Le retard pris dans le contrôle des lots de vaccins contre la grippe A est à l’origine de toute une polémique. Si, en temps normal, la procédure de contrôle d’un vaccin est de trois semaines, cette période peut être, il est vrai, revue à la hausse. Mais il se trouve que les trois laboratoires chargés du contrôle du vaccin contre le virus A/H1N1 temporiseraient parce que chacun voudrait laisser à l’autre la responsabilité du quitus pour son utilisation.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Selon les déclarations officielles, c’est par souci de précaution que le contrôle du vaccin contre la grippe A prend autant de temps. Lorsque le premier lot de vaccins avait été réceptionné le 7 décembre dernier, le ministre de la Santé déclarait, alors, que la campagne de vaccination des populations à risque débuterait dans les 48 heures. Mais dix-sept jours plus tard, Barkat ne s’est toujours pas prononcé sur la date de lancement de l’opération de vaccination. L’allongement de ce délai a alimenté de grandes spéculations autour de l’innocuité du produit commandé au laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK). Une confusion qui a suscité le doute sur l’efficacité de ce vaccin. Pourquoi ce vaccin n’est-il toujours pas certifié par les laboratoires en charge du contrôle ? L’Institut Pasteur, le Laboratoire de toxicologie d'Alger et le Laboratoire de contrôle des produits pharmaceutiques attendent, chacun, que l’autre donne son aval le premier. De quoi a-t-on peur ? Pourquoi cette crainte dans la prise de responsabilité ? Selon une source, c’est toute la confusion entretenue autour du vaccin qui a fait que les laboratoires en charge du contrôle tardent à le certifier. En temps normal, le contrôle du vaccin par les laboratoires prend 14 jours, soit le temps d'inoculer le vaccin à des souris et d’en attendre les résultats. Trois semaines, c’est le temps maximum qu’il faut pour ces analyses, précisera la même source. Cette lenteur est donc inhabituelle. Mais le département de la Santé refuse de parler de retard. «Nous n’avons fixé aucune date pour le lancement de la campagne de vaccination », a précisé M. Belkessam. Une opération qui débutera probablement au début de la semaine prochaine. L’autre anomalie dans ce dossier concerne les affirmations du département de Barkat, selon lesquelles l’Institut Pasteur aurait négocié seul les conditions du contrat. Mais selon d’autres sources, il n’a échu au directeur général de l’Institut Pasteur que la signature du contrat avec le laboratoire britannique GSK.
S. A.
Vaccination des supporters de l'équipe nationale
Le ministère de la Santé n’exclut pas l’hypothèse de vacciner contre la grippe A/H1N1 les supporters de l'équipe nationale de football qui se déplaceront en Angola prochainement. «Si ces supporters se déplacent dans un cadre organisé et non à titre personnel, ils disposeront de tout l'encadrement sanitaire médical nécessaire, pour la vaccination, notamment contre le paludisme ou la fièvre jaune et, pourquoi pas, contre la grippe porcine », a assuré M. Belkessam.
Barkat devant la commission de la santé de l’APN
Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière présentera, aujourd’hui, devant la commission de la santé de l’Assemblée populaire nationale, les mesures prises par son département pour faire face à la grippe A/H1N1.
S. A.
GRIPPE PORCINE
38 décès et 607 cas confirmés
Deux nouveaux décès liés à la grippe A/H1N1 ont été enregistrés. Il s’agit d’une femme âgée de 31 ans, souffrant d'une maladie cardiaque chronique, résidant à Akbou, dans la wilaya de Béjaïa, et d’un homme de 69 ans, affecté par une broncho-pneumopathie chronique obstructive, résidant à Oran. Notre pays enregistre ainsi 38 décès et 607 cas confirmés, comme l’indique le dernier bilan communiqué hier par le responsable de la communication au ministère de la Santé, lors d’un point de presse. Selon ce dernier, des milliers de personnes sont touchées par la grippe A, mais leur état ne nécessite pas une hospitalisation. Ces personnes sont traitées à l'antiviral Oseltamivir. Rappelons que cet antiviral sera disponible gratuitement, sur ordonnance médicale, à partir de la semaine prochaine, dans les officines pharmaceutiques. Selon le docteur Mesbah, directeur de la prévention au ministère de la Santé, le vaccin contre la grippe porcine «peut induire des effets secondaires indésirables, comme tout produit actif, et peut parfois provoquer des réactions allergiques, ce qui est propre à tous les vaccins». Cependant, selon ce dernier, le seul problème est de savoir si un vaccin avec adjuvant peut être administré à une femme enceinte de moins de trois semaines. Et ce, tout en sachant que deux autres laboratoires, Sanofi Pasteur et Novartis, ont proposé un vaccin sans adjuvant, que l’Algérie a refusé sous prétexte que ces derniers ont tardé quant à son homologation en Algérie, la situation étant à l’urgence.
S. A.