcha les terroristes de l’enlever. Devant tant de courage, les assassins libérèrent l’amie de Yasmina, mais décidèrent de garder cette dernière car quand ils l’ont fouillée, ils ont trouvé sa carte de presse. Yasmina est enlevée et emmenée vers une destination inconnue. Deux jours plus tard, elle est retrouvée la gorge tranchée.

L’écrivaine Assia Djebar ne manqua pas d’évoquer la bravoure de Yasmina dans un de ses ouvrages : «Jusqu’à la fin, jusqu’à la dernière seconde de souffle, Yasmina nargua, insulta, défia ses meurtriers, sa voix de colère, de fierté impuissante, fut interrompue seulement par son râle sous le couteau…» Et d’ajouter : «Cette voix de Yasmina, je l’entendrai aux quatre coins du monde.» Sa voix continuera d’habiter
le silence comme le témoin d’une époque, d’une tragédie et d’une armée de martyrs qui nous interdisent l’oubli. 

Nadjia Bouaricha

http://www.elwatan.com/actualite/le-courage-jusqu-au-dernier-souffle-13-07-2014-264426_109.php

samy Foura   le 13.07.14 | 11h57

 Oubli criminel

 

Beaucoup ont l'air d'oublier les crimes horribles de ces salopards qui nous narguent encore avec leurs tenues sinistres encore tâchées du sang de Yasmina Drici et Katia Bengana entre autres.A présent ils sont reçus à la présidence comme des personnalités et exhibent les fruits de leur"ghanima" en s'achetant des magasins et des villas dans les quartiers huppés des grandes villes.Pourtant on dit que le crime ne paie pas.

L'échotier   le 13.07.14 | 11h22

 Et dire

que ce régime illégitime décide, en maquillant la vérité, de pardonner à ces hordes sauvages, sans rendre justice aux victimes. Pire, au risque de se retrouver embastillés, il ne fallait plus évoquer la concorde civile et toutes les conséquences de cette tragédie. Et pour corser le tout, on invite à El-Mouradia un émir du bras armé du FIS pour qu'il apporte sa pierre ensanglantée au torchon appelé constitution.

 



13/07/2014
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