Zerhouni
Le prĂ©fet de police Ă Oujda au Maroc a refusĂ© de reconnaĂźtre l'existence d'un rĂ©seau de trafiquants d'organes d'enfants algĂ©riens mĂȘme si le ministre algĂ©rien de l'intĂ©rieur Nouredine Yazid Zerhouni a clairement affirmĂ© l'existence de cette bande dangereuse.
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Le responsable marocain de la sĂ©curitĂ© a rĂ©pondu aux dĂ©clarations de Zerhouni en disant que "la ville de Oujda n'abritait aucun rĂ©seau ou bande de trafic d'organes d'enfants algĂ©riens destinĂ©s Ă ĂȘtre vendus Ă des cliniques".
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Au lieu d'utiliser les informations fournies par Zerhouni pour ouvrir une enquĂȘte sur ce rĂ©seau, le responsable de la sĂ©curitĂ© Ă Oujda s'est empressĂ© de dĂ©mentir, dans une tentative de dissimuler l'existence de ce genre de rĂ©seau, tout en affichant son Ă©tonnement face aux dĂ©clarations du ministre algĂ©rien.
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Le responsable marocain s'en est pris au ministre de l'intérieur algérien Nouredine Yazid Zerhouni et à la presse algérienne qui a rapporté l'information jugée sans aucun fondement, ajoutant que les services de sécurité marocains "ne procÚdent à aucune opération de recherche du chef du réseau de trafic d'organes, dénommé Abd El Djlil ou autre, car il n'existe pas d'organes d'enfants algériens dans les cliniques de Oujda".
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Sans ĂȘtre convainquant, le prĂ©fet de la police marocaine s'est exclamĂ© "si ce que ce type de presse imagine Ă©tait vrai, pourquoi les autoritĂ©s algĂ©riennes n'ont elles pas officiellement saisi leurs homologues marocains?". Il ajoute: "je suis stupĂ©fait par la dĂ©claration du ministre algĂ©rien de l'intĂ©rieur".
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Le ministre de l'intĂ©rieur Nouredine Yazid Zerhouni a pour rappel dĂ©voilĂ© rĂ©cemment devant les sĂ©nateurs, lors d'une sĂ©ance au Conseil de la Nation, que les services de la sĂ©curitĂ© nationale ont rĂ©ussi en date du 7 mai dernier Ă arrĂȘter un marocain qui tentait d'enlever une fillette ĂągĂ©e de deux ans pendant que ses parents stationnaient leur voiture dans un parking de la rĂ©gion de Ben Saber dans la commune frontaliĂšre de Maghnia.
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Durant l'interrogatoire, le prĂ©venu a reconnu qu'il vendait des enfants Ă une clinique situĂ©e Ă Oujda au Maroc. Selon Zerhouni, les rĂ©sultats de l'enquĂȘte seront connus d'ici Ă quinze jours. Ces informations confirment celles qui ont filtrĂ© de l'enquĂȘte menĂ©e par les services du groupement de la gendarmerie de la wilaya de Tlemcen sur une affaire d'un enlĂšvement dĂ©jouĂ© d'un enfant Ă Maghnia la semaine passĂ©e; une enquĂȘte qui a mis au grand jour l'existence d'un rĂ©seau, spĂ©cialisĂ© dans l'enlĂšvement et le commerce d'organes, regroupant des algĂ©riens, des marocains et d'autres ressortissants africains.
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Dans ce contexte, Zerhouni a affirmé que des enfants ont été kidnappés et leurs organes vendus à des cliniques marocaines.
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Echorouk avait Ă©galement publiĂ© des informations indiquant que le marocain arrĂȘtĂ© activait dans un rĂ©seau constituĂ© d'un algĂ©rien, de trois marocains et de six nigĂ©riens et sĂ©nĂ©galais et que chacun d'eux Ă©tait chargĂ© d'une mission selon le plan du chef Abdel Djlil, originaire de Nador et rĂ©sidant Ă Oujda. Les enfants enlevĂ©s Ă©taient transfĂ©rĂ©s Ă Oujda Ă bord d'un vĂ©hicule de type R12.
Des sources ont rĂ©vĂ©lĂ© Ă El Khabar que les services de la gendarmerie de Maghnia (ouest de lâAlgĂ©rie) sont parvenus Ă dĂ©manteler un rĂ©seau international constituĂ© de trois Marocains, six Africains et un AlgĂ©rien, qui se sont spĂ©cialisĂ©s dans lâenlĂšvement des nourrissons, Ă partir de Tlemcen et en direction de Oujda au Maroc, pour les vendre Ă des prix astronomiques Ă des cliniques privĂ©es, qui leur retirent leurs organes vitaux avant de les enterrer. La dĂ©couverte de ce rĂ©seau remonte au sept mai courant, Ă cinq heures et demi de lâaprĂšs-midi, dans la rĂ©gion de Ben Saber dans la commune de Maghnia, oĂč les services de la gendarmerie ont arrĂȘtĂ© un individu marocain qui essayait de prendre un nourrisson Ă sa mĂšre. Le Marocain arrĂȘtĂ© a rĂ©vĂ©lĂ© aux services de la gendarmerie toutes les Ă©tapes des opĂ©rations dâenlĂšvement, et le rĂŽle de chaque Ă©lĂ©ment dans le rĂ©seau. Selon nos sources, il a indiquĂ© que sa mission est dâenlever et de transporter le nourrisson Ă Oujda, avec lâaide dâune autre personne dâorigine algĂ©rienne, dont lâaccusĂ© ne sait pas grand-chose, dâaprĂšs ses aveux.
LâopĂ©ration du transport du nourrisson se fait Ă bord dâune voiture de marque Renaud 12 qui appartient Ă un AlgĂ©rien, Ă partir de Maghnia en AlgĂ©rie en direction de Oujda au Maroc, avant que le nourrisson soit remis au chef de la bande appelĂ© Abdeldjalil, contre 45 000 derhams. Enfin le chef contacte un troisiĂšme Marocain qui sert dâintermĂ©diaire avec le rĂ©seau et les propriĂ©taires de certaines cliniques situĂ©es dans la ville de Oujda, qui payent cinq fois le prix de lâachat du nourrisson. Dans les salles dâopĂ©rations de ces cliniques, on retire les organes avant de se dĂ©barrasser des bĂ©bĂ©s et de les enterrer clandestinement, loin des regards. Selon les mĂȘmes sources, les six Africains se sont spĂ©cialisĂ©s dans le repĂ©rage dâimmigrĂ©s clandestins qui enfantent de maniĂšre illĂ©gitime en AlgĂ©rie pour les vendre aux Marocains Ă travers ce rĂ©seau de trafic de nourrissons.
SynthĂšse de Samir, www.algerie-dz.com
DâaprĂšs El Khabar
SOS Kidnappings enfants
Briser le mur du silence
La question du rapt dâenfants a Ă©tĂ© enfin portĂ©e Ă lâAssemblĂ©e populaire nationale. Cette information a Ă©tĂ© donnĂ©e, hier, lors de la confĂ©rence de presse que le comitĂ© SOS Kidnappings enfants a organisĂ© sous le parrainage de la Ligue algĂ©rienne pour la dĂ©fense des droits de lâHomme.
Le tĂ©moignage du pĂšre Ouazar Ă qui on a kidnappĂ© une petite fillette de 2 ans et demi Ă©tait poignant. La petite Ouazar de Khemis El-Khencha Ă©tait sortie jouĂ©e dehors Ă lâextĂ©rieur du foyer familial tout prĂšs de la maison, elle fut kidnappĂ©e et elle demeure introuvable jusqu��au jour dâaujourdâhui. Joint par tĂ©lĂ©phone, une rançon a Ă©tĂ© demandĂ©e au pĂšre Ouazar, 10 jours aprĂšs la disparition de sa fille. Ce dernier Ă©tait prĂȘt Ă donner plus moyennant le retour de sa petite. Mais les ravisseurs nâont pas donnĂ© suite Ă leur demande. Par ailleurs, signale-t-on, lâenfant, qui avait subi le mĂȘme sort Ă AĂŻn Mâlila, a Ă©tĂ© retrouvĂ© car le vol a Ă©tĂ© immĂ©diatement signalĂ© et enregistrĂ© par les services compĂ©tents. MaĂźtre Belmouhoub, le prĂ©sident dudit comitĂ© SOS Kidnapping enfants, propose une campagne nationale de sensibilisation sur le kidnapping dâenfants qui est contraire aux valeurs de la sociĂ©tĂ©. Il faudrait ĂȘtre solidaires, dit-il, avec les familles des victimes, rassembler les informations Ă lâĂ©chelle nationale. Il interpelle vivement les pouvoirs publics pour que les auteurs des vols des enfants soient punis. La lĂ©gislation nationale et internationale interdit la vente, lâexploitation, la torture et la maltraitance des enfants. Les parents, le mouvement associatif et les autoritĂ©s sont appelĂ©s Ă beaucoup de vigilance devant cette nouvelle forme de terrorisme de nos enfants.
Pour rappel, 841 enfants entre 4 et 16 ans ont Ă©tĂ© portĂ©s disparus, en 2001. LâannĂ©e 2007 a enregistrĂ© 25 enfants assassinĂ©s et 180 qui ont Ă©tĂ© recensĂ©s et portĂ©s disparus par les services de la police et de la Gendarmerie nationale. En 2002, la presse indĂ©pendante a fait Ă©tat du rapt dâenfants et de la vente dâorganes. LâAlgĂ©rie ayant ratifiĂ© la convention internationale des droits de lâenfant qui doit recevoir la protection et l'assistance de sa famille pour l'Ă©panouissement harmonieux de sa personnalitĂ© dans un climat de bonheur, d'amour et de comprĂ©hension. Les services de la police et de la Gendarmerie nationale ont dĂ©mantelĂ© les rĂ©seaux transnationaux de AĂŻn Mâlila et Maghnia. Me Hocine Zehouane, prĂ©sident de la Ligue algĂ©rienne des droits de lâhomme soutient quâil est impĂ©ratif et urgent de briser le mur du silence sur le phĂ©nomĂšne des kidnappings en AlgĂ©rie. Faut-il se taire devant ce phĂ©nomĂšne ? Sommes-nous insensibles devant lâinnocence, ces enfants que les marchands de la mort ravissent aux familles et oĂč une contrepartie nâest pas formulĂ©e ? sâindigne t-il. Nul nâest Ă lâabri.
Le vol des enfants sans contrepartie des ravisseurs est Ă©troitement liĂ© au vol et Ă la commercialisation des organes qui, pour rappel, a mis Ă jour la clinique privĂ©e de Oujda oĂč on enlĂšve les reins de nos enfants. A lâinstar du BrĂ©sil et de lâInde oĂč ces pratiques sont connues de tous, lâAlgĂ©rie doit se mobiliser contre la traite des enfants et rejeter ces pratiques abjectes oĂč aucune circonstance attĂ©nuante ne peut ĂȘtre retenue. La mobilisation de tous est de mise pour ne pas rĂ©Ă©diter la chronique de lâarche de ZoĂ©.
Aussi une vĂ©ritable campagne dans nos Ă©coles pour sensibiliser les enfants est Ă lâordre du jour. Notre sociĂ©tĂ© connaĂźt une situation nouvelle qui sâest imposĂ©e, selon un mĂ©decin sociologue.