INFLATION, TAUX DE CHANGE DU DINAR...
Actualités : INFLATION, TAUX DE CHANGE DU DINAR...
Les constats de Mohamed Laksaci
La hausse de l’inflation est essentiellement d’ordre endogène, selon le gouverneur de la Banque d’Algérie qui appelle à étudier la formation des prix commerciaux. Par ailleurs, le taux de change effectif nominal du dinar s’est «apprécié» au cours du 1er semestre 2012, selon Mohamed Laksaci qui élude tacitement toute dévaluation de la monnaie nationale
Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Hôte hier de dirigeants de banques et établissements financiers nationaux, le gouverneur de la Banque d’Algérie a présenté les tendances monétaires et financières du premier semestre 2012. A cette occasion, Mohamed Laksaci note que le premier semestre écoulé a été marqué par la hausse de l’inflation, avec un taux en moyenne annuelle de 7,29% à juin 2012 contre 5,91% en mars 2012. Ainsi, il relève que les produits agricoles frais (avec 36,49%) et les biens manufacturés ont davantage contribué, à hauteur de 71,14%, à l’inflation en moyenne annuelle à juin 2012. Selon le gouverneur, les évolutions des prix intérieurs des produits alimentaires «contrastent» avec les mouvements des prix internationaux des produits alimentaires, relativement stables au cours du premier semestre. Comme il constate que le rythme d’expansion de la masse monétaire M2 (masse fiduciaire, dépôts...) a enregistré une décélération à 7% contre 8,9% au premier semestre 2011.
L’inflation, davantage de nature endogène
Conséquemment, le phénomène d’inflation au cours du premier semestre 2012 est «plus de nature endogène», relève Mohamed Laksaci qui l’explique par «les dysfonctionnements persistants des marchés intérieurs de ces biens où la formation des prix relève plus de position dominante et/ou de spéculation ». En ce sens, le gouverneur de la Banque d’Algérie préconise une revue approfondie de la formation des prix aux différents stades des transactions commerciales», une étude nécessaire, selon lui, pour asseoir des règles transparentes en la matière». De même qu’il observe que «les anticipations inflationnistes alimentées par l’augmentation substantielle des revenus provenant de la sphère budgétaire, ont contribué au phénomène de persistance de l’inflation». Et cela dans le contexte où le taux de change effectif «nominal» du dinar s’est, note Mohamed Laksaci, apprécié en moyenne annuelle de 2,27% sur les six premiers mois de 2012 par rapport à la même période de 2011.
Le taux de change nominal s’est apprécié
Ce qui démontre la bonne santé de la situation monétaire, laisse-t-on entendre. Et dans la mesure où le différentiel d’inflation entre l’Algérie et ses principaux partenaires s’est élargi à 4,27 points en juin 2012 contre 1,61 point en décembre 2011 et 1,19 point en juin 2011, il observe que le taux de change effectif «réel» du dinar a enregistré «une appréciation plus élevée» au premier semestre 2012. A ce propos, l’on note que le taux de change moyen semestriel du dinar contre l’euro s’est apprécié de 0,43% par rapport à la même période de l’année 2011, où le cours est passé de 102,6107 dinars /euro à 102,1690 dinars/euro en 2012. Par contre, le taux de change moyen du dinar algérien contre le dollar américain s’est établi à 75,3791 dinars/dollar contre 73,1302 dinars/dollar au titre du premier semestre de l’année passée, correspondant à une dépréciation de 2,82%.
La motivation de la Banque d’Algérie
Toutefois, et malgré la volatilité des cours de change des principales devises, la Banque d’Algérie affirme avoir «continué de conduire une politique active de taux de change – flottement dirigé — avec l’objectif de stabilisation du taux de change effectif réel, en fonction de l’évolution des fondamentaux». En précisant qu’elle intervient sur le marché interbancaire officiel pour assurer «la stabilisation de la valeur externe de la monnaie nationale» et atténuer l’impact de l’inflation importée, la Banque d’Algérie élude, ce faisant, toute dévaluation du dinar. Comme l’autorité monétaire tend à se délier de toute responsabilité dans la dépréciation du dinar sur le marché parallèle. Et dans la mesure où l’augmentation du cash favorise l’expansion de l’informel, dira Mohamed Laksaci.
C. B.
Des réserves de 186,32 milliards de dollars
L’encours des réserves de change (or non compris) s’élève à 186,32 milliards de dollars à fin juin 2012 contre 182,22 milliards de dollars à fin décembre 2011 et 162,22 milliards de dollars à fin décembre 2010. Soit un niveau «excédant trois années d’importations de biens et services», note Mohamed Laksaci qui indique que ces réserves sont placées dans le cadre d’une gestion prudente et rigoureusement suivie, dans des titres souverains «les moins risqués». Comme l’on note que le solde global de la balance des paiements est estimé à 10,32 milliards de dollars au premier semestre, alimentant de facto l’accumulation de ces réserves. Et d’autant que l’encours de la dette extérieure totale a baissé à 3,993 milliards de dollars à fin juin 2012 contre 4,405 milliards de dollars à fin décembre 2011. Ceci est dû, précise-t-on, à l’effet conjugué de la baisse des dettes à court terme et à moyen et long terme.
C. B.
Les billets usagés de 200 dinars out ?
Les billets de 200 dinars, datés de 1983 ne seront-ils plus mis en circulation ? Peut-être, d’autant que Mohamed Laksaci indique que ces billets qui «rentrent à la Banque d’Algérie ne ressortent plus». Et cela même s’il réfute qu’ils soient retirés du marché et que l’autorité monétaire œuvre à ce que les billets de 1000 dinars et 2000 dinars deviennent dominants.
C. B.
Les importations de services techniques augmentent
Les importations de services techniques, liés aux transports et au BTPH augmentent, relève la Banque d’Algérie, dans le contexte de réalisation de programmes d’investissement. Et cela, même si les importations de services ont baissé au premier semestre 2012 (5,69 milliards de dollars), comparativement à leur niveau du premier semestre 2011, en situation de relative baisse des exportations de services. Ainsi, le déficit du poste «services hors revenus des facteurs» s’est stabilisé à 4 milliards de dollars au 1er semestre 2012.
C. B.
Forte hausse des crédits au privé
Les crédits à l’économie se sont accrus de 7,76% au premier semestre 2012 contre 5,65% à la même période de 2011. Et cela avec un encours de 2121 milliards de dinars octroyés au privé excédant l’encours des crédits au secteur public (1893 milliards de dinars), en situation d’augmentation de la part relative des crédits à moyen et long termes à 65,21%. Ce qui traduit, selon la Banque d’Algérie, l’amélioration de la structure et des conditions de financement, outre le fait que le financement bancaire de l’investissement productif s’accroît et que les banques commerciales jouent davantage le jeu dans l’octroi de crédits «sains » à l’économie.
C. B.
Les ménages améliorent leurs dépôts
Les ménages améliorent leurs dépôts bancaires en dinars, relève-t-on à la Banque d’Algérie, avec une hausse de 15,32%. Et, dans la mesure où les dépôts bancaires en dinars ont crû de 11,61%, les dépôts des entreprises publiques augmentent de 5,31% alors que ceux des entreprises privées enregistrent une progression appréciable de 18,18%. Comme l’on constate la croissance significative des dépôts à terme en dinars (14,71% ) ainsi que l’évolution exceptionnelle des dépôts aux CCP et Trésor (44,06%).
C. B. .http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/09/11/print-2-138989.php
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Finis les billets de 200 DA
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Finie la circulation des billets de 200 DA. D’ici le mois de novembre prochain, ces billets ne seront plus disponibles sur le marché, et seront remplacés par les nouvelles pièces de 200 DA. C’est ce qu’a affirmé hier, le gouverneur de la Banque centrale d’Algérie, Mohamed Laksaci. Selon lui, une opération de récupération des billets de 200 DA est lancée au niveau des bureaux de postes, depuis plus de deux mois. «Tous les billets rentrant à la poste ne sortiront plus. Cette opération est lancée depuis 2 mois», affirme Laksaci avant d’ajouter que «d’ici le mois de novembre prochain, les vieux billets de 200 DA ne seront plus disponibles sur le marché». Cependant, ce que nous remarquons actuellement, est que les pièces de 200 DA, mises en circulation en juillet dernier à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie, sont parfois «introuvables ». Laksaci explique dans ce sens qu’il faudrait du temps pour que ces pièces soient disponibles sur le marché. Le gouverneur de la Banque d’Algérie souligne également que les billets de 1 000 et 2 000 DA circulent désormais largement que ceux de 200 et de 500 DA. Ceci est dû notamment à la cherté de la vie. Par ailleurs, Mohamed Laksaci a indiqué que les réserves de change de l’Algérie ont atteint 186,32 milliards de dollards à fin juin 2012, contre 182,22 mds de dollars à fin décembre 2011. S’agissant de l’inflation, après avoir été relativement stable mais élevée, comprise entre 3,5 % et 3,9 % au cours du premier semestre 2011, son taux en moyenne annuelle a enregistré un rythme haussier de juillet 2011 à juin 2012, qui s’est accéléré à partir de janvier 2012, atteignant ainsi un niveau «record» de 7,29 % à juin 2012 contre 5,91 % à mars de la même année. Cette tendance traduit probablement la persistance de l’inflation, suite au choc sur les prix intérieurs de certains produits de base. En outre, Laksaci a conclu qu’après examen des principales tendances monétaires du premier trimestre 2012 et des risques d’inflation, la Banque d’Algérie a pris deux mesures de politique monétaire, visant ainsi à «résorber l’excès de liquidité sur le marché monétaire et à atténuer son effet inflationniste». Par conséquent, le taux des réserves obligatoires a été porté à 11 % à compter de la mi-mai, alors que le niveau de la reprise de liquidités s’est accru de 250 mds de dinars dès avril, atteignant ainsi 1 350 mds de dinars.
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Smaïl Ikhelif
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