Israël: Tzipi Livni revendique la victoire de Kadima aux législatives


Israël: Tzipi Livni revendique la victoire de Kadima aux législatives

Tzipi Livni a revendiqué, tôt mercredi matin, la victoire de son parti Kadima aux législatives israéliennes, face au Likoud de Benyamin Nétanyahou. "Aujourd'hui, les gens ont choisi Kadima. (...) Nous formerons le prochain gouvernement, dirigé par Kadima", a-t-elle déclaré devant ses partisans. Lire la suite l'article

Plus tôt mercredi, son rival Benyamin Nétanyahou avait lui aussi clamé sa victoire, arguant que la ligne dure avait été préférée à celle des modérés centristes de Tzipi Livni.

Celui qui arrive en troisième position, l'ultranationaliste Avidgor Lieberman, s'est quant à lui, présenté comme la clef de toute coalition à venir, se disant prêt à écouter les propositions des deux camps.

Quant à Ehoud Barak, longtemps au pouvoir, son score aurait plongé, le parti travailliste arriverait quatrième. AP

Israël: scrutin très serré après dépouillement de 99% des bulletins

Tzipi Livni et Benyamin Nétanyahou, qui ont tous deux revendiqué leur victoire mercredi matin aux législatives israéliennes de mardi, pourraient être départagés par le candidat arrivé en troisième position, Avidgor Lieberman. Lire la suite l'article

Après dépouillement de 99% des bulletins de vote, le parti centriste Kadima de Tzipi Livni possède une très légère avance sur le Likoud (droite) de Benyamin Nétanyahou, avec 28 des 120 sièges de la Knesset, contre 27, d'après les résultats encore non officiels donnés par la commission électorale, le vote des soldats israéliens, en service, ne devant être connu que jeudi soir.

Mais au total, les partis de droite pourraient avoir remporté la majorité parlementaire, avec 65 sièges, ce qui donnerait à Benyamin Nétanyahou la main pour former la prochaine coalition gouvernementale. AP

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A LA UNE

Elections en Israël: Tzipi Livni en tête, mais un pays ingouvernable

Les élections, en Israël, ne se déroulent jamais comme prévu. C'est finalement Kadima, le parti dirigé par Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères (centriste dans le contexte israélien, pas grand chose à voir avec François Bayrou...) qui arrive premier, devançant d'une courte tête le Likud (droite nationaliste) de Benyamin Netanyahou pourtant favori. Et au passage, c'est un pays difficilement gouvernable qui sort de ces urnes morcelées.

L'homme fort, à l'issue du scrutin, est assurément Avigdor Liberman, le leader populiste d'extrême droite du parti Isarël Beitenu ("Israël notre maison"), arrivé troisième, et que les analystes israéliens décrivent comme le "faiseur de roi". Lieberman, un immigrant russe déjà plusieurs fois ministre, a fait une campagne très efficace aux relents racistes contre les Palestiniens d'Israël accusés de manquer de "loyauté" vis-à-vis de l'Etat, mais aussi contre le "travail inachevé" par l'armée israélienne à Gaza. Il est apparu comme le refuge de ceux qui pensent que la sécurité d'Israël repose sur un Etat fort, pas sur une paix hasardeuse.

Les travaillistes, pour leur part, enregistrent leur plus mauvais score historique et terminent bon quatrième. En participant au gouvernement et à la guerre de Gaza, ils auront eu le déshonneur et la défaite électorale, une déconfiture personnelle pour Ehud Barak qui pensait avoir redoré son blason en conduisant les opérations militaires à Gaza.

Un résultat ambigu

Le résultat du vote est toutefois ambigu: d'un côté une poussée à droite de l'électorat israélien, de l'autre un léger sursaut de dernière minute en faveur de Tzipi Livni, qui prive Netanyahou du succès annoncé par les sondages des derniers jours. Le quotidien libéral Haaretz avait ainsi appelé à voter Livni, le moindre de deux maux par rapport à Netanyahou, pour éviter un bloc de droite hégémonique.

Ce morcellement du vote -aucun parti ne fait plus de 23% des voix- fait d'Israël un pays encore plus difficile à gouverner, un gouvernement encore plus difficile à constituer, et surtout des perspectives plutôt désastreuses pour une paix négociée dans cette partie du monde, avec un centre de gravité politique du côté des plus "faucons" d'un échiquier politique déjà passablement endurci.

C'est une mauvaise nouvelle, aussi, pour l'administration Obama qui va essayer de relancer les négociations de paix israélo-palestinienne, même si elle peut tirer quelque réconfort de la courte tête d'avance de Livni, plus "modérée".

Vers l'"Union nationale"

Tzipi Livni a beau être arrivée en tête, elle sait très bien que la droite, celle du Likud mais aussi celle du parti Israël Beitenu de Lieberman, disposera vraisemblablement d'une majorité de sièges dans la prochaine Knesset, lorsque tous les bulletins auront été dépouillés. Elle ne peut donc pas espérer gouverner sans eux.

Dès mardi soir, le chef de file de Kadima a donc lancé un appel à un gouvernement d'union nationale, qui pourrait aller des travaillistes s'ils acceptent, jusqu'à l'extrême droite de Liberman, en passant par certains partis religieux. Et Livni pourrait même accepter une rotation à la tête du gouvernement, avec Netanyahu qui n'accepterait sans doute pas une formule qui l'écarterait du poste de premier ministre.

Cette configuration rendra toute négociation de paix envisagée par les Etats-Unis quasiment impossible, même si la droite israélienne a parfois su se montrer plus pragmatique que ses postures idéologiques ne le laisseraient supposer, de Menahem Begin qui a restitué le Sinaï à l'Egypte, à Ariel Sharon qui a retiré les colons juifs de la bande de Gaza.

Reste que, avec en son sein un redoutable populiste, Avigdor Liberman, le futur gouvernement israélien sera à la merci d'un homme qui a fondé son succès sur l'hstilité vis-à-vis des Arabes. Une nouvelle période d'incertitude et de tension s'ouvre donc au Proche Orient.

► Résultats à l'issue du dépouillement de plus de 90% des bulletins:
- Kadima devait obtenir 29 sièges sur les 120 que compte la Knesset, le parlement israélien.
- Le Likud en compterait 28;
- Israël Beitenu d'Avigdor Lieberman 16 sièges;
- Parti travailliste seulement 12.
- Le parti religieux séfarade Shas compterait 11 sièges, et deux autres partis religieux 7 sièges au total.
- Quant à la gauche pacifiste du Meretz, elle compterait seulement 3 sièges, payant ainsi le fait d'avoir été le seul parti à s'opposer à la guerre de Gaza.
- Enfin, les listes arabes ou mixtes juifs-arabes remporteraient au total 12 sièges.

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11/02/2009
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