INFOS duVENDREDI 13 MAI 2011
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Séisme en Espagne: des milliers de sans-abri sous les tentes, funérailles des victimes
Des milliers de sinistrés ont passé la nuit sous des tentes, au lendemain du séisme qui a fait neuf morts à Lorca, dans le sud-est de l'Espagne, et endommagé de nombreuses maisons dans le centre historique de cette ville. Le prince héritier Felipe et la princesse Letitia participent à partir de 09H00 à Lorca aux funérailles des victimes du séisme qui a fait neuf morts mercredi soir dans le sud-est du pays et fragilisé de très nombreuses maisons, empêchant des milliers d'habitants de rentrer chez eux. Vendredi 13 mai 2011, 08h21 Les autorités espagnoles "disposent pour la nuit de 3.500 places dans quatre camps" de tentes, de la Croix-Rouge et de l'armée, avait annoncé dans la soirée le ministre de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba. "Si nécessaire, nous pourrions ajouter 1.500 places" à ce dispositif, a-t-il ajouté.
Environ 15.000 personnes, selon la Croix-Rouge, ont été jetées hors de chez elles par le séisme de magnitude 5,1, qui a fait neuf morts et environ 130 blessés mercredi dans cette ville de 92.700 habitants au riche patrimoine. Quelques bâtiments se sont effondrés dans le centre historique, entouré de murailles, mais, surtout, de très nombreuses maisons se sont fissurées, menaçant de s'écrouler sous l'effet des répliques. 20.000 bâtiments, certains datant des XVIe et XVIIe siècles, ont été endommagés. 80% des constructions ont subi des dégâts, selon le maire, Francisco Jodar. "Personne n'attendait un tremblement de terre aussi fort ici", confiait Francisco Hernandez, un chômeur de 47 ans. "Maintenant nous avons peur que cela recommence".
De nombreux habitants, après une première nuit dehors, n'ont pas osé rentrer dans leurs maisons aux murs lézardés, et des files d'attente se sont formées jeudi aux abords des tentes montées par les secouristes. D'autres attendaient de recevoir de l'aide, emportant de petites boîtes renfermant des boissons réhydratantes, des barres de céréales et de l'eau. Le séisme, le plus meurtrier en Espagne depuis 1956, a précipité au sol des façades anciennes, des corniches, et même le clocher de l'église San Diego, datant du XVIIe siècle, dont l'énorme cloche de bronze gisait au milieu des gravats. Une fois les décombres déblayés, des experts devront évaluer les dégâts, et coller des étiquettes rouges ou vertes sur les portes des maisons, selon qu'elles présentent ou non un danger. La Croix-Rouge a distribué jeudi 10.500 couvertures, de la nourriture, de l'eau et 2.000 lits pliants. Elle a installé trois hôpitaux de campagne, les deux hôpitaux de la ville ayant été évacués. Le gouvernement a envoyé 800 militaires et policiers pour organiser les secours, a annoncé le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, attendu vendredi à Lorca où se dérouleront les obsèques des victimes. Plus de 370 tentes de l'armée et un hôpital de campagne ont été envoyés, a-t-il ajouté, soulignant que les dommages subis par les bâtiments et le réseau d'eau étaient "considérables". L'épicentre du séisme a été localisé près de Lorca, une ville située à environ 70 kilomètres au sud-ouest de Murcie, sur une faille importante, la faille Alhama de Murcia. Le 28 février, le président du collège des géologues espagnols, Luis Suarez, avait prévenu qu'un tremblement de terre destructeur risquait de survenir "dans un avenir pas très éloigné" dans cette région. A Lorca, certains savaient qu'ils vivaient dans une zone à risque, sans trop y croire. "Nous savions que nous habitions près d'une faille, mais nous n'avions jamais pensé que cela nous arriverait", confiait Pepe Tomas, 56 ans, infirmier qui a toujours vécu là . Le séisme, ressenti dans tout le sud de l'Espagne, est le plus meurtrier dans le pays depuis celui du 19 avril 1956, qui avait fait 11 morts et plus de 70 blessés dans la région de Grenade, en Andalousie, également dans le sud. |
"Les bombardements ne m'atteindront pas", proclame Kahafi à la radio
le 13.05.11 | 16h45
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a affirmé que les bombardements de l'Otan ne pourraient pas l'atteindre car il est porté dans "les coeurs de millions de Libyens", dans un message audio diffusé vendredi soir par la télévision d'Etat.
"Je vais vous dire que vos bombardements ne m'atteindront pas parce que des millions de Libyens me portent dans leur coeur", a dit le dirigeant libyen, remerciant les dirigeants et chefs d'Etat qui ont demandé de ses nouvelles de santé après un raid de l'Otan jeudi.
Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, avait évoqué vendredi la possibilité que Kadhafi soit blessé et en fuite.
M. Frattini, a jugé "crédibles" des déclarations de l'évêque de Tripoli selon lesquelles le colonel Kadhafi serait blessé et aurait fui la capitale, a rapporté l'agence Ansa.
Le ministre italien a toutefois précisé que son gouvernement ne disposait "d'aucun élément sur le sort actuel de Kadhafi", tout en estimant que les pressions internationales étaient en train de provoquer "une désagrégation du régime de l'intérieur".
"Il y a des signes de dissolution, une brèche s'est ouverte", a-t-il insisté.
Les efforts de l'AFP pour joindre l'évêque de Tripoli, Mgr Giovanni Martinelli, ont été vains.
Parallèlement, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo, a annoncé qu'il demanderait lundi des mandats d'arrêt contre "trois personnes" pour des crimes contre l'humanité commis depuis le début de la révolte en Libye le 15 février.
Aux Etats-Unis, le Premier ministre de la rébellion, Mahmoud Jibril, avait rendez-vous vendredi à la Maison Blanche avec le conseiller du président Barack Obama pour la sécurité nationale, Tom Donilon.
M. Jibril s'est déjà entretenu mercredi avec le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, John Kerry, qui a annoncé travailler sur une loi permettant d'utiliser des avoirs gelés du colonel Kadhafi au profit des rebelles, comme l'avait promis la secrétaire d'Etat Hillary Clinton.
Plus de 30 milliards de dollars d'avoirs libyens ont été gelés aux Etats-Unis dans le cadre des sanctions économiques contre Tripoli. De source proche de l'administration, Washington pourrait verser à court terme plus de 150 millions de dollars aux rebelles.
Outre ces fonds indispensables pour les rebelles, M. Jibril espérait surtout une reconnaissance officielle des Etats-Unis. Pour l'instant, seuls la France, le Qatar, l'Italie, la Gambie et depuis jeudi le Royaume-Uni ont reconnu le CNT comme unique représentant légitime de la Libye.
Ces contacts de plus en plus fructueux interviennent alors que les rebelles, dopés par leurs succès à Misrata (ouest) sur les forces loyalistes, s'apprêtent à marcher sur Zliten, avec en ligne de mire Tripoli, à 200 km à l'ouest.
Assiégés et bombardés pendant plus de deux mois à Misrata, les rebelles, appuyés par les frappes de l'Otan, ont en effet réussi à prendre l'aéroport et à faire reculer les pro-Kadhafi suffisamment pour que la grande ville côtière soit hors de portée de leurs roquettes.
A Bruxelles, l'Otan a signalé que grâce à cette accalmie, plus de 20 bateaux avaient pu entrer librement dans le port de Misrata depuis trois jours, et affirmé que les frappes avaient sérieusement affecté les forces gouvernementales.
Selon Salah Badi, un responsable rebelle, les forces gouvernementales se sont désormais regroupées à Zliten (50 km à l'ouest de Misrata) et les insurgés ont déjà progressé d'environ 20 km dans cette direction, avec l'ambition de marcher jusqu'à Tripoli, 150 km plus loin.
A Benghazi, la "capitale" des rebelles, comme chaque vendredi, 10.000 personnes se sont rassemblées sur le front de mer pour défier le colonel Kadhafi.
Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaïm, a affirmé que le régime ne tenterait pas de reprendre par la force l'Est du pays actuellement aux mains des rebelles.
Après avoir subi des mouvements de balanciers de plusieurs centaines de kilomètres entre Syrte et Benghazi, la ligne du front Est s'est stabilisée depuis plusieurs semaines entre Ajdabiya, à 160 km au sud-ouest de Benghazi, et Brega, 80 km plus à l'ouest.
Mais selon la télévision d'Etat libyenne, au moins 16 "civils" ont été tués et des dizaines blessés dans une frappe de l'Otan à Brega dans la nuit de jeudi à vendredi. Selon les rebelles, il ne reste cependant presque plus de civils à Brega, dont les habitants ont fui les combats depuis des semaines.
A Benghazi, un ancien soldat français responsable d'une société privée de sécurité est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi après avoir été blessé par balle lors d'un "un contrôle de police", et quatre autres Français, employés de la société, ont été interpellés.
Depuis le début de la révolte en Libye, les violences ont fait des milliers de morts selon le procureur de la CPI, et poussé près de 750.000 personnes à fuir, selon l'ONU.
Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a estimé vendredi que quelque 1.200 personnes fuyant la Libye pourraient avoir péri en Méditerranée ces trois derniers mois, et fait état de témoignages sur le refus de navires militaires de secourir un bateau de migrants à la dérive.
Le Premier ministre de la rébellion libyenne Mahmoud Jibril le 11 mai 2011 à Washington (Photo Mark Wilson/AFP/Getty Images) |
Les dirigeants des rebelles libyens cherchent à asseoir leur légitimité internationale en multipliant les visites à l'étranger après avoir enregistré sur le terrain des succès face aux troupes loyales au colonel Mouammar Kadhafi.
Parallèlement, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo, a annoncé vendredi qu'il demanderait lundi des mandats d'arrêt contre "trois personnes" pour des crimes contre l'humanité commis depuis le début de la révolte en Libye le 15 février.
Vendredi 13 mai 2011, 17h36
Le Premier ministre de la rébellion, Mahmoud Jibril, doit être reçu vendredi à la Maison Blanche par le conseiller du président Barack Obama pour la sécurité nationale, Tom Donilon.
En visite pour quelques jours aux Etats-Unis, M. Jibril s'est déjà entretenu mercredi avec le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, John Kerry.
M. Kerry a annoncé qu'il travaillait sur une loi permettant d'utiliser certains avoirs gelés du colonel Kadhafi au profit des rebelles, comme l'avait promis la secrétaire d'Etat Hillary Clinton la semaine dernière à Rome.
Le Premier ministre de la rébellion libyenne Mahmoud Jibril entre les sénateurs américains Ben Cardin et John Kerry le 11 mai 2011 à Washington (Photo Chip Somodevilla/AFP/Getty Images) |
Environ 30 milliards de dollars d'avoirs libyens ont été gelés aux Etats-Unis dans le cadre des sanctions économiques contre Tripoli. De source proche de l'administration, Washington pourrait verser à court terme plus de 150 millions de dollars aux rebelles.
Jeudi, M. Jibril avait déclaré que le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, était dans une situation financière critique et qu'il n'avait "presque plus d'argent".
Mais avant tout, "nous avons besoin d'être reconnus" officiellement par les Etats-Unis, a insisté M. Jibril sur la chaîne CNN.
"Je pense que c'est prématuré", a déclaré à ce sujet le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.
Pour l'instant, seuls la France, le Qatar, l'Italie, la Gambie et depuis jeudi le Royaume-Uni ont reconnu le CNT comme unique représentant légitime de la Libye.
A Londres, le Premier ministre David Cameron a reçu jeudi le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, et l'a invité à ouvrir dans la capitale britannique le premier bureau de représentation du CNT en Europe.
Des rebelles libyens le 12 mai 2011 Ã Ajdabiya (Photo Saeed Khan/AFP) |
M. Cameron a aussi promis plusieurs millions de livres d'équipements pour la police de Benghazi, "capitale" des rebelles dans l'Est libyen, ainsi que du matériel de communication.
Ces contacts de plus en plus fructueux interviennent alors que les rebelles, dopés par leurs succès à Misrata (ouest) sur les forces loyalistes, s'apprêtent à marcher sur Zliten, avec en ligne de mire Tripoli, à 200 km à l'ouest.
Assiégés et bombardés pendant plus de deux mois à Misrata, les rebelles, appuyés par les frappes de l'Otan, ont en effet réussi à prendre l'aéroport et à faire reculer les pro-Kadhafi suffisamment pour que la grande ville côtière soit hors de portée de leurs roquettes.
Selon Salah Badi, un responsable rebelle, les forces gouvernementales se sont désormais regroupées à Zliten (50 km à l'ouest de Misrata) et les insurgés ont déjà progressé d'environ 20 km dans cette direction.
Comme chaque vendredi, 10.000 personnes se sont rassemblées sur le front de mer de Benghazi pour défier le colonel Kadhafi, en présence des représentants de 25 villes contrôlées par les forces gouvernementales mais qui ont récemment apporté leur soutien à la rébellion.
Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaïm, a affirmé que le régime ne tenterait pas de reprendre par la force l'Est du pays actuellement aux mains des rebelles.
"Ce n'est pas la politique du gouvernement que de reconquérir les villes de l'Est", a-t-il expliqué. Après avoir subi des mouvements de balanciers de plusieurs centaines de kilomètres entre Syrte et Benghazi, la ligne du front Est s'est stabilisée depuis plusieurs semaines entre Ajdabiya, à 160 km au sud-ouest de Benghazi, et Brega, 80 km plus à l'ouest.
A Benghazi, un Français est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à l'hôpital après avoir été blessé par balle lors d'un "un contrôle de police", et quatre autres Français ont été interpellés, a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero.
Selon des sources spécialisées dans les milieux de sécurité privée, le Français tué, Pierre Marziali, est un ancien militaire de 47 ans, fondateur et responsable de la Secopex, une société de sécurité privée employant d'anciens soldats.
Cette société installée à Carcassonne (sud-ouest de la France) propose du "conseil militaire privé" et des prestations de sécurité dans les zones en crise, avait expliqué M. Marziali en 2010 à la chaîne France 24.
Depuis le début de la révolte en Libye, les violences ont fait des milliers de morts selon le procureur de la CPI, et poussé près de 750.000 personnes à fuir, selon l'ONU.
Libye: les rebellent gagnent du terrain à l'ouest, bombardements sur Tripoli
Un quartier de Tripoli détruit après des frappes de l'OTAN le 30 avril 2011 (Photo Mahmud Turkia/AFP/Archives) |
Les rebelles gagnent du terrain à l'ouest de la ville clé de Misrata alors que l'Otan a mené ces dernières heures de nouvelles frappes sur Tripoli, près de trois mois après le début du conflit en Libye où des pénuries généralisées menacent le pays de paralysie selon l'ONU.
Des avions de l'Otan ont mené dans la nuit de lundi à mardi huit frappes en environ trois heures, dans un bombardement inhabituellement violent de la capitale libyenne, selon un journaliste de l'AFP. Aucun bilan de ces bombardements n'était encore disponible.
Mardi 10 mai 2011, 12h06
Au moins un raid a visé un immeuble déjà bombardé le 30 avril, selon une source officielle libyenne. Le bâtiment abrite diverses organisations de la société civile, a indiqué la source.
"Nous continuons d'appliquer la même stratégie: réduire autant que possible la capacité du régime de Kadhafi à frapper les civils" tant que ses troupes ne seront pas rentrées dans leurs casernes, a déclaré à l'AFP la porte-parole adjointe de l'Otan Carmen Romero commentant ces frappes.
Carte de la situation en Libye le 9 mai 2011 (Photo /AFP) |
L'Otan "continuera d'attaquer les centres de contrôle et de commandement libyens ainsi que toutes les structures susceptibles d'être utilisées par l'armée kadhafiste", a-t-il ajouté.
Dans l'ouest de la Libye, les insurgés ont avancé d'une quinzaine de km à l'ouest de Misrata, érigeant des barricades et se rapprochant de Zliten, une ville de 200.000 habitants à quelque 150 km de Tripoli, a rapporté un correspondant de l'AFP.
"Si l'avancée des dernières 24 heures se répète, demain nous serons aux portes de Zliten", située à une quarantaine de km de Misrata, a assuré lundi un ancien colonel de l'armée, Haj Mohammad, chargé des opérations sur le front ouest de Misrata, faisant référence à la capture la veille de la localité de Bourgueya.
Selon lui, l'avancée rebelle dépendra de l'efficacité des bombardements de l'Otan. "S'ils font leur travail, nous ferons le nôtre", a-t-il dit, euphorique, en dépit des tirs intenses contre leurs positions.
L'Otan a pris fin mars le commandement des opérations militaires de la coalition internationale, menant en deux mois plus de 2.260 frappes, sous mandat de l'ONU, pour empêcher les attaques des pro-Kadhafi contre les civils.
L'intervention a mis fin à l'offensive massive du régime contre l'Est libyen aux mains des rebelles, mais le conflit semblait depuis s'enliser dans le secteur de Misrata et dans les montagnes berbères du sud-ouest.
La porte-parole de l'Otan a réfuté l'hypothèse que l'Otan, pour échapper à l'enlisement, viserait désormais le coeur même du régime de Kadhafi en frappant des cibles sans craindre de tuer les responsables politiques et militaires qui refusent de céder.
En réalité, a assuré Mme Romero, "nous avons déjà réussi à empêcher le régime de masser des troupes et des armes pour lancer une attaque à grande échelle, et nous continuerons". "Nous n'avons pas pour cible des individus particuliers", a-t-elle ajouté.
Moins de trois mois depuis le début du conflit en Libye, l'ONU a lancé un cri d'alarme.
"Le conflit, l'effondrement des infrastructures du pays et la pénurie d'argent et d'essence causent de sérieux problèmes à la population de Libye", a expliqué lundi Valerie Amos, secrétaire générale adjointe de l'ONU chargée des Affaires humanitaires, devant le Conseil de sécurité.
"Les pénuries généralisées paralysent le pays d'une façon aura un impact grave sur la population dans les mois à venir, en particulier pour les plus pauvres et les plus vulnérables", a dit Mme Amos.
Dans la ville de Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli, les bombardements et les combats durent depuis plus de deux mois. "Certains n'ont plus de nourriture, d'eau et d'autres produits de première nécessité. Les institutions médicales ont besoin de fournitures et de personnels qualifiés", a déclaré la responsable onusienne.
Mme Amos n'a pas fourni de chiffre des victimes de la répression mais, selon ses estimations, 746.000 personnes ont fui le pays et 5.000 sont bloquées aux frontières avec l'Egypte, la Tunisie et le Niger. Cinquante-huit mille personnes sont en outre déplacées dans des camps de fortune dans l'est de la Libye.
Selon le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés, quelque 50.000 réfugiés libyens sont passés dans le sud tunisien depuis un mois.
7Pakistan : deux kamikazes talibans vengent Ben Laden en tuant 80 personnes
Au moins 80 personnes ont été tuées vendredi dans le nord-ouest du Pakistan lorsque deux kamikazes se sont fait exploser au milieu d'un groupe d'élèves policiers qui partaient en permission, les talibans revendiquant là une "première attaque" pour venger Oussama Ben Laden. Ces insurgés islamistes, qui ont fait allégeance à Al-Qaïda et procèdent à une campagne d'attentats extrêmement meurtrière au Pakistan, avaient promis des représailles contre Islamabad et ses forces de sécurité, qu'ils accusent de complicité dans le raid américain fatal à Ben Laden il y a 11 jours dans le nord du pays. Vendredi 13 mai 2011, 19h35 attentat L'attentat visait un centre d'entraînement de la Frontier Constabulary, une unité paramilitaire de la police chargée de surveiller les frontières. Puis, au moment même où policiers et secouristes s'étaient massés pour aider les blessés, un autre kamikaze à moto a provoqué un second carnage.
"Au moins 80 personnes ont péri, 69 membres de la Frontier Constabulary, et 11 civils", a indiqué Bashir Ahmed Bilour, ministre sans portefeuille de la province de Khyber-Pakhtunkhwa, où s'est produit le drame. Plus de 140 autres personnes ont été blessées, dont une quarantaine sont entre la vie et la mort, selon des sources médicales. "J'étais assis dans un minibus et j'attendais mes collègues", a raconté à l'AFP Ahmad Ali, un cadet blessé contacté au téléphone à l'hôpital. "J'ai entendu quelqu'un crier 'Allah Akbar !' (Dieu est le plus grand !) avant une forte explosion", se souvient-il. "Puis, j'en ai entendu une deuxième, alors j'ai sauté du minibus, j'étais en sang", se rappelle encore Ahmad Ali. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier cette année au Pakistan. "C'est une première action pour venger le martyre d'Oussama, elle a été menée par deux de nos combattants", a déclaré au téléphone à l'AFP Ehsanullah Ehsan, porte-parole du Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP).
"Attendez-vous à des attaques plus massives au Pakistan et en Afghanistan", a-t-il menacé. Le TTP, qui a fait allégeance à Al-Qaïda en 2007, est le principal responsable de la vague de plus de 450 attentats, suicide pour la plupart, qui ont fait plus de 4.300 morts dans tout le pays en près de quatre ans. A l'été 2007, juste après Ben Laden en personne, le TTP avait déclaré le jihad à Islamabad pour son soutien à Washington dans sa "guerre contre le terrorisme". Shabqadar est située aux portes des zones tribales frontalières de l'Afghanistan, bastion des talibans pakistanais et principal sanctuaire dans le monde d'Al-Qaïda. Ces zones sont aussi la base arrière des talibans afghans. Trois "insurgés islamistes" ont d'ailleurs été tués vendredi par les missiles d'un drone américain dans le district tribal du Waziristan du Nord, où ces avions sans pilote de la CIA visent régulièrement Al-Qaïda et les talibans, ont fait savoir des responsables militaires pakistanais. Les camps d'entraînement des talibans pakistanais dans les zones tribales sont en effet également utilisés par Al-Qaïda, qui y a formé ses kamikazes ayant ensuite perpétré des attentats ou tenté d'en commettre aux Etats-Unis ou en Europe. C'est d'ailleurs dans ces régions montagneuses que les experts s'attendaient depuis dix ans à trouver Ben Laden et non dans la coquette ville-garnison d'Abbottabad, à deux heures de route au nord d'Islamabad, où des soldats américains l'ont tué dans la nuit du 1er au 2 mai. La tension est montée depuis entre les deux pays, Washington demandant à Islamabad d'enquêter sur d'éventuelles complicités, le Pakistan dénonçant l'action "unilatérale" américaine. Islamabad a ainsi menacé Washington de revoir sa coopération dans la lutte antiterroriste, et le numéro 2 de l'armée pakistanaise, le général Khalid Shameem Wynne, a annulé vendredi une visite prévue aux Etats-Unis "en raison du climat qui prévaut". Signe d'une possible détente, Islamabad a toutefois autorisé les services de renseignement américains à interroger trois veuves d'Oussama Ben Laden détenues au Pakistan depuis l'opération américaine, a annoncé vendredi la Maison Blanche, qui n'a pas donné de détails. |